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Terre des Éléments

Murmure


Essénaï
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-Tykky...

Un mot.

Un nom.

Murmuré dans l'air chaud de la cité.

Il faut que je le trouve.

Alors je suis allée à la bibliothèque. J'aurais du me douter qu'il n'y serait plus, depuis le temps.

Mon merle, après m'avoir entendu murmurer ce nom, c'est envolé.

Mais qui me dit qu'il me mènera à lui ?

Après tout, ne veut-il pas quitter cet endroit qui est si différent de ce qu'il connait ?

Mais peu importe, j'ai besoin de voir Tykky.

Je suis Étrange des yeux et, le voyant partir dans une direction, lui cours après.

J'évite les personnes que je croise sur mon chemin, l'esprit concentré sur le guerrier.

Où est-il donc ?

Mon merle me conduit dans des ruelles tortueuses et revient se poser sur mon épaule.

Voilà qui m'aide beaucoup.

Je tourne sur moi-même, regardant chaque visage.

-Tykky...

Mais où est-il...

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Vaste et si vieille...

L' Ancien a raison... Il a toujours raison d'ailleurs.

Ma chasse terminée, quoi de mieux que de flâner entre les murs de cet immense labyrinthe.

Mystérieuse cité.

Un peu comme moi du reste.

Qui peut se targuer de vraiment me connaître?

Mon frère peut-être? Et encore...

La Solitude, ma muse.

La chasse et le meurtre mon quotidien.

Après tout, je ne suis pas un démon majeur pour rien.

Un guerrier sibyllin diras-t-on... Et alors?

A qui dois-je des comptes?

Hadès...

Effectivement, je lui dois un certain respect, mais pas une souveraineté absolue.

Je suis un de ses sbires de part ma condition, mais dans mon esprit, c'est une toute autre histoire...

J'entame un morceau de chemin sinueux, dans des ruelles étroites et peu avenante pour les hérétiques du monde d'au dessus.

Les différentes créatures des confins de l'empire se mêlent aux badauds qui traînent dans cette cité depuis des lustres.

Tiens.

Une ombre à peine distinctive du fait de la pénombre ambiante attire mon regard.

Je n'ai jamais vu un tel être parmi les oisifs que je croise...

Étrange.

Le voila qui disparait.

Je le suis du regard, tout en restant le visage caché dans ma capuche.

Il plonge soudainement.

Mes sens développés sont aux aguets.

-Tykky...

Un son, presque inaudible, mais pas pour moi.

Qui donc prononce mon nom dans la sombre cité?

Ou plutôt, qui murmure mon nom...

Oui, murmurer est plus adéquat.

Je me tiens sur mes gardes.

Je ne ressens pas la présence d'autres Démons parmi les divers âmes en peinent qui ère éperdument...

Modifié (le) par Tykky
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Je continues un moment de tourner sur moi-même, ne me souciant pas des regards que peuvent me jeter les gens autours de moi.

Mes yeux se posent sur chaque visage un court instant, mais aucun ne me convient.

Où est-il ?

J'ai tant de questions.

J'ai besoin de ses réponses.

Je chasse d'un geste de la main mon merle qui s'envole en pépiant, peu content sûrement de devoir quitter cette place qu'il semble tant apprécier.

Je ne bouge plus, bras le long du corps, et réfléchis.

Il y a tellement d'endroit où il pourrait être.

Tellement de lieux que je ne connais pas et dans lesquels je risquerais d'être en danger.

-Où es-tu... ?

Encore un murmure.

Ce n'est pas comme ça que je vais le trouver.

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Je fais fi du monde qui m'entoure et me concentre.

J'abaisse ma capuche, laissant seulement mes yeux apparaître.

Scrutant du regard le moindre mouvement douteux.

Qui m'a donc appelé..?

Seuls ma faction est censé connaître mon nom... Or, je ne sens aucune présence de ces derniers.

Un mouvement de main.

A nouveau cette forme.

Je la vois voler et siffler, dans la pénombre.

Elle disparait.

Mon regard se porte sur l'être resté immobile après ce mouvement.

Un jobard de bon chemin certainement.

Un de plus dans ces sous bassements.

-Où es-tu... ?

Encore ce murmure...

L'obscurité environnante m'empêche de discerner d'où cela viens.

Ce n'est plus très loin. C'est sur.

Je suis attiré.

Pourquoi?

Je ne saurai le dire moi même...

Cette voix fluette provoque en moi un étrange sentiment.

Captivant.

Je reste néanmoins averti sur cette chose qui a bougé son bras.

Oui, cette chose, je la distinguerai mieux en me rapprochant.

Mon intuition me guide vers l'inconnu.

Cette voix viendrait elle de cette âme?

Il y n'y a pas d'autres moyens.

Et puis, je suis chez moi après tout...

Je me déplace lentement dans sa direction, tout en fixant mon regard sur la silhouette immobile.

Modifié (le) par Tykky
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Je reste là sans rien faire, juste à me souvenir.

Un bouquet.

Pourquoi un bouquet ?

Et pourquoi à lui, pourquoi pas à un autre, après tout il y avait d'autres personnes dans la taverne ce jour là.

Tant de questions, toujours des questions.

C'est vrai ça, pourquoi un bouquet ? Pour ne pas faire comme ces autres qui s'offrent à boire sans cesse ? Un petit clin d'œil à Fimine ? Ou parce qu'un bouquet, c'est plus facile pour être fixée ? Il le refuse, je pars, il l'accepte, j'essaie d'engager un peu la conversation.

Oui, peut-être. N'empêche, un bouquet...

Et pourquoi lui ?

Je me souviens qu'il était seul, dans son coin.

Je me souviens aussi de ses yeux.

Verts.

Très brillants.

Un peu comme ceux en face de moi, à quelques pas.

Ce détail me fait sortir de ma rêverie.

Les yeux sont encore là.

Peut-être...

Je m'approche et, petit à petit, me rend compte que je l'ai trouvé.

Je m'arrête devant lui, à un pas.

Je ne sais même pas s'il se souvient que je lui ai dit que je viendrais.

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Lentement...

A pas feutrés.

Se mouvant au milieu des passants et des ombres environnante, je m'approche.

Les yeux rivés sur cette créature.

Je ne la quitte du regard..

Je ne ressens rien.

Ou bien...peut-être que si.

Tout cela m'intrigue.

Une certaine curiosité commence à poindre dans mon esprit.

Néanmoins, ma main me démange.

Inconsciemment..

Je ne sais pas vraiment pourquoi... Enfin, si je le sais, l' habitude certainement.

Pourquoi maintenant?

Elle caresse avec volupté la garde de mon épée.

Cette garde en or, sertit de son long d'émeraudes finement disposées.

Elle qui a été mainte fois tirée...

Elle qui garde trace de ces combats passés..

Invisible sous sa cape noire.

La voila qui bouge.

Elle va me faire face.

Je ne suis plus très loin.

Ma curiosité sera bientôt satisfaite.

Face à face.

Je la fixe.

Ma main relâche son étreinte.

- Les gardes ne t'ont pas prévenu.. Il n'est guère recommandé de musarder dans la citée. De surcroît lorsque l'on est aussi frêle que toi.

Froideur et indifférence.

Comme la première fois...

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-Il vaut parfois mieux ne pas se fier à la carrure d'un individu.

Mais il n'a pas tord, je suis frêle.

Et j'ai vu à quel point cela pouvait me déservir.

Que puis-je y faire cependant, au lieu de vouloir à tout prix changer, mieux vaut pour moi que j'apprenne à l'utiliser et à faire de cette carence un atout.

-Je te cherchais.

Je n'en dis pas plus, me contentant de l'observer.

Son visage est toujours aussi inexpressif.

Peut-on y lire quelque chose d'autre que cette froideur apparente ?

Comment est-il lorsqu'il tue, lorsqu'il sent la vie quitter le corps de celui dont le corps est traversé par son arme ?

Je pourrais lui dire qu'à présent, je ne présente plus devant lui comme une simple humaine mais comme un serviteur d'Hadès, mais je veux savoir si la nouvelle lui est parvenue, ou s'il sent le changement qui s'est opéré en moi.

-Peut-on aller dans un endroit un peu plus calme ?

Comme pour appuyer mes dire, une personne vient me bousculer.

Je ne prends pas la peine de la regarder, conservant mon regard sur Tykky.

Je serre les dents, essayant de contrôler mon envie de partir d'ici.

Il y a trop de monde qui me frôle, j'ai l'impression que je vais exploser si une autre personne me touche encore un peu trop.

Je déteste ces gens qui parcourent ses rues, je voudrais qu'ils m'évitent, qu'ils se tiennent éloigner de moi.

Mais je ne pense pas qu'il serait judicieux de tuer ou de faire couler le sang d'une quelconque personne dans ces rues, alors j'essaie de me calmer, même si cela est difficile.

Et j'espère qu'il acceptera d'aller ailleurs.

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Elle me regarde, elle essaye de me lire.

Impénétrable.

Différente.

Je m'en doutais.

Je l'ai senti.. Douleur, souffrance, malheur...

Ils ont pris place en elle.

Le Malin lui dicte maintenant la marche.

Je peux entrevoir le blason de notre nation sur sa chair.

La marque de la domination.

-Tu as beau être un démon, il n'en reste pas moins qu'ici, tu fais encore office d'apostat pour certains. Tu as la même valeur qu'un morceau de chair pour eux.

Un claquement de doigt.

Une entité sort de la terre à leur pieds.

Vif et agile, il saigne le passant qui a bousculé la magicienne..

-Il y a longtemps qu'il n'a plus mangé... Tu peux voir l'importance qui est portée aux hérétiques ici. Partons donc puisque tu le veux, de toute façon, tu n'as aucun intérêt à flâner par ici pour le moment.

Deuxième claquement.

La bête disparait sous terre sans trace.

Un corps décharné et en lambeaux.

Dernière vue de la cité pour la jeune magicienne.

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Ne pas bouger.

Frémissement de répulsion.

Je n'ai pas pu m'en empêcher.

Pourquoi venir dans un endroit si peuplé, alors qu'il y a des lieux dans l'Empire où le mot solitude prend tout son sens ? Mes doigts s'agitent. Je serre les poings, les desserre. Juste un...

Son claquement de doigt me fait reprendre mes esprits.

Je suis des yeux l'apparition, et la regarde, presque avec envie, tuer celui qui m'a bousculé.

Oserais-je lui dire que c'est ce que j'avais envie de faire, que ce geste me démangeait atrocement ?

Je contourne le corps et suit Tykky sans un mot.

Je ne sais pas quoi dire. Et n'ai pas envie de parler d'ailleurs.

C'est donc sans un mot que je me place dans son dos.

Les gens autours de nous s'écartent sur son passage et moi, dans son sillon, je profite de cet espace créé dans lequel nul ne me touche.

Et quand nous serons enfin seul, je pourrais parler...

Faire ce que je veux faire.

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Des ruines.

Derniers lambeaux de roche de la cité déchue maintenant exilée.

Irrespirable, suffocant, accablant.

Un air très respirable pour le démon que je suis...

Voyons si elle endure cette atmosphère.

L'endroit est vide.

Un ballet de flammes sortant de la lave nous fait face.

Elles s'entremêlent, se lèchent et s'élèvent comme si elles voulaient s'échapper de cette ardente prison.

Je m'arrête.

J'observe ce tableau sans mots.

Puis me retourne vers la magicienne...

Je la domine de tout mon haut.

-Bien... Nous sommes seuls, que cherchais-tu donc?

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Je m'en doutais.

Je savais qu'ici, les pins n'embaumerait pas l'air, que nul vent ne caresserait ma peau.

L'air ici n'est ni frais, ni pur.

Moi qui n'en ai pas l'habitude, il semble me brûler les poumons, la gorge.

J'ai du mal à respirer, n'ayant pas encore l'habitude de cet air.

Et cette chaleur qui m'entoure...

Je m'oblige à détourner mon regard de la lave pour le poser sur le guerrier.

Il me fait face.

Sa grande taille me donne presque l'impression qu'il pourrait m'écraser s'il le voulait.

Me maitriser, m'empêcher tout mouvement.

Cette constatation me donnerait presque envie de ne pas faire ce que je suis venue faire.

Mais à force de volonté, je chasse la peur qui menace d'étreindre mon corps et mon cœur.

Bien décidée à ne pas flancher, je m'approche de lui.

Il y a trop de questions, et j'ai une réponse cachée devant moi. Même plusieurs sûrement.

Comment faire pour qu'elles m'apparaisse ?

Mon visage est vide d'expression.

Il le faut.

Je tends la main vers lui, l'espoir brûlant en mon cœur.

-Donne moi ta main.

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Elle s'approche.

Son visage blême sans expression se pose sur moi.

Derrière ce masque s'abrite certainement maintes interrogations.

On peut le lire dans ses yeux.

On dirait qu'elle tente de me figurer.

Elle cache mal son jeu...

L'épigone est encore loin.

Un fossé la sépare de ma personne.

S' instruire des démons, voila la meilleur façon.

-Donne moi ta main.

Je n'esquisse aucun mouvement.

Mon visage reste récalcitrant à toute tentative d'incursion.

Cette main tendue...

Je m'exprime.

Froidement, paisiblement.

-Ma main... Que veux-tu à ma main ?

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Un mouvement, aperçu du coin de l'œil, parce qu'il ne faut jamais, même en un tel lieu, se croire à l'abri d'un danger, fait quitter mon regard de ces yeux verts.

Une esquisse de froncement de sourcils, mais bien vite réprimée.

Ma main reste tendue.

La patience. Ce n'est pas toujours une vertu.

Et là, je n'en ai guère.

Deux petits pas, avec légèreté, pour s'éloigner. Et la main qui retombe le long de mon flanc.

Pas de patience, des envies. Ruse...

Et la méfiance que distille en moi mon merle.

C'est lui que j'ai aperçu. Lui qui s'est posé. Lui encore qui a, à l'égard du guerrier, une attitude hostile pour qui sait observer les oiseaux.

Claquement de langue.

Parce que je ne connais pas l'homme qui se trouve près de moi, et que je ne veux pas prendre ce risque.

Le merle comprend.

Pas de confiance.

Pas de preuve de confiance.

Le manque de confiance entraine la méfiance.

Un regard, encore, à l'homme.

Et si je ne cherchais plus à le comprendre, à savoir ce que peut bien cacher son attitude.

Un pas en avant.

Une main tendue.

Puis deux pas en arrière.

Une danse.

Quand on a rien à perdre, tout est permis.

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  • 2 weeks later...

La fournaise environnante se faisait de plus en plus oppressante.

Un léger bruissement.

A peine audible.

Revoilà la présence aperçu auparavant.

La voila qui recule. Sa main retombante.

Son esprit se tourmente.

Elle se méfie... Mais de quoi?

Elle claque avec sa langue.

Langage caché?

Ou bien, est-ce le brasier qui lui fait perdre sa lucidité...

Elle me regarde.

Essayes-tu de me lire?

Tu auras bien du mal ainsi ma pauvre...

Il va te falloir de la volonté. Beaucoup même.

Mon abnégation envers toi est normal.

Tu es tout de même bien mystérieuse..

Même si je peux lire à travers certains de tes simagrées.

Tu abandonnes déjà..?

Piètre démon que tu fais là...

Mon temps est précieux.

Quid de nôtre rencontre?

Modifié (le) par Tykky
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La curiosité l'emporte sur la raison.

C'est rare, et pourtant c'est ce qu'il se passe.

Depuis que je lui ai parlé dans cette rue.

J'aurais pu demander à n'importe quel autre démon, mais lui me semblait plus... Approchable ?

En le voyant se tenir là, devant moi, sans esquisser un mouvement, j'ai soudain un doute sur ce qualificatif.

Ce n'est pas le meilleur qui existe pour décrire ce guerrier.

Tout est permis ?

Je n'en suis pas totalement sûre.

Un semblant de raison semble refaire surface en moi.

Bien vite refoulé.

Je me rapproche à nouveau de lui.

A un pas de distance.

Les raisons de mon futur acte me semblent un peu floues.

Je ne sais pas si c'est réellement pour rassasier ma curiosité ou pour... Une sorte de vengeance.

C'est assez inique.

Et déjà oublié.

Je m'avance à nouveau et le regarde un instant, bien décidée. Et puis, et cette pensée me fait sourire intérieurement, je ne me justifierais pas. Jamais.

Je tapote ma hanche avec mes doigts, comme dans un geste d'impatience. Et j'espère qu'il le prendra pour tel. Mon merle en comprend le réel sens et s'élance vers le guerrier. Il ne le touchera pas, l'effleurera sans doute, mais à peine. Il lui tourne autour, pépiant, battant des ailes, comme pour lui faire peur même si je doute que cela eu réussit, si cela avait été le but de la manœuvre. Comme pour l'attaquer. Vif, intelligent, et surtout, sachant ce que j'attends de lui, Étrange semble intouchable. Je sais qu'il l'est, du moment qu'il ne touche pas le guerrier.

Je ne prends pas le temps de regarder son vole, dont j'aurais habituellement prit plaisir à observer. De la poche de mon pantalon, je sors une petite dague et m'approche vivement du guerrier, lame cachée dans ma main. Et je la plante dans son cou. Comme une griffe qui se plante dans la peau si tendre au dessous du menton. A peine, non pas pour faire mal, seul le moment où la lame pénètre la peau provoquera une petite douleur, supportable. Juste assez profondément pour qu'une goutte ou deux de son sang s'en écoule.

Et déjà ma main s'écarte tandis que l'autre, celle vide de menace, semble chasser le merle; qui s'éloigne rapidement.

Moi aussi, il faudrait que je m'éloigne.

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Imbécile..

On m'avait pourtant enseigné de ne jamais baissé ma garde..

Aurais-je pu avoir un semblant de confiance envers elle.

Baliverne.. Elle ne la mériterai pas.

Cette façon de penser, m'a surement évité bien des écueils.

Insignifiante entaille.

Mon sang perle le long de mon cou, lentement..

Léger revers de la main.

Pas l'ombre d'un tressaillement.

Le visage dénué de sentiments

Mon regard se pose sur la catin.

Son piètre volatile cancanant au dessus de la lave en ébullition.

Si je pouvais je lui ferai ravaler sa jacasserie.

Mes médiocre connaissances des arcanes noires suffisent a refermer la volatil blessure.

Négligeable, quelconque... A l'instar de cette entaille..

Qui crois-tu être?

Elle ne le vois pas...

Son acte ne restera pas futile.

Pour sa personne tout du moins.

Je m'avance d'un pas.

Sa dague qui ne tiens qu' à deux doigts.

Tout comme sa propre vie à ce moment.

Ma lame fend le vent d'un sifflement aigüe.

Précision et légèreté.

Une dague au sol, et deux doigts tranchés.

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Mon regard reste bloqué sur son sang qui coule. Je jubile intérieurement et j'attends, commençant à réciter en mon esprit une mélopée pour son acte futur.

Car tu ne laisseras pas un tel acte impardonné, démon ?

Un rictus tord mes lèvres.

Je n'ai pas eu à attendre longtemps.

Le rictus reste, ne se change pas en grimace de douleur. Même si elle est présente. Mais la douleur ne se montre pas, jamais.

Pourquoi faut-il que ce soit en de pareils moments que je me sente si proche de la vie ?

Mon cœur semble battre à nouveau, je l'entends.

Mon esprit est partagé entre douleur et jubilation. Comme si seule la douleur me faisait vivre. A moins que ce ne soit les sentiments qu'il me fait éprouver à cet instant ?

Je me recule, et, chose des plus étranges à laquelle je ne m'attendais pas, un rire parvient à mes oreilles. Un rire sans joie. Un rire dur, froid. Un rire qui sort de ma gorge.

Il est bien stupide de n'infliger qu'une infime blessure à un mage. Je me penche et ramasse les deux doigts qu'il m'a coupé. J'ai cessé de rire mais un sourire amusé traine sur mes lèvres. Devant mes yeux se lève ma main ensanglantée. J'observe ce liquide carmin qui se mêle à la blancheur d'albâtre de ma peau.

On se ressemble au moins sur un point. Notre sang ne diffère pas.

Je joins mes deux mains, sachant que si je tarde trop la guérison sera impossible. La mélopée qui trottait dans ma tête dans l'attente de son acte "“ quel qu'il soit "“ jaillit de mes lèvres et enveloppe mes mains d'une douce lumière. A l'endroit même où il m'a coupé, un picotement presque désagréable se propage.

Je serre les dents tandis que les peaux se ressoudent, que les os retrouvent leur place, que mes doigts reviennent ne faire qu'un avec ce corps qu'ils n'auraient jamais du quitter. La douleur manque me faire crier, mais des jours et des jours d'entrainements n'ont pas servi à rien.

Je ne peux garder cette douleur recluse dans un coin de mon esprit comme tant d'autres, mais je ne la laisserais pas s'exprimer...

Une fois le sort fini, je regarde ma main. A l'endroit où sa lame est passée, les chaires ne sont plus de la même couleur. Je plie les doigts, la douleur apparaît, plus forte encore. Je me demande pendant combien de temps elle sera là, cachée dans mes phalanges, attendant de resurgir.

J'aimerais partir, poser un baume sur mes doigts, les laisser au repos, leur donner le temps de guérir d'eux-même à présent, mais je me demande si notre échange est fini.

Pour ma part, oui, j'ai eu ce que je voulais.

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