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Terre des Éléments

Là ou les fleurs mènent


Leif
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Une pluie diluvienne s'abat soudain sur nous.

En quelques secondes nous voilà trempés.

Mes cheveux mouillés collent à mon visage tout comme mes vêtement à mon corps. Le martellement incessant des gouttes se fait entendre autour de nous. Lorsque celles-ci tombent, elles semblent faire chanter la nature. J'ai toujours aimé la pluie. Les sons sont tellement différents suivant que l'eau tombe dans une flaque, roule sur une feuille, ou tombe sur le sol, réveillant l'odeur de la terre.

La terre ne peut vivre sans eau.

La mort engendre la vie, qui à son tour engendre la mort.

Je m'adosse à un tronc d'arbre et ferme les yeux, offrant mon visage à cette eau qui s'abat sur nous. Elle roule sur mon visage comme une caresse à laquelle vient s'ajouter celle du vent. Le grondement de l'orage qui s'est abattu un peu plus tôt sur nous semble s'éloigner au loin.

Même dans tout ce bruit - la pluie qui tombe, le vent dans les arbres, l'orage - j'entends sa respiration.

La terre ne peut vivre sans eau.

Auprès de lui, je me sens revivre.

Nous sommes sortis de la Cité, et je n'étais plus la même que celle qui y était rentré. Non, plus la même.

J'ouvre les yeux. Mon regard se pose sur lui. Il a remis sa capuche, mais je sais ce qu'il y cache. Lentement, ma main se tend vers lui.

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Le temps avait passé.

Elle faisait partit des leurs, maintenant, elle aussi était rattachée à l'Empire.

Le soleil se voilait légèrement à l'extérieur, alors que les deux êtres en terminaient avec les innombrables marches, celles la même qui menaient à la Cité des Enfers.

Elle était des leurs, certes, mais parmi tous les démons venus nombreux pour faire sa connaissance, il était difficile de trouver un moment de répit à passer à deux. Alors, discrètement, ils s'étaient dirigés vers le Porte immense, et l'avaient franchit.

La pluie s'était abattue soudainement, trempant leurs vêtements en un rien de temps peu après qu'ils soient sortis des entrailles de la terre.

Il aurait voulu la couvrir d'avantage, mais elle semblait aimer l'eau dégoulinant sur ses habits, sur sa peau nue par endroits.

Puis, elle s'était arrêtée, le dos contre un arbre, laissant la pluie couler d'avantage sur ses joues déjà ruisselantes.

Les yeux du guerrier étaient plongés sur les paupières encore closent de la belle jeune femme, qui s'ouvrirent alors lentement. Puis, lentement encore, la main de la belle s'était dirigée vers l'une des siennes, alors que la seconde main du combattant venait essuyer une gouttelette perlant sur les douces lèvres de la jeune femme.

Enfin, se furent les propres lèvres du guerrier qui vinrent à leur tour se posées sur celles de la belle.

Modifié (le) par Leif
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Ma main trouve la sienne, mon corps se détache du tronc, s'approche de lui.

Il y avait trop de bruit là-bas pour moi qui suis depuis si longtemps habituée à la solitude et à son silence. Trop de bruit, trop de monde autour de moi tout à coup. L'excitation a fait place à un nœud dans mon ventre. Cette excitation si étrange qui avait fait vibrer tout mon corps en attendant le verdict du juge, je la regrettais à présent, mais la sentais encore prête à refaire surface.

Lequel de nous deux a franchit les derniers centimètres qui nous séparaient ?

Et tandis que ses lèvres se posent sur les miennes, je me demande comment cela peut-être possible.

Moi qui évitait tout homme susceptible de faire à nouveau battre mon cœur, même pour une nuit de passion partagée.

Mes lèvres quittent les siennes, frôlent un instant sa joue, puis s'éloignent.

Tout mon corps s'éloigne de lui alors que je sens qu'il ne veut qu'une chose, retrouver la douce chaleur de Leif.

Mais mon esprit, même partagé entre l'envie d'être entièrement à Leif et celle de n'être à personne, de ne laisser personne prendre l'ascendant sur moi, mon esprit est plus fort que mon corps qui lui a déjà choisi.

Quelle torture je m'inflige...

Et pour quelle raison ?

Peur de souffrir à nouveau, comme avant ?

Mes doigts se posent sur la marque de mon poignet. Je n'arrive pas à oublier.

Je n'arrive pas à me laisser entièrement aller à Leif.

Le comprend-il ?

M'en tient-il rigueur ?

Je passe à côté d'un arbre et pose ma main dessus. Je tourne autour du tronc, enroulant mon bras sur l'écorce. Je tourne encore un peu, de sorte de me retrouver en face du guerrier, le corps serré sur l'arbre, comme si je ne voulais plus faire qu'un avec, une sorte d'échappatoire.

Ou de fuite.

La fuite d'ailleurs, je pourrais facilement la prendre. Je connais la forêt, je suis agile, et mes vêtements rappellent les teintes de la forêt. Il ne pourrait sûrement pas me trouver si je le voulais.

Et pourtant je reste là.

Je le contourne, me faufile entre les arbres, les buissons, mon regard toujours posé sur lui, comme s'il était une souris, comme si j'étais un chat.

Qui mangera qui ?

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Les lèvres de la belle s'éloignent, frôlant au passage les joues du combattant.

Elle s'était éloignée, se blottissant contre un arbre, pour se cacher d'abord, pour réapparaitre ensuite.

Ses cheveux toujours collés sur son visage par l'eau qui était tombée en abondance et qui s'était arrêtée maintenant, faisaient davantage ressortir sa beauté, ou bien était-ce le fait que son visage était maintenant exposé au soleil après un long séjour en Enfer?

Leif aurait voulu la rejoindre à l'instant, briser toutes les barrières comme il l'avait fait en offrant son visage aux yeux d'Essénaï dans les cavernes cristallines. Lui qui avait été toujours si solitaire depuis des années maintenant, ne pensant qu'à une quête qu'il se devait d'accomplir plus qu'à lui même, était maintenant tenté de se rapprocher d'une femme qui n'était pas sa déesse, bien qu'elle avait une beauté comparable.

Elle passait d'arbre en arbre, rapidement, telle une chasseresse traquant sa proie.

Se sentait-elle de taille à traquer un démon, ou se ferrait-elle prendre à son propre jeu?

A son tour, Leif avait avancé à travers les branchages, sa cape bleu nuit se fondant dans l'obscurité créée par les arbres. Si elle avait l'habitude de se cacher en forêt, lui avait l'habitude de traquer ses victimes, ne les ratant que très rarement. Et cette proie était bien plus attirante que toutes celles qu'il avait suivit jusqu'à présent, celle-ci, il ne voulait pas la ratée.

Qui donc surprendrait l'autre le premier?

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Un instant la silhouette du guerrier est voilée par les branchages.

Je ne fais pas vraiment attention à ne pas faire de bruit.

Une brindille casse sous mon pied ; des petits cailloux roulent et s'entrechoquent, révélant ma présence.

A présent, un arbre me le cache totalement.

Je ne laisse dépasser que mon visage, laissant le reste de mon corps caché par le tronc.

Surprise.

Je fronce légèrement les sourcils, le cherchant, mais il faut me rendre à l'évidence, il a compris le petit jeu que je viens en quelque sorte de lancer.

Alors, avec une attention redoublée cette fois-ci, je me faufile entre les arbres.

Rapidité.

Légèreté.

Il me faut essayer de me fondre dans cette nature que j'aime tant.

Je murmure aux branches sur le sol, aux feuilles sèches qui parsèment la terre, je leur chante une douce mélopée apprise enfant, pour qu'ils ne me trahissent pas. Je leur chante des mots, je les mêle à ma magie, et ce chant se mêle à son tour au vent qui souffle. Pour ne pas que la nature me trahisse, je chante, pour que mon pied sur cette branche soit si léger qu'elle ne se brisera pas, je chante, pour rendre hommage a ce qui m'entoure, je chante. Pour Leif, je chante.

Ce chant, personne ne l'a entendu, mais toi Leif, si tu écoutes bien, peut-être viendra-t-il à tes oreilles ?

Un secret.

C'est un secret.

Je t'avais donné mon nom pour secret, mais le juge l'a trouvé.

Alors je te donne un autre de mes secrets...

Et je coures dans cette forêt, mes cheveux battant dans mon dos, je sautille, je virevolte, je me sens bien.

Je te cherche.

Je te devine.

Et lorsque je te sens près, si près, trop près, je m'échappe.

Encore.

Pour combien de temps ?

Modifié (le) par Essénaï
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Le jeu était lancé.

Qui était la proie, et qui était le chasseur, les deux protagonistes devaient avoir chacun une vision différente sur cette question.

Un bruit, un léger craquement avait forcé le guerrier à se retourner, suffisamment lentement pour ne pas faire de bruit à son tour, mais trop peu rapide pour l'apercevoir.

Ensuite, un son différent lui était venu, comme des paroles, une mélodie paraissant lointaine, mais pourtant si proche.

Enchanteur, enivrant, c'était sans doute elle qui le produisait, pour le troubler sans doute.

Attentivement, il avait passé un long instant immobile, à l'écouter simplement d'abord, comme immobilisé par la beauté qu'il reflétait, puis, repensant au jeu, pour deviner sa distance, sa position.

Elle s'était approchée, puis éloignée, mais elle reviendrait sans doute avait-il pensé.

Alors, il avait adopté une nouvelle méthode, et avait entrepris l'ascension d'un grand chêne qui se trouvait être un abri idéal pour voir sans être vu.

Toujours troublé par le chant, il en avait oublié la pluie si brusque quelques temps avant, et son pied avait glissé de la branche sur laquelle il avait prit appui, entrainant le reste de son corps dans une chute impressionnante.

Il avait touché le sol dans un bruit sourd, bien discernable, le laissant apparemment inerte sur le sol, les yeux clos.

Avait-il commis enfin une erreur?

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Un instant je m'arrête, pour savoir où il se trouve.

Je sais que je ne pourrais le voir qu'au dernier moment, lorsqu'il sera sur moi, alors je ferme les yeux, et écoute les bruits alentours.

Je ne comprends pas ce que j'entends.

Ce ne sont pas des bruits de pas, mais il ne reste pas immobile non plus.

Que fait-il ?

Je rouvre les yeux, et retourne vers l'endroit où je l'ai senti la dernière fois, continuant à chanter doucement.

N'est-ce pas un piège qu'il me tend ?

Et ce bruit ?

Je m'arrête, l'esprit aux aguets et le cœur qui bat précipitamment.

Et si...

Je ne pense plus à me faire discrète et me mets à courir vers l'origine de ce bruit, espérant l'avoir rêvé, mais la vue de son corps sur le sol me montre que non.

Je me précipite à ses côtés, m'agenouille et passe une main sur sa joue.

-Leif ?

Ma voix est chargée d'une angoisse que je n'arrive pas à cacher tandis que je me baisse un peu plus sur lui.

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La mousse avait amortie sa chute.

Pas suffisamment pour n'avoir ressentit aucune souffrance, mais le jeu en valait la chandelle, enfin, il l'espérait.

Lorsqu'il avait glissé, il avait pensé à elle, s'en soucierait-elle? Il avait voulu en être sur, bien qu'au fond de lui même, il en était convaincu, son cœur de pierre s'exprimant enfin.

Elle s'était approchée, avait couru même, et Leif avait esquissé un sourire profond, sincère, sous l'ombre des arbres remplaçant le masque que fournissait habituellement sa capuche.

Elle s'était placée juste à côté de lui, et il avait sentit une caresse sur sa joue, chassant la douleur dans son dos.

-Leif ?

Au son de sa voix, il s'était brusquement relevé, riant aux éclats, passant rapidement ses mains sur les hanches de sa belle, l'entrainant dans une roulade sur la mousse qui tapissait le sol de la forêt.

Ils s'étaient arrêtés un peu plus bas, lui, le dos toujours contre le sol, ses mains tenant toujours ses hanches, délicatement.

Sa capuche ne masquait plus que ses yeux, et un splendide sourire ornait son visage.

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-Espèce d'idiot !

Mes deux poings frappent son torse une fois.

-Tu n'est qu'un idiot.

Une seconde fois mes poings s'abattent, mais sans aucune force ni volonté de faire mal.

Je me courbe et pose mon front sur mes mains, yeux fermés.

-J'ai eu peur.

Ma voix n'est qu'un murmure.

Je ne veux pas qu'il m'entende...

Je le déteste.

Je le déteste pour m'avoir fait ressentir cette peur, cette angoisse sourde à l'idée qu'il ai pu lui arriver quelque chose.

Je le déteste parce qu'il fait battre mon cœur.

Je le déteste parce que mes sentiments sont si confus, si partagés depuis que je l'ai rencontré.

Pourquoi faut-il que tout soit compliqué ?

Et puis je n'arrive même pas vraiment à le détester.

Je suis juste contente.

Heureuse de sentir son cœur battre dans sa poitrine.

Alors je relève un peu la tête, de sorte que je puisse le voir, voir son visage.

Mes doigts s'approchent de ses lèvres, ceux de la main gauche, pas la droite, je ne veux pas voir la cicatrice qui se trouve sur mon poignet, je veux juste profiter de l'instant.

Mon index se pose sur ses lèvres, en suit le contour.

J'aimerais bien sourire.

Mais ça ne change rien, tu es un idiot quand même.

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-Espèce d'idiot !

Elle était restée allongée sur lui, vraisemblablement en colère, laissant son mécontentement paraitre sous forme de coups.

-Tu n'est qu'un idiot.

Une nouvelle fois, ses mains avaient frappées son torse, venant heurter sans violence la cote de maille finement ouvragée sous le veston du guerrier.

-J'ai eu peur.

Ses derniers mots avaient parus étouffés, comme masqués.

Encore une fois, son passé l'avait rattrapé, sa volonté de ne pas laisser paraitre ses sentiments était vraiment forte.

Si son visage ne l'avait pas trahit, le ton de sa voix était pour Leif une source de bonheur.

Alors, elle avait passé son doigt sur sa bouche, lentement, comme une caresse.

La main de Leif était remontée dans son dos, presque jusqu'à son cou, puis était redescendue, plus lentement encore. Bas, très bas, sur sa cuisse.

Remontant à nouveau, la main du guerrier était passée sous la fine chemise de sa belle, lui laissant découvrir la douceur de sa peau.

Enfin, il avait regardé sa belle dans les yeux.

"Je ne savais pas que la terre abritait une telle beauté."

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En sentant sa main bouger sur mon corps, je n'ai plus bougé, retenant ma respiration.

Je pose à nouveau mon front sur mes mains tandis que je sens mon corps qui reprend vie sous cette simple caresse.

Sait-il ce qu'il fait ?

Ce qu'il me fait ?

Sait-il depuis combien de temps je me refuse à ce genre de chose ?

Sait-il... Pourquoi ?

J'avale avec difficulté ma salive et ferme les yeux.

J'essaie d'empêcher mon corps de réagir, mais Leif semble briser une à une les barrières que j'ai élevé autours de moi pour me protéger.

J'essaie de penser à autre chose, à tout sauf à cette main qui par sa douceur me brise...

Et du fond des tripes, une émotions remonte jusqu'à ma serrer la gorge, me paralyser.

Au moment où je sens que je vais arriver à ne plus penser à lui, si près, tout contre moi, nos deux peaux entre en contact et un frisson parcourt mon corps tandis que je me mords la main.

J'avais réussi, au prix de nombreux efforts, à oublier tout ça, toutes ses sensations que l'on éprouve ; et là, tout me revient d'un coups.

Les bonnes, comme les mauvaises sensations.

Ça me fait l'effet d'une gifle.

Lorsque j'ai relevé les yeux vers lui, ce n'était plus un doux frisson qui parcourait mon corps, mais des tremblements que je n'arrivais plus à retenir.

Ma gorge se noue, mon visage se décompose, je n'arrive plus à cacher mes sentiments, ma volonté, celle que j'avais mis si longtemps à parfaire, vient de voler en éclat.

Ma lèvre est prise de tremblements.

Non, je ne vais pas pleurer quand même.

Je ne le supporterais pas.

Je ne supporte plus son regard sur moi.

Je suis sûre qu'il a vu dans quel état je me trouve à présent.

J'ai honte.

Surtout qu'il ne comprendra pas.

Je voudrais tant remonter le temps, revenir à quelques minutes plus tôt, savoir me contrôler mieux que ça.

Brutalement, je me sépare de lui et vais me réfugier à quelques pas, le dos contre un tronc, genoux remontés contre ma poitrine et mes bras passés autours de mes jambes.

Je tremble et je n'arrive pas à m'arrêter.

Il le faudra pourtant.

Mais je ne cache pas mon visage, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que j'ai l'impression que, s'il a réussi à briser toutes les barrières qui m'entouraient, il pourra aussi me guérir, soigner cette plaie si profonde qui depuis le temps c'est infectée.

Après tout, se sont ses mains qui m'ont rappelé ce qu'est une caresse, un peu de douceur, d'amour peut-être même...

Alors je le regarde, laissant pour la première fois depuis longtemps les sentiments s'exprimer sur mon visage.

La peur.

La tristesse.

La rage.

Le désir.

Mais je ne montrerais qu'à lui toutes ces choses, qu'à lui seul...

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A peine la main du guerrier avait-elle sentie le doux contact de la peau de sa belle, que cette dernière avait été prise de violents tremblements.

Pour la première fois, son visage avait quitté le masque impassible pour se découvrir aux yeux quelques peu étonnés du combattant, puis, elle s'était levée, et s'était réfugiée contre un arbre.

Leif avait vite repris ses esprits, et, lentement, était venu s'asseoir aux côtés de la douce jeune femme.

Il avait ensuite passée un bras derrière son cou, la serrant dans une étreinte qui se voulait rassurante, attentionnée.

Ensuite, un geste de son bras resté libre avait fait glissé la capuche sur le cou du guerrier, découvrant une nouvelle fois ses yeux d'une blancheur éclatante, les laissant se plonger directement dans ceux de celle qui avait fait battre une nouvelle fois son cœur de pierre.

"Tu sais Essénaï, ce n'est pas toujours une mauvaise chose de se laisser aller."

Alors, il avait embrassé son front, et lui avait adressé un de ces sourires qui réchauffent les cœurs.

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  • 2 weeks later...

-Bien sur que si...

Je secoue la tête, exaspérée.

Si je me laisse aller, je serais encore plus faible que je ne le suis actuellement. Est-ce la chaleur de l'arbre contre lequel je suis appuyée, ou celle du guerrier qui lentement me réchauffe ?

Toujours cette lutte perpétuelle en moi. Rester froide, distante à l'égard du monde qui m'entoure. Mais vouloir redevenir celle que j'étais avant. Celle qui savait sourire. Rire. Pleurer même. Mais tout ça, c'est être faible. Et les faibles, on les tue.

-En quoi ce n'est pas une mauvaise chose hein ?

Je ne trouve que des choses qui prouve que, au contraire, se laisser aller entraine sa propre perte.

Je regarde ton sourire. Et tu sais ce qu'il me fait éprouver, ce sourire habituellement caché ?

Il me donne envie.

Envie d'avoir le même sur mes lèvres.

J'en serais presque jalouse.

Mon poing se serre.

Tu sais pourquoi ?

Pour te l'ôter, ton sourire. Parce qu'il me nargue.

Et j'ai honte. Tu le sais ça ?

Oh oui, j'ai honte. Honte d'avoir envie de sourire, alors que je sais où ça mène. Honte de cette jalousie qui menace d'étreindre mon cœur. Honte d'avoir envie de te frapper.

Mais ça, c'est uniquement parce que je me suis laissée aller justement.

Tu le comprends ?

Non, je ne pense pas.

Si j'avais gardé la bride sur mes sentiments, ton sourire ne m'aurait fait ni chaud ni froid.

Je ne ressentirais aucune honte.

Alors je cache mon visage dans mes bras.

Je recompose ce masque.

Parce que c'est trop dur, de se laisser aller.

Et que ça ne mène nul part.

Juste, à sa propre perte.

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  • 2 weeks later...

Elle était restée assise contre l'arbre. Déclinant quelques mots dans la colère, une colère presque incompréhensible pour le guerrier, s'il n'avait pas lui même eu à faire fi de ses sentiments.

Alors, les bras de la belle étaient venus masquer son beau visage, obstruant ses traits à la vue du guerrier, replaçant ainsi le masque impénétrable de l'âme.

Ah, Essénaï, pourquoi compliques tu encore une tache si difficile que celle d'éprouver une si forte attirance pour quelqu'un?

Leif n'avait que pensé ces mots, ne voulant pas les lui exprimer, ils n'auraient rendus les choses que plus difficiles.

Alors, une nouvelle fois, il avait déposé un baiser sur son front, seule partie de son visage qui n'était pas masquée par ses bras, et s'était levé.

Lentement, il avait entamé une courte marche vers le cœur de la forêt, se dirigeant vers un joli cours d'eau apaisant à regarder.

A son tour, il s'était installé à l'écart, laissant à la belle le temps de se remettre de ses émotions, espérant d'elle quelle fasse à son tour un pas vers lui.

Puis, isolé, il avait prononcé ces quelques mots:

"Nous sommes à la fois si semblables et si différents, quel est notre avenir Essénaï?"

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