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Terre des Éléments

Réécrire l'histoire


Ophelia
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Jeune fille aux cheveux de feu, aux yeux multicolores et au regard rêveur, j'ai toujours été différente des autres par mon apparence physique. Depuis mon plus jeune âge. En fait, depuis ma naissance. Personne n'a jamais su expliquer pourquoi. La plupart des personnes me voyaient comme une personne abjecte, je n'avais pas le droit de vivre parmi elles, car j'étais différente. Dans mon village natal, les gens aimaient la similitude et ne supportaient pas la différence. Ce n'était pas moi la « créature bizarre », mais bien eux de part leur coutume, leur idéologie, leur manière de vivre. Après tout, qui rêverait de vivre dans un endroit où tout serait pareil ? Aucune différence ? En somme, ma différence n'était pas tolérée. Malgré tout, mes parents s'étaient toujours battus afin que je puisse rester parmi eux. A l'époque j'étais petite et je ne comprenais pas trop ce qu'ils faisaient. Si j'avais su, je pense que je leur aurais dit plus souvent « merci ». Mais un jour après maintes négociations, il fut décidé que je pourrais vivre dans le village jusqu'au jour où j'aurai l'âge de vivre ma propre vie, que j'aurai acquis assez d'expériences pour vivre seule.

Durant toutes ces années passées au village, je restais seule. Les enfants de mon âge avaient peur de moi. Leurs parents leur racontaient je ne sais combien de calomnies à mon sujet. Pour eux, j'étais un monstre. Mais ça, je dois dire que je m'en moquais un peu. A l'époque je passais donc mon temps à aider mes parents, à étudier, à tenter d'en savoir toujours plus sur tout. Quand les jeunes de mon âge en étaient encore à l'apprentissage de la lecture, moi je pouvais déjà lire des livres entiers. Passer son temps seule avait du bon en soit. Je compris bien plus tard que si mes parents s'acharnaient autant à augmenter mes connaissances, c'était afin d'être sûre que je saurais me débrouiller plus tard. Sans eux, sans qu'aucune personne ne doivent m'aider en cas de besoin. Nous ne savions pas à quel âge je devrais quitter notre foyer. Seul le chef pouvait le décider. Et quand ce jour arriva, je pense pouvoir le dire sans me tromper, que ce fut un des pires. Mes parents et moi pensâmes être prêt pour ce départ, mais il fut plus dur que prévu.

En sortant du village, j'esquissais un dernier regard en arrière. Tout les villageois semblaient contents voir heureux, tous sauf deux personnes. Je les regardais une dernière fois ; j"˜aurais voulu leur dire quelque chose, mais un seul mot sorti de ma bouche.

« Merci »

Après ça je leur tournais le dos et m'en allais vers des horizons que je ne connaissais pas.

Plus les jours passaient, et plus je parcourais les terres. Je ne m'arrêtais jamais très longtemps à un endroit. Je n'en avais pas envie. Et peut-être que j'avais peur que partout où j'irais on me jugerait. J'étais surtout à la recherche d'un endroit où toutes les personnes pourraient vivre comme elles l'entendraient, où toutes seraient différentes les unes des autres.

Mais un tel endroit, existe-t-il vraiment ? On raconte tellement de choses dans les livres qu'au final il est toujours difficile, voir parfois impossible de discerner le vrai du faux. Au cours de mes différents voyages, je réussis, par je ne sais quel moyen à me faire une amie. Elle s'appelait Iryä. De toute les personnes que j'avais eu la chance de rencontrer lors de mes voyages, c'était la seule qui réussissait toujours à me comprendre. Elle était donc mon unique confidente. Elle connaissait tout de moi, et ne me rejetait pas malgré nos différences. Je savais qu'Iryä ne voulait pas me parler de sa vie d'avant, car jamais elle ne m'avait expliqué la raison de son isolement. A part ça, nous n'avions pas de secret l'une pour l'autre et c'est en sa compagnie que je me sentais le mieux. Elle avait un don, je pense, hors du commun. Une pratique qui ne m'intéressais pas trop mais qui m'intriguait quand même. Elle savait tirer les cartes. Elle m'avait révélé un jour que chaque carte était à l'effigie d'une personne. Et ce jour-ci nous étions en pleine conversations sur l'une d'entre-elle.

« Tu vois par exemple, cette carte là ... Elle est symbolisée par une femme aux longs cheveux couleurs de feu. Elle te ressemble. Je pense que cette carte te correspond plus que toi-même tu ne peux te l'imaginer.

- Je ne crois pas en les cartes Iryä. A quoi cela peut-il bien servir de lire l'avenir ?

- Je ne prétends pas que lire l'avenir est quelque chose d'infaillible, après tout, le futur nous réserve tellement de surprise. Mais, Ophe ... Ne crois-tu pas que de savoir ce qu'il peut se passer peut nous rassurer ? Nous garantir une certaine sécurité ?

- Non, je ne pense pas ... Crois-tu toi, que si tu savais qu'un accident allait t'arriver tu te sentirais en sécurité ? Qu'un quelconque autre malheur allait s'abattre sur toi cela te rassurerais ? Iryä, je ne m'y connais pas, mais ... j'ai l'impression que ton avenir tu le vois comme un monde sans malheur, ou tout irais bien ... C'est utopique.

- Peu importe ce que tu peux penser ... On verra déjà. »

Puis nous nous sommes couchées. Mais cette nuit fut cauchemardesque. J'étais debout dans le noir, et voyait Iryä devant moi. Je courais pour la rattraper, mais elle s'éloignait de plus en plus, de plus en plus vite ... Et quand je pensais l'avoir enfin rattrapé, elle disparaissait de mon champ de vision avec comme seules paroles :

« Ceux qui ne croient pas en l'avenir ne peuvent pas vivre. »

Je me réveillais en sursaut, terrifiée. J'essuyais la sueur perlant sur mon front et me relevais tant bien que mal quand tomba de nulle part une carte. La carte. Ma carte. Je commençais à me poser une multitude de questions en voyant celle-ci et décidais de partir à la recherche de mon amie. Mais elle avait disparu. Etais-je encore entrain de rêver ? Je me pinçais le bras pour être sûre de ce que je voyais ... Mais nulle erreur n'était possible. Les affaires d'Iryä n'étaient plus là, elle était partie. Vers où ? Pourquoi ? La seule chose qui me restait désormais était cette carte.

« Cette carte signifiait-elle la fin de notre relation? »

Depuis ce jour, je n'arrive plus à donner un sens au mot « amitié ». Qu'est-ce qu'un réel ami au fond ? Iryä m'a apporté beaucoup il est vrai. Elle m'a permis d'apprendre à mieux m'intégrer, à devenir plus sociable et à accepter mes différences, à trouver mes qualités et à accepter mes défauts. Mais depuis son départ, je me suis un peu plus renfermée sur moi-même car j'ai peur que l'histoire ne se reproduise une nouvelle fois.

Modifié (le) par Ophelia
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