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Terre des Éléments

La souricière


Anamaya
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Quelques pas dans la brume

Là ou les pas s'effacent plus vite que l'on ne les tracent. Un petit labyrinthe... Etrangement, cette brume, air et eau en suspension, lui apportait apaisement.

Sauf quand d'horribles sangsues la harcelait, mais ça c'était autre chose. Elle avait bien remarqué que le passage était étroit assez grand pour un seul homme...

Elle avait bien vu qu'il n'y avait que ce passage... Mais peu importe il était rarement fréquenté... Trop dur d'y évoluer peut être?

Sur une esplanade, petit lopin de terre isolé, là où elle pouvait observer le vol du dragon, elle s'arrêta. des pas lourds faisaient trembler le sol à la sortie. A quelques mètres, elle les voyaient, deux guerriers aux teintes rougeoyantes...

Elle cilla. Avait-elle le temps de rebrousser chemin dans la brume et tenter de passer entre eux deux sans se sentir inquiétée?

Sa foi la protégeait, mais fallait peut être pas trop pousser non plus, elle n'avait pas encore appris à s'immuniser...

LuLune, de loin, s'approchait gaiement. La bénédiction de Vulfume la protégeait des guerriers.... Les regards de la rodeuse et de la pretresse se croisèrent. En un instant, la rodeuse pris conscience de la position délicate de sa consoeur, comme si elles étaient sur la même longueur d'onde....

Mais que faire... ? Il n'y eu bientôt plus de quoi tergiverser. Une rodeuse de feu avec qui elle avait souvent maille à partir débarquait à vive allure. Elle et l'un des guerrier s'avancèrent d'un même pas rapide dans la brume, en sa direction. Anamaya se lança aussi dans le marais, cherchant à profiter de la configuration du terrain pour les éviter sur l'un des bords, priant pour que la rapidité avec laquelle la brume réapparaissant perturberait leur progression

Avec difficultés elle parvint à la sortie de la zone.

La prêtresse, s'élança. Lulune, était là, ayant suivie la rodeuse Ombre.

Il n'y eut pas une seconde d'hésitation. Elle l'interpella.

"Lulune. Tue-moi, je t'en prie!"

"T'es folle?" lui répondit elle avec l'air de croire à ce qu'elle disait.

"Oui, si tu veux... Mais je préfère mourir par toi que d'eux. Je ne crois pas qu'ils viennent me faire un calin! "

Elle se déplaça. Il y eut une secousse alors qu'elle percutait l'horizon du marécage... Elle ne comprit pas tout de suite... Il était bloqué! De l'autre côté de l'entrée du marécage, un aventurier bloquait le passage. Elle ne voyait pas de qui il s'agissait, autre bizarrerie de ces terres. Elle recula

Ainsi ce lieu était une véritable souricière, elle espérait que d'autres ne feraient pas la même erreur qu'elle...

Puis elle eu soudain très froid. La rodeuse l'avait gelée au sol. Anamaya la désarma, pour la peine. Elle était à sa droite, et lulune s'interposait à sa gauche entre elle et le guerrier.

Piégée! Elle regardait LuLune avec espoir, mais celle-ci pris un air chagrin

'Je ne peux pas, Ana ... c'est psychologique..."

La prêtresse inspira profondément. Elle comprenait. Les yeux clos, elle trembla lorsque le guerrier la frappa pour la première fois. La magie fit son office. Elle attendait que la bombinette cesse de faire son effet. A nouveau, comme un papillon, elle se jeta aveuglement contre la sortie. A nouveau, elle lui fut refusé. Le guerrier, derrière tenait son poste...

Deuxième sensation de froid....

Elle ne connaissait que le froid, la nuit, mais celui-là!

A nouveau, elle senti la puissance du guerrier se déchainer contre son aura défensive, percer sa chair.

A nouveau, la magie régénératrice fit son office. Elle se sentait fatiguée....

Nouvelle danse sur ce chemin étroit. Nouveau vent de froid. Nouveaux coups, que ses bourreaux lançèrent conjointement.

Nouveau soin.

La tête lui tournait.... C'était vain...

Mais elle refusait de leur laissait la satisfaction de l'avoir vaincue....

Alors que le monde tournait, elle s'aperçue que le froid n'agissait plus. Elle se jeta dans la brume, la rodeuse Ombreuse à sa suite.

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Sur l'esplanade de terre où d'habitude elle voyait le monde évoluer tranquillement, elle fit une pause. Elle ne savait pas si il la suivait. Combien de répit? Elle vit le guerrier igné figé devant la sortie. Ainsi c'était donc lui qui empêchait qu'elle quitte le marécage....

Elle était au bord, pistait. Puis il y eut un cri. Une forme noire dans le ciel.

Un picotement sur son omoplate. Un espoir.

Une sortie.

Entre la mort et la mort, le choix était simple. Plutôt choisir d'aller à la nécropole, qu'être tuée. Elle ne leur donnerai ni or, ni la puissance qui est offerte par les Dieux à chaque fois qu'un enfant élementaire tombait.

Rien. Non mais oh.

Un démon battait paisiblement des ailes à côté. C'était amusant, il était l'une des créatures les plus puissante de ces terres, et pourtant il était encore plus faible que ses poursuivants. Elle s'approcha. Ce fut ce moment là que le dragon choisit pour cracher un torrent de flamme.

Après tant de glaces, la douleur de feu en aurait presque été agréable. Sérieusement touchée, la prêtresse, pour une fois ne se soigna pas. Son esprit divaguait, elle fit demi tour, marchant sur le reste des flammes léchant le sol. La douleur, après tout n'est qu'une information... Et la sienne allait bientot ne plus être....

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Quelques pas, et elle tendit les bras vers le démon, qui la regardait d'un mauvais oeil. Le picotement sur son épaule cessa. Une sensation de déchirement et puis la nuit, paisible.

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Dragon, doux dragon ...

Emmène-moi, attend moi ....

J'arrive...

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De nouvelles lunes s'étaient levées, inondant le marais d'une lueur d'argent. La prêtresse s'était remise en quête, de tout ce qui pouvait l'être. Rapidement, elle avait relégué cette scène de mort dans le fond de sa mémoire, une de plus...

Elle avait un objectif, et elle se savait pouvoir l'atteindre, cette nuit-là. Encore de l'entrainement, un peu...

Plus beaucoup... Bientôt...

Son altesse lui avait envoyé une missive il y a peu, lui narrant l'existence d'un nouveau sortilège d'un itinérant venu s'installer, sort qu'elle pourrait bientôt utiliser. Sort qui selon lui, lui plairait. Et elle n'en doutait pas. Elle avait donc redoublé d'ardeur dans son apprentissage.

Et, cette nuit là, elle y était parvenue... Exténuée, et bien que cela ne soit pas prudent, elle se dirigea vers l'homme, qui lui enseigna la façon d'user de cette magie contre de l'espèce sonnante et trébuchante qu'elle lui offrit sans scrupule.

En apprenant ce dont il était capable, ses yeux se mirent à briller. Elle le remercia et reparti. C'est là que les ennuis commencèrent.

Elle savait que se soigner, dorénavant apparaissait à tous les magiciens bien plus fatiguant. C'était peut être le mana qui avait changé ou la magie qui devenait plus difficile en la présence des dragons?

Frolant une créature, celle-ci la mordit sans qu'elle n'y prenne garde, trop éreintée pour faire attention. Par habitude, elle se soigna. Bien mal lui en prie. Ses jambes la lachèrent. Paralysée, elle ne pouvait plus bouger! Elle leva les yeux au ciel. A deux pas d'une auberge, figée, elle devenait une proie pour n'importe qui. Anamaya regardait les créatures alentour. Elle n'avait pas non plus moyen de se jeter dans leur bras pour retourner à la Nécropole.

Avec un soupir résigné, elle invoqua un papillon et lui demanda de transmettre une missive à Chamsin. Elle savait qu'il était dans ces lieux, et ne dormait jamais. Peut être qu'il pourrait l'aider à combler la défaillance de son corps?

Elle attendit très peu de temps pour le voir accourir, et il s'arrêta à quelques pas, l'observant. Il ne semblait pas faché, mais elle n'aurait pas pu en jurer.

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Avec un air désolé elle se laissa emporter par lui. Elle n'arrivait même plus à ouvrir la bouche pour parler. Tout aurait pu en rester là, mais cela aurait sûrement été trop simple...

Deux formes Ombres s'invitèrent, observant leur manège, y participant à leur manière...

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Il y eut lutte. La jeune femme ne savait que faire. Elle ne pouvait même pas apporter de soin. Et puis Caramel arriva. Apparemment, Chamsin l'avait prévenu.... La gorge de la pretresse se serra. Si jamais il lui arrivait la moindre chose par sa faute, elle ne se le pardonnerai pas...

Ils tentaient à eux deux de la tirer en direction de l'auberge, mais leurs assaillant avait l'air d'avoir vite compris que pour les retenir ici, il suffisait de garder la pretresse avec eux.

Ballotée, la jeune femme se mordait la lèvre, les paupières serrées.

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Puis se fut le chaos. Deux rodeurs arrivèrent, disciples d'eau et de feu. La même rodeuse que celle qui l'avait poursuivi la fois passée.

Chamsin avait laissé au sol une trace sanglante. La pretresse voyait la situation désespérée. Elle ne pouvait même plus se soigner elle-même...

Elle consomma avec écoeurement un peu de salive de plantovor, résistant à un mur de feu qui se déchainait sur elle. Il y en eu un autre, puis une attaque.

Et ce fut le guerrier de feu qui lui apporta la délivrance, dans un coup d'une force qui la surpris.

Vint la nuit et la nécropole. Cette fois, elle s'était éteinte sous leurs assaut.

Allongée sur le sol de la nécropole, nauséeuse, elle songea. Elle avait été cupide, désireuse de détenir quelque chose, au point d'en négliger sa vie.

Chamsin en avait payé le prix. Elle sentit sa gorge se serrer, se promettant que, plus jamais, elle ne jouerait la vie des siens pour un bien qui aurait tout aussi bien été là la nuit suivante...

Modifié (le) par Anamaya
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