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Terre des Éléments

Rencontre avec EsraH


EsraH
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C'est un beau début de soirée. La journée a été chaude, et peu à peu le soleil cède sa place à la fraîcheur de la nuit. La chaleur accumulée pendant la journée se fait encore sentir et un bon rafraîchissement ne serait pas de refus.

Coup de chance, l'auberge du Croc d'Argent se trouve à quelques enjambées de là où vous vous trouvez. Jeune homme ou jeune femme, peu importe cette histoire aurait pu arriver à n'importe qui.

Vous pénétrez dans la taverne. Le lieu est enfumé et bruyant. A cette heure les piliers de bar sont déjà ivres, et les buveurs du soir arrivent en nombre. D'un coup d'œil rapide, vous n'apercevez aucun visage familier.

Seul à une table un homme vous fait signe. D'humeur à faire de nouvelles rencontres, vous acceptez son invitation, commandez une bière fraîche et prenez place à sa table. Son sourire et son regard vous ont attiré. Le personnage a l'air sympathique et il s'agit sans doute d'un bon camarade pour se désaltérer. Pas de bières à sa table, juste une boisson jaunâtre qui ne vous inspire guère.

L'homme se lève pour vous accueillir. Il est grand, longiligne, son teint est blanc, tout comme la couleur de ses yeux et de ses cheveux. Son regard vous déshabille. L'âme ou le corps vous ne savez pas, mais vous vous sentez à nu. Seule une longue toge noire aux reflets bleu sombre l'habille. Il prend la parole, sa voix est douce et mélodieuse :

« Bonjour à vous. Prenez place, je vous en prie. Un verre est toujours plus agréable à boire accompagné que seul. »

Vous vous asseyez. Lui aussi se rassoit doucement. Ses gestes sont fluides et précis.

« Allez buvons une gorgée. L'air chaud nous assèche. N'est-ce pas agréable, une taverne pleine de joyeux troubadours, cette musique, ces discussions nombreuses et variés, cette alcool qui coule et puis toutes ces belles femmes et ces beaux jeunes hommes ? J'aime beaucoup ce lieu, on s'y sent bien »

Sur l'invitation de votre hôte, vous vous affaissez dans votre siège, déposez votre paquetage, armes et boucliers, retirez votre veston et profitez de cet instant de calme. L'homme est agréable compagnon, il vous regarde droit dans les yeux en vous parlant. On se laisse volontiers bercer par ses mots et par la couleur de ses yeux.

« Il y a bien longtemps que je fréquente ce lieux. Peut-être trop même. »

Son regard semble se perdre dans le vague.

« Il y a plusieurs années de ça, j'étais un mage. Toujours au service de l'air, j'y ai appris beaucoup. J'étudiais sérieusement, mais comme toujours certaines choses viennent nous distraire du travail »

Un petit sourire se dessine sur ses lèvres, la lueur dans son regard vous donne envie de connaître ses distractions. Sans que vous ayez pris garde, l'homme a déjà commandé une deuxième chopine pour vous. La première s'est vidée, quant à sa tasse, elle ne semble pas avoir bougé.

« Ah... elle était.... Belle. Si ce mot suffit. Magnifique, dirais-je. Nous nous sommes tant aimé. Chacune de nos nuits partagées étaient un perpétuel renouvellement. Chaque nuit, nous avions l'impression de nous découvrir tels de jeunes amants. Nous faisions l'amour tendrement de longues heures durant. »

A ces mots, un frisson de plaisir vous parcoure l'échine. De nouveau son regard se perd.

« Cela dura plusieurs années. De quoi m'éloigner trop souvent des salles de cours et des terrains d'entraînement. Mais peu m'importait, seul notre amour comptait. Les arcanes de la magie ne me passionnait plus guère, tant la force de la passion qui nous unissait était puissante. Rien ne pouvait égaler ce que nous ressentions. Jusqu'à ce que.... »

L'homme s'interrompt soudainement. Ses yeux deviennent tristes, vous ressentez sa douleur, elle vous prend au corps, vous souffrez avec lui.

« Une funeste matinée, j'ai appris sa mort. Rien ne pouvait apaiser ma tristesse. J'ai pleuré pendant des journées entières. Je n'ai rien fait d'autres que pleurer et repenser à toutes ces heures splendides que nous avions partagées. Peu à peu, je devins une loque sâle et sans espoir. Ma demeure était un taudis jonché de détritus, je vivais presque dans la rue, je ne parvenais plus à trouver de raisons de survivre. »

Des larmes se dessinent sur ses yeux, lentement elles se forment sur le coin de votre visage également. Vous ressentez une profonde empathie pour cet homme. Sans que vous aillez pris garde, vous voilà assis dans une chambre de l'auberge avec l'homme à vos côtés.

« Au plus profond de mon désespoir, un homme est venu me recueillir. Il s'appelait Shéoban, c'était un nécromant. Les arcanes de la mort n'avaient aucun secret pour lui. Il me promettait d'apprendre à les maîtriser. Pour oublier mon chagrin, je me plongeais dans le travail, des heures durant je ne quittais pas mon bureau d'étude afin de maîtriser la magie noire. Elle seule, pensais-je, pouvait me permettre de retrouver mon amour. Mais la nuit tombée, à l'heure de me coucher, je repensais à elle, à ses yeux, à son visage, à ses cheveux... Et puis à son corps, à sa peau douce et sucrée, à ses petits seins fermes, à son ventre... »

En disant cela, l'homme commence à vous toucher, vous dévêtir, vous vous laissez aller, ses mots vous bercent. Son souffle chaud sur votre cou vous procure une intense sensation de plaisir. Ses mains parcourent votre peau et s'arrêtent en des points précis qui vous détendent. Il reprend d'une voix suave et posée :

« Mais ce n'était qu'illusion. Même la nécromancie ne peut ramener les morts parmi les vivants. Même cette magie ne peut nous faire communiquer avec ceux qu sont partis. Alors de désespoir, ma vie est devenue débauche et depuis lors j'erre sans but dans ces tavernes. Néanmoins, vous rencontrer me redonne espoir »

Sur ces mots il finit de vous déshabiller. Lui aussi est nu. Ses mains sont toujours sur votre corps, il vous allonge sur le lit et vous vous laisser faire en proie à un profond désir.

« L'art de la nécromancie a néanmoins quelques secrets intéressants. Cette histoire remonte à plus d'une centaine d'années »

Ce sont les derniers mots que vous entendez. Le reste de la nuit a fui votre mémoire...

Le matin, vous vous levez avec une intense sensation de plaisir, tous vos muscles sont détendus. En passant votre main sur le cou vous ressentez une étrange morsure.

Sur le lit, juste quelques mots :

« Merci pour cette nuit. EsraH. »

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