/!\ Avertissement /!\

[Soraya]

La nuit était tombée sur Melrath, silencieuse et troublante.

Alors que les habitants vaquaient à leurs occupations, d'étranges personnes se faufilaient d'auberge en auberge, dans la plus grande discrétion.

Rien de bien inquiétant. Elles venaient déposer de simples parchemins sur lesquels était imprimé le sceau du Phoenix, symbole des troupes de l'Ombre. Aussi avaient-elles demandées aux sœurs Germaine de les afficher dans leurs bâtisses.

Leur contenu était désormais à la vue de tous.

Chers sujets, ceci est un avertissement.

Il y a de cela deux nuits la forteresse de l'Union a été lamentablement écrasée. Les rumeurs allant bon train, nous savons tous ici qui en sont les auteurs.

Sachez néanmoins qu'il s'agissait là d'une simple vengeance suite à la dernière attaque qu'a essuyée notre indestructible fort. Attaque qui par ailleurs s'est soldé par un échec cuisant. Pitoyable... Mais non moins prévisible venant de personnes aux capacités aussi limitées.

C'est pour cela que nous, l'Ombre de Kilinaí«, avons décidé de punir tous ceux qui ont osé se dresser contre notre grandeur. De ce fait vous verrez tomber un par un, ces bouts de toile qui font vos toits. Destruction et chaos seront les récoltes de vos semences.

Nous avons les moyens de vous faire plier et nous n'hésiterons pas à abuser de ces armes redoutables dont nous avons pris le contrôle.

Car telle est notre volonté, nous saurons l'appliquer. Peu importe les obstacles qui se dresseront, peu importe si nous devons croiser la mort sur notre chemin. Nous reviendrons encore et encore pour vous laver de vos péchés.

C'est par le feu et le sang que nous purifierons ces Terres des êtres abjectes qui la souillent.

L'Union a servi d'exemple et c'est avec une facilité déconcertante que nous sommes venus à bout de ce qu'ils pensaient être une protection. Soyez sûrs que d'autres payeront. Tout n'est qu'une question de temps.

Vous êtes désormais avertis.

L'Ombre de Kilinaí«.

La satisfaction du devoir accompli, les silhouettes s'évanouirent dans la nuit les unes après les autres.

[Kal Thoreimn]

Et voila, l'affront avait été lavé par le sang.

Comment avaient ils osé, ces vils rufians....Venir ainsi, avant même les premières lueurs de l'aube, comme de vulgaires assassins de bas étage, incapables de réunir une véritable troupe, ils avaient rameuté tout ceux qui se présentaient à eux, sans organisation ni concertation. Lamentable.

Tenter de profaner notre illustre demeure alors qu'ils n'étaient même pas dignes de l'approcher, encore moins de la toucher. La punition aurait dut être encore plus exemplaire.

Il fallait vraiment rappeler à ces gens quelle est leur véritable place, que ceci ne se reproduise plus...L'idée ne devrait même pas les effleurer.

Il fallait leur faire comprendre une fois pour toute ce qu'il en coute d'essayer de s'attaquer à l'Ombre. Qu'ils se contentent de se complaire dans la poussière du désert pendant que le phœnix les survolait de sa gloire et de sa puissance

Mais pour cela, je savais que je pouvais faire confiance à notre générale Ara. Malgré son jeune âge, elle avait un don pour ce genre de chose.

D'ailleurs je n'ai pas eut longtemps à attendre sa réaction. Deux jours après l'expédition punitive, elle est venue nous apporter une ébauche de missive adressée à la populace melrath zoracienne.

Claire, concise, simple...Un peut trop peut être, mais il fallait bien que ceux à qui elle s'adressait soit en mesure de la comprendre. Une note de mépris en plus aurait été aussi la bienvenue, mais tant pis, cela serait suffisant.

Suite à l'acquiescement général, des notes similaires furent rédigées, et à la nuit tombée, c'est une petite procession d'Ombres munit des précieux parchemins qui fit le tour des auberges du coins, placardant à la vue de tous le nouveau message.

Désormais, nul doute n'était permis. Le peuple savait que toute action entrainerait des représailles sans pitiés.

La dernière missive affichée, c'est avec un sourire satisfait aux lèvres que je suis rentré avec le reste de la troupe dans notre forteresse intacte et inviolée.

[Stanislas]

Taper sans réfléchir, obéir aveuglément aux ordres, agir dans l'intérêt de Kilinaí« et seulement dans son intérêt, voilà ce pour quoi j'étais fais.

L'Alliance avait montré sa faiblesse une semaine auparavant, échouant lamentablement son attaque sur notre illustre demeure. Mais ce n'était point suffisant; il fallait profiter de cet instant de flottement dans leurs troupes suite à leur échec cuisant pour frapper un grand coup. Et ce qui devait arriver arriva.

Notre générale nous réunît ce matin-là. L'affaire fut rondement menée. Leurs efforts furent vains, et auraient pu même être qualifiés de prétentieux. Comment osèrent-ils croire qu'ils pourraient arrêter l'Ombre ? Leurs pieux eurent beau mettre nos chairs à vif, ce qui devait arriver arriva.

Chaque coup porté sur leur tente était emprunt de notre détermination à faire jaillir le sang. Chaque impact de notre arme de siège était emprunt de notre volonté de réduire à néant leur bâtisse. Chaque bruit de pas, chaque parole que nous entendions à l'intérieur de leur tente nous faisait entrer en transe; il fallait tuer ces impies prostrés à quelques pas de nous, attendant dans l'angoisse l'instant où nos lames déchireraient leurs corps tremblants. Et ce qui devait arriver arriva.

Au bout d'une heure, qui sembla durer une minute, tant l'adrénaline dans notre sang nous faisait perdre la notion du temps, la tente s'effondra. Apparurent alors les sacrilèges. Ne perdant pas un instant pour contempler les trésors qui se déversaient des ruines, nous fondîmes sur eux en un instant. Étrange contraste que la souffrance sur leurs visages mêlées aux rires des nôtres. Quelle intense émotion que de venger l'affront que Kilinaí« avait subi.

Satisfaites du devoir accompli, les Ombres reprirent le chemin de leur campement et, presque simultanément, elles entonnèrent un chant glacial qui résonnait sur les Cimes... « Aux suivants... Aux suivants... »

Une chose était sure, les habitants de Melrath Zorac entendraient encore parler de l'Ombre.

Modifié (le) 13 févier 2009 par Stanislas