La soeur de l'écureuil.

[Ophelia]

Prenant un morceau de papier et une plume, Ophelia commença a écrire une lettre à sa soeur.

Petit Ecureuil,

Te souviens-tu de moi ? Je suis Ophelia.

Si je t'écris cette lettre aujourd'hui, c'est pour te prévenir d'une chose... Je te rejoindrais bientôt.

Oui, nos parents et moi avons eu une grande discussion à ce sujet.

Ressassant inlassablement le passé, ils ne voulaient pas que je parte.

Moi, ce que je veux plus que tout, c'est devenir comme toi. Maintes fois ils m'ont comptés tes exploits lors de la guerre... Cette guerre qui a causé tant de souffrances. Comment avez-vous fait pour y échapper en étant tous indemnes ? Père ne cessait de dire que lors de votre fuite tu les as beaucoup aidés. J'aurais tellement voulu te voir à ce moment là ! Malheureusement, je ne naquis qu'après.

Naître dans un endroit où ne règne ni guerres ni conflits... Que pourrait-on rêver de mieux ?

Grandir à tes côtés Petit écureuils, et te regarder t'entraîner, devenir de jours en jours plus forte. J'ai toujours espéré que tu resterais à mes côtés, que nous pourrions vivre tous ensemble, à l'époque je ne comprenais pas encore pourquoi tant de guerriers franchissaient les collines pour ne plus jamais revenir.

Mais un jour, tu acquis toute l'expérience que tu devais avoir, et toi aussi... Un sourire aux lèvres, un salut de la main... Toi aussi... Tu franchis ces collines interminables et jamais je ne pus te revoir.

Pendant des jours et des nuits je restais à regarder ces collines... Espérant toujours que tu reviendrais.

Mais passant un certain âge je le compris. Ma soeur, mon petit écureuil, ma Ker', plus jamais je ne la reverrait.

Contre leur volonté, je me mis moi aussi en quête de progresser, d'apprendre, d'évoluer pour pouvoir te rejoindre. Quand se fut mon tour, je quitta nos parents et franchit les collines - ne sachant ce qui m'attendrait de l'autre côté.

Je ne pensais pas te voir. Après tout, tu avais du acquérir encore plus d'expérience... Cela faisait tellement longtemps. Serais-je encore capable de te reconnaître ? De me tenir en face de toi ?

Aujourd'hui, moi aussi je suis sur ces terres à marcher dans tes pas. Je sers la déesse Eolia, mais un jour, je serais aussi forte que toi. J'espère que je pourrais te revoir.

A bientôt,

Ophelia.

Une fois la lettre terminée, elle l'enroula, la cacheta et l'accrocha à la patte d'une colombe. Celle-ci réussirait probablement à trouver le destinataire de la lettre.

Modifié (le) 25 janvier 2009 par Ophelia

[Kerkmusiek]

Ker' regarda la colombe qui voletait vers elle. Elle avait déjà des plumes de ce genre d'oiseau, celui-ci ne risquerait rien aujourd'hui. Le petit oiseau se posa sur la fenêtre, devant la jeune fille. Elle prit le message et lui donna un peu à boire, se demandant s'il aimerait des noisettes.

Elle était intriguée aussi ouvrit-elle rapidement la lettre.

A la fin de sa lecture ses mains tremblaient quelque peu et ses yeux étaient embués. Rapidement elle se saisit de quoi écrire.

Ma chère Ophelia,

bien sur que je me souviens de toi.

Je suis si heureuse que tu es pris la peine de m'écrire et voudrais m'excuser de n'avoir jamais repris contact avec toi après mon départ...

Et plus heureuse encore de savoir que bientôt je pourrais te serrer dans mes bras.

Je ne pense pas que tu auras de problèmes à me reconnaitre, je suis toujours celle que j'étais en partant, bien que la vie que je mène ai sûrement du me marquer. Ce qui m'intrigue le plus est de savoir comment la vie t'aura fait devenir...

Je voudrais te demander pardon , pardon d'être partie ainsi, et de ne plus avoir donné de nouvelle. Je ferais tout pour me rattraper à présent que je sais que nous avons une chance de nous revoir.

Je trouve marrant que tu te souviennes encore de mon surnom. Ici aussi certains m'appellent "petit écureuil" ou tout simplement "l'écureuil". Mon amour, étrange, pour les noisettes, y est étrangement pour quelque chose me semble-t-il !

J'ai tant de choses à te raconter ma chère soeur que je ne sais même pas par où commencer !

Je te remercies encore pour ta lettre et espère avoir rapidement de tes nouvelles.

Je t'embrasse,

Ta soeur.

[Ophelia]

Trouvant enfin le temps, Ophelia repris sa plume qu'elle avait abandonné depuis fort longtemps et se remis à écrire...

Ma soeur,

Ma lettre vient un peu tard, il est vrai. Mais ma vie ayant été très mouvementée ces derniers jours, je n'ai pas pus t'écrire plus tôt. Pardonnes moi.

Il ne faut pas que tu t'excuses... Etant sur ces terres, je peux comprendre que les évènements qui nous entourent sont plus passionants, plus attrayants, et retiennent plus notre attention ! Je comprend mieux maintenant pourquoi tu ne nous as pas donné de tes nouvelles.

Plus je découvre ces terres, et plus je me dis qu'Aeris est la plus belle chose que j'ai pus voir jusqu'à présent. A défaut d'avoir la tête dans la lune, constamment nous avons la tête dans les nuages...

Comment est la ville ?

Sur Aeris, les vents nous apportent diverses nouvelles... Comme me l'a dis récemment quelqu'un - pas toujours les bonnes - mais si je te parle de combats sur Melrath Zorac plus féroces que jamais... Inutile de dire que les vents ne se trompent pas non ?

Je suppose que personne ne peut y faire quoi que ce soit...

Il faut que tu m'expliques cependant une chose. Pourquoi... Pourquoi tant de personnes s'entraident pour reconstruire les choses si au final elles les redétruisent ? Est-ce donc cela la vrai vie ?

Faut-il tuer pour vivre ou vivre pour tuer ?

Encore une fois, je me base sur des questions aussi réthorique que philosophique.

A défaut de rester enfermé dans ma bouche, ma main ne peux pas écrire les mots que je souhaiterais... Peut-être est-ce du au fait que je ne puis m'exprimer qu'avec des mots simples et peu élaborés ? Je suis trop jeune et ne comprend pas tout... Et bien souvent les choses les plus simples me rendent indécises.

Après tout chez vous, qu'est-ce que le bien et le mal ? Juste deux idéaux différents en principe. Mais ces idéaux sont amplifiés dues aux personnes habitées par ceux-ci. Vous les plus expérimentés êtes vraiment complexe à comprendre... Pire qu'une équation il faut croire. Après tout, sans cesse vous changez, et nul formule n'est utilisable pour vous cerner.

Je ne te fais pas de repproche, après tout, je ne connais pratiquement plus rien de toi... Moi même, que sais-je sur moi ?

Il y a des périodes de ma vie qui me paraissent flou... ou carrément noires. Qui étais-je ? Que fesais-je ? Une partie de mon passé m'est inconnu.

Tantôt douce, tantôt amère... Dualité, ou trouble de la personnalité ?

Sais-tu ce qu'il m'est arrivé ?

Mais je crois que je m'égare. Bientôt les luttes... Probablement vais-je y participer. Principalement pour me tester, savoir si je suis assez forte.

Je sais qu'il faut que je m'entraîne davantage avant de pouvoir vous rejoindre tous... Mais je n'en sortirais que plus forte.

Avant que je ne te quittes, saches que je ne me bat pas pour une utopie. Pour moi, la liberté est plus qu'un mot... C'est peut-être une notion complexe, mais à mes yeux elle a pris tout son sens.

Me reconnaîtras-tu ? Nul ne le sais. Seul nos actions nous le dirons.

Je t'embrasse et espère que tout va bien pour toi.

Ophe.

Modifié (le) 11 févier 2009 par Ophelia