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Terre des Éléments

La voie sombre


Lullabie
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Je replie avec grâce mes doigts fins, serrant mon petit poing dans sa direction, il vacille et s'écroule dans le sable, un petit trou noir et fumant au niveau de ce qui pourrait s'apparenter à une tête, si toutefois ces créatures en avaient une. Du bout du pied j'écarte le cadavre du cactus de mon chemin en soupirant de mélancolie. Il est passé par ici ça ne fait aucun doute ... je reconnaîtrais son aura entre mille et mille, qu'avait-il dit ? Je t'attendrais ... ? Oui, mais où ? Drea' tu ne me facilite pas la tâche ... Je soupire avec délice en sentant le vent frais venir lécher ma peau, apaisant un temps la brulante chaleur du soleil implacable de ce désert qui vient cogner sur mes amples vêtements, protégeant ma peau pâle comme le marbre. Je hais cet endroit ... et par-dessus tout je hais ce soleil, cette luminosité ! C'est intolérable, par les neufs enfers, heureusement pour lui qu'il tiens mon cœur entre ses mains sinon je l'aurais écorcher vif, frère ou pas. Trouver un indice et vite. Je n'aime pas cet endroit et je n'aime vraiment pas cette séparation trop longue, inhabituelle, je veux pouvoir le toucher, le voir, le sentir. Suffit. A rêvasser je n'arriverais à rien. Un geignement à mes pieds, je baisse le regard, un mourant, Fimine soit louer enfin de la distraction ...

~*~*~*~*~*~*~*~

Finalement il ne savait rien. Du moins rien d'intéressant ... Je lèche le sang qui coule le long de mes doigts en savourant la fraicheur du fluide vital, j'en ferme les yeux, assise à même le sable, cette saveur qui me rappelle mon enfance et qui me le rappel lui. Avec regret je me relève, il me reste encore du chemin à faire ... Je prends la direction du nord, vers ce lieu appelé Terra, berceau du culte de Fimine, oui il ne peut être que là mon Drea', ma chaire et ma raison. Une légère brise se lève avec le soleil qui incline sa trajectoire en nimbant les lieux de reflets rouges et ors qui viennent agrémenter à merveille la scène ... dommage qu'il ait été déjà mourant ... J'abandonne le corps derrière moi, auréolé par la lumière maudite, les ors et rouges jouant de ses cheveux grisonnants, accompagnant à la perfection les zébrures fines et régulières, les ecchymoses et les plaies. Le vent qui vient porter à mes narines l'odeur du sang, imbibant le sable devenue rouge, et celle plus douceâtre de la mort. Quoi de mieux pour accueillir la nuit ?

Combien de temps ai-je marché ? sûrement quelques jours, guère plus. Et voilà donc la sinistre Terra, quel charmant endroit aussi lugubre que ce à quoi je m'attendais, non mieux encore ! Ces jeux d'ombres sur les statues et les édifices, cette torpeur lascive, ce faste et cette décadence ... Je l'oublierais presque. que ne me suis-je pas dépêchée de t'y rejoindre ? Il y à tellement de chose à faire ici, tellement d'occasions pour nous deux, que nous ne serons pas en peine d'y trouver divertissements à notre mesure. Fimine regarde bien tes enfants, nous leur enseignerons la vrai, la seule voie de Ton enseignement, celle du plaisir à l'état pur. Celle de la nuit. Je file tout droit à la taverne ... je le connais bien, nous nous complétons à merveille tout les deux. Je sens son aura avec plus de puissance que depuis un moment, il est bien là, c'est une certitude, où pourrait-il aller si ce n'est dans cet endroit ? J'abaisse ma large capuche profitant de toute cette ombre environnante, une bénédiction pour moi. Remettant un peu d'ordre dans mes cheveux j'entre dans l'édifice le cherchant déjà du regard. Le voilà, mon cœur fait un bond en avant en le voyant, mentalement passant ma main dans ses cheveux fins, effleurant ses joues, venir caresser de mes lèvres le coin de sa bouche, me perdre dans son regard, dans ses bras, ses ... « Qui c'est encore cette garce ? » Fulminante, je fonce vers lui et cette ... fille qu'il tient assise, là, sur ses genoux, la main perdue dans son chemisier défait, sans même me rendre compte que tout les regards sont poser sur moi. L'orbe dans la main, cachée dans les replis des vêtements, je me poste devant lui, verte d'une rage froide comme chaque fois que quelqu'un d'autre pose la main sur mon nécromant de frère.

« tu as, je suppose, une bonne explication à me fournir à ce sujet n'est ce pas ? » lâchais-je en désignant le sujet en question tentant de remettre un peu d'ordre dans sa tenue.

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Terra. Sombre, froide et lugubre contrée aux ombres changeantes et joueuses entre les arbres et les pierres. L'ambiance parfaite pour un nécromant, mais légèrement décevante pour un adepte de Fimine. A quoi bon dénicher quelques pieds de vigne coincés entre une falaise et deux arbres morts si le vin ne s'entasse pas dans les grottes... Décevant, si décevant... les récits de mon père m'avaient paru plus... moins... m'avaient inspiré autre chose.

Fort heureusement, Fimine, la douce et prévoyante Fimine, fera toujours des tavernes ses temples. Là, on y retrouve enfin les détails et accessoires enivrants et décadents si chers aux récits entendus. De l'alcool, des rires, des chants, quelques bagarres pour se divertir à l'occasion, des alcôves sombres et intimistes pour changer d'ambiance et se ... détendre. Et ses occupants... pour servir, consommer ou divertir, hommes ou femmes... ou autres, aux gouts et mœurs parfois étranges, mais toujours de bonnes compositions.

Femme, ce soir. Rousse comme un après midi d'automne, des yeux verts hypnotiques, une peau laiteuse aussi douce et appétissante que ses lèvres au babillage incessant et inintéressant que je n'écoute plus depuis bien longtemps, trop occupé avec les boutons de son corsage et les trésors qu'il renfermait. Un jouet exquis, je crois que je vais le garder.

Les gloussements s'interrompent brusquement, les lèvres et les mains si agréables cessent de s'affairer lascivement sur ma personne pour revenir en vitesse vers le corsage si minutieusement ouvert quelques minutes auparavant. C'est contrariant...

Des bruits de pas furieux se rapprochent, c'est donc ce qui perturbe tant nos petits jeux ? J'abandonne les jupons de ma poupée avec une moue et un regard agacé et me prépare déjà à renvoyer l'importun à Fimine et à sa terre. Je n'aime pas être dérangé quand je m'amuse...

La voix s'élève, furieuse comme on pouvait s'y attendre, ma poupée se dandine, légèrement mal à l'aise... cette voix. Un délicieux frisson de plaisir et d'anticipation me parcourt le corps. Je relève les yeux pour les river à son regard. La voilà, enfin... après tant de temps... si belle, si impatiente et jalouse, si furieuse... Ma jolie Lili.

Tu es en retard, mon adorée...

Mon corps tout entier se tend déjà vers elle. La toucher, l'enlacer, sentir son odeur, sa peau, l'effleurer du bout des doigts, des lèvres... Là, maintenant. Il y a si longtemps.

Ma poupée oubliée recommence à s'agiter, elle se dandine un peu, accroche mon bras comme pour marquer sa propriété à la nouvelle venue et vient se coller à ma joue avec une moue boudeuse.

« Dis mon chou, c'est qui celle là ? »

Non, pas encore, pas tout de suite... Jouer un peu, faire durer l'attente, comme une torture. Exquise et douloureuse torture. Encore un peu...

Nos regards toujours rivés, comme une provocation, je me penche pour répondre à la question. Mon nez part se perdre dans la chevelure rousse, traçant le chemin pour aller chatouiller la gorge de ma poupée du bout des lèvres.

« Ma petite sœur... Juste ma petite sœur... N'est elle pas adorable ? »

Je lui mordille l'oreille, elle glousse, rassurée. Mes mains recommencent à cheminer vers leurs occupations abandonnées, la droite enlace ses épaules pour retourner au corsage si égoïstement refermé, la gauche remonte de nouveau sous les jupons... sans jamais quitter son magnifique regard glacial et fulminant tout à la fois.

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Une lueur qui s'allume dans mon regard, premier avertissement. « Mon chou ! MON CHOU ! Tu vas voir catin si c'est TON chou ... » Un nouveau pas en avant, juste à portée, tendre le bras et lui régler son compte. Juste un instant, prisonnière de son regard, nul besoin de mots, il se joue de moi, il joue avec moi et avant de pouvoir mettre mon plan à exécution, la bécasse en premier, il se penche en avant, provocant pour venir musarder dans ses atours. « Ma petite sœur ... juste ma petite sœur ... » Juste et tellement plus ... Il recommence ! Je suis au supplice, ce devrait être moi là, assise sur ses genoux ! Je me contracte, mâchoire crispée, le regard noir, second avertissement. Et tu n'en perds pas une miette de mes réactions, tu as toujours su me mener à ta guise, par le bout du nez, sœur câline, complice lascive de nos jeux d'enfants. Je ne peux pas la tuer ... nan, trop doux, trop rapide ... Un sourire mauvais qui s'étire sur mes lèvres quand naît l'idée, vas-y profite donc petite péronnelle ... profites-en ... tant que tu le peux encore. Les traits s'adoucissent, faisons donc en sorte d'être convaincante, je tire une chaise et m'y installe confortablement, face à eux. Tu veux jouer Drea' ? Jouons donc les bonnes petites sœurs si cela t'agrée ...

« Peut être ai-je interrompu quelque chose ? Comment vas-tu frère ? Cela fait bien trop longtemps ... Tu m'as tant manqué Drea' ... »

Je m'étire un peu après avoir remis mon orbe en place, laissant mon esprit vagabonder à la recherche d'un lieu qui conviendrait, le choix est important, tout dois être pris en compte, calculé, profiter de la situation pour en tirer un maximum de plaisir. La main qui se crispe sur l'orbe à chaque fois que la greluche se laisse aller un peu plus à dévoiler ses charmes, attends ma belle, tu vas voir ... personne ne touche à mon frère sans mon consentement ... Suffit Drea' je n'en peux plus, arrête de me tourmenter ainsi. Imperceptiblement je te vois guetter les signes de mon exaspération, de ma frustration, tu en joues, maudit sois-tu, comme un maître harpiste. Trop tendue, prête à rompre, je rends les armes tu as gagné, une fois de plus.

Arrête ce sourire niais, tu sais bien qu'il m'insupporte. Moi aussi je veux jouer, tu me pardonneras bien de t'emprunter celle-ci. Se forcer à éloigner la main de l'orbe en se levant, pas maintenant, pas tout de suite, faire durer tout ceci. Elle s'inquiète de ce revirement, méfiante se renfonce au creux de tes bras, posant le sien en travers de ton torse comme pour manifester sa propriété. Naïve. Drea', trop longtemps séparés et tu me délaisse ainsi pour une catin, tu tiens trop de père ... Je contourne la chaise pour venir me placer dans ton dos, câline et joueuse tout à la fois, passer ma main le long de ta joue, l'autre venant rejoindre la tienne sur son épaule. Eprouver ton contact au bout de temps de temps, c'est comme un rêve, un mirage, suis-je vraiment sortie du désert ? Le contact de ta peau est bien réel, laissée dériver mes mains, elle s'agite, tu l'apaise, ma main s'arrête le long de sa gorge pour l'enserrer avec douceur mais fermeté, l'autre se presse le long de ton torse, puis murmurant à ton oreille, la mordillant doucement, sensuelle.

« Emmène nous ailleurs mon frère, trop de chose à rattraper qui n'appartiennent qu'à nous ... »

Je souris en raffermissant ma prise sur sa gorge légèrement, j'aime son air de douce inquiétude, toujours aussi sûr de toi petite garce ? Drea' est mien, tu aurais mieux fait de filer quand tu le pouvais encore ... Maintenant la petite Lili entre dans la danse, tu pourras gazouiller à t'en briser les cordes vocales.

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  • 3 weeks later...

C'est si charmant, si touchant... la voir contenir sa colère, essayer autre chose, échouer, gémir intérieurement de frustration et de douleur, puis fulminer de plus bel. Je l'entends, je les vois passer tour à tour dans son regard.... C'est si excitant, tellement plus que les atours de ma poupée, tant que c'en deviendrait douloureux.

Se concentrer, revenir sur sa poitrine, ses dessous, l'odeur de ses cheveux roux... se calmer pour mieux continuer. La serveuse sur mes genoux n'est plus qu'un jouet, un instrument pour agrémenter et faire durer notre petit jeu. Les fouets et autres accessoires sont dessués, la plus terrible et douce des tortures est psychologique.

Reste à déterminer qui d'elle ou de moi sera le bourreau et qui sera la victime. La colère la rend redoutable, et j'ai si peu de patience quand il s'agit d'elle...

Elle se lève, ma poupée s'inquiète, mes sens s'emballent. Elle caresse, frôle, souffle sur ma peau, ma gorge et se dérobe au dernier moment. Elle joue avec ma poupée et, pire que tout, avec moi, avec mes sens et ma raison. Je sens l'odeur de sa peau, la sueur et la terre mêlées, reste de son voyage dont elle ne s'est pas encore débarrassée. Je sens ses doigts sur ma peau, sur mes mains, qui se dérobent invariablement quand je veux les saisir et les entrelacer avec les miens. J'entends sa voix qui susurre et murmure à les oreilles. Je vois ses lèvres se rapprocher et s'échapper quand je veux y gouter.

Ma concentration s'étiole un peu plus à chaque fois, mes doigts se crispent sur ma poupée, bientôt je ne penserai même plus à la calmer.

Ma raison finit par se perdre, et je sombre avec délice avec elle. Mes mains abandonnent définitivement ma poupée pour se tendre vers mon bourreau.

Elle a perdu, la magie disparaît et elle retrouve ses sens, la réalité, et sent le danger. Ma poupée se lève brusquement, renversant au passage une choppe encore remplie à proximité. Le bruit et la perte brusque du poids sur mes jambes me ramènent légèrement à la réalité. La salle, toujours aussi bruyante et animée, ma Lili, et ma poupée qui affiche maintenant un air à la fois déboussolé et ... dégouté.

« Quel genre de frère et sœur êtes vous ? C'est... c'est répugnant ! »

Elle reste quelques instants interloquée, sans trop savoir quoi faire de plus, nous regardant tour à tour, semblant chercher s'il s'agit d'une blague douteuse ou la confirmation d'un lien de parenté. Elle va finir par le trouver, nous nous ressemblons suffisamment.

J'attrape délicatement la main de ma sœur et l'attire jusqu'à moi pour l'effleurer du bout des lèvres.

« Demi-frères... par notre père. D'autres questions, ma douce ? »

Un sourire provoquant, presque carnassier s'étire sur mes lèvres, je caresse doucement la main de ma Lili du bout des doigts, gardant mon regard sur mon jouet cassé. Sa moue se fait plus dégoutée, elle secoue la tête sans trouver quoi répondre, et tourne les talons pour ressortir d'un pas précipité. Elle reboutonnera son décolleté plus tard... ou le laissera tel quel, pour donner moins de travail au prochain qu'elle croisera.

Je la regarde s'échapper par la porte, et reviens sur ma précieuse cadette.

Où en étions nous ?

Je l'attrape fermement par le poignet, passe mon bras libre autour de sa taille, et l'attire pour la faire basculer et l'installer à la place désormais vacante sur mes genoux.

Enfin.

Je passe ma main dans ses cheveux, les écarte de son visage, laisse courir mes doigts sur ses paupières, son nez, sa joue, ses lèvres... rapproche mon visage jusqu'à sentir son souffle sur les miennes.

« Tu es en retard... »

Les frôler, et s'écarter.

« Tu m'as manqué... »

Revenir, les frôler de nouveau.

« Et une poupée de qualité, grande qualité, vient de se sauver... sans moi. »

Se rapprocher, l'embrasser presque et s'arrêter.

« Ca fait beaucoup de choses à te faire pardonner... »

Et l'embrasser enfin, fugacement.

Jouons, la nuit ne fait que commencer.

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