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Terre des Éléments

Au pied du vieux chêne


Amy
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Le soleil se levait seulement sur Ignis, réchauffant quelque peu la fraîche atmosphère matinale. Sur le sol quasi stérile, on pouvait voir briller de rares gouttes de rosée sur les toutes aussi rares touffes végétales qui avaient réussi à s'imposer en quelques endroits. Les alentours étaient bien calmes, pas l'ombre d'un mouvement. Seuls les quelques ronflement d'un homme dormant à la belle étoile se faisaient entendre. La jeune rôdeuse ne dormait plus. Ou plutôt elle n'avait pas dormi, ne trouvant pas le sommeil.

Il faut dire que la soirée avait été longue et animée. Ca avait commencé à l'auberge, où l'atmosphère était toujours aussi joyeuse et bruyante. Elle se souvenait avoir beaucoup bu. Il faut dire que ce bel homme aux cheveux acajou, presque flamboyants ne cessait de commander pour eux deux de quoi se désaltérer. Il y avait aussi le vieux barbu fumeur de pipe qui, entre deux chopes n'hésitait pas à raconter maintes légendes. C'est d'ailleurs en l'écoutant parler qu'une grande partie des gens présents avaient fini la soirée, certains s'endormant sur place, d'autres préférant rentrer se reposer, l'air vaseux.

La nuit était déjà bien avancée lorsque l'aubergiste vint débarrasser les tables des nombreuses chopes en faisant comprendre aux derniers, mais néanmoins nombreux clients, qu'il allait fermer. La jeune arrivante avait pris une chambre dans l'auberge, et l'homme à la chevelure flamboyante l'avait raccompagné. Tous deux titubaient légèrement, pour user d'euphémisme, et l'homme qui s'était montré jusque là très peu entreprenant rattrapa son retard avec une étonnante rapidité lorsqu'ils montèrent les escaliers menant à l'étage.

Il eut le malheur de se montrer bien trop entreprenant, et lorsque sa main s'aventura dans le bas du dos de la jeune femme, celle-ci reprit ces esprits avec une célérité impressionnante. Elle plaqua l'homme contre le mur et le regarda dans les yeux.

On... ne touche pas... sans permission !

Regard de défi à son interlocuteur. Celui-ci avait compris, au moment même ou il avait senti ce qui ressemblait étrangement à la lame d'une dague se planter au niveau de son nombril, que la jeune femme ne rigolait plus. Les traits de la rôdeuse avaient perdu leur habituelle amabilité, leur traditionnelle joie de vivre et avaient laissé place à des traits plus tendus, un air plus sérieux, plus sévère. Le bel homme semblait un peu éberlué, elle se recula puis détourna le regard et descendit les marches à grands pas. Elle devait se changer les idées, réfléchir à ce qui venait de se passer.

Elle avait erré quelques temps dehors avant de s'installer au pied d'un vieux chêne dont les feuilles étaient toutes tombées depuis déjà de longues années. Elle s'était assise sur le sol dur et rocailleux, adossée au tronc du centenaire, et s'était recouverte d'une large étoffe pour supporter la fraîcheur de la nuit. Elle leva les yeux en direction de la Lune. On la voyait à la perfection cette nuit, pas un seul nuage ne venait troubler cet immuable spectacle. Dans les moments de doute, les astres lui avaient toujours apporté réponse et réconfort.

Pourquoi avait-elle réagi ainsi, si violemment ? Pourquoi l'avait-elle plaqué de manière si impulsive contre le mur ? Il lui plaisait, c'est certain, et elle n'aurait pas dit non à quelques frivolités pour égayer sa fin de soirée... Mais cette main dans le dos, descendant lentement. Concurrence d'une sensation agréable et d'un souvenir désagréable. Elle avait déjà subi telle caresse, il y a longtemps. Si longtemps qu'elle ne se souvenait plus des évènements qui avaient suivi. Une longue nuit passée à chercher dans les méandres de sa mémoire, mais rien n'y fit.

A présent, la douce chaleur solaire venait lui caresser le visage. Un frisson vint parcourir son échine. La fatigue ne se faisait plus sentir, une nouvelle journée venait de commencer. Elle hésita un instant à se lever pour aller chasser, ou passer du temps à la taverne, mais finalement le silence et la fraîcheur du matin lui convenaient mieux. Il fallait profiter de cet instant avant qu'un importun ne vienne le troubler.

Modifié (le) par Amy
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