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Terre des Éléments

Le prix du sacrilège


Eyleen
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Voilà...

La petite chauve-souris vient de prendre son envol, le message serré dans ses griffes. Il est bref, le message.

"A Eliyane.

Tu possèdes un trophée arraché au cadavre d'un Roi. L'une de ses sujettes, Anamaya, désire négocier avec toi son rachat. Elle m'a demandé de prendre contact avec toi, et de te proposer une rencontre.

Demain, au lever de la lune, à l'orée du bois de l'étang aux crapauds.

Si cela te convient, renvoie la chauve-souris.

Nous attendons ta réponse.

Eyleen

-§-"

Je la regarde s'effacer dans la nuit, petite ombre frénétique. Puis je me tourne vers elle.

Plus qu'à attendre à présent.

J'ai parlé bas, le silence de la nuit est fragile. Quelques oiseaux nocturnes, le zonzon des insectes... Et, lointain, le bruit des voix et des rires à la taverne de Melrath Zorac.

C'est là que j'étais il y a deux heures.

Jusqu'à ce que je reçoive le message et la fleur.

La fleur jaune.

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Un hochement de tête pour toute réponse.

La chauve souris s'éloignait, et cela lui fit penser à Ignis qui utilisait aussi ces animaux de nuit comme messagers. Les constellations...

Attendre... Oui tout dépendait de l'acceptation ou non du rendez vous par la rodeuse.

Ana fixait Eyleen, sans vraiment la voir. Il était déjà bien qu'elle ait accepté de faire l'intermédiaire. Il y aurait plus de chance pour que la rencontre se fasse.

Qu'est ce qui avait bien pu la pousser à fomenter de telles choses...

Le parfum d'une fleur de cactus enivra ses sens. La négociation avait été rude avec la fleuriste pour qu'elle accepte de faire suivre cette fleur là... Elle semblait soutenir mordicus que ça ne s'offrait pas...A n'importe qui peut être, mais à Eyleen...

La fleur pour retenir son attention, le message sur le billet pour l'attirer dehors...

Elle s'était préparée à mener une bataille pour la rallier à sa cause.

La dernière fois... Elle ne comprenait pas la moitié de ce qu'elle disait. Difficile de communiquer par les sens, avec quelqu'un qui ne le fait pas... Cette fois elle avait été plus directe.

" ta nation et celle des enfants de Kilinae ont détruit la tente des constellations et profané leurs résidents. L'une d'entre eux a commis un sacrilège sur la personne du roi. Elle lui a volé une part de lui, un trophé de chair probablement.

Cela m'inquiète. Les conséquences pourraient être réelles pour Nadhir. Je me suis renseignée et j'ai appris qui c'était. Je voudrais que tu m'aides à établir un rendez vous avec elle.

Vous etes alliés avec les Kilinae, c'est pour cela que je m'adresse à toi."

Et puis qui sait peut être que l'état de Nadhir t'intéressera, toi... Peut être que lui tu ne l'as pas oublié au fond...

" Si je la contacte seule, elle risque de ne pas m'écouter. Je ne porte même plus le fanion des constellations, après tout...

Pour ce service, quel est ton prix?"

Modifié (le) par Anamaya
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Mon prix.

J'ai écarquillé les yeux, dans mon coin d'ombre.

La bouche soudain sèche, je relis le message.

Un trophée de chair, un sacrilège commis sur le roi.

Le roi des Constellations.

Nadhir.

J'ai une brusque douleur qui me serre le ventre.

Evidemment, que je le savais.

C'est pour ça que j'ai veillé tard la veille, et oublié de me réveiller.

Ils ont abattu la tente, tué ses occupants.

Mais j'ignorais ce détail...

Horrible détail.

Cette torsion, encore...

La main sur les yeux, une seule seconde.

Le prévenir... J'ai longuement hésité.

Tourné en rond dans ma maison aux murs noirs, comme un animal inquiet.

Rongé tous mes ongles, rongé même le bout de mes doigts.

Déchirée.

J'ai choisi de ne pas choisir.

D'hésiter jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

La décision des faibles et des lâches.

Un trophée, un sacrilège...

Que lui a-t-on fait ? Qui ?

Flambée de colère et de dégoût.

Elle. Une Ombre de Kilinaí«.

Je me suis levée la fleur dans une main, le message froissé dans l'autre. J'ai scruté la salle, cherché la longue chevelure sombre et la silhouette menue de la magicienne. Je la vois, près de l'escalier qui mène au-dehors, j'avance, le pas ferme, régulier, le visage fermé. Je passe tout près d'elle.

Viens dehors.

Soufflé au passage, la voix basse et étranglée. Puis j'ai monté l'escalier, sans attendre, quitté l'auberge, gagné les portes de la ville, toujours du même pas. Je sais qu'elle me suivra. Je sens presque sa présence sur mes traces.

Mon prix ?

Celle qui a fait ça...

Je veux sa vie au bout de ma lame, voilà mon prix.

Qui qu'elle soit.

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Voilà Anamaya qui poursuit dans l'ombre une guerrière meurtrière... Dans quel sens tourne donc le monde ce soir?

La sortie de la ville, elle marche dans ses traces, en silence. La rejoint dans un coin sombre, pour un conciliabule qu'elle n'aurait jamais pensé mener.

Si Eyleen est ici, c'est qu'elle a accepté. Ana le sent, le pressent. Elle bouillonne, la guerrière. De la colère? Mais qu'est ce qui peut bien l'énerver autant... Elle se permet un petit sourire.

Qui sait...

C'est parti pour les explications. Toujours directes, pour ne pas perturber la Eyleen enférienne.

" Il a été scalpé. Son cycle de réincarnation en a probablement été perturbé. Une partie de lui est restée dans le passé, arrachée à lui-même contre son gré. Cela ne le brisera pas, je pense. Mais c'est un sacrilège... Son corps l'a surement pris en compte... Il faut rendre à la terre ce qui lui a été pris... Que le cycle soit à nouveau entier. Que..."

Un moment de battement. Cela lui apparaissait capital, la révulsait. Mais apparemment sa théorie ne faisait pas mouche...

" Euhhh... Il faut absolument le récupérer.... Celle qui l'a dépouillé se nomme Eliyane. Tu la connais?

Je dois la voir. Trouver un moyen de récupérer cette partie du roi. Tout le monde a un prix il parait... Peut être as tu une idée de ce qui pourrait lui aller?"

Un autre silence puis elle précisa:

" J'imagine que tu dois toujours te méfier. Je n'ai pas l'intention d'agir pour ou contre toi. Il est ma priorité. Je ne t'aurai pas dérangé si je n'avais pas été certaine que mes chances d'aboutir auraient été augmenté avec ton intervention. Tu n'es même pas obligée de me parler si tu ne veux pas."

Un sourire. Chagrine. Jusqu'à quand aurait elle la volonté de faire tressaillir les mondes?

Modifié (le) par Anamaya
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"Va rejoindre ta maîtresse ma belle, Fimine te garde des mauvaises rencontres ..."

Je laisse s'envoler la frêle créature nocturne, renvoyant son message à Eyleen, annoté d'une simple phrase "Je serais là." Tout est dit. Pas de faux semblant, de tournure de style dans lesquels me cacher. Juste cette petite phrase. Je crois savoir pourquoi elles veulent me voir venir. Aisément compréhensible, pourtant ... pourtant je ne pense pas avoir grand chose à craindre d'Anamaya, non. Eyleen, voilà celle qui me trouble, la terre murmure d'étrange rumeurs à propos d'une fleur au coeur endeuillé, s'épanouissant au clair-obscur de ses émotions ...

C'est un piège ... un piège ... oui, un piège ...

"Je sais ..."

Et pourtant tu abandonne toute prudence ? Pour y aller ? Se jeter dans la gueule du loup ? Faire confiance ? Plutôt crevée !

"Silence tous, vous ne pouvez pas comprendre."

En effet ... nous ne te comprenons pas ... Va tu les tuer ? Tuer ! Tuer ! Tue les toutes les deux !

"Elviria ... ferme la ... fermez la tous ..."

La nuit est encore toute jeune, peut être pourrais-je en profiter ? Tirer Guix de son sommeil et l'emmener se promener avec moi sous les étoiles ... Peut être la dernière fois que je pourrais faire ça ... Ma décision est prise ...

Modifié (le) par Eliyane
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Scalpé.

Par Eliyane.

Je donnerai ses tripes à bouffer aux cancrelats.

Quelques secondes pour dompter mon estomac rebelle, quelques secondes de plus pour calmer la fureur qui me ferait bégayer. Scalpé. Tué lors de l'attaque, et puis humilié, réduit à un trophée sur le tableau de chasse.

C'est ignoble.

Et c'est cette petite archère qui lui a fait ça. J'aurais du savoir que son demi-sourire cachait des abîmes de perversité, de monstrueuse malice. Le dégoût revient me retourner le ventre. Comment est-ce qu'on peut faire ça... Elle ne sait pas, cette garce pourrie en dedans ?...

Alors je vais lui apprendre.

Ca m'étonnerait qu'elle apprécie, mais moi je vais adorer.

Oui, je la connais...

J'ai la voix basse comme un grondement.

Un petit sourire me vient, c'est elle qui m'appelle louve... Et c'est exactement ce que je ressens. Une louve en colère. Cette femelle de chacal a écorché mon loup et danse sur sa fourrure en glapissant son chant de victoire ? Je vais lui expliquer pourquoi elle n'est pas digne même de l'effleurer du doigt. Lentement...

Je n'ai aucune idée du prix qu'il faudra payer pour qu'elle se sépare de... de ça.

Un morceau de peau morte volé à celui qui dormait, confiant et vulnérable. J'ai jamais aimé les attaques de ce genre. Mais je ne pensais pas qu'il faudrait à certains ajouter l'ignominie à la sournoiserie. Il y en a qui n'ont aucune limite, et aucune notion de la dignité.

Ca a sûrement une grande valeur pour elle... Tu penses... Jamais elle ne l'aurait tué seule, en plus...

Le grondement enfle dans ma voix. Si j'avais cette petite raclure sous la main, là maintenant, je la ferais hurler sa douleur et demander pardon, jusqu'à ce qu'elle pleure et supplie que je la tue pour en finir. Je frémis... La colère...

J'inspire lentement, profondément, j'expire régulièrement, je me concentre sur l'air qui entre et sort de moi, flux régulier, qui emporte avec lui la rage, la haine et le dégoût... Pas maintenant... Plus tard, oui. Pas maintenant.

Les excuses d'Anamaya... Je souris. C'est un vrai sourire, cette fois, teinté de gravité, un peu sombre, un peu mince, mais un vrai sourire. Le grondement s'apaise, et un peu de chaleur revient dans ma voix.

Tu as bien fait de m'en parler. Je ne savais pas...

Et je ne vois pas pourquoi je refuserais de te parler.

Tu ne peux plus me faire de mal, Ana. Le mal a été fait par un autre, et je suis guérie à présent. Tellement bien guérie que j'ai compris que c'était la meilleure chose à faire. Et avant lui c'est ce que tu avais tenté de faire aussi. Comment est-ce que je pourrais me méfier de toi ? Tu aurais bien plus de raisons de te méfier de moi, toi tu n'as pas changé, moi si.

J'ai des tas de choses à te dire, Ana.

Mais pas aujourd'hui...

Il y a plus urgent et plus grave.

Est-ce qu'il...

Est-ce qu'il est déjà revenu ?

Là j'ai calé.

La voix qui dérape.

Est-ce qu'il peut seulement revenir, après cet affront à son cadavre ?

Et si oui... Comment en est-il affecté ?

Cette attaque était menée de concert par les miens et les Ombres.

Est-ce qu'il pourra me pardonner ça ?

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Ana hocha un sourcil mais ne dit rien sur l'impression bizarre que la voix d'Eyleen lui procura. L'intéret qu'elle portait à savoir si Nadhir avait retrouvé les siens ou pas. Intérêt qu'elle aurait pu peut être lui connaître, avant...

" Oui il est revenu. Mais je ne l'ai pas vu. J'ai discuté avec d'autres, je n'ai pas osé aller le voir pour lui demander ce qui s'était passé, pour ne pas le mettre face à cela. Ne pas lui faire croire que cela m'intéressait, aussi. Il ne fallait pas qu'il se doute de quoi que ce soit. Il se serait inquiété."

Bon d'accord il y a avait de quoi, mais il valait mieux le lui éviter.

Elle observa Eyleen quelques instants, puis précisa tout de même.

" Il n'a pas l'air comme ça, mais je suis certaine qu'il s'en remettra, c'est pas une si ingénue petite nature qu'on pourrait le croire..."

Un sourire en coin.

" Et puis, je me trompe peut être, mais c'est pas une humiliation qui le fera se détourner de sa volonté de veiller sur ses turbulentes ouailles..."

La prêtresse n'eut pas besoin de préciser que niveau turbulence elle avait fait des dégâts, elle-même, lorsqu'elle y était.

Cela faisait du bien de sourire, malgré l'angoisse et le chagrin qu'elle éprouvait. La jeune femme avait l'impression d'à nouveau pouvoir parler à la guerrière sans risquer d'être poignardée pour un mauvais mot, et la sensation de sécurité, même illusoire, était reposante.

Elle soupira, lui tendit une page vierge pour écrire.

"Bon et bien, je te laisse faire... Espérons que cela se passe pas trop mal."

Elle referma ses bras autour d'elle, fit quelques pas. Pour elle commençait véritablement l'attente.

Ironiquement, la prêtresse se demandait si elle ne devait pas en profiter, d'ailleurs. Les dieux seuls savaient si la rodeuse accepterait, et, le cas échéant, si son prix ne serait pas de sang.

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Je ne l'ai jamais vu comme une petite nature...

Au contraire.

Pourquoi tu crois qu'il me faisait si peur ?

D'accord ce n'est pas un combattant, mais à sa manière il est bien plus redoutable encore...

La preuve... Même après tout... tout ça... enfin tout ce que tu ne sais probablement pas, sinon tu n'aurais pas douté de ma participation à ton action.. enfin bref, même comme ça, j'ai encore peur de son regard.

Je sais très bien que ça ne l'arrêtera pas...

Mais... me retrouver associée à cette ignomonie... Ca me dégoûte en général, ce genre de comportements, mais en plus, que ça lui soit infligé à lui... Ca y est j'ai la bile qui me remonte à nouveau...

Je prends le mince feuillet de parchemin, et la plume qu'elle me tend.

Quelques secondes plus tard, le message est rédigé. Simple, bref. Neutre.

En attendant que l'encre sèche, je sors le minuscule sifflet de sous ma ceinture.

J'agite doucement le feuillet, le roule une fois sec, le glisse dans la petite tige de bambou.

Quand je relève les yeux la bestiole attend déjà, ses yeux étincelants comme des gouttes d'eau sombre sous la lune.

Je dépose le message sur le rocher où elle se cramponne, et je souffle le nom d'Eliyane.

La rage qui vibre avec le nom... Je la contiens de mon mieux. Mais je ne peux pas l'étouffer complètement.

Je ne sais pas comment elles font pour trouver toujours le bon destinataire.

Elle a disparu entre les branches après avoir saisi le morceau de bambou d'une petite griffe impatiente.

Il ne reste que moi, et Anamaya, en attendant la réponse...

Elle se tient à quelques pas, les bras fermés.

Et moi je ne sais que lui dire...

Je m'approche, je lui rends sa plume, une main qui hésite un peu.

Voilà.

Plus qu'à attendre à présent...

Et maintenant ?

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  • 2 weeks later...

Je me retourne encore et encore incapable de trouver le sommeil. Lui dors paisiblement. Je l'envie ... suis-je seule à être ainsi tourmentée par ces démons ? Quelle question stupide. Qui s'en soucie ? Moi peut être ... En douceur je me dégage de ses bras, sans rien provoquer d'autre chez lui qu'un léger froncement de sourcils lorsque j'écarte une mèche de sa joue. J'aimerais restée ainsi à te regarder, me bercer encore et encore d'illusions en profitant de la chaleur de tes bras et du sentiment de sécurité qu'ils me procurent. Je détourne la tête, te laissant à tes rêves, est ce une larme qui se perd au coin de ma joue ? Je pars, peut être pour de bon ? Je l'ignore. J'aime pas les au revoir, désolée. J'enfile mes vêtements à la va-vite et prends la fuite. A bientôt ... peut être. Dans mon sac tout ce qui compte pour moi ... pas grand chose, deux trois vêtements, une couverture de voyage, la fiole enchantée de Kuroghan, le médaillon d'argent d'Aïran ... Quoi d'autre ? J'ai fait le tour de ce qui me tiens à coeur, le reste qu'ils en fassent ce qu'ils veulent ...

Combien de temps que je marche ? Le jour c'est levé et commence déjà à s'incliner, je me demande si elles seront déjà là, peut être pas. Cela me laisse le temps de me préparer un peu. Ah voilà la mare et c'est affreuses bêtes croassantes. Personne, trop tôt sans doute ... j'en profite pour rapidement faire le tour des lieux, rien de préoccupant. Pourquoi sont elles si confiantes ? Je frissonne. Mauvais. Je cache mes affaires en haut d'un arbre touffu, invisible du sol je me prépare en silence, assise sur une branche. Deux amorces et ma hachette pendues à la ceinture, une dague dans ma botte droite. Je laisse mon arbalète avec mon sac, trop lourde, trop encombrante si ça dégénère. Je lorgne un temps sur la fiole de Kuroghan, songeuse. Toujours être prête, c'est ce que me répétait Aïran, pour survivre toujours être prête. Alors je débouche la fiole et enduit mes ongles du poison virulent qu'elle contient. Me voilà prête, je glisse au sol et me tapie dans l'ombre, en attente. Bientôt ...

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Et l'attente, encore, mais cette fois du coucher du soleil, afin de pouvoir rejoindre le point de rendez vous.

La veille, alors qu'Eyleen la questionnait, Ana était restée absente quelques instants. Longtemps?

Peut être un peu trop car Eyleen l'avait regardée visiblement en attente de quelque chose.

Elle reconstituait alors le fil de ses pensées égarées.

"Et bien attendons que le messager revienne...."

Elle avait ensuite continué à faire quelques tours dans le silence. Elle ne savait que dire. Elle s'etait senti angoissée. Lui parler de Nadhir lui avait fait imaginer sournoisement ce qu'il aurait bien pu penser de cette folle entreprise. Il n'aurait probablement pas crié, non...

Elle l'imaginait bien faire les gros yeux qui sont pas content, comme à Basal lorsqu'il revenait barbouillé de sucre et malade comme un chien après avoir vidé tous les placards.

Et dans son délire, elle avait emporté Eyleen. Si il avait été du tempérament d'écorcher quelqu'un pour le punir, le lui aurait il fait pour avoir risqué sa vie pour une poignée de cheveux, ou pour avoir risqué celle de la guerrière?

Ses circonvolutions l'amusait. D'un côté elle se voyait mal en questionner l'un ou l'autre, pour savoir si il avait enfin joué son role de prince charmant; d'un autre coté, elle était curieuse de savoir si ils avaient passé cet obstacle qui s'était dressé devant eux, la fois passée. Un peu d'espoir pour une fois...

Elle avait cru marcher pendant des heures, en rond, et peut être fusse le cas, car, imperméable au monde, elle n'avait reprit conscience qu'avec un bruit d'ailes.

"Déjà?"

Elle avait laissé Eyleen réceptionner le billet, et avait hoché la tête en apprenant l'acceptation.

Le sort en avait été jeté.

Qu'est ce qu'elle pourrait amener qui pourrait la satisfaire, de l'or?

Non probablement pas...

" Bien... Demain, donc... Je vais réfléchir d'ici là si il y a quelque chose qui pourrait la satisfaire....

On se retrouve à la taverne demain?"

Et elles s'étaient peu après séparée, prenant rendez vous.

Ana avait réfléchi toute la nuit du jour.

Elle n'avait pas trouvé ce qui pourrait satisfaire la rodeuse. Elle ne la connaissait pas assez pour cela.

Le prix du sang, surement, mais lequel?

Peu avant le coucher du soleil elle se leva et rejoignit le tripot, lançant les dés sans conviction, et ne s'étonna guère de perdre.

Puis l'attente à nouveau, celle de la fin de la menace, et de l'arrivée de sa comparse d'infortune

Modifié (le) par Anamaya
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La réponse ne se fait pas attendre... Pas trop.

Le silence est devenu si épais que le percer ressemble un acte à la fois insensé et héroïque. Donc je me tais et j'attends. Adossée à un tronc, je me laisse dériver dans ce demi-repos vigilant qui peut durer des heures, les pensées flottantes mais els yeux aux aguets.

La bestiole revient dans le frémissement de ses ailes nues.

Elle accepte.

Je hoche la tête.

La tension monte de plusieurs crans...

Anamaya s'éloigne, nous avons convenu de l'heure et du lieu.

Ce qui pourrait lui convenir en l'échange de son trophée ?...

Et si son prix est trop élevé ?

Et si elle refuse de s'en séparer ?

Et si elle ne l'a pas apporté avec elle ?

Et si, et si...

Trop de possibilités... Trop d'inconnues... Trop de choses qui m'échappent.

Tout ce que je peux faire, c'est aiguiser mes lames et me tenir prête.

C'est oublier que cette femme est une alliée des miens...

Si j'en ai l'occasion je la tuerai.

Le jour se traîne et j'ai mal dormi. Je tourne et retourne cent versions différentes de l'histoire à venir dans ma tête fiévreuse. Dans chaque cas ça finit mal.

J'ai envoyé un mot à la taverne pour rpévenir Anamaya que j'ai changé d'avis, que je serai à la clairière avant le lever de la lune, pour m'assurer qu'aucun piège ne nous sera tendu. Et j'ai glissé parmi les buissons qui cernent la mare. Restée éloignée de la clairière, j'ai contourné l'endroit, lentement, oreille tendue, cherchant n'importe quoi qui sortirait de la normalité. Je n'ai rien trouvé.

Alors je me suis coulée au coeur du buisson le plus touffu, installée assez confortablement pour attendre plusieurs heures.

La nuit tombe. Bientôt la lune viendra éclairer la mare.

Le mouvement est silencieux, presque reptilien, mais il m'attire l'oeil quand même.

Une silhouette qui se laisse glisser du haut d'un arbre et disparaît sans un bruit dans les feuillages.

Elle.

Il n'y a que ceux de la Terre pour être aussi incroyablement discrets, aussi accordés au monde végétal pour qu'il nous accepte sans un frémissement de protestation... C'est elle, l'écorcheuse de cadavre. La mutilatrice de dépouilles.

Je ne bouge pas un cil.

L'heure viendra bientôt.

Modifié (le) par Eyleen
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  • 1 month later...

Un messager qui la cherche, un courrier important. Pourtant il doit s'excuser du retard, car il a trébuché.

Un sourire mitigé de la part de la magicienne... A l'haleine de l'homme c'est probablement contre un tonneau qu'il a trébuché... Elle le remercie puis son coeur s'emballe, elle se demande quel genre de missive pourrais bien lui parvenir à un tel moment.

Quelques mouvements oculaires le lui apprenne... Eyleen est déjà là bas...?

Au fond de son coeur un doute qui s'insinue. Et si Eyleen et Eliyane étaient de mêches? Qu'au final tout était vain... Après tout Eyleen avait changé...

Elle repoussa ses craintes. Qu'importe pour elle de perdre une vie, l'important est la façon dont elle l'aura employé...

Elle sourit à nouveau en se rappelant que ce ne serait pas la première fois qu'elle rendrait un dernier souffle pour pouvoir donner quelque chose au roi des constellations....

Il ne servait plus à rien d'attendre apparemment. Eyleen ne viendrait pas et le jour venait tout juste de tirer sa révérence, étirant dans son sillage des traînés d'automnes.

La jeune femme brula le papier puis sorti discrètement de la taverne. La ville était calme, mais elle tenait à ne pas se faire remarquer autant que possible. Un séjour chez la recycleuse en cet instant serait fort mal venu...

En approchant de la mare, elle ralentit le pas. Même les crapeaux se taisent, et voilà bien mauvais présage. Quelques regards qui englobent la zone, à la recherche d'un mouvement d'homme qui trahirais la présence de voyeurs.

Un long regard vers ce buisson, de l'autre côté, où cette chère Ignis avait épié ces gestes qui auraient pu passer pour trahison.

Aujourd'hui l'augure était bien plus funeste...

A quelques pas du centre de la zone, elle s'arrête. Rien ne lui parait, et pourtant... Elle sait que Eyleen est déjà là. Il est possible que Eliyane le soit aussi, dissimulée.

Elle s'agenouille, effleure la terre. Les yeux clos, elle inspire fortement. Le vent lui murmure des phrases sybillines dépourvues de sens...

"Eliyane? Si j'avais su que nous devrions jouer à cache cache, j'aurai mis une tenue un peu plus sombre... "

Modifié (le) par Anamaya
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L'attente solitaire ... c'est si excitant quelque part, ce dire que vous êtes la proie et le prédateur tout à la fois. Où sont-elles ? Immobile, je parcours les environs des lieux, beaucoup de cachettes ... mais peu qui soient un bon endroit pour observer. Je ferme les yeux pour tendre mes oreilles, me concentrant sur mon audition, une main plaquée au sol. Rien, pas de vibration, pas de bruit ... Ce doit être Eyleen.

Le buisson ...

Lentement pour ne pas briser ma concentration et dévoiler ma présence, j'ouvre les yeux, scrutant l'endroit indiqué avec intensité. Rien. Si ! Parmi le feuillage, un bref instant la lune miroite sur le métal. Arme ? Armure ? Guerrier surtout, voilà donc Eyleen. Je remercie Liliola en silence, sans elle je serais passée à côté sans rien remarquer. Je suis sur qu'elle aussi m'a repérée. Je pourrais changer de position, la logique le voudrait. Pourtant, je me place dans son champ de vision, de la où elle se trouve, me voir est aisé bien que je reste cachée aux yeux d'autres personnes.

Choix téméraire, mais intéressant.

Pas le moment de discuter stratégie, Galien.

Certes, mais méfie toi. Là ! Voilà l'autre.

Comment ne pas la voir, Vivianne ? Elle qui se pavane et avance comme un phare au milieu de la nuit, attirant tout les regards. Folie. Se placer ainsi au centre d'une zone dégagée, si propice aux tireurs embusqués ... Que cherche-t-elle à faire ? Un appât pour me forcer à sortir ? Assurément, nul n'est assez inconscient pour se mettre ainsi en danger. Que cherche-t-elle agenouillée ? Des traces ? Je les aient dissimulées. Alors quoi ? Un frisson me glace le dos en sentant un esprit venir effleurer le mien, j'ai toujours eu ce contact en horreur de puis qu'Aïran me l'a fait subir, je panique, affolée, écoeurée par ce sentiment dérangeant d'intrusion.

Calme toi ! Calme toi ! Ferme ton esprit, fais le vide ! Vite ou elle va te voir ! Elle va nous voir tous ! C'est trop dur ... Bats toi, abrutie ! Ou tu perdra avant même que cela n'est commencé ! Fais nous confiance, laisse toi aller. Pense à ton environnement. Projette le.

Si loin tout ça. Laborieusement, je me remémore les exercices que de Varsec m'imposait et me calme, peu à peu. La sonde mentale, passe et repasse, je frissonne. A-t-elle pu me trouver ? Une rage froide m'envahis, dirigée contre celle qui inconsciemment à fait remonter ces souvenirs traumatisants de mon enfance. Ces nuits passées, recroquevillée au fond d'un lit inconnu à pleurer, ces voix étrangères qui venaient me tourmenter. Jusqu'à ce que cela parvienne à Aïran, que sa petite protégée à moitié sauvage et déguenillée tremble à la venue de la nuit, qu'elle était folle et entendait des démons lui parler dans l'obscurité. Jusqu'à ce que lui, lui enseigne à ne pas craindre ses voix et à les écouter, pour les utiliser. Un parcours initiatique, long et traumatisant pour une enfant. Trop peut être ... Alors cette femme devrait payer pour cette nouvelle souffrance. Comme cet homme l'avait fait avant elle. Aucun plaisir à le faire, juste une simple nécessité.

"Eliyane? Si j'avais su que nous devrions jouer à cache cache, j'aurai mis une tenue un peu plus sombre... "

"Jouer ? Mais Ana' voyons, tout ceci n'a jamais rien eu à voir avec un jeu ... Mais peut être après tout que ceci en est un, un jeu mortellement réel, qu'en pense tu, Eyleen ?"

Lentement, je me relève et sors du couvert des arbres. Le visage fier, un sourire moqueur dévoilé par la lune, qui viens éclairer une masse informe de cheveux luisant sous cette clarté, pendue à ma ceinture.

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Je suis repérée.

Eliyane s'est déplacée, silencieuse comme un souffle. Et son regard vers le point où je me tiens est assez éloquent. Pourtant je ne bouge pas.

Anamaya arrive peu après. Bien visible sous la lune. Son pas est léger mais sa nuque roide est tendue et trahit son appréhension. Sa main frôle la terre, ses yeux se ferment... Quel est cet étrange rituel ? De l'autre côté de la clairière, le visage neutre d'Eliyane s'est crispé en une horrible grimace de haine et de peur. Intéressant...

Et Anamaya engage le dialogue sur une boutade, comme souvent... Un moyen infaillible de détendre l'autre, de lui faire oublier le danger, de lui faire sous-estimer l'astuce et la volonté de celle qu'il a devant lui... Anamaya le palillon léger et frivole... Un masque bien plus efficace que beaucoup de ces faciès effrayant qu'arborent ceux qui ne sont pas sûrs d'eux.

Eliyane apparaît dans la lumière, la voix fine et sarcastique.

A sa ceinture, une masse de fibres sombres, ternes.

Le sang se retire de tout mon corps, reflux brutal qui me porte au bord de la défaillance. Puis il revient aussi voilemment qu'il s'était retiré, et je dois serrer les poings, les fesses, les dents, pour ne pas lui sauter à la gorge et la lui déchirer là tout de suite. Le trophée ignoble, le bout de peau et ses cheveux, ses cheveux à lui, arrachés à son cadavre.

L'immonde garce.

Mon nom sonne dans l'air immobile, il sonne par sa voix comme un grincement de dents. Mes dents. Je prends quelques secondes, inspire lentement, retrouver mon calme, à tout prix, il ne faut pas qu'elle sache. Il ne faut pas qu'elle se doute du prix que j'attache à ce qu'elle porte à la ceinture.

Je me lève et quitte mon abri, le pas lent, dans le froissement ténu des feuilles. Je porte mon capuchon, il me dissimule à ses regards, à leurs regards en fait, que sais-je de ce que sera la réaction d'Anamaya quand je frapperai... Je m'avance dans la lune, je ferme le triangle. Je compte mes pas. Je compte mes inspirations. Rester calme...

Un jeu ne peut être mortel, Eliyane. Ou alors ça s'appelle la réalité.

Ce n'est pas un jeu.

Anamaya est venue pour racheter ton trophée.

Je suis venue pour veiller à ce que chacune de vous respecte l'autre.

Alors dis ton prix.

Menteuse.

Ma voix est restée parfaitement calme et neutre, elle n'a même pas tremblé quand j'ai menti. Je sais qu'Anamaya resterait fidèle à sa parole, jusqu'au bout, et que ce n'est pas ton cas, chienne. Je sais aussi pourquoi je suis ici.

Peut-être qu'Anamaya paiera ton prix.

Mais tu paieras le mien.

C'est une promesse.

Modifié (le) par Eyleen
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J'écarte d'un haussement d'épaule la demande, pourquoi se presser ? Nous avons toute la nuit et tellement de chose à nous dire ... L'encapuchonnée parlera par les armes, aucun doute. Même avec son capuchon je peux sentir son hostilité croitre à mesure que ses yeux se portent sur ma ceinture et lorgnent sur l'horreur pendue à ma ceinture. Cela semblait une idée brillante sur le coup oui, mais quelle déception ... Tout cela pour rien. La peste les emportent tous !

« Mon prix ... »

Je rejette la tête en arrière laissant cascader ma chevelure auburn dans mon dos sur un rire désabusé, sans chaleur, un rire qui se perd dans un hoquet désespéré. Quelle pitié, tout ceci pour rien ...

« ... Mon prix ... Vous n'êtes pas en mesure de le payer. Vous ne pouvez m'accorder ce que je désire, je le vois clairement maintenant, comment ai-je pu croire un seul instant que vous le pourriez à dire vrai ? »

... à mesure de mes paroles, le ton se fait plus hystérique, plus dérangeant, incisif, presque cinglant. Tout ça pour rien ... mes derniers espoirs ... partis en fumée ... plus rien ne compte désormais, plus rien ... si elles ne peuvent me le rendre, alors je dois survivre ... survivre pour rentrer ... chez moi, chez nous. Je redresse la tête, résolue, personne ne se mettra en travers de mon chemin. Pas même elles. Mais elles, elles ne me lâcheront pas comme ça ...

« Tant pis pour le marchandage, je garde ceci en souvenir puisqu'il en est ainsi »

Ma main vient flatter l'immonde chose pendue à ma ceinture tout au long de ma phrase, lorsque, mon regard se faisant subitement dur, ma main plonge vers une amorce qui, dans un mouvement tournant de ma part, file dans leur direction alors que je plonge dans la végétation dense sans me retourner. Je ne prends pas garde aux éventuels grognements, cris ou râles de frustration et me relève pour m'élancer dans la forêt évitant instinctivement ses pièges en m'enfonçant de plus en plus loin. Je m'arrête le souffle court au milieu d'un taillis, tendant l'oreille. Rien. Pour le moment. Je ne me fais pas d'idée, elles seront bientôt là, mais pour le moment je dois disparaître, me fondre dans le paysage. Silencieusement je me déplace, fouillant prestement mon aumônière à la recherche de quelque objet qui puisse m'être utile.

Après un instant à chercher, je m'arrête près d'une flaque de boue, dont je me sers pour assombrir la couleur de ma peau, reste mes cheveux. Cheveux que je tresse rapidement en y mêlant brindilles et feuillages, je dois ressembler à une sorte d'épouvantail de légende, mais au moins je me fonds dans le décor ambiant. Trop de temps passé sur place. Je dois partir, m'enfoncer davantage encore, est-ce l'écho d'un chuchotement que je perçois, ce craquement est-il du à une branche brisée par un pied imprudent ? Aussi prestement et silencieusement que possible j'avance encore, tentant de mettre le plus de distance possible entre elles et moi. Je ne suis pas prête à les affronter, pas encore. J'aurais du garder mon arbalète ... trop tard, trop loin, trop dangereux. Je fais rapidement mon inventaire, une hachette mal équilibrée, une dague émoussée, une amorce encombrante ici, ma fiole de poison et une poignée d'épines de cactus, vestige d'une chasse passée. Une idée, vite. Un craquement bien perceptible cette fois-ci, je plonge dans un autre taillis. Tendue, prête à bondir. Rien, je regarde au sol, les branches de bambous qui crissent sous mes pieds.

Arrête de paniquer bêtement où tu es morte, idiote !

Retenir ma réplique, ne pas paniquer, facile à dire. Seul un fou ou un inconscient n'aurait pas peur d'aller au combat, ajouter ces conditions particulières vous verrez ... Je prends une grande inspiration, la foret, la nuit est mon milieu, j'y suis plus à l'aise qu'elles, je la connais mieux, ne pas avoir peur, ne pas avoir peur. Nouvelle inspiration profonde, dernier regard sur les branches à mes pieds, une idée malsaine me vient en même temps qu'un sourire. Tout n'est pas joué.

Quelques instants plus tard, allégée de mes bottes et de l'amorce, je me dépêche de grimper dans les branches d'un arbre, continuant ma progression dans les hauteurs, invisible aux yeux inattentifs, je me suis montrée négligente en progressant naguère, ma piste n'est pas bien difficile à suivre. Mais que font-elles ?

Patience ... patience ...

Modifié (le) par Eliyane
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La jeune femme avait imperceptiblement hoché la tête en voyant Eliyane sortir du couvert. Ce qu'il y avait d'intéressant dans le bluff, c'est que si la personne a qui l'on parle n'est pas là, on risque juste le ridicule, et encore... Alors que si celle-ci se croyant démasquée se dévoile, tout est acquis.

Cependant le sourire ne s'était pas épanouie bien longtemps. Un quelque chose d'amer perçait dans la voix de la rodeuse, et la mention d'Eyleen lui fit froid dans le dos. Pendant une seconde, elle l'imagina bondir dans son dos et lui transpercer la gorge.

Elle chassa son cauchemar loin. Même si rien ne pouvait lui permettre de se fier à Eyleen, elle ne devait pas oublier qu'après tout, on ne pouvait se fier à personne. Et de tous les inconnus, la guerrière restait celle qu'elle connaissait le mieux.

La rodeuse ne semblait plus vouloir rendre ce bien qui n'était pas sien, mais une chose marqua la magicienne. Après tout celle ci disait s'etre rendue compte en cet instant qu'elles seraient incapable de payer... Alors, peut être que jusque lors, un prix avait été imaginé... Cela restait une chance à ne pas lacher.

Elle allait en faire part lorsque la femme leur fit offrande d'une amorce.

Ana poussa un petit cri de surprise. Elle n'avait été sous l'effet de cette chose qu'une seule fois, et toute la frustration de voir les siens se faire tuer les uns après les autres sous ses yeux lui revint.

Elle plongea sa main dans sa poche et en tira un Arthur vaguement étonné de la façon un peu brutale dont il était tiré du sommeil. Elle le porta à ses lèvres avec douceur.

"Arthur, une femme vient de s'enfuir par les buissons, là bas... C'est important, essaie de la suivre je t'en prie... Le temps que je puisse à nouveau bouger... Mais ne t'en approche pas d'accord? Elle risquerait de te blesser"

Elle posa l'animal au sol et le vit zigzaguer quelques instants en direction des buissons avant de partir.

"Et toi, touchée?"

Anamaya se retourna vers Eyleen afin de voir si elle aussi était coincée, et si, le cas échéant, si elle avait la capacité de les "déraciner".

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J'ai rien compris à son discours.

Je la savais un peu folle, un peu désaxée, mais cette agitation bizarre, cette incohérence du propos, ça c'est récent. Et c'est inquiétant. LEs fous sont imprévisibles. Et donc d'autant plus dangereux.

Elle s'est enfuie en nous balançant une amorce. Pour moi, guère plus qu'un contretemps. En quelques gestes je me libère de l'entrave, tout en fixant le point où elle a disparu. J'entends le murmure d'Anamaya. Elle a sorti de sa besace le rat brun que j'ai déjà vu et lui chuchotte je ne sais quoi... Une fois posé au sol le petit rongeur trottine résolument vers les buissons et disparaît sur la trace d'Eliyane.

Anamaya se tourne vers moi, et sa question trouve réponse comme je la rejoins en quelques pas. Oui, touchée et non, pas d'importance pour moi. Je m'accroupis près d'elle, et je la dégage rapidement, en silence. Puis je me redresse.

Elle est folle...

Pas la peine de parler fort ni de retenir ma voix non plus. Elle est déjà loin.

Il va falloir qu'on soit très prudentes... Je ne sais pas ce qu'elle veut. Mais elle nous attend, j'en suis persuadée. Et si elle peut mettre deux scalps de plus à sa ceinture, elle le fera...

Un regard vers l'orée des buissons.

Est-ce que ton rat va revenir ? Ou est-ce que tu arriverais à le rejoindre ? Il faudrait... arriver par où elle ne nous attend pas... et en silence, qu'elle nous repère le plus tard possible...

Je ne sais pas ce qu'elle nous réserve, mais elle est... folle. Et terriblement retorse.

J'ai la trouille.

Je suis en colère.

Sale mélange.

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