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Terre des Éléments

Correspondance lointaine


Eliyane
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Varsec, le 3e de Festiva [+97 AC] à destination d'Ilbyria, Alhmendra.

Ilby !

J'ignore si cette lettre te parviendra, par delà les mers, mais je me devais au moins d'essayer. Pardonne moi de n'avoir pas pris contact avec toi aux cours de ces années passées, je te croyais morte jusqu'à très récemment mais toutes mes excuses ne sauraient excuser mes tords à ce propos.

Cela fait tellement de temps, que je ne sais par où commencer à rattraper le temps perdu ... peut être le plus simple serait-il de repartir à nos derniers moment passer ensemble.

Je me suis toujours demandée si quelqu'un avait parlé, qu'en penses-tu ? Ils nous sont tombés dessus sans crier gare, surgissant de nul part ... Je ne sais plus qui avait réussi à récupéré les pierres, peut être toi ? Quand on s'est tous dispersés pour échapper au guet, je me suis retrouvée séparée des autres avec ces types qui me serrait de près, j'ai pris d'instinct le chemin du port quand je l'ai percutée violement en virant brusquement dans une ruelle.

J'ai cru que ce coup ci j'étais bonne pour la place publique, tout ce à quoi je pouvais penser c'était la mutilation qui m'attendait. Je ne voulais pas perdre une main. J'ai eu beau me débattre, griffée, crachée, pleurée, il n'a pas desserré son étreinte d'un instant, me tenant à bout de bras par la nuque. Et pourtant il ne les à pas laisser me prendre. Je ne sais pas si tu peux imaginer ma perplexité à cet instant, à part toi c'était bien le premier a ne pas faire usage de violence envers moi. Et il m'a évité la mutilation. J'ai pourtant bien tentée de lui fausser compagnie, mais sans jamais y arriver, c'était très bizarre ... comme si que je courrais dans une sorte de mélasse. Enfin, il m'a guidée jusqu'au port à coup de taloches et de mots secs, sans jamais se défaire de son masque et nous sommes montés dans un de ces navires marchands, de ceux qui nous faisaient rêver la nuit, assises sur les toits à regarder la mer.

Couverte de denrées, des choses dont je n'imaginais même pas qu'il fut possible de s'en procurer ... j'imagine que la faim qui me tenaillait devait être visible comme une tâche de sang sur le dos d'un mort. J'ai du faire un pas en avant machinalement je crois, je ne suis plus très sur. En tout cas celui que j'avais heurté, m'a dit de manger sans retenue. Ma méfiance est revenue au galop, tu te souviens de toutes ces histoires sur les trafiquants d'enfants ? Je me suis avancée vers la table sans le lâcher des yeux et comme il ne bronchait pas, est attrapée une miche de pain que j'ai dévorée, avant de me jeter sur le reste. Il c'est juste contenté de me regarder manger, si on peut appeler cela mangé, en sirotant un verre de vin, ne touchant que très peu de choses. C'est là que je me suis rendu compte qu'il avait parlé dans une langue que je comprenais. Je l'ai scruté des yeux un long moment, avant qu'il ne fasse mine de me remarquer.

Au départ il n'a rien dit, j'en ai profitée pour le regarder, c'était la première fois que je le voyais à la lumière du jour. Il ne devait pas avoir, plus d'une 15aine d'année, bien qu'il fasse plus vieux, un visage jeune, bien formé, non dénué d'une certaine beauté, encadré par des cheveux d'un noir de jais et des yeux ... Ah ses yeux ! Si tu pouvais les voir ! Un bleu remarquable, bien plus pur que tout ceux que je n'ai jamais pu contempler depuis. Je crois que je suis restée un long moment captivée par ses yeux, avant qu'il ne se mette à sourire. Je l'ai rarement vu le faire depuis ... Je me suis sentis devenir rouge. Rouge ! Alors que j'étais capable de tenir tête à n'importe lequel des autres gamins des rues, j'étais incapable de soutenir son regard et son sourire. D'une voix chaude et calme il m'a annoncé vers où nous nous dirigions, qui il était et s'avouait perplexe quand à ce qu'il comptait faire de moi. Je crois bien qu'il était sérieux et n'avait suivi que son envie du moment en me sortant de la mouise. Un petit moment de folie, à moins qu'en faite il n'avait déjà tout calculé tout ça ... à dire vrai je m'en moque. Il m'a aussi dit de ne pas chercher à revoir mes compagnons, qu'ils c'étaient tous fait prendre par le guet et étaient très certainement déjà au bout d'une corde.

Je suis restée prostrée pendant plusieurs jours à pleurer ta mort. Quand nous somme parvenus à Varsec, tout le monde ce demandait bien d'où Aïran avait pu sortir son petit épouvantail. Comme il c'était montré attentionné, j'avais reportée toute mon affection sur lui, ne le lâchant pas d'une semelle. C'est comme ça que j'ai fait la rencontre du Comte Aïran de Varsec.

J'arrive au bout de mon parchemin et doit donc à regret reporter la suite de mon histoire dans une prochaine lettre. J'espère que celle-ci te trouvera vivante et en bonne santé où que tu sois. Si tu la reçois je t'en prie, répond moi.

Ta sœur, Eliyane.

Modifié (le) par Eliyane
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