Anamaya Posté(e) 28 févier 2008 Signaler Share Posté(e) 28 févier 2008 Le jour et la nuit peuplés de folies, de rires et de sang. Mais pas trop fort les rires, où alors ils sont ceux qui nous font tressaillir, déraisonnés, froid; borborygmes impitoyables de celui qui tient sa proie. Fol monde que celui où nous sommes, où les hommes sont victimes d'eux-mêmes, de leurs frères, différents mais similaires. Tous la mort dans les yeux. Les chasseurs qui bavent de la donner, les chassés qui tremblent de la recevoir... Et puis c'est insatiable un homme. Et les proies se réunissent pour mettre à terre leur bourreau, s'acharnent, se défoulent, se mettent à rire comme des déments du plaisir malsain d'avoir brisé ceux qui nous brisent. Un ballet, une douce danse irréelle des corps qui s'attirent, des êtres qui s'affrontent, des armes qui s'émiettent, des âmes qui se délitent... Et toujours un cri à l'horizon, écho de souffrance ou écho de victoire, qui fait sourire ou trembler, sans jamais que l'on sache qui de leur fameux 'bien' ou 'mal' a triomphé ainsi. Et parfois ont les voit, tels les loups chassant en meute, poursuivre un pauvre fou, qui a pour seul tort le fait de n'avoir, sinon qu'exister au moins que peu vécu ici, de ne pas avoir trouvé de famille d'accueil. Dans une volonté de représailles préventives, les plus jeunes arrivant périssent sous des coups pleuvant de tout côté. Provoquant par leur méfiance la naissance de leurs propres ennemis. Mais il y a un mystère bien moins stérile que la férocité des hommes, bien qu'elle l'alimente.Car lorsque par un coup de sort ou du destin le carcan de notre corps se brise et qu'un semeur de mort en rit, nous ne mourront pas. Non, la mort ce serait s'éteindre comme une flamme qui ne peut être rallumée, quelque chose de définitif, d'inextinguible. Mais pas pour nous... Car toujours nous nous relevons. Et toujours nous avons peur. Je l'ai vu 3, 4 fois je crois. peut être pas assez, peut être trop déjà.La recycleuse d'âme. Dans son monde sous-terrain, autant que j'ai pu en juger, elle nous répare peut être, nous ramène surement, dans ces rues de sang que nous avons foulées, dans ces lieux de crainte où nous sommes tombés. Et le cycle à nouveau continue de tourner. Eternel. Sans issue. Est-ce un bien ou une punition? Dans ce lieu si vaste qu'il pourrait accueillir une centaine de personne, les complaintes des recyclés traversent parfois les murs du silence et de l'impalpable. Une sensation étrange, alors qu'on se frôle sans se voir.... Et pour cause... Au début on se croit seul. On ne voit personne, personne à part elle. Et puis il y a des plaintes parfois, des cris de rage... mais déformés, comme si des milliers de façades s'interposaient entre nous et... et qui? Probablement un autre compagnon. Mais l'on ne se voit pas. Ami, ennemi, qu'elle importance quand les yeux ne peuvent voir et les mains toucher. Et on s'y repose quelque temps, on y réfléchit souvent à ce qui c'est passé, à comment ne plus réitérer ses erreurs. On y tourne en rond, parfois, lorsque l'appel du sang se fait puissant, et que les frères dehors se combattent sans nous. On se ronge le coeur pour qu'ils ne nous rejoignent pas ici. On prie pour que son assaillant tombe et souffre. Ainsi va la pensée de l'homme, souvent. Et on quitte les lieux, et le cycle de vie recommence. Chance ou punition, je ne sais pas encore. Peut être ne le saurais-je jamais. Les Dieux ont choisi de ne pas nous laisser disparaitre... Qu'avons nous alors à découvrir pour que le guerrier sans âge n'ait plus à lever son arme encore et encore et encore? Qu'avons nous à comprendre? Est ce la Grande Guerre qui a entrainé ces changements?Si l'on ne peut cesser par la mort, il nous faut savoir pourquoi l'on vit, ce même cycle à l'infini... Telle est la question qui hante désormais mes nuits d'errance dans la ville.Chaque nuit, toujours les mêmes gestes. Encore un cycle qui se répète.Je rêve de trouve ce cercle vertueux permettent aux êtres de s'éteindre comme ils sont nés, autrement que par un choix de destruction d'eux-mêmes. Mais je ne cherche pas. Je garde mes interrogations près de mon coeur, muette mais là. Les plus belles vérités sont celles que l'on ne poursuit pas. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Anamaya Posté(e) 8 septembre 2009 Auteur Signaler Share Posté(e) 8 septembre 2009 Silence, comme de ceux qui transforment le désert en tombeau.Depuis quand la paix n'est - elle plus apaisante? Il n'y a pas de cris. Y - en a t-il encore, le jour, d'autres nuits? Où sont - ils... Avalés dans les plis du désert, là où les marques sanglantes sont les seuls signes de vie... Mais y sont - se mille hommes tombés un jour, ou un homme tombé mille fois?Silence de mauvaise augure ... Les étoiles écrasent la nuit, brillantes, oppressantes, somptueuses... trop nombreuses. Et un mélange de soulagement et de peine à chaque sol souillé... Une âme retournée à la recycleuse, signifie aussi un futur vivant, toujours, bientôt de retour. Pourtant ils sont toujours là, pour la plupart. Ils hantent les tavernes de leurss cris ou leurs rires. Une trace brillante dans le sable du désert...Mais pas pour tous. Le silence, lui parait cimetière. Souvenir de glace emprisonnant le feu... Il n'a pas été le seul, bien sûr... ni le premier. Mais pour lui, elle avait été là, par ces affreux hasard qui transforment rires en larmes et vie en cauchemar... Cette fois, elle avait vu, vécu, ressenti. Eprouvé et réprouvé... Et participé... Pas comme il aurait voulu, pas comme elle aurait souhaité. Mais les choses sont rarement comme on les désire... Et elle avait senti la fin approcher, la vraie, celle qui emporte et éloigne, sans retour, contrairement à ce que touss les autres vivent, inlassablement... Maudits que tous ils sont. Elle n'avait toujours pas trouvé la solution à cette énigme, pourquoi devaient - ils toujours revenir ? Bien sur si ça n'arrivait pas, il ne resterait plus personne, mais - elle frissonna d'avoir cette idée - serait - ce vraiment un mal? Après tout, qu'arrivaient - ils à semer d'autre que l'infertile haine, sur ces terres. Elle songea au mémorial nain à l'entrée des mines, et son coeur se serra.Enfin, tous ne revenaient pas. Le nain, lui n'était pas revenu... Et Lui, comme d'autres, ont trouvé le chemin. Ils sont parvenus à terminer leur cycle de vie... Avec lenteur, ils sont entrés dans le silence... puis le vent a effacé leur pas dans le sable du désert, comme si ils n'avaient jamais été.... Pourquoi? Cela venait - il d'eux? Du monde qui les entouraient, d'une force qui les y avaient poussé? Ou autre chose.... Silencieuse, elle écoute le vent qui murmure, qui grain par grain recouvre ses propres traces. Elle songe à ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a apporté. A qui elle est. Son pas qui s'enfonce dans le sable laisse une cicatrice sur la surface du sol... mais combien de temps, encore, ses traces seront - elles encore visibles? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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