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Terre des Éléments

Un passé nébuleux


Arduinna
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La Naissance

La naissance est le moment le plus important de la vie d'un être, qu'il soit humain ou non. Sans cet événement, cet être ne peut exister. Vous n'êtes rien, et d'un coup, vous devenez tout. Il n'existe rien avant, et d'un coup, il y a vous. Une combinaison d'une multitude de minuscules petits éléments qui forme un ensemble. Cet ensemble c'est vous, moi, lui, quiconque. Vous êtes vivant.

Dans la plupart des cas, dès ce moment vous êtes encadré par une personne qui vous apprendra tout au long de votre vie, ou du moins pendant un certain laps de temps, ce que vous devez faire, et comment le faire. Au fil du temps vous découvrirez que cette personne est celle qui vous a mis au monde, et vous lui donnez un nom, mère. Certains sont plus chanceux que d'autres, il y a une autre personne qui accompagne cette mère. Cette personne lui ressemble, tout en étant différente. On vous expliquera plu tard que cette personne est votre père, et que c'est grâce à l'union de votre père et de votre mère que vous vivez.

Tout ce que je viens de vous raconter, c'est ce que j'ai moi-même appris en lisant et en observant la vie sur Aéris. Comme toutes les personnes, je ne peux effectivement raconter ma propre naissance, cependant, je ne peux également vous narrer toute la période qui suit cet événement. Celle où en famille, vous apprenez à bouger, parler, agir sur l'environnement qui vous entoure... En effet, au plus profond de mes souvenirs, il n'y a jamais eu personne pour m'aider, et le plus étonnant, c'est que je suis arrivée sur ce nuage dans un état quasiment similaire à celui dans lequel je suis actuellement. Je savais déjà marcher, parler, me procurer de la nourriture pour me sustenter, commercer avec d'autres personnes,... tout simplement vivre. C'est comme si ma gestation avait duré des dizaines d'années et qu'on m'avait déposée là comme ça pour voir comment je m'en sortirai. Comme si c'était un jeu pour une personne me regardant de là haut. J'avais quelques notions à propos d'une déesse que je vénérais, mais je ne savais pas pourquoi je le faisais. Je n'avais pas l'impression de vivre ma vie par moi-même. J'avais le sentiment que toutes mes actions étaient prédéfinies. J'avais le sentiment que toutes mes actions étaient prédéfinies. Comme si on me manipulait. Comme si j'étais un pantin...

La seule chose dont je me souviens avant mon arrivée était que je me trouvais dans un épais brouillard laiteux et calme. Il n'y avait aucun son et le temps ne semblait avoir aucune emprise. Subitement, ce brouillard bouillonna, puis tourbillonna et s'enroula sur lui-même pour former une spirale descendante dans laquelle je me trouvai happée. Une énorme explosion de lumière s'en suivit, puis de nouveau le calme et le silence.

Quand j'ouvris les yeux, je me trouvais sur une plaine et quatre gros piliers marquaient chaque coin. Au-delà, tout n'était que nuage. Les bruits de la nature montaient peu à peu à mes oreilles. Je me redressai alors puis avançai vers de petites créatures pour commencer à les attaquer. Je ne savais pas pourquoi je le faisais, je le faisais c'est tout.

Je pris peu à peu conscience de mon aspect extérieur. J'ai de longues jambes élancées qui me permettent de me déplacer gracieusement sans faire de bruit ; des bras minces se terminant par des mains fines mais adroites. Mes cheveux violets retombent au creux de mes reins lorsqu'ils ne volent pas aux vents. Dans les mêmes teintes, je porte une robe décolletée et cintrée ainsi que de longs gants couvrant la quasi-totalité de mes bras. Un jour, voyant mon image à la surface de l'eau, je me suis rendu compte que mon maquillage était également de cette couleur. Cependant, la chose qui me frappa le plus était la couleur de mes yeux. Ils sont rouges.

Au fil du temps passé sur ces plaines nuageuses je grandis. Pas physiquement nan, mais plutôt psychologiquement. Je commençais de mieux en mieux à connaître le monde qui m'entourait et à côtoyer d'autres personnes. Je commençais même à agir par moi-même. Je m'en suis rendu compte lorsque pour la première fois je me suis mise à danser avec une personne. Pourtant, la première fois ce n'était que pour changer de place. Mais la joie qui en résultat me fit recommencer l'expérience plusieurs fois de suite. C'était une sensation toute nouvelle pour moi, et pour elle aussi apparemment. C'est elle la première qui engagea la conversation. Il s'en suivit plusieurs messages qui me procuraient un bonheur inimaginable. Ca y était. Pour la première fois depuis mon arrivée, je me sentais autonome. J'avais une amie. Merci à toi Akasha.

Depuis cet instant merveilleux, je courus dans tous les coins d'Aéris pour apprendre et me faire ma propre opinion du monde et des événements passés, tout en espérant savoir qui j'étais réellement. J'appris l'existence d'autres dieux ainsi que leur histoire. Ils possédaient tous des caractères et une vision du monde différents. Aussi, je regardais vers quel dieu mes propres nouvelles opinions se rapprochaient.

Vulfume et Posicillon me faisaient froid dans le dos, pourtant je suis sûre qu'en connaissant mieux leur histoire, j'aurais pu trouver quelques ressemblances. Mais d'après mes nouvelles expériences, ma première impression était toujours la bonne.

J'étudiai donc l'histoire des deux autres déesses, Fimine, et Eolia chez qui j'ai débarqué. Elles paraissaient toutes deux plus douces que leurs compères. Fimine m'intéressa énormément, elle avait l'air tout le temps joyeux tout comme moi depuis ma rencontre avec Akasha. Cependant, j'avais une telle soif de connaissance que rester à table à boire et fêter la vie me dérangeait.

Il resta donc Eolia. La bonne et douce Eolia. Je me dis qu'après tout, j'étais pas mal tombée. Je ne me sentais pas l'âme mauvaise à vouloir faire du mal à autrui, au contraire. De plus, je préférais vivre dans le bonheur et grandir à mon rythme tout en cherchant la vérité, ma vérité. Néanmoins, il me fallait combler ce vide dans mon histoire personnelle. C'est ainsi que je commençai à chercher des réponses en questionnant les autres aérides sur leurs histoires personnelles, pour voir s'il y avait une personne comme moi, perdue.

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Une deuxième vie

Cela faisait déjà plusieurs jours que j'arpentais les nuages dans tous les sens à la recherche d'objets ou de personnes que d'autres m'avaient demandé de chercher. Je le faisais car cela m'amusait et me changeait de mes vieux bouquins poussiéreux de la bibliothèque. Leurs requêtes étaient somme toute fort simples. Au début en tout cas... J'étais bien loin de m'imaginer que d'autres pouvaient me mettre dans un état que j'avais oublié depuis le temps. Cela arriva lors d'une simple chasse aux moustiques.

Intrépide comme j'étais -- je le suis toujours un peu mais cette expérience m'a au moins servi de leçon -- je fonçai tête baissée au milieu de ces diptères géants. Mon arbalète enclenchée, je me fis une joie d'envoyer plusieurs dizaines de carreaux dans leurs abdomens tout en prenant grand soin de ne toucher leurs ailes tant recherchées. Je ne portai pas grande attention à ce moustique volant derrière moi, croyant innocemment qu'il pouvait tout au plus me décoiffer. J'avais tort... Décoiffer était exactement le mot, mais au sens figuré ...

Quelques minutes plus tard j'ouvris les yeux. Ce brouillard... j'étais persuadée l'avoir déjà vu auparavant... oui bien sûr ! Cette absence de bruit, cette brume laiteuse... c'est de là que je viens ! Mais c'est où ce « là » ? Comment j'y suis arrivée ? Comment on en repart ? Qu'est-ce qu'on y fait ? Pourquoi suis-je seule ?... Une foultitude de questions envahit mes pensées.

- Bienvenue Arduinna.

Quoi ? Qui avait parlé ? Je n'étais donc pas seule en ces lieux ! Une voix de femme ! Elle connaît mon nom ! Mais... dans ce cas... pourquoi ne l'avais-je pas vu la première fois ?... Et si c'était... ma « mère » ?...

Trop de questions se bousculèrent dans ma tête, je n'arrivais à en formuler aucune.

- Souhaites-tu revenir d'où tu viens ?

En disant ces paroles, la femme sortit de la brume et se positionna devant moi. Je restais bouche-bée en la voyant. Fine et élancée, habillée d'une longue cape violette, un foulard violet qui lui cache tout le visage, tout sauf ses yeux... ses yeux... rouges... Elle me ressemblait, ou je lui ressemblais, je ne sais pas. Serait-ce donc réellement ma mère ?

De nouvelles questions surgirent. Chacune amenant à une autre série de questions. Si je continuais ainsi, je serais bonne pour une cure de camomille reposante comme Akasha m'en apportait parfois. J'ouvris alors la bouche... mais aucun son n'en jaillit. Après plusieurs minutes, la bouche ouverte, je repris mon calme et commençai à parler.

- Qui... qui êtes-vous ?

- Une dame que l'on nomme La recycleuse d'âmes. Souhaites-tu retourner d'où tu viens ?

- Qu'est-ce que vous faites là ?

- Je recycle les âmes tombées au combat. Veux-tu y retourner ?

- D'où me connaissez-vous ?

- Eolia m'a parlé de toi. Souhaites-tu retourner prendre ta revanche contre ce vil moustique ?

Elle n'a que ces mots à la bouche ? C'est vrai quoi, c'est énervant à la fin !! Je retrouve ce que je crois être ma mère et elle me demande si je veux retourner sur Suspendia !!!

- Mais vous allez arrêter de me poser cette question à la fin ! Je suis Arduinna, jeune rôdeuse à la recherche de mon passé, je tombe sur vous dans ce brouillard je ne sais comment, on se ressemble énormément, et vous vous n'avez qu'une hâte, me voir déguerpir aussi vite que je suis venue !!! J'ai énormément de questions à vous poser !

- Je ne sais pas ce que vous cherchez, mais vous ne trouverez aucune réponse ici. Au revoir.

Subitement, le brouillard bouillonna, puis tourbillonna et s'enroula sur lui-même pour former une spirale descendante dans laquelle je me trouvai happée. Une énorme explosion de lumière s'en suivit, puis de nouveau le calme et le silence.

J'étais revenue sur Suspendia. Encore plus déboussolée que la première fois. Il fallait que je revoie cette dame et qu'elle me réponde. C'était surement ma mère après tout, ou alors, elle la connaissait peut-être. Une seule chose me soulagea, c'était de voir ce foutu moustique voler près de moi. Je peux vous dire qu'il a atrocement souffert lui...

Après lui avoir arraché les ailes -- ça doit être depuis ce temps là que j'ai des difficultés à retenir mes nerfs en présence de volatile -- je repris ma méditation sur les moyens que j'allais employer pour la retrouver.

Le suicide ? Non, on m'avait raconté qu'après il n'y avait strictement plus rien, je n'avais pas envie de tester.

Me jeter au milieu des moustiques ? Non plus. Ils n'attaquent pas sans raison.

Il y avait bien un moyen de mourir sans trop de perte tout de même !

C'est à ce moment là qu'Akasha apparut. A sa vue, je mis de côté mes sombres pensées pour de plus joyeuses. C'est fou comme je suis bien avec elle. Comme deux sœurs. Pourtant, physiquement nous sommes considérablement différentes.

Elle me parla d'une bagarre organisée en l'honneur des Dieux dans laquelle on pouvait mourir au nom de celui que l'on revendiquait. Bien sûr pour Akasha et tous les autres, c'était la victoire qu'ils recherchaient, mais moi je vis là une excellente occasion de retrouver cette « recycleuse ».

C'est ainsi que je la suivis vers cette salle dangereuse.

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Mes luttes

Au premier coup d'œil, cette salle ne m'inspire rien de bon... Cela ne fait même pas une minute que je suis là aux côtés d'Akasha, que j'ai un mauvais pressentiment. Tous ces passages étroits, mais obligatoires, sont propices à de belles embuscades. Mais après tout, ne suis-je pas venue pour ça ?...

Pour l'instant tout est calme. Nos adversaires ne sont pas encore arrivés. Il est vrai qu'être poussé par le vent nous donne un avantage lors d'un déplacement. Je délaisse mon amie quelques temps pour regarder qui d'autre nous accompagne. Quelle belle compagnie qu'est la nôtre. Toutes les classes sont représentées : guerriers, rôdeurs, mages, nécromants. Ils ont l'air tous sûr d'eux. De petits groupes de discussions se forment ici et là. Apparemment ils se connaissent tous plus ou moins. Bien sûr, j'en reconnais certains de vue, mais je ne leur avais jamais parlé. C'est l'occasion...

J'ai plutôt tendance à me rapprocher de la gente féminine. Mes premiers contacts sont avec Kalia, Nerwene et Angie Aurora. Toutes différentes les unes des autres. Je n'ignore pas les hommes pour autant. Zam Burza et Tigrrr sont les premiers à me parler. Je suis heureuse, je me fais plein de nouveaux amis. J'en oublie pourquoi je suis venue...

D'un coup, tout le monde s'agite, les discussions sont stoppées net. Les ennemis sont là. La bataille fait rage. La tornade jaune ne plie pas sous les autres éléments. J'essaye de participer, mais je n'étais pas préparée pour faire mal à des personnes. Et là, plus rien... Le brouillard laiteux... La dame... Enfin.

Mêmes questions... mêmes réponses... J'ai compris. Je n'obtiendrai jamais rien d'elle. Je me trompe sûrement sur son cas. Retour sur Suspendia, déçue et frustrée.

Je n'ai plus le cœur à batailler à cet instant. Ces premières luttes auraient été mes dernières si les amis que je m'y suis fait ne m'avaient pas remonté le moral. Merci à eux.

J'ai participé par la suite à trois autres luttes. Mes liens d'amitié envers ces personnes se sont renforcés de plus en plus et je leur parle presqu'autant qu'à Aka' maintenant. Depuis, la plupart d'entre eux sont partis pour les terres hostiles de Melrath Zorac. Bientôt arrivera le jour où je devrai également y aller, et choisir mon camp.

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  • 3 weeks later...

L'arrivée

Voilà.

Le jour fatidique est arrivé.

Je suis sur Melrath.

Seule pour le moment, mais pas pour longtemps j'espère. Mes amis viendront à ma rencontre pour m'aider à me mettre à l'abri. Mes amis... oui, mais lesquels...

Il va falloir que je choisisse. Cela fait trop longtemps que je repousse ce moment inévitable du choix. Ce choix que je dois faire entre le Souffle d'Eolia et les Roses Sauvages. Eolia... ou... les Roses... Les Roses... ou... Eolia...

Dans chaque camp, une forte amitié. Dans chaque camp, une ambiance chaleureuse. Dans chaque camp, des valeurs pour lesquelles je serais prête à me battre. Dans chaque camp... une partie de moi.

Dans ce cas-là, si je ne peux choisir, pourquoi ne pas appliquer le jugement du bon roi Salomon ? Tout simplement parce que cela est impossible, personne ne peut se partager en deux. Il faut que je choisisse.

La solution la plus proche est que je ne rejoigne aucun de ces deux camps. Pour ne faire de tort à aucun des deux. Impossible également, quoi que, certains le font, mais moi non. Je ne pourrai pas rester seule. Et puis dans la vie il faut faire des choix. Je pourrais toujours esquiver, mais un jour ou l'autre, je serai obligée d'en faire. C'est en faisant des choix que l'on mûrit.

Après mes dernières luttes, j'ai eu tout le temps de peser le pour et le contre de chacune des deux factions. Je suis même allée demander à mes amis de choisir pour moi, mais tous ont eu la sagesse de dire que c'était à moi de faire ce choix, et qu'ils ne m'en tiendraient pas rigueur si je ne les rejoignais pas. Décidément, j'ai de très bons amis. Je ne les mérite sûrement pas...

Si seulement quelqu'un pouvait choisir à ma place...

Arduinna !

Une voix ? Mais d'où vient-elle ? Il n'y a personne autour de moi.

Cette voix venue d'ailleurs me glace d'effroi.

Tu as voulu la liberté de tes actes. Tu l'as eu. Je t'ai laissé agir comme tu le souhaitais. Mais maintenant qu'un simple choix se dresse devant toi, tu fuis les responsabilités.

C'est ça la liberté ! Faire des choix difficiles.

Tu as sans doute cru que la vie était simple. Qu'on ne faisait que des choses agréables, sans gravité. Tu te trompes !

Je t'ai dirigé à tes débuts. Je t'ai présentée à cette Akasha, et depuis, je t'ai laissé agir à ta guise.

Comme beaucoup de créatures qui découvrent la liberté, tu t'es empressée de t'amuser et de repousser au lendemain les tâches ennuyeuses et difficiles.

Je savais qu'un jour ou l'autre tu m'appellerais, même si tu ne me connaissais pas, pour que je revienne te contrôler. Tu n'es rien sans moi !

La preuve, regarde le nombre de fois où tu es allée voir la recycleuse.

La voix éclata en un rire sardonique.

Je n'en croyais pas mes oreilles...

Je ne pouvais dire mot après de telles révélations.

Et oui ma chère ! Tu ne sais rien de ta jeunesse, de tes parents, tout simplement parce que tu n'en as pas ! Tu n'en as jamais eu d'ailleurs ! JE t'ai créée !!!! Tu es un pur produit de MON imagination.

Un rire démoniaque ponctuait chacune de ses phrases.

Non ! Ça ne peut pas être vrai ! Qui que vous soyez, vous mentez ! M'exclamai-je.

Ah oui... Tu crois ça AR-DUIN-NA... N'as-tu pas remarqué que ton physique était quelque peu « différent » de celui des autres personnes que tu as croisées sur ces nuages ? Des cheveux violets... des yeux rouges... un teint blafard... Insistait sadiquement la voix.

NOOOOOOOOOON !

Pourquoi cours-tu ? Cela ne sert à rien, je suis une voix dans ta tête. Partout où tu iras, j'y serai.

Encore cet horrible rire.

Etait-ce vrai tout ce que cette voix disait ? Je ne suis qu'une « créature » inventée de toutes pièces comme dans la légende d'un certain Frank que j'ai lue à la bibliothèque ? Et pire encore, je suis sans cesse surveillée ? Je ne suis pas maîtresse de mes actions ? Ou plutôt, comme il l'a dit, je ne l'étais pas ? Mais qu'en est-il à présent ? Va-t-il me laisser tranquille ?

Je cours à perdre haleine. Je ne sais pas où je suis ni où je vais, mais peu importe, je cours, droit devant, en larmes. Je ne m'arrête pas, je cours. Toujours plus vite, plus loin. Je traverse une ville, des vallées, des campagnes inconnues. Je m'enfonce au plus profond d'une forêt, les branches fouettent toutes les parties de mon corps. Je continue de courir. Tellement absorbée par mes pensées, je n'écoute pas mon corps hurler de douleur, ni mes muscles prêts à se déchirer harcelés par des milliers de fines aiguilles. Je cours toujours et soudain, je tombe.

La douleur m'envahit et me cloue au sol. Je crie, enfin je pense. Ma poitrine va exploser sous les coups de boutoir de mon cœur qui bat à tout rompre. Mes muscles veulent aussi sortir de leur enveloppe devenue trop étroite. Je tente de reprendre mon souffle. Je reste là allongée sur le sol et regarde autour de moi.

Ce paysage me dit quelque chose... Un vallon boisé, profond, isolé. Les cimes des arbres touffus qui se balancent au gré du vent, et leur bruissement qui lutte contre le bruit léger et cristallin de la rivière. Plus en aval, le relief s'évase, et la rivière se calme, s'étale en un étang paisible, bordé par une prairie. Au milieu, des yourtes. Et là, une chose accourt devant moi. Une chose gigantesque. Ça y'est, je sais où je suis. Je sais que j'y serai bien accueillie. Et je ne serai pas la seule à avoir une histoire difficile et un physique dissemblable. Je me souviens de cet endroit, j'y étais toujours calme et détendue. Il n'y a qu'ici que je pourrai apprendre à faire avec ce passé mystérieux. Je veux vivre ici loin des autres.

Puis dans un souffle, presque un murmure, je lançai :

Tu m'emmènes au près d'elles SEPPA ? J'ai quelque chose à leur demander...

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