Les Constellations : acte huitième

[Le baron]

RP fermé !!!

De nuits en nuits le sol de Melrath prenait une couleur de plus en plus ambrée.

Le sang de nombreuses victimes se mêlait au sable du désert.

Des cadavres polluaient les eaux des fontaines et des rivières.

Tant de scènes si souvent ressassées réapparaissaient aux yeux du vieux troll.

Seule la beauté des étoiles restaient vierge de ces actes de barbarie inutiles.

Il en fallait cependant bien plus pour émouvoir l'ancien roi des Constellations.

Seule l'organisation et la sauvegarde de son peuple lui importait.

Qu'importe que le sang coule.

Qu'importe que la mère pleure son fils disparu.

Qu'importe que la femme se morfonde seule dans son lit attendant son époux que jamais elle ne reverra.

Qu'importe ces orphelins, ces âmes perdues, ces corps mutilés, cette peur crasseuse et omniprésente, ces ombres qui fuient leur destin funeste.

Qu'importe cette quête stupide d'un pouvoir éphémère que jamais ils n'obtiendront.

Le baron savait ce qu'il avait à faire, ce que toujours il avait fait.

Une simple pancarte suffira.

Celle-ci accrochée aux portes de la ville permettra à chacun de savoir à quoi s'en tenir.

Oye Oye Peuples divers des terres des éléments.

Les Constellations sont venues en paix sur ces terres.

Ces terres ne sont pas en paix.

Les Constellations se doivent de se protéger.

En absence de tout pacte de non agression officiel signé au sein de nos campements, tout être vivant sera réputé ennemi des Constellations.

Qu'on se le dise.

Voilà chose faite.

Il ne restait plus au Baron qu'à retourner vers la taverne afin de profiter des bienfaits de l'ivresse dans les bras d'une de ces belles aux mœurs si légères qu'il lui arrivait d'oublier la cruauté du monde qui l'entourait.

Modifié (le) 25 janvier 2008 par Le baron

[Le baron]

La nuit avait été merveilleuse, enfin pour ce dont il s'en souvenait.

Un mal au crane terrible lui servi de réveil.

Pourtant aucune trace de blessures.

Point de combat la nuit passée donc.

Il faudra que je pense à aller saluer l'aubergiste pour les effets secondaires de sa vinasse.

Au fait où est ma bourse ?

Toohhh, disparue !

Tout compte fait, je vais sortir par la fenêtre.

Ca m'évitera de faire la vaisselle pour payer ma nuitée.

La nuit est fraiche. Tout semble calme.

La nuit ?

Aurais-je dormi une journée entière ?

L'emplacement des étoiles dans le ciel semble l'indiquer.

Je rencontre quelques badauds rasant les murs pour plus de discrétions.

Les rues de la ville ne sont pas sures.

Personne n'est à l'abri d'une rencontre malvenue.

Un cri au loin déchire l'ambiance pesante.

Encore un dont on retrouvera la dépouille dans la rivière qui traverse la ville.

Ca pue tout ca.

La lune se reflète sur l'arme du baron.

La lune se reflète sur l'âme du baron.

La lune se reflète sur les larmes du baron.

Encore et toujours il faut recommencer.

Il prend son arme dans ses mains et l'observe avec étonnement.

Celle-ci n'a encore servi qu'à chasser.

Pas de sang inutile sur celle-ci.

Pourtant il sait.

La colère engendre la haine.

La haine engendre la violence.

A en croire que l'arme elle aussi sait ce qui l'attend...

[Le baron]

Pourtant la lune se faisait rieuse.

Pourtant la lune se faisait moqueuse.

Elle se gaussait des états d'âme du Baron.

La lune était là depuis une éternité et le serait encore pour tant et tant de siècles.

Les astres brillaient dans leur infinité.

Le baron les contemplait.

Que pouvait représenter la médiocrité et l'hypocrisie de ses ennemis face à cette cathédrale de lumière ?

Que pouvait représenter leurs éructations pleines de venin face au silence de la nuit ?

Que pouvait représenter les détails éphémères de leurs larmoiements face à l'immortalité des astres ?

Une fois encore le destin du Baron le rattrapait.

Pourquoi fuir celui-ci ?

De tout temps, elles avaient été son guide.

De tout temps, il avait été leur messager.

Rien jamais n'avait entravé leurs marches.

Un sourire du Baron face à son passé.

Que restait-il de ses ennemis d'antan ?

Seul le peuple des enfers avait survécu.

Pour eux, le Baron avait du respect.

Tous les autres avaient disparus dans les méandres du temps et de l'espace.

De ceux-là, qui tant de fois avaient prédit tant de malheur aux Constellations, il n'en restait rien, même pas un souvenir dans les mémoires collectives.

Le peuple des étoiles lui n'avait jamais cessé de grandir, de s'étendre de terres en terres, de nouer amitiés, influences et relations de par le monde.

Les terres des éléments reproduisaient à l'identique ses destins passés.

Oui le reflet de la Lune sur le métal de ses armes était signe de bons présages.

L'astre de la nuit, jamais ne l'avait trompé en le guidant, lui et son peuple.

L'équilibre que les siens prônaient se mettait parfaitement en place.

L'harmonie des éléments s'imposait sur ces terres.

Les forces dans leurs oppositions instauraient un ordre des choses dans leur chaos apparent.

Dans sa poche, Lebaron retrouve la dernière lettre de sa Reine.

Elle s'approche, il le sent....

Sa gueule de bois passée, son amertume digérée, le baron explose de joie.

Il a envie de rire, de chanter, de partager son envie de fête avec le peuple des étoiles et tout ses alliés qui lui ont fait confiance.

Faisant fi des croquants qui à cette heure sombre de sommeil, il se mit à entonner à tue tête son vieux chants de ripailles

Terres infinies qui guident mon regard

Etoiles éternelles qui parsèment mes sommeils

Femmes éblouissantes, rencontres dues au hasard

Amis du rêve, qui comme moi, un rien émerveille.

Vous qui vous moquez de ce que d'aucun nomme puissance

Vous qui à nul roi jamais ne jurerez allégeance

Vous qui vous octroyez ce don d'insouciance

Vous qui, mes frères, partagez cette jouissance

... que la vie est belle...

[Le baron]

Je poursuivais ma balade nocturne lorsqu'un bruit de pas, particulièrement léger, se fit entendre à mes côtés.

Celui-là, je le reconnaitrai entre mille.

Avant même de l'apercevoir, je le saluais.

Bonsoir Nadhir, frère des étoiles, quel plaisir de te rencontrer en cette belle soirée.

Nadhir lui fit part d'informations importantes qu'il avait à lui communiquer.

Mais avant toute chose, il souhaitait que le Baron le suive.

Le vieux sage se laissa donc guider vers les portes de leur campement de l'aube.

La surprise du baron fut grande.

Il ne s'agissait plus là d'un simple campement mais d'une véritable forteresse.

Les défenses avaient encore été améliorées, rendant les étoiles regroupées quasi invincible.

Quelle fierté de voir ainsi érigé ce bâtiment comme nul autre pareil sur les terres de Melrath.

Quelle fierté de pouvoir arborer cette solidarité sans faille des Constellations qui avaient permis d'arriver à ce surprenant résultat.

Nadhir lui fit faire le tour du propriétaire, expliquant au baron l'origine des fonds financiers ayant permis l'avancée des travaux de construction avec une telle rapidité.

Le baron écoutait avec attention et savourait ce bonheur de vivre parmi ce peuple hors du commun.

Tous avaient été formidables, suant sang et eau, sacrifiant mille conforts pour aboutir à ce résultat.

Que les étoiles les remercient et continuent à guider leurs pas.

Mais Nadhir n'en avait pas encore fini.

Il avait d'autres éléments, tout aussi joyeux à lui communiquer...

[Guest Nadhir]

La forteresse des Constellations de l'Aube.

Un travail de titan, la fierté des étoiles.

Il était difficile d'imaginer, sans y avoir assisté soi-même, l'entrain et la motivation de tous les membres de la faction qui avaient fait de ce rêve une réalité.

L'Aube se lève, et elle rayonne.

Mais ma conversation avec le Baron ne faisait que commencer.

Baron, vois comme les Constellations sont fortes, soudées et déterminées.

Il fut un temps où elles étaient incomprises, et solitaires.

Aujourd'hui, nous construisons plus que de la pierre, nous élevons plus que des bâtiments.

La majorité des vaillantes factions présentes à Melrath Zorac sont venues chez nous, en amies.

La paix est déclarée avec le puissant souffle d'Eolia, la sage famille Kaernos, les intrépides flibustiers de l'harmonie, la solidaire Union des éléments et des archanges déchus, et la mystérieuse Last Embrace.

Un sourire. Certains avaient cru nous voir venir pour apporter le chaos à Melrath Zorac.

Seules les actions comptent.

Les Constellations sont fidèles à elles-mêmes, et à leurs étoiles.

Une ombre pourtant passe devant mes yeux.

Tu as pu remarqué que je n'ai pas mentionné les Bandeaux Bleus, avec qui nous avions établi une paix, précaire mais de bonne volonté.

Je viens de dissoudre le pacte qui nous liait à eux.

Leur propre général a pris une de nos étoiles comme cible, avec acharnement et dans le plus grand déshonneur.

Nous avons un mort à déplorer.

Les Bandeaux Bleus ne pourront jamais plus se sentir en sécurité auprès de nous.

Nous voulions la paix, nous leur avons offert notre amitié, ils l'ont piétinée.

S'ils le méritaient, ils auraient la guerre. Mais en aucun cas nous ne nous divertirons de nos vrais ennemis, ceux qui en valent la peine.

Le chaos se cache partout à Melrath, il est insidieux.

Les Constellations se défendront, de toute leur âme, et de toutes leurs forces.

Que nos détracteurs jugent nos actes, nous les regardons dans les yeux, la tête haute.

Une respiration, plus calme.

Dans notre campement, la multitude d'étoiles écoute, et acquiesce.

Mais laissons celà, l'heure n'est pas à la colère, ni à la tristesse.

T'ai-je déjà présenté nos nombreuses nouvelles recrues, qui sont notre fierté et notre futur?

[Guest Nadhir]

Tant de jours ont passé.

Tant de changements.

Les Constellations continuent de briller d'un éclat hypnotisant sur les Terres des Eléments.

Des nuages passent, parfois.

Des fumées noirâtres essayent d'en cacher la lumière.

Mais elles restent, et elles attendent leur heure. Et les étoiles sont d'autant plus belles qu'elles renaissent après une éclipse.

Aujourd'hui, les Constellations changent.

C'est autre chose qu'un simple voile qui en changerait la couleur.

Plus profond.

Le Crépuscule a changé de visage.

Ghurty, sa générale, et son armée ne reconnaissent plus mon commandement.

Ils ne reconnaissent plus nos amis de nos ennemis, peuvent s'attaquer à tous.

Des insurgés, des hors-la-loi...?

Non.

Ils sont fidèles, tout autant que moi et tout autant que ceux qui me suivent, aux étoiles.

Je ne prétends pas obtenir la vérité unique sur l'interprétation des étoiles. Sous mon règne, les Constellations sont plus posées, plus sages j'espère, même si elles gardent leur impétuosité. C'est ainsi que je suis devenu Roi. C'est ainsi que les Constellation me suivent.

Sauf eux.

Nos frères toujours, pourtant.

Leurs yeux brillent aux mêmes étoiles.

Ils restent des Constellations.

Des frères qui ont choisi un chemin que l'on ne peut suivre nous-même, que l'on ne peut bénir ni encourager, mais que l'on doit accepter.

Nous serons là pour eux, pour les défendre de leurs exactions si nous pouvons, pour les protéger d'eux-mêmes.

J'envoie donc cet appel à nos amis:

Méfiez vous du Crépuscule, il ne connait plus d'horizon.