Aller au contenu
Terre des Éléments

Nuit Blanche


Medolie
 Share

Recommended Posts

[hrp]Rp fermé[/hrp]

L'herbe était verte, le Ciel haut et bleu, les fleurs illuminaient l'étendue infinie de la vallée. Un ruisseau d'eau claire courait, entre les chants des oiseaux et les rayons vifs du soleil. Un jeune homme se tenait au dessus de moi. La sieste après le pique-nique prenait des allures de confidences sur l'oreiller, il me regardait avec un regard si tendre, un sourire si merveilleux .

-Alors c'est vrai ? Tu m'aimes ?

-Oui, répondis-je simplement, en me relevant, me rapprochant de ses lèvres.

AAAAAAaaaaaahh !!!

Ma voie résonna dans ma propre solitude. Les yeux dilatés, la peau mouillée de sueur froide, j'étais assise sur ce qui était un lit, avant d'être totalement renversé par ma nuit agitée.

Je plongeais mon visage directement dans la vasque d'eau propre fournie par l'hôtel.

Mon visage dans le miroir souriait, comme pour rassurer mon cerveau, ce n'était finalement qu'un rêve.

Ca serait ça l'Amour ?

Un sentiment de bonheur et de chaleur, ce tiraillement des entrailles...

Je regardais mon ventre, passant doucement mes mains dessus, comme pour sentir d'où venait ces...tiraillements...

Non.

Ca ne peut pas être ça...On ne peut pas tomber amoureuse...d'un type, juste comme ça, dans un rêve.

Je secouais la tête, comme pour chasser ces idées.

Une Guerrière comme moi, ça ne tombe pas amoureuse !

Je me laissais tomber sur le lit défait, les mains derrière la tête, laissant échapper un soupir teinté d'ironie peu convaincante. Le plafond de la chambre était modestement peint, on y voyait un Angelot voleter gaiement, un arc a la main. Le couteau que je lançais se planta entre ses deux petits yeux, comme pour le défier de continuer son batifolage racoleur.

La petite place pavée, sur laquelle donnait ma fenêtre, était parfaitement déserte, au-delà de la faible lueur du hall, en noir sur noir, on distinguait vaguement les quelques arbres qui arrivaient a pousser sur Ignis.

Avec un nouveau long soupir, mais cette fois d'ennui, je compris que je ne fermerai plus l'œil de la nuit.

-Il fait beaucoup trop noir...dis-je à haute voix, en levant le pouce, il fait beaucoup trop froid...et puis j'ai payé jusqu'à demain ! continuais-je en levant successivement mon index et mon majeur.

Je décidais, très certainement bêtement, de rester jusqu'au jour.

M'interdisant de m'allonger, je m'occupais avec quelques séries de pompes, ou des milliers de pas, espacés de regards chargés d'espoir par la fenêtre. J'exerçais cependant secrètement un de mes seuls passe-temps : la discussion avec moi-même.

Depuis petite déjà, je m'étais persuadée, que c'était le seul moyen de pouvoir parler avec quelqu'un d'intéressant.

Entre diverses remises en question de mon entraînement, de mes projets d'avenir, j'évitais soigneusement le sujet qui fâche.

Modifié (le) par Medolie
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Depuis toujours, je connaissais ma Destinée, ou plutôt, je savais la contrôler. Plus tard, je mettrai mes services, mon épée et mon goût du sang au service des Enfers. Le Sceau Infernal était imprimé sur ma peau. Sur toute la largeur de mon dos, le sigle de la terreur, plus noir, plus profond que l'abîme de nos cœurs, plus dur que nos armes et nos têtes me marquait a jamais :§

-Pour l'instant tu dois t'entraîner dur, pour ne pas décevoir Hadès, répétais-je entre mes dents serrées, à la fin d'une longues série de pompes.

-Tu crois qu'une guerrière des Enfers peut se permettre d'être amoureuse ?

Je retombais dans un bruit sourd sur le plancher, cette pensée revenait, malgré tous mes efforts...

Que faire ?

-L'Amour c'est comme...c'est comme...bref ça n'existe pas ! me disais-je clairement, sans aucune conviction. Je plissais les yeux, c'était une affirmation douloureuse.

En me relevant, je donnais un grand coup de pied dans la chaise du bureau. Ignorant les cris de mon tibia, je repris la chaise et m'assis. Je saisis ma tête de mes mains, et regardais les cernes qui apparaissaient lentement mais distinctement sous mes yeux bleus, dans le miroir craquelé et passablement sale.

Ma vue se brouillait d'elle-même, se perdant sûrement dans mes propres yeux, mes soupirs marquaient la glace d'une fine buée.

Je ne saurais dire combien de temps se face-à-face dura...environs quatre heures, peut-être un peu plus. Sans dire un mot, ma pensée concentrée sur ma seule respiration et les quelques lueurs que je percevais dans mes yeux, j'espérais peut-être sonder mon propre esprit, comme je le faisais si bien avec les autres gens. Je ne savais plus quoi penser, et je ne pouvais compter que sur moi pour m'y retrouver.

-"˜Faut pas t'y prendre comme ça !

Je sursautais, une voix d'homme, dans ma chambre, ça fait un choc. Je ne me retournais pas cependant. C'était comme si je connaissais cette voix.

-Pourquoi tu m'demandes pas à moi ? Ca s'rait bien plus rapide nan ?

-C'est vrai...alors dis moi : Que penser ?

-Si j'étais un mec marrant j'te dirais bien que la réponse est dans ton cœur, mais toi comme moi on sait que...

-T'es pas un mec marrant, dis-je en même temps que lui.

-Exact !

Modifié (le) par Medolie
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Après quelques instants de silence, pendant lequel il semblait rire dans sa tête, il reprit :

-Bon...J'vois bien ton dilemme : t'es une Enfers...et t'es une femme...bah...rien que ça, ça colle pas super hein ?.. A la base t'es une sentimentale nan ? Qu'est ce qui s'est passé ?

-C'est plus compliqué que ça...Je devrais être cruelle, sanguinaire, et sans pitié...J'aime tuer, mais j'aimerai aussi discuter...

-C'est pas bon ça, conclut-il, devant mon silence.

La chambre commençait a s'éclaircir, lentement, la luminosité montait, suivant l'horizon qui rougissait.

La tête enfouie dans mes bras, je regardais le dessous du bureau s'éclairer peu à peu. Lui, ne disait rien, et je ne l'entendait pas bouger non plus, ce devait être normal. Près d'une heure après, c'est du moins ce qui me sembla, il émit une phrase étonnante, presque intelligente. Son ton était pensif, on sentait qu'il ne savait même pas où cela allait le conduire :

-Ce qui pose problème...c'est que tu penses que c'est un problème...

Je relevais la tête, juste assez pour me voir à nouveau dans le miroir, puis la reposa lourdement en disant :

- Comment ça ?

-Ton "˜toi' intérieur voit les sentiments comme problématique ! Si tu considères que tout va bien, tu sortiras de ce conflit interne !

-...rien compris...

-Ton père disait toujours qu'il n'y avait pas de problème, mais que des solutions. Il faut considérer que t'es au-delà de ça, et l'Avenir te diras c'qui faudra que tu fais !

-...que tu fasses...c'est du subjonctif...

Les yeux grand ouverts, et malgré ma position désinvolte, avachie sur le bureau, je buvais ces paroles. Lentement, en détachant chacun de mes mots, comme si je craignais la réponse je dis :

-Alors tu penses...que je devrais tout avouer ? Tout "˜LUI' avouer ?

-Ouaip ! En commençant par te l'avouer a toi-même.

Malgré les difficultés à tout comprendre, j'imprimais ce qu'il me disait. Je savais à peu près quoi faire maintenant. Quoi faire de moi, de nous...

Mais au fait...pensais-je

-Tu es qui ?! dis-je à haute voix, pour finir ma pensée, me levant en même temps pour le regarder.

La petite chambre était vide, et sa voix, bafouillante comme celle d'un écolier qui cherche des excuses bidons à ses bêtises devant sa maîtresse, dit :

-Heu...bin...je...c'pas le plus important hein ?!

Je haussais les sourcils, presque anxieuse, mais ne répondis pas...

-L'ancienne Médolie est morte...Tu as changé...dit-il enfin, chuchotant, comme un souffle à mon oreille.

-Service de chambre !! hurlait une voix derrière la porte.

Je relevais la tête en sursaut, je vis immédiatement mon visage, il était changé, mes yeux étaient rouges et vides, et portaient un regard...un regard qui semble avoir comprit des choses.

-J'ai changé ? chuchotais-je à mon tour, regardant mes lèvres remuer. Mon reflet toucha ma main, appuyée contre la glace. J'ai changé !

Le pas lourd, traînant des pieds, fatiguée de cette longue nuit, j'allais ouvrir la porte à mon petit-déjeuner.

Modifié (le) par Medolie
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

 Share

×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.