Ma première visite en Enfer

[Merr'Aos]

Couché dans mon lit, lisant un des nombreux livres qui remplissent la bibliothèque de ma chambre d'auberge, j'entends soudain du bruit dans l'auberge... Jetant un coup d'oeil par la fenêtre, j'aperçois le soleil, passé le zénith. L'heure de se mettre en chasse... Et apparemment, il y a du monde en bas! Prudence...

Je me lève de mon lit, repose le livre à sa place et m'empare de mon masque de cérémonie, posé sur le tabouret. Je me rapproche de la porte, l'entrouvre, et aperçoit en contre-bas GuiMauVe, visiblement blessé, en pleine transaction avec la marchande.

« - Un Enfer... Il va payer pour Sinquem et Palendis!» me murmais-je à moi-même.

Je vérifie mon orbe, ouvre la porte et me précipite aussi silencieusement que possible derrière lui. Malheureusement, je ne suis pas rôdeur, et m'entendant approcher, je le vois avaler une première fiole de vie. Avant qu'il ait pu en prendre une deuxième, je suis dans son dos, et de l'ivoire de mon orbe sacrée jaillit un souffle de magie blanche. Je n'avais encore jamais utilisé mon nouveau sort sur un être humain depuis mon arrivée à Melrath, et l'occasion est trop belle.

« - Mais...???»

Incrédule, mon regard erre de mon orbe inefficace au guerrier, touché par le souffle mais strictement indemne, en train d'ingurgiter sa deuxième fiole... Fatigué par ce premier sort, je parie sur un coup de malchance, et relance un nouveau souffle sur le guerrier, désormais presque complètement guéri. A nouveau, l'homme immobile est frappé de plein fouet par l'incantation, mais ne s'en ressent absolument pas.

Les pensées s'entrechoquent dans ma tête...

« - Comment est-ce possible? Je n'aurai pas vengé mes amis... Je vais tuer le marchand qui m'a vendu cette technique minable!! Ai-je un homme incroyablement résistant en face de moi? Déjà que sur monstre, c'est inefficace... Bon sang, je vais mourir en plus!!»

En effet, GuiMauVe, qui dans un premier temps avait fuit, ne ressentant pas mes coups et s'attendant à en encaisser, réalise que je suis complètement épuisé par l'envoi de ses deux sorts. Vulnérable et impuissant, je le vois faire demi-tour alors qu'il allait rentrer dans sa chambre, s'approcher tranquillement de moi, sortir sa hache, la lever, et l'abaisser dans un grand geste...

Une douleur immense envahit mon crâne, coupé en deux sous l'incroyable puissance du coup.

Je réouvre un oeil, chez la recycleuse...

Une seule envie en tête : étriper le fieffé coquin qui m'a vendu cher et vilain une compétence mortelle... pour moi.