Les constellations : actes cinquièmes

[Guest Nadhir]

S'entrainer, qu'elle disait.

Devenir plus fort, qu'elle disait.

Apprendre, qu'elle disait.

La maîtresse de Terra m'avait parlé, m'avait encouragé, m'avait tancé.

Mon destin n'était pas de rester sur Terra, il fallait aller sur Melrath Zorac.

Je l'entendais.

Mais ce n'est pas elle que j'écoutais.

Mes moments d'espérance, mes moments de motivation, mes moments d'abandon aussi, étaient enveloppés par la nuit, sous le scintillement bénéfique de mes étoiles.

Oui mes étoiles, celles que j'aime, celles qui me font peur, celles qui m'éblouissent et m'émerveillent, celles qui me guident et me grondent, celles qui donnent un sens à ma vie.

Chez d'autres telluriques, j'avais aperçu cet éclat briller dans les yeux, ce sourire rêveur, cette détermination astrale.

Tnerual, Ombre, Gandalf, des frères de sang, des frères de terre, et au-delà.

Et puis un autre, dont le nom tintait à mes oreilles, dont le pas semblait chasser les battements de mon coeur, dont le rictus semblait avouer que personne ne serait en sécurité devant lui.

Zarkness.

Qu'est-ce qui m'a poussé à me lier à lui? à lui accorder ma confiance, à l'aider, à le considérer comme un frère, lui aussi?

Je ne sais pas, certains mystères méritent de garder leur statut.

Toujours est-il qu'il m'avait prévenu, il y a quelques jours, qu'il partirait pour Melrath Zorac.

Tout seul.

Comme quand il partait dans l'arène, pour affronter les vagues d'Aqua, les bourrasques d'Aeris, et les flammes d'Ignis.

Tu ne seras pas seul, Zarkness, là où tu vas.

Je ne sais qui tu rencontreras.

Mais certains d'entre eux, tu les reconnaitras.

C'est facile, lis dans leurs yeux.

On y trouve les mêmes étoiles que celles qui brillent dans une nuit sans lune.

D'autres viendront, vous rejoindrons.

Ce sera bientôt mon tour lui avais-je dit.

...

Mon tour est arrivé.

Aujourd'hui.

Zwon me l'a dit, le garde me laissera passer.

Rien qu'un pas de plus, irréversible, et mon chemin sera Melrath Zorac ou ne sera pas.

Sous quels cieux me retrouverai-je?

Quelles constellations découvrirai-je à mon arrivée?

J'en laisse quelques unes derrière moi, mais ce n'est que partie remise.

Mes premiers pas sont mêlés d'angoisse et d'apréhension, et en même temps d'espérance et de familiarité.

C'est par la terre que je rejoins ma nouvelle demeure, à travers un tunnel.

Quelques luciolles semblent jouer de mes attentes, en scintillant sur les parois sombre de la grotte.

Je m'amuse à y reconnaitre, ou pas, des constellations familières.

Bientôt, pourtant, l'air libre m'appelle, il m'aspire.

Les yeux éblouis par la clarté nouvelle, j'ai du mal à m'orienter.

Des voix.

Des silhouettes.

Un cri!

Nadhir!

La voix de Zarkness, amicale.

A côté de lui, quatre compagnons.

Il les a trouvés.

Je ne connais pas ceux-là, Rock le Grand et Mefisto, mais quelque chose en moi les reconnait.

Quant à cette guerrière et ce magicien, tous deux venus des contrées d'Ignis.

Bon sang, serait-ce...?

Ghurty, Titrambus! deux noms sortis du plus profond de mes souvenirs, ou peut-être de mes songes.

Un sourire, un sentiment de retrouver ma famille, parmi eux tous, enfin.

...

J'arpente Melrath Zorac aux côtés de mes compagnons retrouvés.

Ils se sont donnés un nom, les Constellations du Crépuscule.

Mélange d'attirance et de froideur.

Ils me racontent la vie difficile ici, les attaques à tous les coins de rue, la nécessité de se battre pour survivre.

J'ai déjà entendu ça. J'ai déjà vécu ça, peut-être.

Mais je cherche plus aussi.

Je chercherai avec eux...

Modifié (le) 16 décembre 2007 par Nadhir

[Le baron]

Ils ne pouvaient être loin.

Le dessin des astres la nuit dernière m'avait guidé sur leurs pas, je suivais le même chemin qu'eux.

Je le sentais, je le savais.

Ceux qui savaient lire dans le scintillement des étoiles ne pouvaient que se retrouver, même en terre inconnue.

Effectivement, au détour d'un chemin longeant une lugubre prison, ils étaient là, devisant calmement.

Plusieurs membres de notre clan ayant quittés d'autres terres devenus stériles attirés par ce gout d'aventure qui nous liait mais également d'autres qui plus tard fondraient les forces vives de nos nouveaux campements.

Mais parmi eux, une silhouette qui ne m'était pas inconnue, un rire gras caractéristique que j'avais bien souvent entendu résonner au plus fort de batailles pourtant mortelles.

Oui c'était lui, Zarkness, son frère ennemi.

Combien de fois avaient-ils combattus ensemble alors qu'il était jeune capitaine au sein d'une puissante armée œuvrant pour le bien de tous.

Combien de fois s'étaient ils combattus l'un l'autre alors qu'il était à la tête d'un groupuscule prônant le chaos et semant la désolation partout où ils passaient.

Mais tout deux, alliés parfois, ennemis à d'autres moments, s'étaient combattus avec une notion d'honneur que peut comprenait.

Jamais de coup bas, ils leurs arrivaient même de s'entraider pour mieux se combattre, expliquant à l'autre leurs bottes secrètes sans peur que celles-ci ne soient utiliser à leur encontre lors de futures batailles.

Et là, en ce jour, il était assis parmi mes frères et d'autres puissants combattants, chacun narrant leurs premières aventures sur Melrat.

Zarkness expliquait la quête qu'il poursuivait et les difficultés de mener seul à bien celle-ci.

Le Baron s'installa parmi eux et les écouta chacun.

Il entendit que les premiers aventuriers présents sur ces terres s'étaient immédiatement voués à engendrer le chaos et à tuer toute vie sans même une once de raison à leurs actes.

Ils tuaient pour le plaisir, ils tuaient pour asseoir leurs pouvoirs de pacotille.

Une fois encore la tristesse envahit le Baron.

Ainsi, après les traitrises et le fanatisme qu'ils avaient rencontrés sur les terres élémentaires, les siens allaient devoir faire face à des hordes de tueurs stupides... une fois encore.

Le baron était las. Il avait tellement combattu par le passé.

Il avait mené ses troupes dans tant de guerres plus inutiles les unes que les autres.

Aujourd'hui, le baron se faisait vieux.

Il partageait sa vie entre la contemplation des étoiles et la prière.

Ses compagnons les plus fidèles avaient repris les rennes du pouvoir.

Nadhir, assis à côté de lui en était un des plus brillants exemples.

Une lueur brilla soudainement dans le regard du Baron.

Il savait ce qu'il devait faire.

Il s'adressa à Zarkness.

Zarkness, mon ami, toujours nous nous sommes respectés et quelque part admirés.

Ce soir j'ai une proposition à te faire.

Ta quête nous allons t'aider à la poursuivre.

Tu connais la puissance des Constellations, leur détermination sans faille, leur organisation légendaire.

Tu sais que rien, jamais, ne nous a fait modifier d'un pouce nos objectifs.

Je te mets à disposition la puissance des étoiles.

Celles-ci sauront te guider et t'accompagner comme nul autre.

En échange, Zarkness, accepte de monter une armée de mercenaires qui sauront protéger mon peuple.

[Zarkness]

Effectivement. Tout ce qu'on m'avait dit était vrai. Les étoiles ne s'étaient pas trompées et les paroles de Nadhir avaient trouvées leur sens dans cette ville. Chacun avait sa propre histoire et je voulais en faire parti.

Quelques jours au cœur de cette ville avant qu'il réapparaisse enfin devant moi. Je savais qu'il n'était pas loin, j'avais pu le sentir. Je savais que mon meilleur ennemi continuerait de jouer et d'interagir avec mon destin.

Entre temps, d'autre combattant ce sont joins à notre groupe. Provenant des quatre terres élémentaires, notre petit groupe porterait bientôt un nom qui sera lourd de sens. Un nom qui traverse les mondes et le temps.

Il est la devant moi.

Tellement de temps s'est écoulé depuis la dernière fois que je l'ai vu. Il n'a pas vraiment changé. Toujours aussi impressionnant. Je me réjouie de sa présence. Un adversaire de se niveau, ce n'est pas tout les jours que je peux en rencontrer.

Etrangement il connaît déjà certaines personnes de notre groupe. Il est content de les voir et les salut. Nous sommes tous réunis autour de lui et il me parle de ses projets.

Il compte reformer les constellations. Ce nom que je connais que trop bien. Il souhaite que je rejoigne leur grande famille. Moi qui suis d'habitude solitaire et qui n'œuvre que pour mes propres buts. Il me parle de son peuple et de sa vision. Il veut que je dirige leur armée. Je suis surpris par une telle demande.

Je les regarde une dernière fois comme pour jauger de leur puissance. Peut être qu'ils pourront m'aider dans ma quête.

Je m'approche du baron. Je pose un genou à terre et baisse légèrement ma tête. Par respect.

-J'accepte ton offre Lebaron. Je prendrai en main tes hommes et ceux qui voudront se joindre à notre cause. Je ferais de mon mieux pour garantir la puissance des constellations.

A partir de maintenant, je suis ton arme, je suis ta force de frappe.

[Guest Nadhir]

Les jours passent, les Constellations se reforment doucement.

D'autres étoiles nous rejoignent, Van Helsing, Barbeblonde, Malicius, le Baron...

Bon sang, revoir le Baron, après sa retraite dans notre temple, il y a... celà semble une éternité.

Il donne à Zarkness le commandement de l'armée des Constellations.

Je hoche la tête. Il est un des meilleurs placés pour commander à nos troupes et exacerber leur motivation.

Bien, bien...

Je regarde le Baron, ce guerrier redoutable, qui a fait tremblé à lui seul bien des forteresses.

Dans ses yeux, pourtant, je vois une certaine lassitude.

Lui aussi aurait pu mener les troupes des Constellations, il l'a si souvent fait.

Mais je vois aujourd'hui que la guerre ne l'attire plus comme elle l'a fait auparavant.

Nous sommes d'ailleurs plusieurs à ne pas voir la bataille comme seul moyen pour arriver à nos fins.

La fusion des éléments.

Toute leur origine dans les étoiles.

Comprendre.

Apprendre.

Enseigner peut-être.

Rêver.

Contempler.

Est-ce moi qui pense celà, ou suis-je en train de discuter avec le Baron?

Si souvent nos esprits se rencontrent, qu'il est parfois difficile de dire.

Zarkness et les Constellations du Crépuscule seront donc notre bras armé.

Le Baron, Titrambus, moi, et d'autres encore, nous seront les Constellations de l'Aube, l'esprit des étoiles, la pensée derrière le geste, le rêve derrière le cauchemard...