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Terre des Éléments

Arcsys Niemès

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  1. J'ai commencé à commenter mes objets de collection, quand j'ai voulu voir le résultat surprise!

     

     

    ""Bien chanceux sera celui qui portera cet anneau. Bien glorieux sera son destin. Bien funestes seront ses desseins car la chance engendre l'í©goí¯sme et l'í©goí¯ste protí¨ge son butin."

    Cet anneau, comme bien d'autres fí»t forgí© afin d'asservir l'Homme par sa convoitise. Comme vous íªtes pitoyables pauvres fous!"

     

     

     

    La prise en charge des différents accents n'entre pas en ligne de compte, chose qui n'est pas spécifiée lors de l'inscription du commentaire. Une correction est-elle envisageable ou bien devrons-nous systématiquement penser à éviter les différents accents lors de la création des-dits commentaires?

  2. Vraäksekrac, Hérétique

    Carnets du Néant "“ Temple de Niue

     

     

     

    « L'homme n'a jamais su trouver sa place. Y rester du moins. Dans sa faible condition, il a toujours cherché à conquérir des territoires lui étant inconnus, dans une quête inutile de puissance. L'Homme n'a jamais pu se contenter de vivre simplement. Assoiffé de connaissances et de pouvoir, il s'est perdu en chemin, ivre d'évolution, repu par ses courses effrénées à la domination. L'Homme s'est désagrégé, perdant toute crédibilité, donnant naissance à des créatures répugnantes ... à son image.

     

    L'Homme est mauvais. Trompeur, vicieux, affabulateur, calculateur, froid. Vampirique. Risible à souhait, il se complait à véhiculer une image d'être suffisant. Qu'en dire alors qu'il n'utilise pas même le quart de son potentiel cognitif. L'Homme est fainéant. Du moins l'est-il devenu. Ne méritant aucune empathie, trahissant le moindre de ses serments par pur égoïsme. Abjecte création, expérience ratée, nous pouvons définir l'Homme de bien des manières, pourtant il restera à jamais l'être qui a le plus marqué l'histoire de son empreinte. De par sa bêtise,  son ingéniosité, sa férocité. 

     

    Pourtant, certains Hommes valent la peine d'être secourus. Ils méritent notre pardon. Mais ils sont rares. Très rares.»

     

     

     

     

    L'auteur s'arrête un instant, caressant sa barbe naissante, il est emprunt d'une légère hésitation mais pose de nouveau la plume sur son feuillet après un court instant. On peut déceler un sourire sur son visage faiblement éclairé par la lueur d'une bougie, il ricane.

     

     

     

    « Le tonnerre zébrait le ciel de ses éclairs aveuglants, et le Dóiteáin grondait, annonçant là un présage sanglant. Le tout serait de savoir lire entre les lignes. L'heure était tardive. Une jeune femme affolée, le souffle court s'est présentée aux portes du Temple, implorant ses occupants de lui venir en aide. Du haut des persiennes, des éclats de rire éclatèrent, raillant la pauvre folle. Et elle pleura, de tout son être, sombrant dans le désespoir, lasse, déçue.

     

    Je suis resté impassible, l'éclat de ses sanglots se brisant contre l'imposante muraille de mon être. Nous n'avons pas prêté attention à cette importune. Elle était néanmoins grassouillette, le teint livide, des cernes marquant le pourtour de ses yeux, noyant son regard noir dans un abysse d'horreur.  Mais contre toute attente, ses geignements ont cessé aussi vite qu'ils étaient venus à nos oreilles. Aussitôt le chambranle de la lourde porte préservant les secrets du monde se mit à trembler sur ses gonds, menaçant de céder. Les éclairs se faisaient plus menaçants, perçant avec aisance le manteau nuageux, bravant avec insouciance le souffle violent du vent. Le tonnerre roula de nouveau, et la pluie martela avec force le sol encore chaud, le transformant bientôt en mélasse. »

     

     

    L'auteur lève sa plume, se demandant comment transcrire la suite de ce récit. De l'encre s'échappe et vient s'écraser sur son feuillet, éclaboussant de son soyeux nectar la partie encore vierge. Au dehors le vent hulule d'une manière plaintive, l'endroit n'est pas sûr. Mais l'auteur s'y attarde encore.

     

     

    « Un éclair a troué le tapis de la nuit, tel une dague transperçant avec vigueur l'épiderme d'une victime du Dîn. Mordant avec délectation, pénétrant avec satisfaction. Une forte détonation, un long tremblement, et la lourde porte du Temple a explosé emmenant avec elle une large boule de feu. Des milliers de morceaux de bois ont empli le ciel, rougis par les flammes. Tels de simples copeaux ils sont doucement retombés, dansant les uns avec les autres semblables à des fourmis grouillantes autour d'un peu de nourriture. Ils se sont peu  à peu mélangés à la terre, reflétant la fin du cycle de la vie, force de la nature.

     

    L'urgence et l'incompréhension se sont mélangées à la tension palpable des Gardes du Temple. Organisés, ils ont pris position autour du trou béant qu'avait laissé la porte en nous quittant. Tous s'attendaient à entrevoir la jeune femme. Cette femme si étrange qui, des larmes, était passé à la violence, affaiblissant manifestement la résistance de l'accès au Temple. Mais ... rien. Ils ne virent rien. Si ce n'est les débris et les flammes mordant encore le bois. Cependant tous ont entendu. Tous ont entendu les cris, la souffrance, l'horreur, les longs râles d'agonie qui ont émané du dédale de corridors sur leurs arrières.

     

    Je les ai laissés ainsi, leur ordonnant de tenir leur position. La concentration se lisait sur leurs visages fermés, mus par l'honneur. Ils tiendraient quoi qu'il advienne. Et je suis entré, dans le boyau qui courrait sous le Temple. J'ai suivi les corps affaissés des Gardes surpris par la vitesse et la violence de l'attaque. Du sang s'échappait à la base de leur cou, libéré par des plaies béantes laissées par une bouche gigantesque. Certains étaient encore animés de soubresauts, convulsant, tentant de sauver ce qu'il restait de leur vie. J'ai achevé ceux-là.

     

    J'ai remonté ainsi plusieurs niveaux, jusque dans une salle à l'accès restreint. La Bibliothèque du Monde. La porte avait été arrachée, une fois de plus. La Chancelière deviendrait folle en évaluant le montant des dommages. Une large trainée de sang m'a guidé jusque dans une acropole, celle de Thars Vexys, grand historien de Niue aujourd'hui décédé. Un être difforme se tenait au centre de la pièce lorsque j'y suis entré. Penchée au dessus du cadavre d'un homme, la créature se repaissait de ses entrailles, éclaboussant les murs d'hémoglobine. »

     

     

    L'auteur sourit, Thars Vexys aurait sûrement apprécié.

     

     

    « Une Goule. C'est du moins ce que j'ai pu comprendre entre deux plaintes. Ses longs bras décharnés fouettaient l'air, ses jambes maigres et ses pieds griffus raclaient le sol, son corps charnu gigotait sous mon poids tandis que d'une main j'écrasais son crâne, telle une coquille vide contre la pierre froide. Sa voix trahissait la perfidie, mais ses paroles se sont avérées sincères. La peur irradiait chacun de ses nerfs. Mais ce n'est pas de moi qu'elle avait le plus peur...

     

     

    Son souffle était  rauque, sa voix forte et  aigue, son débit rapide :

     

     

    -Il est...revenuuuuuuuuuu ! Melrath Zorac en a été la première viiiictiiiiiiiiime ! Des murmures s'échappent du Manoirrrrrr ... Des cris ! Beaucoup de crrrrriiiiiis ! Rrrraaaaaahh ! Des papiers, des papiers, des papiers, des papiiiiiieeeeeeers ! Il ... Il a soif de sang et de connaissssssssssances !  Votre Niue l'intéresse ! Le manoir, le manoir, le manoir ! Les humains doivent craindre le manoir ! Nouuuuuuus craignons le manoirrrrr !

    Il vous faut proooofffffiter ! Lorsqu'il viendra à vous ce sera la fiiiiiin ! Il les a tous masssssssacrés ! Il en fera de même avec vouuuuuus ! Hiiiiiiiiihiihiiihhiiiiiiiii !

     

     

    Sachant que je ne pourrais rien tirer de plus de cette goule, j'ai pris sa tête entre mes deux mains, irradiant le fond de ses orbites de tout l'éclat de mes prunelles. Puis j'ai serré. De plus en plus fort. Son crâne finit par éclater, ajoutant de la matière cérébrale pourrie au nouveau décor des murs. Il ne resta plus qu'une bouillie épaisse et gluante dans chacune de mes paumes. Et la puanteur. Elle s'est répandue dans toute la pièce et lorsque je me suis relevé je l'ai vu. Dépassant du semblant d'étoffe qui couvrait l'entrejambe de ce qui n'était plus qu'un amas de chairs putrides. Ce feuillet vert, reconnaissable entre tous, la retranscription des travaux de l'alchimiste et de Niue par Thars Vexys...

     

    Ce récit si précieux, que seuls quelques élus ont pu tenir entre leurs mains et parcourir ses lignes. »

     

     

    L'auteur se lève, se dirige vers une armoire branlante et en sort un quart d'un liquide noir et fumant qu'il dispose sur sa table de travail après l'avoir porté à sa bouche. Le vent a cessé de souffler, et les rayons du soleil filtrent à travers la porte. Des effluves de mousse en décomposition s'élèvent se fraye un chemin jusqu'à ses narines. Des pas crissant sur le sol pavé se font entendre au loin, beaucoup de pas.

     

     

    « J'ai rejoint les Gardes du Temple là où je les avais laissés. Les morts brûlaient dans un coin de la cour, entassés les uns sur les autres, les flammes mordant leurs vêtements dépouillés de leurs armures. Le chef de la garde hurlait des ordres de construction, la porte serait bientôt remplacée. J'ai envoyé ce dernier auprès du Commandeur afin que la situation lui soit rapportée, puis je suis parti. Les Sentinelles me rejoindraient au cœur de Melrath Zorac.

     

    J'ai vu les ruines d'Ahgaär couler vers moi un regard de compassion. Les cris qui s'en échappaient m'encourageaient à poursuivre mon chemin. D'autres goules se sont présentées à moi. Toutes leurs têtes reposent maintenant dans un sac de toile. J'ai traversé la baie sombre, puis remonté le fleuve jusqu'à la Cité de Melrath Zorac où l'armée s'est révélée être en état d'alerte. Des gardes couraient dans tous les sens, de manière anarchique, n'hésitant pas à bousculer les badauds. Quant à ces derniers ils étaient tout aussi affolés, mus par la peur, ils ne cherchaient qu'à se terrer dans leurs chaumières.

     

    Lorsque je suis passé devant la taverne, des débris parsemaient la route, créant là un nouveau revêtement. Plus aucune fenêtre n'était en état, la porte, encore une, avait été soufflée, trouvant un point de chute dans la seule carriole encore présente. Des taches noirâtres s'étaient accumulées sur la façade, témoignant d'un début d'incendie. Le carnage était total. Des flaques de sang n'avaient pas encore été épongées, des corps étaient étalés sur des plateaux, recouverts d'un simple linge blanc. Ici et là des mains pendaient encore, aussi blanches que l'étoffe qui les recouvrait.

     

    J'ai trouvé le chef des armées au centre de la cité. Grand, musclé comme un bœuf, des cheveux couleur paille, un regard d'acier, un nez fin surplombant une bouche fine aux dents manquantes, témoin de ses nombreux combats. Beau garçon. Il dirigeait les opérations avec organisation et d'une poigne de fer. Logé sur une estrade, il étudiait des plans lorsque je l'ai interrompu. Nos regards se sont braqués l'un sur l'autre. Sa volonté était forte, mais il savait cette bataille perdue d'avance. Peine perdue. Il a baissé le regard et m'a tendu une main calleuse, capable de donner la mort à un cheval en ne portant qu'un coup.

     

    Il se nommait Arästos Phogg. Il m'a présenté la situation comme étant un vrai cauchemar.  Il n'avançait pas dans son enquête et commençait à perdre espoir. Une chauve souris marquait l'accès à un manoir gigantesque, il me la pointa du doigt, à vingt pas de notre position. Selon ses mots, une « équipe de choc » avait été envoyée pour sonder les lieux. La moitié avait été décimée, les autres en étaient revenus aussi fous que des diables, beuglant comme des oies, se terrant dans les moindres recoins, refusant le moindre soin. Médusé, le chef Phogg n'avait pu que contenir les citadins de mettre à feu et à sang la cité.

     

     

    La crainte s'était emparée de tous les esprits, la mort accentuait peu à peu son emprise sur ce monde. Lorsque je me suis retourné, le Commandeur dardait sur moi son regard sanguinaire. Je l'ai rejoint, et les Sentinelles se mirent en marche, disparaissant une à une derrière le passage. Lorsque ce fût mon tour j'ai lancé:

     

     

    « Croyez-moi, ce n'est pas le Manoir que vous aurez le plus à craindre ... »

     

     

    Fier de sa retranscription, l'auteur se lève. Il patiente le temps que l'encre sèche puis appose le sceau des Sentinelles avant de replier son feuillet sur lui-même et d'en faire un tube sur lequel il appose un nouveau sceau. Un coup lourd, sec sur la porte sort l'auteur de sa contemplation. Lorsqu'il sort, un aigle s'empare du feuillet et s'envole vers d'autres cieux, l'apportant à qui de droit. Il fait chaud, pourtant le soleil n'est plus. Une main gantée se pose sur la solide épaule de l'auteur. Celui-ci se retourne, l'esquisse d'un sourire plaquée sur le visage. Deux silhouettes disparaissent derrière une statue de marbre, elle représente une femme, des ailes surmontent son dos, son regard cependant est vide. Au loin une lourde porte se referme, un long cri, perçant, déchirant se fait entendre. Puis le Néant, les ténèbres.

     

    Désormais l'Hérétique n'a plus aucun espoir...

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