Kerkmusiek

-Je viens d'envoyer une missive à Jean... Je quitte les Unions. Alors je vais en ville... Tu m'accompagnes ? Elle continuait de sourire, attendant la réponse du guerrier. Il faudra aussi que je pense à venir récupérer certaines choses dans ma chambre... Je me demande où je pourrais mettre tout mon bazar...

Ker' regarda le guerrier partir. Elle savait déjà une partie de ce qu'elle allait faire... Cela faisait deux ou trois jours qu'elle y réfléchissait mais n'avait jusque là jamais eu le courage d'aller jusqu'au bout. Elle farfouilla dans sa sacoche et en sortit une missive. Elle était adressée à Jean. Un peu froissée, brève, elle attendait juste d'être envoyée... Ce qu'elle fit. Bon et maintenant, qu'est-ce que je fais ? Elle parti à la recherche du guerrier, elle voulait aller à la prison pour quitter officiellement l'Union mais préférait prévenir Darkfox avant.

-Je trouverais je trouverais ! Je ne sais pas quand mais je trouverais. Et je n'ai pas oublié Vulfume, comment pourrais-je l'oublier ? La présence du guerrier l'apaisait. A moins que ce ne fut la sérénité des lieux ? Elle regardait autour d'elle, un sourire aux lèvres. -Il faudra que je revienne lorsque la lune sera pleine... Murmura-t-elle. Oui, sous la pleine lune ces lieux devaient être plus beaux encore, plus apaisants... Elle ferma les yeux, se laissant guider par le guerrier, regrettant seulement qu'il y ai tant de soleil aujourd'hui... -Tu me conseillerais de faire quoi ?

Elle le regarda, surprise qu'il se lève si vivement. Et fut plus surprise encore en le voyant tomber. C'était plutôt son genre à elle de tomber n'importe où, de se prendre les pieds dans des pierres invisibles, des choses comme ça... Elle en fut si surprise qu'elle regarda Darkfox tomber sans chercher à le retenir. Ce ne fut que lorsqu'il finit sa chute elle ne pur retenir un éclat de rire. Elle se leva et descendit en prenant garde de ne pas tomber aux côtés du guerrier. Elle l'écouta attentivement, l'air sérieuse et lorsqu'il eu finit de parler elle poussa un long soupir. -Je m'ennuie, et mes croyances sont remises en doute sans cesse, c'est... frustrant...

Ker' suivit le guerrier, trainant un peu des pieds. Moins vite elle irait, moins vite elle aurait à parler... Elle ne faisait pas grandement attention aux lieux, se demandant comment elle pourrait expliquer les choses à Darkfox tout en le faisant réfléchir. Il ne fallait pas qu'elle lui dise tout directement, cela aurait été trop facile, tout du moins pour lui. Car pour elle, au contraire, ce n'était pas aussi facile d'expliquer le pourquoi de tout ceci. Ah ça, il ne risquait pas de comprendre, son cher Darki. Parlez de soi est plus compliqué qu'il n'y parait, enfin pour elle. Lorsqu'ils sortirent de la demeure, elle aurait voulu continuer à trainer des pieds, à se moquer de ce qui les entourait. Tout en ne le voulant pas. Elle poussa un long soupir. Ah Vulfume, pourquoi fallait-il donc qu'elle complique tant les choses, surtout les choses aussi peu compliquée que ça... La partie de son esprit qui ne voulait se soucier de rien l'entourant gagna la partie, jusqu'à ce que Darkfox l'emmène aux lilas... Ah ! Ces chers lilas... Elle s'arrêta un instant, les regardant, émerveillée comme une gamine devant eux. -Asseyons nous sur cette butte... Kerk' se tourna vers lui puis fit comme il avait dit. Elle soupira encore, mais de bonheur, ou quelque chose qui y ressemblait. Oui finalement ils avaient bien fait de sortir, ils étaient mieux ici. Elle regarda un long moment le lilas sans rien dire puis se tourna vers Darkfox. -Euh... Il faut que je parle de quoi déjà ?

-J'aime si bien te forcer à deviner ce qui cloche chez moi, vraiment ? Je ne me souviens pas des fois où je t'ai fait ça, va falloir que tu me rappelles tout ça... Elle descendit de la table et se força à lui sourire. -C'est sympa Darkfox. Tu ne veux pas qu'on... Qu'on prenne l'air par exemple, j'aurais peut-être plus de facilité à te parler de tout ça...

Elle le laissa la dévisager, se demandant combien de temps aujourd'hui il mettrait pour comprendre. Il lui semblait que Darkfox avait de plus en plus de facilité pour comprendre des choses à son sujet. Enfin tout dépendait des choses, mais lui comprenait. Elle le regarda, nul sourire au visage, lorsqu'il parla. Elle resta un moment silencieuse puis porta sa main à sa poitrine, là où se trouvait le bout de tissus comme il dit. Oui, elle l'avait un peu mal cousu, c'est vrai. Elle se mordit la lèvre et laissa tomber sa main, emportant avec elle le blason. Très mal cousu même. Elle baissa les yeux vers sa main et regarda le blason. -On peut dire ça comme ça oui...

Elle s'assit sur la table et croisa les bras sur sa poitrine. -T'en sait rien , beh teh... Donne moi une raison alors, une seule raison pour te donner une réponse que tu peux trouver tout seul. Et non ce n'est pas ma robe qui est en cause. Elle est très bien ma robe, faut juste que j'en change.

Elle grimaça en le voyant se débarrasser de son travail. Pourquoi ne l'avait-il pas tout simplement laissé ainsi sur la table ? Ça ne gênait absolument personne. Ou tout du moins ça ne la gênait pas, elle. Peut-être ne voyait-il pas la même chose qu'elle. Après tout lui cassait des cailloux comme un bagnard... Oui ce devait être ça, il ne devait guère comprendre l'art nécromant. Elle haussa les épaules. -Bah, c'était soit les lapin soit... Soit toute personne susceptible de se laisser faire, un petit coup sur la tête et hop... Mais elle préféra ne rien dire. Elle posa ses coudes sur la table et mit sa tête dans ses mains, une petite moue au visage. -Excuse moi... Grommela-t-elle. Elle monta sur une chaise puis sur la table et se mit à la parcourir. -Un peu de folie c'est tout. Enfin je suis gravement atteinte regarde, dit-elle en écartant les bras. Regarde moi ça... Elle prit un pan de sa robe dans sa main et la montra au guerrier. Au début cette couleur était du blanc. Puis dans les jardins de l'Union, où je passais pour ainsi dire tout mon temps, elle est peu à peu devenu blanche à tendance verdâtre. Je n'ai rien fait dans leur jardin. Enfin quand je dis rien fait... Disons que je n'ai ni tanné, ni attaqué des gens, et je ne me suis guère entrainée. J'avais plus le goût à rien. Oui ça doit être ça. Bref, ensuite je suis finalement sortie des jardins, grâce à la lune. Elle était pleine cette nuit, et moi j'étais allongée sur le dos à la regarder, me demandant quand mon séjour dans ce jardin porterait ses fruits. Puis en fait je me suis aperçue qu'il n'y avait aucuns arbres fruitiers là-bas. Donc ça servait à quoi que j'y reste ? A rien exactement ! Et puis plus j'y restais et plus ce que je savais était remis en cause aussi. Donc je disais, la lune. Oui j'ai vu la lune. Et je voulais la voir dans de l'eau, comme avant, donc je suis allée à la petite mare vers les nomades. Je me suis un peu perdue, comme d'habitude, tu me connais. Et j'ai atterri à la tente des nomades. Les lapins semblaient me narguer donc je leur ai fait la peau. C'est pour ça que ma robe est maintenant blanche, verdâtre à tendance sanguine. Ensuite pourquoi je pleure ! Ah ah ! Grande question ! Regarde moi, regarde moi attentivement, tu ne trouves pas qu'il y a un truc qui cloche ? Elle se mit en face de lui, toujours sur sa table, point sur les hanches.

Non, effectivement, elle n'était pas au meilleur de sa forme. Elle n'avait jamais aimé être ainsi. Elle ne comprenait pas à quoi pouvait servir la tristesse et d'autres sentiments tout aussi obscures pour elle. Elle ne savait pas non plus comment réagir, elle savait que suivant les personnes qu'elle rencontrait elle préférait enfuir ses sentiments, et quand elle n'y arrivait plus, elle disparaissait quelques temps... Sauf aujourd'hui. Lorsqu'il la prit dans ses bras, elle se laissa aller contre lui puis elle se laissa entrainer. Elle ne disait rien, et espérait ne voir personne d'autre que Darkfox, ou peut-être au contraire voulait-elle voir du monde, elle ne savait pas trop. Enfin si, elle savait qu'elle voulait beaucoup de choses, beaucoup de choses contradictoires d'ailleurs. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la grande salle, la première chose qu'elle vit fut ses peaux de lapin sur la table. Elle se mordit la lèvre, détourna le regard, et s'installa le plus loin possible de son travail.

Elle n'aurait jamais pensé voir Darkfox ici. Pourtant il était bien normal qu'il s'y trouve... En s'arrêtant en face de lui elle se souvint de la fois où elle était tombée sur Abaelion. Mais cette fois là elle ne pleurait pas et ses choix n'étaient pas aussi compliqués à faire. Elle ne se souciait pas de ses larmes. S'il s'était s'agit là d'un autre que Darkfox elle aurait sûrement rougit de honte et de gêne et aurait séché rapidement ses larmes. Mais pas avec lui. Il ne lui servait à rien de se cacher, et puis il commençait à la connaître depuis le temps qu'ils se côtoyaient. Elle lui adressa un pâle sourire, autant pour le saluer que pour s'excuser de l'état dans lequel elle était. Puis elle murmura un bonjour qu'elle aurait voulu plus gai... Elle n'avait même pas eu le temps, dans sa fuite, de mettre sur ses épaules sa cape aussi la serrait-elle contre elle. Elle inspira longuement en fermant les yeux, essayant de contenir ses larmes, voir même de les faire disparaître. Comme si la disparition de ces larmes qui coulèrent pouvait lui rendre son sourire et sa douce joie de vivre. Utopique ma chère. Utopique et stupide.

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Je serais ... vendeuse de noisettes *_*

Le lapin qu'elle tient dans ses mains est complètement déchiqueté. Elle n'en tirera rien vu son état... Ses mains sont pleines de sang. Elle est fatiguée et n'arrive plus à tanner correctement. Encore un truc qui l'énerve. Habituellement tanner la calme, il semble qu'aujourd'hui non, tant pis. Elle prend les peaux qu'elle a réussi à tanner et les met dans sa sacoche puis se lève. Elle range aussi son couteau et se passe une main sur le visage. Celle-ci laisse une trainée de sang sur son visage. Elle soupire, du sang de lapin sur le visage, elle est forte alors... Elle a réussi à vaincre les terribles lapins de ces terres ! Elle marche, sans trop savoir où elle va puis finalement s'aperçoit qu'elle a tourné en rond. Elle fixe les lapins. Si elle n'arrive plus à leur retirer leur peaux sans l'abîmer elle va les manger. Elle en tue un rapidement et, le tenant par les oreilles, s'éloigne. Elle marche, son lapin dans la main, et se retrouve devant les grilles de son ancienne demeure, là où elle a passé un temps avec Darkfox et Valombre, puis avec Valombre, Darkfox venant parfois y faire quelques rapides coucou. Là où il y a pleins de lilas. Elle hésite un instant puis pénètre dans la demeure. Personne ne l'en empêche, tant mieux. Va-t-elle voir Valombre ? Elle espère que non, au pire elle pourra toujours lui dire qu'elle est venue récupérer certains trucs, vu toutes les choses qu'elle avait amassé dans sa chambre, ça tiendrait la route... Elle va dans une pièce près de la cuisine où une grande table trône au milieu. Elle pose ses affaires sur la table. Dans la cheminé le feu couve. Elle s'approche et s'arrange pour qu'une belle flambée s'offre à elle. Elle reste un moment les yeux plongés dans les flammes. En voyant ces flammes des souvenirs resurgissent. La première fois qu'elle a vu Valombre, c'était à la sortie des premières luttes. Elle ne pouvait pas encore y aller alors elle attendait impatiemment et regardait tout ces hommes et ces femmes se rassembler et aller se battre pour Vulfume. Elle ne sut même pas pourquoi elle alla lui parler, lui demander, à lui, comment c'étaient passées les luttes. En tout cas il lui expliqua calmement, jusqu'à ce que sa curiosité soit rassasiée. Et les fois suivantes furent pareilles, toujours il répondait à ses questions. Enfin elle avait trouvé quelqu'un qui lui permettait d'avoir des réponses à ses nombreuses questions. Et en plus il combattait pour Vulfume. Elle ferme un moment les yeux puis se lève et prend son lapin. Une fois dans la cuisine elle le prépare. Elle retourne s'assoir près du feu, attendant que le lapin soit cuit. Elle en profite pour compter le nombre de peaux de lapin qu'elle a. Cinq. Pas beaucoup... Elle les pose sur la table et pousse ses affaires sur le bord puis se lève et va chercher une assiette et des couverts. L'odeur du lapin emplie la pièce. Elle va le chercher et en mange un morceau. Ensuite elle se reperd dans la contemplation des flammes. D'autres souvenirs jaillissent mais elle se lève et, d'un pas décidé, va dans son ancienne chambre. Elle ne sent pas le renfermé. Pas encore ? Elle observe les lieux, se demandant ce qu'elle a bien pu vouloir venir y chercher. Elle tourne sur elle-même puis soudain s'arrête, se regardant dans un grand miroir. Elle porte la main et sa poitrine et touche son nouveau blason, cousu à la va-vite puis soudain le rouge lui monte aux joues et les larmes perlent à ses yeux. Elle sort en courant de sa chambre, récupère sa cape et sa sacoche, oublie de ranger les restes de son repas et de prendre ses peaux et s'enfuie de ces lieux.

Je le sens trembler sous ma main. Ses cheveux, habituellement noirs sont à présents presque blanc. J'en rigolerais presque s'il n'était pas aussi... étrange... On dirait que sa chute ne lui a pas réussi, malgré ses dires. Elle ne devait pas être si insignifiante que ça... En secouant la tête il découvre plus de cheveux noirs, j'y passerais bien ma main... Pour enlever la neige... Une fois debout, il se met à sauter sur place. Je le regarde, inquiète. Sans être tombée comme lui dans la neige j'ai froid alors qu'est-ce que ça doit être pour lui bien qu'il m'ait dit plus tôt qu'il avait l'habitude... - Dis . . . Ça te dérangerait d'aller quelques temps dans le chalet ? J'ai vraiment froid là . . . Je me force à sourire, lui prend le bras et l'entraine au chalet. Bien sur que non, ça ne me dérange absolument pas... Quelle question... Tout en marchant je lui jette des petits coups d'œil. Je ne l'avais jamais vu comme ça... -On va te réchauffer tu vas voir ! Nous entrons à l'intérieur. Je regarde un peu partout puis aperçois un poêle. En passant j'attrape une chaise. Arrivés devant, je pose la chaise et force Abaelion à s'y assoir. J'ôte ma cape et la lui passe sur les épaules. -Je n'ai pas grand chose pour te réchauffer désolée...Peut-être auront-ils quelque chose de chaud à boire ? Je lui sourit tout en passant une main sur sa joue, sa joue si froide... Ne rien pouvoir faire de plus m'énerve mais je me force à conserver un visage calme, ça ne servirait à rien qu'il voit mon désarroi face à cette situation...

Je ne sais pas comment il s'y prend mais il m'a presque déjà rattrapé... Si j'accélère je sens que je vais tomber... Mais comment fait-il pour aller si vite sur la neige sans tomber ? Je jette un petit regard par dessus mon épaule et vois ses mains levée avec beaucoup trop de neige... Au moment où je pensais me la prendre sur la tête voilà que j'entends un grand cri. Est-ce une blague ? Je m'arrête rapidement, histoire de vérifier, glissant mais restant debout dans la neige puis je me tourne vers lui. Si je m'attendais à ça ! Le grand guerrier qui tombe à son tour ! J'éclate de rire en le voyant à terre puis me précipite vers et me mets à genoux à ses côtés. -Je vois que je ne suis pas la seule à me rouler dans la neige tant je l'aime ! Tu ne t'es pas fait trop mal ? Dis-je en passant ma main sur sa joue, un sourire aux lèvres.

Première constatation, agiter comme une folle les bras ne sert strictement à rien, contrairement à ce que l'on pourrait penser... Pouf, dans la neige. Deuxième constatation, ça fait moins mal que je ne pensais. Je suis prise d'une incontrôlable fou rire qui empire lorsque le rire d'Abaelion retentit. Rire tout en essayant de se relever n'est pas chose facile, surtout dans la neige. Heureusement Abaelion vient à ma rescousse. Une fois remise sur pied il m'enlève la neige restée sur ma cape. -A ce que je vois, t'es contente d'être ici, m'enfin, c'est pas une raison pour te rouler dans la neige, même si tu l'aimes bien. -J'ai pas vraiment vraiment fait exprès de tomber... Après ce petit intermède nous nous remettons à marcher et je me remets à tout observer. -Oh tu as vu ? Un oiseau là bas ! Je me retourne rapidement et regarde dans la direction indiquée, quel oiseau peut bien vivre dans toute cette neige ? Je fronce les sourcils, ne voyant aucune trace de l'oiseau. Puis, alors que j'allais me retourner pour lui dire qu'il avait sûrement rêvé, je sens quelque chose tomber sur ma tête. J'y porte ma main, intriguée, puis je comprends tout à coup ce que c'est. Je me retourne un grand sourire aux lèvres et une lueur de défis dans les yeux : -Ah tu veux jouer à ça ! Eh bien jouons ! Puis je ramasse de la neige afin d'en faire moi aussi une boule que je lui lance rapidement avant de m'enfuir en prenant bien garde à ne pas tomber. Je ramasse aussi d'autre neige,au cas où, il vaut mieux éviter d'être démunie !

La hutte. Je connais. Un peu. Je n'y suis allée qu'une ou deux fois, pas plus. Abaelion m'emmène derrière et me fait passer sur un petit pont de bois. Je viens à peine de poser mon pied sur l'herbe que déjà je remarque, non loin sous un arbre, des écureuils ! Je voudrais aller les voir mais Abaelion m'entraîne plus loin encore. C'est alors que je vois les fourmis tout près des écureuils. Je grimace en voyant leurs mandibules. -Sales bêtes, marmonnais-je à leur adresse. Puis j'en détourne mon regard. Nous voilà un peu plus en hauteur. Les serpents je connais mais cette énorme bête là non... Je me recule un peu du bord, histoire d'éviter de tomber sur lui, je ne suis pas sûre de pouvoir résister... -Alors ? Ça te plait ? C'est tout nouveau, je ne pense pas que tu aies déjà vu de telles choses autre part sur Melrath Zorac . . . Je me tourne alors vers lui, un grand sourire sur le visage. -Oui j'aime bien. Je n'avais jamais vu ça, dis-je en pointant du doigt le taurus. Il est vraiment gros ! Lorsque je regarde à nouveau Abaelion je vois qu'il est reparti. Je me dépêche de le suivre, impatiente de découvrir d'autres choses encore. Alors que, quelques pas encore en arrière se trouvait de l'herbe, voilà que le sol est à présent recouvert de blanc. Je gratte le sol du bout de ma botte et tend la main pour prendre un peu de neige. A la place de celle ci vient se glisser la main d'Abaelion. Je relève la tête, posant mon regard sur lui puis autour de nous. "Sois patiente". J'en rigolerais presque si ses paroles ne m'incitaient pas à la prudence. Des animaux couleur boue, en regardant bien j'en aperçois quelques uns. -Heureusement que tu es là, j'aurais sûrement foncée tout droit dessus... Nous continuons notre chemin dans la neige, mon regard se posant partout. Je sais bien que je ne pourrais pas tout voir en une seule fois et que demain la nature aura changée mais j'en profite un maximum. Voilà ce que je préfère dans mes balades, passer chaque jour au même endroit en y découvrant toujours une nouvelle chose. Puis, sous mes yeux ébahis, une étendue toute blanche. J'aperçois aussi un petit chalet, sûrement l'abri dont il m'avait parlé. Je lui lâche la main et marche tout en tournant sur moi même, voulant tout voir tout de suite mais ayant trop de chose à voir... Il y a même des fleurs dans cette neige... Je me baisse ensuite et prend un peu de neige dans ma main puis me relève et me tourne vers Abaelion : -J'aime bien. Je me précipite vers lui, tout contente d'être ici. Et, au moment où je m'y attends le moins, voilà que mon pied glisse et que je me sens tomber en arrière. J'agite désespérément les bras et pousse un cri. Je suis trop forte et je vais avoir mal au cul en tombant sont les deux pensées qui me viennent à l'esprit.

J'enfile rapidement ma cape, impatiente de partir. Je souris en le voyant passer devant et me rappelle à nouveau à l'ordre. Pas d'action stupide et irréfléchie cette fois. Son allure étant trop rapide pour moi, je m'approche rapidement de lui et lui prend la main : -Pas si vite s'il-te-plait, lui dis-je en lui adressant mon plus beau sourire. Je ne pourrais jamais te suivre à cette allure !

Je l'écoute attentivement tout en essayant d'imaginer ce qu'il me décrit. J'ai hâte de voir les renards, même s'ils sont plus grands que ceux que j'ai déjà vu d'après ses dires. Un petit sourire aux lèvres je me dis que, pour plus de sûreté, il vaudrait mieux que, une fois là-haut, je reste tranquillement derrière lui. Enfin, je dis ça maintenant mais qui sait ce que je serais capable de faire une fois là-bas. Je tapote mes cuisses du bout des doigts tout en essayant de me souvenir de la dernière fois où j'ai vu de la neige. Je prend un peu de sable dans ma main et le laisse couler entre mes doigts. -La dernière fois que j'ai vu de la neige, je suis allée pendant une longue journée y jouer avec les enfants du village où nous nous étions arrêtés, mes parents et moi. A la fin de la journée je ne sentais plus mes main ni mon nez ! Moi qui m'était beaucoup amusée, les jours suivant ont été beaucoup, beaucoup moins drôle... J'avais le nez qui coulait, mal à la gorge et à la tête et je n'arrêtais pas de tousser... L'horreur... Après ça j'ai tout fait pour ne plus jamais tomber malade... Je me sens rougir de ma confidence. -Hum... Bref... Moi je veux bien essayer d'y aller dans cette grotte.

Je secoue la tête en le voyant faire. Alala... Je le regarde étendre le linge, un sourire aux lèvres, retenant la phrase que je veux sortir. Je croise les bras sur ma poitrine et le vois s'approcher de moi puis s'assoir. Je m'agenouille alors devant lui et pose mes mains sur mes cuisses. -Qu'est-ce qu'il y a comme animaux ? Est-ce que c'est suffisamment pentu pour que l'on puisse y faire des glissades ? Est-ce qu'il y a un endroit où on peut se réchauffer ? Quels arbres peuvent bien pousser les pieds dans la neige ? Est-ce que... J'arrête tout à coup de l'assaillir avec mes questions, il ne pourra pas répondre à chacune si je ne lui en laisse même pas le temps...

Je saisis sa main et me lève. -D'accord pour aller au désert. Un fauve mouillé, j'avais jamais vu avant, dis-je, amusée, tout en me dirigeant vers la chaleur. Et merci d'avoir prit ma cape, tu fais un parfait gentleman ! Dis-je avant de lui tirer la langue.

Je suis tout d'abord surprise de la facilité avec laquelle j'ai réussi à le faire tomber. Une fois celle-ci passer, je ne peux plus me retenir et éclate de rire. Cela faisait longtemps que je n'avais pas rigolé ainsi, ça me fait du bien. Puis il disparaît complètement sous la surface de l'eau. Quelques larmes coulent sur mes joues tellement que je rigole. Je me demande si l'eau est froide... Lorsqu'Abaelion en sort, les tremblements de son corps apportent une réponse à ma question. Je suis un peu embêtée pour lui mais je ne peux m'empêcher de rire. Je fixe son visage, tout de même un peu nerveuse, à la recherche d'une quelconque trace d'énervement aussi suis-je un brin étonnée en n'en voyant nulle trace. Enfin tant mieux. -Eh beh ! La vengeance ne s'est pas faite attendre très longtemps ! Viens me faire un câlin ! A ses mots je recule, mais pas suffisamment vite. Ses bras se referme autour de moi. Serrée ainsi contre lui, l'eau me mouille à mon tour. Je grimace, elle est vraiment gelée... Mais, lorsqu'il éclate de rire, je ne peux que rire à mon tour. -Elle est bien fraîche hein ? Bon, il va falloir attendre d'être secs pour monter, si on y va comme ça on va attraper un coup de froid, ce serait bien dommage. Tu as un jeu à proposer pendant ce temps ? -Oui, très. J'ai bien fait d'enlever ma sacoche. J'ôte à présent ma cape et l'accroche à mon tour à une branche. -Un jeu ? Euh... Je m'assoie, ramenant mes genoux contre moi et passant mes bras autour d'eux. -Là tout de suite non...

Je hoche la tête à ses paroles. Par Vulfume j'en ai trop envie, tant pis s'il s'énerve. Parce qu'il va forcément s'énerver. Ou alors il a l'esprit ouvert et il rigolera... Qu'est-ce que je ferais moi ? Très bonne question, on ne m'a jamais jeté à l'eau. Par précaution, je pose ma sacoche par terre. Il va s'en doute trouver ça étrange... -Ah chouette ça ! Je veux bien y aller alors ! Et promis, je ne m'approcherais pas trop... Je m'approche de lui. -Je resterais prêt de toi. Je lui souris... ... Et le pousse de toutes mes forces, en me disant que, si je n'arrive pas à le faire bouger, j'aurais vraiment l'air maligne... Non mais il bougera sûrement, il ne doit pas s'attendre à ça de ma part... Hum hum...

Ma main dans la sienne, je me laisse entrainer à la marre, ravie. -Il y a tant de chose que je voudrais découvrir... On a qu'à dire... pour commencer... Existe-t-il sur ces terres des animaux poilus ? Autre que les écureuils, des renards par exemple... Je m'approche d'Abaelion, un petit sourire aux lèvres. -C'est très... vraiment très très joli les renards... Encore plus que les écureuils... Leur seul défaut, ils ne me donneront jamais de noisettes. J'ai envie de rire mais je n'en fais rien. Je reste là, les yeux rieurs, qui vont de la marre au guerrier. Mon sourire grandit, grandit, devient taquin. Que se passerait-il s'il tombait, par inadvertance, dans la marre ? Oserais-je le pousser ? Mais il tient ma main dans la sienne, s'il tombe il peut me tirer avec lui, surtout si c'est moi qui l'y fait tomber... Sérieux dilemme que voilà...