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Terre des Éléments

Bon vent, bonne route


Anamaya
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On ne pouvait pas dire que le retour avait été simple. Ni agréable. Une méfiance curieuse planait sur certains visages. Un mécontentement suite à ses fréquentations. Comme si le fait de parler à quelqu'un pouvait causer du tort.

Fissure

Cela était donc le changement. Car oui, comme on le lui avait répété le souffle avait changé. Et pourtant certains visages étaient les mêmes, heureux de la retrouver, autant qu'elle l'était de les retrouver. Cela allait, cahin-caha. Jusqu'à ça. Les murs qui tremble. Un assaut, violence qui se déverse et fait trembler le sol des cîmes, menaçant de décrocher le cœur. Un regard dehors... Pour voir l'arme, énorme envahissant le promontoire de terre.

Dans le fort ça s'organise. A l'extérieur aussi. Des vagues auxquelles elle se joint pour protéger. A un moment donné, un boulet la percute et elle sombre, avant de revenir à l'assaut, assomée à la suite des autres. Des visages qu'elle croyait ne plus revoir.... Shiryu ? Le sang coule, les gens meurent. On la repousse, l'aveugle. Mais la mort ne vint pas. Elle n'est pas la proie. Pourquoi ? Perplexe, elle redescend la colline vers le fort, cherchant un visage allié, une explication. Devant la porte, elle se sent tirée en arrière. Vient-on finir le travail ? Etait-ce pour lui donner l'espoir de pouvoir s'en sortir ? Mais c'est Guix qu'elle voit. Il la tire à l'écart, lui parle. Lui dit de ne pas se mêler de ça. Longuement, ils échangent, elle cherche à comprendre et les convaincre de cesser, elle cherche à en apprendre le maximum sur leurs agissements, repérer les mots qu'ils échangent... mais c'est une autre histoire. Certains assaillant passent. L'hostilité envers elle n'est pas marquée. Curieux. La nuit s'allonge, le temps passe. La mort rôde. A un moment donné, elle finit par rentrer se coucher, l'esprit éparpillé.

Le lendemain, il faut agir. Et c'est un couteau à la main qu'elle doit le faire. Action, exécution, pas de discussion. Sa besogne accomplit, elle fait ce qu'il faut, les courses pour les uns, réparation, surveillance. Et puis, sans crier gare, alors qu'elle sortait du fort, une arme, à nouveau. Encore. Et à nouveau on l'entraîne à l'écart. Le sang des animaux est encore sur les mains. Son esprit se perd, elle reste avec les dragons, elle vole. Elle imagine que le bruit des coups sur la forteresse est le son produit par l'aile lorsqu'elle rencontre l'air. Que faire ? Elle tente de se fixer sur les paroles échangées par les semeurs de mort, mais tout lui semble loin. Guix l'aurait-elle, comme la veille, droguée ?

Impuissance.

Et depuis le fort, un cri. Tigrrr, qui la menace de mort si lorsqu'il sort il la voit avec Guix.

Brêche

Elle refait le point sur son environnement. Ils sont plusieurs autour d'elle. Mais on la laisse passer. Dans un état second, elle rentre, fixe le guerrier. Ses yeux montrent sa colère. Pourquoi serait-il donc prêt à tuer l'un des siens, une sœur d'Eolia ? Pourquoi les siens la tuerait alors que ses ennemis ne veulent pas s'en donner la peine ?

Les mots d'Ysabeau. Fricotter avec l'ennemi ? Colère et incompréhension. La prêtresse essaie de faire comprendre qu'elle ne sait pas se battre, et qu'elle n'avait jamais eu beaucoup de force de frappe. Qu'elle serait simplement morte sans avoir rien apporté, alors qu'elle pouvait peut être aider en soignant lors des vagues, et en attendant, en apprendre plus.

D'autres mots. Mépris, moquerie ? Qu'elle n'avait qu'à se jeter sur la baliste et mourir en martyre. Depuis quand se méprisait-on dans une faction ? Dans un état second, elle obtempéra. N'y avait-il donc que le langage du sang versé qui fonctionnait ? De son temps, les contributions aux factions se faisaient par don d'or, pas de fluide vital. L'air de rien, elle sortit de la tente, dépassant ceux qui ne lui prêtait qu'une attention limitée. Puis elle s'élança vers la baliste, préparant son sort. Elle vit Exoriel se retourner sur son passage, et comprendre, puis courir à sa suite. Arrivée sur l'esplanade, elle laisse le sort, frappant tant qu'elle pu. Epuisée, elle se retourna pour faire face à la mort et...

Le marais.

Perplexité. Elle n'avait mal nulle part ! Jamais elle n'aurait la force de remonter jusqu'au cimes depuis le marais. Elle se traina dans l'auberge la plus proche et, assise au pieds du lit, réfléchis des heures durant.

Ainsi vint à elle la lumière. Si on ne l'attaquait pas, c'était simplement qu'on ne la considérait pas du Souffle. De ce Souffle, tel qu'il était actuellement. Ce n'était pas tant qu'il avait changé. C'était simplement une autre faction qui portait le même nom. Quelque part, entre le moment où elle s'était endormie et celui où elle avait repris vie, sa faction était morte. Le Souffle n'était plus. C'était une faction de gens qui allaient au combat. Et ceux d'avant, pacifiste de cœur qui en peuplaient encore les murs ? Peut-être eux aussi avaient-ils changé ? Ou peut être essayaient-ils de se maintenir, toujours intègre dans leurs choix...

A elle, désormais de changer pour demeurer avec les siens, en accords avec leurs nouveaux idéaux.

Ainsi revint le jour suivant, où tous couraient. Et curieusement, seuls ceux qui avaient été accueillant acceptaient de lui parler. Une aura étrange pesait. Un écho lui parvint. Une interrogation de trahison, de sa part.

Déchirure

C'était là la plus odieuse et la plus douloureuse insinuation qu'on pouvait faire à son égard. N'y aurait-il donc jamais de limite à la suspicion ? Etait-ce pour cette raison que, à ce jour, elle n'avait toujours pas accès à la clé du coffre de la faction ? Imaginer qu'elle pouvait trahir c'était comme lui demander de tuer, en passant outre ce qu'elle était. Après tout, c'est ce que la générale avait fait.

Faille

Non. Ce n'était décidément pas chez elle. Ce n'est pas ainsi qu'une faction unie traite ses membres. Alors, dans le fort, elle se mit à la table et écrivit un message. Puis cérémonieusement elle ôta gants et chaussures qu'on lui avait prêtées. La prêtresse les déposa avec tendresse près de sa missive, afin que Ardycael puisse les récupérer pour sa chère et tendre. Enfin, elle détacha le fanion de la faction attachée à sa cape, et la rangea dans une poche, précieusement. Une pensée pour tous ces êtres qu'elle n'avait pas eu le temps de bien connaître, et elle se dirigea vers la sortie.

Les pieds nus dans la neige, elle se sentit quelques instants mal à l'aise, comme si un mur invisible la retenait. Puis elle prit conscience, que le devoir qu'elle s'était fixée : revenir auprès des siens et les accompagner dans cette vie maudite, ne pouvait plus tenir... Parce que l'on avait pas besoin d'elle. Parce que Son Souffle n'était plus Alors, elle recommanda toutes ces personnes valeureuses à la déesse afin qu'elle veille sur eux, et s'éloigna. Elle n'avait pas besoin de blason pour donner à qui voulait recevoir.

Modifié (le) par Anamaya
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