Aller au contenu
Terre des Éléments

Kiwae

Membres
  • Message(s) posté(s)

    87
  • Inscrit(e) le

  • Dernière visite

1 abonné

À propos de Kiwae

  • Date de naissance 10/16/1995

Profile Information

  • Gender
    Female

Visiteurs récents du profil

2515 visualisations du profil

Kiwae's Achievements

Rookie

Rookie (2/14)

  • Conversation Starter Rare
  • First Post Rare
  • Collaborator Rare
  • Week One Done Rare
  • One Month Later Rare

Recent Badges

0

Réputation sur la communauté

  1. Kiwae

    Commentaires HRP

    Merci @Suyvel ! Contente de voir que tu as apprécié le texte et les illustrations. J'ai en effet profité de ce RP pour glisser une représentation d'Orus qu'on n'avait pas jusqu'alors même dans la bibliothèque (mais que je vais pouvoir rajouter maintenant que j'y pense).
  2. [HRP: Ce RP a été écrit dans le cadre d'un changement de skin personnalisé même si au départ il était prévu que ça se fasse en même temps que l'écriture de mon RP au long court "Sur les traces du peuple de Sirath". Etant donné que j'ai arrêté l'écriture du RP mais que j'avais déjà l'ébauche du skin je me suis dit que ce serait dommage de garder le skin dans mes dossiers. Du coup comme ce chapitre aurait dû figurer vers la fin de mon RP au long court il y a quelques surprises, je préfère prévenir pour ceux qui lisaient mon RP et qui se posaient des questions.] Période Laboria [+112 AC] Archipel du Leiden sur l'île des réfugiés Sirathiens. Palais royal - Salle des Costumes. Kiwae se trouvait dans une pièce du palais qu'elle n'avait encore jamais vu. Une servante l'avait guidé jusqu'ici quelques instants plus tôt et la jeune femme attendait la venue d'Orus qui devait la préparer pour une cérémonie traditionnelle Sirathienne avant son départ. La pièce était entièrement remplie de tissus et de vêtements aux couleurs noir et doré chers aux Démons de Sirath. Des vestes étaient également visibles directement sur des mannequins, Kiwae se rapprocha d'un d'entre eux et remarqua qu'au pied de celui-ci se trouvait une petite plaque avec une date inscrite dessus. Cette pièce ressemble de plus en plus à un musée qu'une salle d'essayage. Alors que Kiwae continuait de faire un tour des mannequins exposés, Orus fit irruption dans la pièce. « Belle collection que vous avez là, commenta la jeune femme à l'arrivée du Sirathien. – Malheureusement c'est tout ce qu'il nous reste de notre savoir-faire du tissage à travers ces tenues de cérémonies, annonça Orus de sa voix crépitante comme des flammes avant de se tourner vers une table au fond de la pièce que Kiwae n'avait pas vu jusque là. Le Sirathien revint vers la jeune femme avec toute une panoplie de pantalons et de chemises à essayer. Il indiqua que c'était des ensembles déjà préparés avec les mesures qui avaient étaient prises de Kiwae. Alors qu'elle se changeait derrière un paravent, Orus lui demanda sur un ton incertain : « Tu es sûre de vouloir rentrer chez toi ? – Oui, tu sais aussi bien que moi que je n'ai pas ma place ici même si vous m'avez accueilli comme si j'étais des vôtres. Je ne suis pas censée rester là indéfiniment. – Iltiah... t'apprécie beaucoup. Ton départ va la peiner. – Je sais mais tu sais bien que c'est impossible. Ce ne serait pas juste... » Pendant de longues minutes seul le bruit de frottement de tissus retentit dans la pièce puis Kiwae réapparut de derrière le paravent. Elle s'avança devant Orus et fit un tour sur elle-même les bras écartées pour montrer son choix sous toutes ses coutures. Le mage se contenta d’acquiescer et il lui demanda de s’asseoir sur un fauteuil à sa gauche et à côté duquel se trouvaient plusieurs paires de bottes à essayer. Il vint s’accroupir devant elle avant de l'aider à glisser les bottes à ses pieds, un sourire rassurant à ses lèvres. A chaque paire de bottes enfilée, Kiwae se leva et fit quelques pas dans la pièce avant de s'arrêter devant un long miroir qui se trouvait en face du fauteuil. Après plusieurs minutes de réflexion la jeune femme déclara : « Je crois que je vais choisir la troisième paire. – Parfait. Plus qu'à choisir la dernière pièce et la plus importante. La veste. » Le Sirathien guida alors la jeune femme à travers les rangs de mannequins revêtus de vestes qui avaient des styles différents selon les époques – allant des queues de pies aux caftans – et il lui proposa de choisir celle qui lui plaisait le plus. Kiwae fit un tour de la pièce. Puis un deuxième. Et enfin un troisième avant de s'arrêter devant le mannequin de son choix, le vêtement lui donnant comme une impression de déjà vu. Le visage impassible, Orus se contenta d'un signe de tête satisfait mais Kiwae remarqua un subtil changement dans le frémissant de ses cheveux noirs et une lueur plus sombre dans ses yeux de lave. Il semblait perdus dans ses pensées. L'humaine ne dit rien attendant que le Sirathien glisse les manches de la veste à ses bras. Une fois fait, il la ferma et plaça une ceinture à sa taille pour bien la maintenir. Kiwae s'avança devant le miroir et soudain elle comprit l'attitude d'Orus. Elle portait la même veste qu'Iltiah avait lors de sa Consécution. Elle se regarda quelque instants, admirant les détails de sa tenue. La veste épaisse noire à manche longues était recouverte avec des petits motifs cachemire brodés au fils d'or. Les manches noires laissaient place à de la dorure en-dessous de coude et pouvaient faire pensées à des brassards d'archer vu de loin. Au niveau des épaules le tissu noir laissait place à ce même tissu doré qui remontait jusqu'au cou pour former un col. La ceinture de cuire noire était cintrée au-dessus de la taille. De là, la veste s'échancrait, tombant à hauteur de genoux et laissant apparaître son pantalon noir. Ce dernier s’enfonçait dans des bottes hautes de la même couleur avec des boucles dorées permettant de resserrer le haut des bottes. Le Sirathien continuait de l'observer silencieusement et Kiwae voulant détourner son attention lui demanda alors comment allait se passer la cérémonie. « Ça va être très protocolaire, ne t'inquiètes pas tu auras juste à répéter ce qu'Iltiah te diras ni plus ni moins. Cela commencera par ton Renoncement au statut de Gardienne puis il faudra couper ton lien avec l'Ídmôn et enfin il y aura le serment qui permettra ton exil. – Mon exil ? Je pars de mon plein gré. », répondit la jeune femme interloquée. Orus se retourna pour se diriger vers une autre partie de la pièce où était accrochée des capes noires de longueurs différentes, certaines avec des motifs et d'autres sans. Alors qu'il faisait des allers-retours pour voir quelle cape correspondrait le mieux avec sa tenue il continua ses explications : « Il y a une petit subtilité au Renoncement qu'Iltiah ne t'a peut-être pas dit. Être une Gardienne, fais de toi une Sirathienne à part entière même si le sang qui coule dans tes veines n'est pas le même que le notre. Tu es donc considérée comme tel et dans notre tradition ancestrale, le choix de renoncer à son statut de Gardien implique d'être exilé de notre peuple pendant un certain temps pour en quelque sorte expier le déshonneur de la perte de ce statut. Je suppose qu'Iltiah ne voulait pas ajouter de peine à un moment qui risque d'être déjà dur à vivre pour toi. Tu es bien consciente que même si pour nous ce serment d'exil ne sera que quelque chose de temporaire, en choisissant de partir de l'île ce sera un aller sans retour pour toi. Je doute que les Leidiths t'autorisent à repasser le Miroitement une seconde fois pour accéder au Leiden sans ton statut de Gardienne. C'est pour ça qu'il faut que tu sois sûre de toi. » Le Sirathien glissa sur ses épaules une longue cape noire et l'attacha à sa tunique. Il remarqua que Kiwae semblait être perdue dans ses pensées le regard vide sur le miroir en face d'elle, se tenant les mains devant sa taille et les doigts de sa main droite caressant le contour de la marque d'Ídmôn sur le dos de son autre main. Orus voulant la rassurer serra ses mains qui reposaient maintenant sur ses épaules et ce simple geste sembla sortir la jeune femme de sa torpeur. « Tu sais que tu portes exactement la même tunique qu'Iltiah avait lors de sa... – Consécution ? », le coupa Kiwae avec un sourire en coin. Ils rigolèrent doucement puis Orus reprit sérieusement : « Il semblerait que la boucle va être définitivement bouclée. Je pense que ça va faire plaisir à Iltiah que tu emportes son souvenir avec toi. » Illustrations d'Orus et Kiwae
  3. Il était une fois un vieil homme rustre prénommé Foë T'ar. Personne ne savait d'où il venait et qui il était. On savait juste qu'il avait la fâcheuse tendance à terroriser les mineurs de la région de Melrath Zorac et à attirer l'attention dès qu'il arrivait en ville toujours à la même période de l'année, voulant se « régler » avec quiconque avait la malchance de croiser son regard. Son apparence négligée – un visage sale, un crâne un peu dégarni qui contrastait avec une barbe très fournie, des vêtements tout rapiécés – n'inspirait pas confiance. A chacune de ses visites il rendait fou les gardes de la ville et surtout le Capitaine de la garde. Tout commença par une histoire de pioche volée : Un jours de Festiva, Foë T'ar arriva en ville au dos d'une mule tirant un chariot de charbons à la recherche du Capitaine de la garde. « Capitaine ! On m'a volé ma pioche. Capitaine, j'aimerai me plaindre ! On m'a volé ma pioche, je vous préviens si je trouve le voleur de pioches je lui fais manger ses dents.» Après plusieurs minutes à gueuler à tout va, le Capitaine arriva enfin à sa rencontre. « Capitaine, il faut que je vous entretienne, euh que je vous parle d'homme à homme. Il m'est arrivé un grand malheur. – Vous vous appelez comment monsieur ? – Euuh… Oui, répondit le vieil homme en hésitant. – Vous vous appelez « Oui » comment ? – …Oui Oui. – Oui Oui ?, demanda le Capitaine d'un ton dubitatif. – Oui. – Vous vous moqueriez pas de moi ? – Ah bah non Capitaine j'oserai pas voyons. – C'est oui ou non ? – Ah c'est oui. » Sentant que la discussion allait tourner en rond, le Capitaine décida de ne pas insister plus sur l'identité de son interlocuteur. « D'accord, donc Oui Oui. Vous faites quoi Mr Oui Oui ? – Et bien je suis mineur donc si on me vole ma pioche on m'empêche de travailler, v'oyez ? J'étais au lac à côté et on m'a volé ma pioche ! – Vous avez vu la personne qui vous l'a volé ? – Ah bah non, j'étais en train de me… Laver… Une belle pioche en plus ! Toute neuve ! Mais je vous le dis si je le retrouve je vais le régler directement vous allez voir ! » C'est alors qu'un badaud s'avança de la cohue créée et se mêla à la discussion : « Vous savez mon ami la violence n'est jamais la solution. – Oui mais vous savez il y en a qui ne comprenne que ça. Les poings dans la gueule ! – L'Unique a dit qu'il ne faut pas rendre à autrui ce qu'on a nous-même reçu. – Mais euh, il a qu'à tendre la fesse droite et serrer la joue gauche, c'est comme ça qu'on dit ? – La technique c'est de l'attaquer de dos comme ça il ne s'en rend pas compte et là l'Unique ferme les yeux. – Ah d'accord, je retiens ! Qui veut se régler là comme ça ? » Le Capitaine sentant la situation lui échapper proposa à Foë T'ar une nouvelle pioche, ils se rendirent à l'armurerie et une pioche lui fut donnée. Cette première visite de Foë T'ar à Melrath Zorac se termina avec une nouvelle pioche et malheureusement plusieurs combats à mains nues, le rustre personnage ayant voulu régler le compte des personnes lui ayant soit disant manqué de respect. Et ce ne fut que le début des problèmes… En effet le vieil homme revint quelques jours plus tard, un sac de charbons avec lui et un problème de pioche encore… Et cette fois-ci c'est l'armurier qui en fit les frais : « Hey oh, dis donc c'est quoi cette pioche de mauvaise qualité ! Oh, dis donc ! J'ai pas mis trois coups qu'elle a cassé ! – C'est qui que j'entends beugler, s'exclama le Capitaine de la garde ayant entendu Foë T'ar à l'autre bout de la ville. – Oh ! Il m'a donné une pioche à peine j'ai commencé à taper qu'elle a cassé ! C'est un voleur, c'est tout. Un voleur ! Qui a une torche ? On va lui mettre le feu. – Hop hop hop ! Vous n'allez rien faire du tout. » Le Capitaine de la garde essaya de calmer Foë T'ar tant bien que mal alors qu'une foule commençait à s'amasser autour de l'armurerie. Le vieil homme quant à lui continuait d'invectiver tout ceux qui défendaient l'armurier tout en incitant d'autres personnes à brûler le magasin. Le capitaine n'eut pas d'autres choix que de mettre Foë T'ar dehors et de lui interdire de revenir en ville tant qu'il voulait « régler » l’armurier. Deux jours après: « Qu'est-ce que je peux faire pour vous Mr Oui Oui ?, demanda avec appréhension le Capitaine. – Je suis revenu pour ma pioche parce que j'ai pas oublié l'histoire. Je retourne pas chez le voleur tout seul parce que sinon je vais le régler et puis il va comprendre. Soit on trouve un terrain d'entente et tout se passe bien soit j'y retourne et je lui règle son compte. » Le Capitaine de la garde lui donna de nouveau une pioche mais Foë T'ar semblait un peu perplexe. « C'est une vrai pioche ? – Oui, et puis comme ça je ne vous la fais pas payer. » Il ne fallait pas le dire deux fois au vieil homme qui parti de Melrath Zorac sans demander son reste. Le Capitaine de la garde se demanda alors si vraiment le vieil homme avait perdu ses pioches ou si il n'avait pas créé ces histoires de toutes pièces pour obtenir des pioches gratuitement. Föe T'ar revenait en ville tous les ans toujours au mois de Festiva recouvert de suie et avec un chariot de charbons. Même s'il ne semblait plus avoir de problèmes avec ses pioches il continuait de se prendre la tête avec l'armurier et il se réglait avec quiconque le regardait de travers. La ville s'était habituée à l'énergumène qui brayait et se battait à tout va. A tel point qu'une rumeur se répandit – sûrement par des parents pour éviter que les enfants n'approchent le vieil homme – disant qu'il venait voir si les enfants étaient sages et s'ils ne l'étaient pas il allait les punir et revenir le soir de Noël pour leur donner des morceaux de charbon à la place des oranges. Même si la vrai identité de Foë T'ar fut connue que beaucoup plus tard, le Capitaine de la garde continua de l'appeler par le sobriquet de Mr Oui Oui à chacune de ses visites. C'est ainsi qu'à son insu fut créée la légende autour de Mr Föe T'ar, le vieil homme au sac de charbons venant rendre visite aux enfants désobéissants alors que tout avait commencé par une histoire de pioche.
  4. Je m'inscris également.
  5. Kiwae

    Quiz des 15 ans !

    Bonsoir, Je m'inscris. Edit Matagot : Validé !
  6. La côte était en vue, l'île où se situait le Sanctuaire ressemblait à un mirage tellement la magie l'entourant était puissante. Un frisson parcouru Iltiah alors qu'elle l'observait de la proue de son bateau. Il devenait maintenant évident que s'ils n'avaient pas croisé la route d'un navire de la Guilde des Chasseurs ils seraient probablement devenus fous au point de s’entre-tuer avant même d'atteindre la cité des Leidiths. Regardant la ville du Sanctuaire se dessiner à l'horizon, Iltiah réalisait la chance qu'ils avaient. Ce stress qui l'avait envahit au moment de choisir le mot qui allait sauver son peuple. Pour la énième fois en plusieurs jours elle se remémora cet instant déterminant : Cela lui avait pris du temps, son regard plongé dans celui de Vadran. Après plusieurs dizaines de minutes elle s'était penchée vers lui, murmurant LE mot à son oreille. Le Capitaine, impassible, se contenta de se retirer sur son navire avec son Second, soit disant pour transmettre le message à des Leidiths habilités à prendre contact avec des membres du Conseil. Plusieurs heures plus tard ils revinrent accompagnés de Caduceus, qui dans un premier temps leur servit une première dose de thé. Puis plus tard, il distribua ce qui ressemblait à des attrapes rêves sous forme de pendentifs, ils avaient été enchantés par le mage et permettaient une sorte de protection afin de défaire la prise mentale qu'avait commencé à avoir la magie du Miroitement sur les Sirathiens et Elfes. Vadran expliqua alors qu'elle était conviée à une entrevue avec le Conseil des Anciens à son arrivée au Sanctuaire. Il lui fit comprendre que l'avenir des Sirathiens se jouerait à ce moment et qu'elle était très chanceuse d'avoir eu une réponse positive de la part des Leidiths et de pouvoir poser un pied au Leiden quelque soit l'issue de la réunion. Cela faisait maintenant presque une semaine que les bateaux Sirathiens avaient emboîté le pas du navire de la Guilde des Chasseurs. La navigation s'était déroulée sans encombres malgré les récits du Capitaine alors qu'ils se réunissaient tous sur son bateau le soir. Des histoires de tortues aussi grosses que des îles, des krakens pouvant engloutir des bateaux en un claquement de doigts. A part le spectacle d'une Aquatis nageant proche des bateaux – une connaissance de Vadran qui préférait vivre dans les eaux Leideniènes que sur les îles – rien de tout ce que Vadran avait raconté n'avait été aperçu au cours de la traversée. Peut-être était-ce pour le mieux vu la condition dans laquelle se trouvait Iltiah et sûrement la majorité de son peuple. En effet, au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de l'épicentre de la création du Miroitement, Iltiah ressentait des maux de tête de plus en plus fort lié à sa magie et ceux-ci malgré les concoctions que Caduceus donnait. La Princesse avait pris pour habitude de rendre visite à Caduceus pour qu'il lui prépare son fameux « thé aux morts », une appellation qui avait un sens plus littéral qu'une simple mise en garde sur le fait que si ils n'en buvaient pas ils se condamnaient à la mort. En effet, au cours d'une conversation avec Caduceus il lui révéla que son thé était composé de feuilles et de fleurs de plantes qui poussaient uniquement sur des sépultures de morts. La Princesse ne fut pas étonnée à la révélation du mage partageant sa vision du cycle de la vie. Tout corps redevient poussière un moment ou un autre et si un corps peut-être permettre à une autre vie d'être sauvée alors pourquoi ne pas s'en servir ? Iltiah sortie de ses pensées alors qu'elle commençait à sentir son mal de tête revenir de plus belle. Il semblerait qu'une nouvelle dégustation de thé s'impose. Il fallait absolument que la Princesse ait l'esprit clair au moment de rencontrer le Conseil des Anciens.
  7. Bonsoir, Kiwae est mon compte principal, Yasha et Askja sont mes multis qui sont très rarement joués voire plus du tout dans le cas d'Askja.
  8. Gazette de Melrath Zorac Période Pluvia, le 17 [+ 115 AC] Ce jours marque le début de la tant attendue seconde édition du tournoi de Melrath Zorac. « Bonjour à toutes et à tous, ici l’organisation de la seconde édition du tournoi de Melrath Zorac... » Clame une voix provenant de l'arène accueillant de plus en plus de gens. Un soleil est à son zénith, brûlant comme à son habitude. De ma position, je contemple la situation : Je vois le ciel incandescent, le sol de l'arène étincelant. J'observe le public arriver entre le troisième âge, les connaisseurs et les enfants sages. La tribune est en ébullition, prêt à découvrir la compétition. Une profusion de popcorn fait le bonheur des anciens comme des gamins. Des supportrices s'agitent aux couleurs de leur équipe favorite. Le vent fait flotter les bannières et je prends mon allure de croisière. Assis sur un banc et cheveux dans le vent, Je mâche des graines de tournesol tout en buvant de l'alcool. C'est l'heure où, les badauds sèment la zizanie et font leurs paris. Voilà que commence les présentations, des prétendants au titre de cette seconde édition. Dans l'air flotte un parfum étrange de sueurs et de beignets. Il est temps pour les joutes de commencer. Il est temps pour les compétiteurs de se bastonner. Il est temps pour le public de les acclamer. « Et n'oubliez pas, pour être vainqueur il faut forcément être joueur. Bonne chance ! » Écrit par votre cher journaliste sportif Tyéri Jil'Ardi
  9. Pour Kiwae: La proposition du musicien de partager une de ses aventures afin de la mettre en musique était bien surprenante néanmoins l'Aéride décida de l'accepter pour ne pas le vexer. Kiwae réfléchit quelques instants puis regarda Grant avec un sourire un coin avant de demander : « Vous voulez que je vous raconte comment il m'a suffit d'un an pour : tuer ma mère, être hantée par une morte, partir avec des marchands itinérants, découvrir l'existence d'une entité magique aussi puissante qu'un dieux élémentaire, traverser la chaîne des Kalahs presque sans encombres, me faire piéger par des Elfes Sombres, traverser un océan pour un être aimé, me présenter à l'improviste et obtenir des réponses ? ». Le musicien sembla plus que perplexe par le tableau que Kiwae venait de lui décrire et elle décida de lui offrir une porte de sortie. « J'en ai trop dit ? – Euh… Non, c'est juste que je ne m'attendais pas à ça. – Bien évidemment je n'étais pas sérieuse qui pourrait croire une telle histoire. », continua la rôdeuse sur le ton de la plaisanterie. Kiwae prit un moment pour réfléchir à ce qu'elle pourrait partager et qui pourrait donner lieu à une balade. « Quelle sorte d'histoire serait intéressante à tourner en composition ? Il faudrait que ce soit sur quelque chose de familier, à la fois très ancien et pourtant nouveau. » L'Aéride laissa quelques secondes de silence pour garder un peu de suspens avant de continuer : « Une histoire d'amour. Tout le monde aime une chanson sur l'amour, non ? » Grant sourit, il semblait excité à l'idée de composer quelque chose de romantique qu'il pourrait faire écouter à sa femme. Après plusieurs jours d'écriture Kiwae retourna voir le musicien, elle lui tendit une feuille de papier sur laquelle était griffonnée un texte. Grant prit plusieurs minutes pour le lire avant de regarder curieusement la rôdeuse. Celle-ci coupa l'élan du musicien alors même qu'il était en train d'ouvrir la bouche : « Je sais, j'avais promis une histoire d'amour mais je me suis dis qu'une histoire d'amour tragique ça aurait plus d'attrait pour le public des tavernes. Peut-être de quoi tirer les larmes aux yeux de ta femme ? – C'est bien possible, le texte est émouvant et avec ma flûte j'en ferai une bonne balade, répondit Grant avec un grand sourire. En tout cas c'est une très belle déclaration, est-ce que vous avez songé à en parler à l’intéressée ? – Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez et je pense qu'il est préférable que ça reste juste une balade que vous avez composé et qui vienne de votre imagination, n'est-ce pas ? – Je vois… Sauf qu'à force de garder ça pour vous cela va vous ronger de l'intérieur. – Je sais mais pour l'instant je me contenterai de vous écouter interpréter cette chanson. », conclut l'Aéride. Le musicien n'insista pas et décida de respecter sa volonté même si il était déçu que cette histoire reste sans résolution en ayant tenté de savoir qui cette chanson concernait. Il engagea un chanteur pour l'accompagner et sa première interprétation fut une réussite, laissant bel et bien sa femme émue pendant la chanson. La vie suit des courbes invisibles Comme un vent irrésistible qui file vers l'avant Je marche vers quelque chose de nouveau Et les étoiles observent chacun de mes pas Sous le couvert de l'obscurité Je suis une ombre qui cherche la lumière C'est alors qu'une silhouette se dirige vers moi Une collision qui altère le monde que je connais Changeant mon cœur, changeant mon esprit Changeant mon chemin, changeant mon âme. Tu as les yeux bleus tortueux d'une mer déchaînée Tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière Ta chevelure a la couleur des océans et des cieux de la nuit. Tu es sur une autre étoile et je ne sais pas quoi faire. A chaque fois que je te vois tu me rends perplexe J'écoute et je suis captivée par chaque mot que tu dis J'ai cherché à comprendre pourquoi Mais tu regardais ailleurs Ton cœur pris et épris d'un autre De fil en aiguille, les étoiles se sont alignées Nos chemins continuant de s'entremêler Et lorsque nos regards se croisent Ce fil invisible nous reliant se tend Comme pour rapprocher deux âmes en peine Ton cœur battant est en cage Et dans mes rêves les plus fous J'ai quand même l'idée farouche De venir te chercher pour te libérer de ton fardeau Et de t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue Mais parce que tu es sur une autre étoile C'est à mon tour de déporter mon regard pour te voir à jamais De cette façon je m'accroche pour toujours Et j'attends Je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi Je t'attends Grant Caurmalhad
  10. Le bateau brisait les vagues à vive allure, Iltiah commençait à voir plus distinctement les silhouettes s'agiter au niveau du premier mât puis elle aperçut un drapeau blanc être levé. Elle indiqua à son équipage de faire de même et les bateaux Sirathiens s'approchèrent doucement. L'ambiance était tendue, les Démons de Sirath gardèrent leurs armes prêtes jusqu'au moment des dernières manœuvres afin que les bateaux puissent être en position pour l'abordage. La Princesse vit un Elfe se balancer par dessus bord, tout en s'accrochant aux cordages pour donner des ordres à son équipage afin de manœuvrer au mieux. Un grand sourire se dessinait sur ses lèvres, il semblait si heureux et dans son élément ce qui contrastait avec le bateau Sirathien où l'atmosphère était beaucoup moins sereine. L'encre fut jetée et tout le monde s'affaira entre le repli des voiles et la mise en place de planches en bois pour permettre le passage d'un bateau à l'autre. Du peu que la Princesse pouvait voir, il semblait que la majorité de l'équipage du bateau qui les avait abordé était composé d'Elfes mais ce qui attirait le plus l'attention étaient ceux dont le visage était caché sous une capuche, seul leurs mains d'une couleur bleuâtre les trahissaient. Ses observations et par la même occasion ses interrogations furent interrompues alors que quelqu'un fit le premier pas en venant sur le bateau des Sirathiens. D'un coup d’œil, ses questions furent répondues. Un Aquatis se tenait face à elle. Outre la couleur de sa peau bleuâtre tirant vers le gris, ses nombreuses adaptations sous-marines le rendait visuellement distinct des autres races humanoïdes présentes en Terres des Éléments. Il inclina sa tête face à Iltiah en signe de respect puis observa ses alentours quelques instants avant de s'adresser à elle : « Vous êtes bien loin de vos terres peuple de Sirath, observa-t-il d'une voix grave venue des profondeurs de l'océan. – Et de quelles terres parle-t-on ? Celles qui nous ont été prises par Niue ou celles qui nous ont été gracieusement offertes par les Elfes Sylvains. Je pourrais très bien vous faire la même remarque, Aquatis. » L'inconnu s'esclaffa avant de reprendre plus sérieusement : « Touché. On va reprendre de zéro… Je me présente Capitaine Vadran et si j'ai bien appris mes leçons d'histoire je dirais que vous êtes la Princesse Iltiah du Royaume de Sirath. » Iltiah se contenta d'acquiescer aux paroles du Capitaine, préférant rester méfiante face à cette personne qui semblait être au courant de beaucoup de choses. L'Aquatis siffla et l'Elfe qu'avait aperçu la Sirathienne juste avant se plaça à ses côtés. Le Capitaine le présenta comme son second, Sabian. Ce dernier fit un geste de la main et deux tabourets en bois apparurent de nulle part puis indiqua à Iltiah de s’asseoir avant de s'adresser à elle : « Le Capitaine va vous poser des questions. Vous vous limiterez à des réponses d'un seul mot. Un mot seulement, est-ce que c'est compris ? – Pourquoi ?, demanda curieusement Iltiah préférant s'adresser directement au Capitaine plutôt qu'à son Second. – La vérité est singulière. Les mensonges sont des mots, des mots et encore des mots », répondit Vadran alors qu'il s’asseyait face à elle. Une fois installé, il claqua des doigts et son second fit apparaître ce qui ressemblait à une pinte contenant probablement de l'alcool. Il en but une gorgée tout en dévisageant Iltiah puis il posa ses coudes sur genoux, pinte entre ses deux mains, avant de commencer : « Vous avez franchit le Miroitement de manière intentionnelle, n'est-ce pas ? – Oui. – Et vous n'avez toujours pas fait demi-tour, pourquoi ? – Curiosité. – A propos ? – Leiden. – Et des Leidiths ? – Oui. – Que voulez-vous d'eux ? – Aide. – Pourquoi ? – Exil. – Pourquoi vous aideraient-il ? – Altruisme », répondit la Princesse comme une évidence. Du coin de l'œil Iltiah vit Sabian faire un mouvement de recul comme surpris par ce qu'elle venait de dire. Sa jeunesse semblait le trahir, il faisait plus penser à un humain qu'à un Elfe à cet instant. Il regardait l'échange ses yeux brillants allant de son capitaine à Iltiah comme si un duel se déroulait devant ses yeux. « Les Leidiths ne sont pas altruistes, déclara Vadran l'air désolé. – Non ?, insista la Princesse relevant son menton comme pour défier le Capitaine. – Non. Les Leidiths n'aident pas les gens. Pas n'importe qui. Jamais. Ils se tiennent à l'écart du monde et n'interfèrent pas avec les affaires de ses habitants. Ils ne sont pas votre salut ni vos protecteurs. Est-ce que vous comprenez ce que je vous dis. – Mots… » Alors que le Second baissa le tête pour se retenir de rigoler malgré un sourire visible, le Capitaine se contenta de hausser les sourcils à la répartie de la Princesse mais laissa lui aussi deviner un sourire avant d'expliquer : « Ils étaient différents, il y a longtemps… Altruistes ? Oui. Des protecteurs. Mais ils ont subit des traîtrises et ils ont préféré l'isolement plutôt que la possibilité que certaines entités se retournent une nouvelle fois contre eux. Ils ne sont plus que des archivistes de connaissances sur ce continent. Choisissez un mot pour m'indiquer que vous comprenez cette situation. – Humanité. » Vadran et son Second se regardèrent, imperceptiblement Sabian acquiesça à un message que semblait lui avoir fait passer son Capitaine. L'Aquatis hésita quelques instants, pris une gorgée de sa pinte puis fixa de son regard la Sirathienne : « Nous faisons partie de la Guilde des Chasseurs, nous naviguons et protégeons l'intégrité du Leiden de toutes les menaces possibles. Néanmoins cela ne veut pas dire que nous approuvons cet isolement. Alors… Un test pour vous. Donnez-moi un message pour le Conseil des Anciens. Dites-leur tout de la situation de votre peuple, de ce que vous attendez et surtout expliquez pourquoi ils devraient vous aider. Mais faites-le en un seul mot. » L'Aquatis semblait sentir le doute envahir la Sirathienne, il lui sourit de toutes ses dents avant de conclure : « Vous êtes en train de pensez qu'un tel mot n'existe pas ou que vous ne pouvez pas le trouver… Voyons si les Dieux sont avec vous. »
  11. Chapitre 19 : Période Azura, le 11 [+111 AC], heure solaire 20h : 40min Une semaine après mon introduction avec l'Ídmôn et la discussion avec Iltiah, je n'avais pas l'impression d'avoir fait de progrès. Je n'arrivais pas à contrôler les souvenirs qui me submergeaient de manière intempestive, ce qui provoquait des moments d'absences qui commençaient à se voir. C'est Emak et Mya qui m'en firent la remarque pendant le repas : « Comment tu appelles ça, quand elle est perdue dans ses pensées ?, demanda Emak à Mya. – Elle s'évade. – Tu fais ça de temps en temps. », me dit Emak. Je me contentai de rester évasive en lui disant qu'il m'arrivait de rêvasser et ils n'insistèrent pas plus. Au cours de la soirée je réussis à m'éclipser, bien décidée à reprendre contact avec Ídmôn pour voir s'il pouvait m'aider. A mon arrivée dans le temple mon corps se fit moins crispé, je ne pouvais pas l'expliquer mais l'atmosphère y était rassurante d'une certaine manière. En quelques pas je traversai les bassins d'eau puis je pris entre mes deux mains l'Octaèdre. Cette fois-ci, il n'y eu pas de filaments de lumière, juste la marque sur le dos de ma main qui s'illumina. « Est-ce que tu m'entends ?, résonna la voix mécanique de l'Ídmôn dans ma tête. – Absolument. – Que puis-je faire pour toi ? » Je pris le temps de m’asseoir le dos contre la fresque d'Ídmôn, genoux repliés avec l'octaèdre reposant dans le creux entre mon ventre et mes cuisses. « Il faut que tu m'aides à accéder facilement aux souvenirs quand je le souhaite. J'ai des bribes qui me viennent par moment que je n'arrive pas à contrôler et les gens autour de moi commencent à se rendre compte que j'ai des moments d’absence. – Je vois… Cela peut prendre un peu de temps mais normalement c'est quelque chose qui est censé se réguler de manière naturelle. Peut-être que ton esprit a encore du mal à accepter les souvenirs comme étant les tiens, un peu comme un corps peut rejeter une greffe. Normalement quand tu repenses à un moment déjà vécu, cela se fait en une fraction de secondes. Tu penses à ce moment et tu le visualises dans l'instant. Ton but est de créer ce déclic. » Ídmôn m'intima de prendre une position confortable de méditation, je me mis alors en tailleur puis je fermai mes yeux. « Pour commencer, je vais moi-même provoquer cette réponse. Je vais aller chercher le souvenir que tu souhaites en essayant d'être le moins invasif possible pour que ton corps ne le prenne pas pour une intervention extérieure. Dis-moi ce qui te passes par la tête et que tu aimerais voir. » Après quelques minutes de réflexion, je répondis à Ídmôn : « Je souhaiterai voir le souvenir le plus récent du Roi Iltrasarh avant qu'il vienne te voir pour la dernière fois. » Au moment où cette pensée me vint, je fus plongée dans ce qui semblait être une bibliothèque ou un bureau. Les murs autour de moi étaient recouverts d'étagères contenant des livres. Assise à une table avec une plume dans ma main droite, je me voyais écrire sur une page encore vierge : Ils ont pris les derniers remparts et le troisième cercle, nous avons barricadé les portes du palais mais cela ne les retiendra pas très longtemps. Le sol tremble, les tambours viennent des profondeurs. Nous ne pouvons plus sortir, une ombre s’avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir, ils arrivent. Un Sirathien arriva alors pour me prévenir qu'ils étaient là. Je me levai précipitamment de mon siège. Le livre laissé ouvert à cette dernière page. Le reste du souvenir était assez flou, je me voyais descendre dans les souterrains avant d'atteindre le temple d'Ídmôn afin de lui transmettre les dernières instructions. Le souvenir se dissipa, je repris alors mes esprits. Les quelques minutes de souvenirs n'avaient paru que quelques secondes. Un sentiment d'exaltation m'envahit. D'un coup, je voulais : tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre. « Est-ce que tu peux me montrer tes souvenirs, lorsque que tu avais encore ton corps ? » – Bien sûr, si c'est ce que tu souhaites. » Je passai les heures qui suivirent à explorer les souvenirs de la vie des Sirathiens du point de vue d'Ídmôn. Au départ j'avais des demandes assez vagues mais à force de me guider, je remarquai qu'inconsciemment je faisais des demandes de plus en plus précises sur les choses que je voulais voir. « J'ai l'impression que tu te sens de plus en plus à l'aise. Le mieux serait d'essayer de le faire par toi-même plus tard. Prends le comme une sorte de méditation à faire tous les jours, cela deviendra naturel. » Une question me taraudait depuis qu'Ídmôn avait eu accès à mes souvenirs et je voulais savoir ce qu'il en pensait : « Est-ce que tu penses que je suis un monstre ? – Kiwae, je ne pense pas que tu sois une mauvaise personne, répondit Ídmôn. – Vraiment ? – Je pense que tu as fait beaucoup de mauvaises choses. » Ídmôn sembla sentir que je m'étais tendue et continua : « Laisse-moi finir. Je pense que tu as fait beaucoup de mauvaises choses mais aussi beaucoup de mauvaises choses te sont arrivées. – J'ai tué et blessé beaucoup de monde, confirmai-je. – Les personnes blessées ont tendance à en blesser d'autres. – Beaucoup de personnes. », insistai-je. Ce fut silencieux pendant quelques instants. Je sentais la présence d'Ídmôn rassurante avant de l'entendre à nouveau : « Est-ce que tu veux être une meilleure personne ? – Oui. – Alors c'est un bon départ. – Comment ça ?, demandai-je interloquée. – Les mauvaises personnes ne cherchent pas à aller mieux. » Et à cet instant, ce que me disait Ídmôn c'était suffisant pour moi. « Je vois… Merci pour ton honnêteté. J'essayerai de revenir te parler demain soir, on va avoir la visite d'une tribu Tamahaq demain je pense que ça pourrait t'intéresser. – Avec plaisir. » Après avoir posé l’Octaèdre, je repartis en direction du campement le cœur un peu moins serré.
  12. De l'exil des Sirathiens, la découverte du Leiden Peu après la fin de la première guerre karmique, la Princesse Iltiah décida de guider les survivants de son peuple vers l'île Sanctuaire au Leiden. Malgré l'hospitalité offerte par les Elfes Sylvains pendant près de 3600 ans, la Princesse ne se sentait pas à sa place parmi eux. Son besoin de vengeance face à Niue l'avait fait rester combattre aux côtés de la grande alliance. Cependant, elle n'arrivait toujours pas à se détacher de l'humiliation d'avoir dû fuir son royaume, de mener son peuple vers une mort certaine et de porter le fardeau de la survie des siens. La seule chose qui la faisait tenir était le mantra qu'elle se répétait : la vie demande du courage et des sauts dans l'inconnu. Et la route vers le Leiden en était un. Plus qu'un saut, c'était un plongeon du haut d'une falaise dont l'inconnue serait le moment de l'impact soit avec l'eau soit avec la roche. Tout du moins c'était la métaphore qu'elle avait choisi de se représenter alors que la Princesse menait les exilés Sirathiens en direction de l'Océan de l'Espoir. Et quelle coïncidence que d'avoir un océan nommé de cette façon alors que l'espoir que nourrissait Iltiah était d'y trouver le Leiden. Ce fameux Leiden, un nom synonyme de légende. La Sirathienne pouvait compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où elle avait entendu son père parler de ces îles hors d'atteintes situées à l'est du continent. Un archipel qui serait invisible aux yeux de simples navigateurs et protégé par une barrière magique créée par les maîtres des lieux, les Leidiths. D'après certaines rumeurs ils étaient les détenteurs de toutes les connaissances en Terre des Éléments et accordaient aux étrangers le droit d'accès au Leiden sous certaines conditions. Au fil des décennies, tout indice qui avait trait de près ou de loin avec le Leiden avait nourrit l'imaginaire que la Princesse se faisait du lieu. C'est pourquoi, lorsque les Sirathiens arrivèrent finalement au bord de l'océan ce fut un grand soulagement pour elle de se rapprocher de son but. Les Elfes Sylvains aidèrent une dernière fois les Sirathiens en leur offrant des bateaux avec des équipages pour la traversée jusqu'aux limites connues de l'emplacement supposé du Leiden qu'ils appelaient le Miroitement. Lors du premier soir de la traversée, Iltiah admira le coucher d'un des soleils à l'horizon. Elle se remémora alors une des paroles d'Orus quand elle n'était encore qu'une enfant : « Vous n'êtes jamais allée au bord de l'océan Princesse ? Au cieux, c'est tout ce dont ils parlent. L'océan et le coucher des soleils… Comment c'est fabuleux de voir ces boules de feu fondre dans l'océan. » A cet instant, face à cette étendue d'eau où se reflétaient les rayons d'un des soleils, ce fut un des rares moments depuis plusieurs milliers d'années où la Princesse se sentit sereine. Après quasiment deux semaines de navigation, une sorte de trépidation s'empara de l'équipage. Presque imperceptible, la barrière magique était pourtant là. Elle commençait à se faire deviner au loin. La lumière des soleils mêlée aux mouvements des vagues faisait apparaître une sorte de voile qui réfractait la lumière. Deux jours plus tard, les bateaux se retrouvèrent face à elle. Vu de près la barrière magique était impressionnante, elle avait un aspect presque hypnotique dans la façon de se mouvoir et de réfracter la lumière. Orus passa un long moment à la regarder, fasciné par sa présence et l'énergie qui avait dû être mise en œuvre pour la créer. Rien que son existence semblait inconcevable tant la pression qu'elle dégageait était palpable à en mettre mal à l'aise. Comme si elle signifiait aux navigateurs de faire demi-tour. Bien évidemment cela ne fit pas vaciller la motivation de la Princesse, bien au contraire, cela ne faisait que renforcer son besoin de savoir ce qui se trouvait de l'autre côté. La traversée se fit avec appréhension, ne sachant pas ce qui allait se passer et ce fut presque décevant de voir que rien n'avait changé, tout du moins au premier abord… L'océan continuait de s'étendre à l'horizon sans terre en vue et les vagues se brisaient toujours contre les coques des bateaux. De ce côté du Miroitement, le bras droit de la Princesse remarqua qu'il ne s'agissait pas juste d'une barrière mais d'un dôme. La lumière semblait se réfracter au sein de celui-ci à la façon d'un prisme et donnait l'impression que tout ce qui les entourait était un seul et même arc-en-ciel. Ajouté à cela, l'Elfe Sylvain en charge de la navigation indiqua que la barrière devait probablement bloquer le champ magnétique et les boussoles étaient devenues inutilisables, ils allaient devoir naviguer à vue en espérant pouvoir s'aider de la position des étoiles à la tombée de la nuit pour reprendre un cap. Ces deux éléments étaient déjà de gros indices quand à la nature même du Miroitement. Alors qu'ils s'étaient résolu à privilégier la navigation de nuit, il devenait difficile pour les Sirathiens et les Elfes Sylvains de savoir exactement combien de jours s'étaient passés depuis la traversée du Miroitement. Même avec le cycle du jour et de la nuit, c'était plus profond que ça. Il s'agissait tout bonnement de perte de mémoire. Le Miroitement créait une altération de la perception du temps et chacun y réagissait différemment. La navigation devint un calvaire, même en tenant compte à l'écrit des jours qui s'écoulaient la perte de mémoire commençait à irriter les esprits pourtant calme des Sirathiens et Elfe Sylvains. La Princesse espérait trouver rapidement quelque chose qui pourrait indiquer la présence des Leidiths sinon ils seraient contraints de faire demi-tour. Jusque-là, à part des petites îles et de nombreuses épaves navires rien de concluant n'avait été aperçu. Quelques jours ou peut-être plusieurs semaines après la traversée de la barrière, la forme d'un bateau se dessina à l'horizon. Au départ, l'équipage crut à un mirage tant les effets du Miroitement avaient altéré leur perception de la réalité mais il était bien réel. Iltiah ordonna aux Sirathiens de prendre leurs armes pour se préparer à toutes éventualités. La Princesse espérait que ce soit des autochtones qui pourraient l'aider à trouver ce qu'elle cherchait cependant elle ne voulait pas non plus avoir trop d'espoir de peur d'être déçue. Le bateau se rapprochait à vive allure, Iltiah commençait à voir différentes silhouettes sur le pont, elle banda son arc et d'un même geste les Sirathiens la suivirent. Puis ils attendirent…
  13. A la découverte du désert des Akhs Par Ylunis Carcertan, archéologue de l'Académie d'IssCaNak Enfant, on nous apprend qu'au delà du désert occidental et de la chaîne de montagne des Kalahs se trouve le désert des Akhs. Immuable, il a toujours été là et il sera toujours là. Or, on sait que c'est faux. Il n'a pas toujours été là. Mais sa présence depuis plusieurs millénaires fait que dans la mémoire collective il semble improbable qu'il y ait eu autre chose à cet endroit. Ce sentiment est aussi renforcé par la faible existence de livres sur ce sujet. Les seules allusions dessus se trouvent dans les récits de l’historien Hyro Chan sur les Démons Sirathiens. En effet, bien avant l'apparition de ce désert se trouvait une grande plaine où le peuple de Sirath avait prospéré pendant des millénaires avant que Niue ne décide d'y mettre fin. « Consumée par les flammes des servants de Niue, la cité entière fut réduite à néant. La plaine alentour s’embrasa bientôt. Des montagnes à l’océan, un puissant brasier brûla six périodes durant. Quand le feu s’étouffa enfin, il ne restait que cendre à perte de vue. Le paysage verdoyant chéri par les Sirathiens avait fait place à une étendue dévastée. Les siècles passant, le souffle d’Eolia y déversa le sable de Fimine. Les Akhs devinrent un désert de sable brûlant. Le Royaume de Sirath sombra lui aussi dans l’oubli. » Peuple de Sirath par Hyro Chan Plus aucun être vivant ne mit les pieds dans cette partie du continent. Il fut laissé à l'abandon afin que le temps fasse son œuvre et que les cicatrices du passage de l'armée de Niue soient recouvertes. C'était sans compter sur les Tamahaqs, longtemps considérés comme un peuple nomade du continent, il a su recoloniser le défunt Royaume des Sirathiens et se l'approprier. Aux alentours de -300, plus d'un siècle après la destruction de Til'Ra et Til'Lunis et au début de la fondation de Melrath Zorac, des marchands itinérants décidèrent de partir en direction des Akhs. Ils reprirent ainsi les vieilles routes marchandes à travers les montagnes menant à Sildi Han puis aux cités côtières de Akhsan et Akhtyl. Grâce à ces pionniers, il y eut un regain d'intérêt pour le désert des Akhs. Entre les Académiciens qui voulaient avoir la mainmise sur tout ce qui avait trait de près ou de loin aux vestiges du peuple de Sirath et des aventuriers en quête de défis et de découvertes, la peur que Niue ait encore des serviteurs errant dans le désert s'estompa rapidement. Au milieu de cette ruée vers les Akhs, un groupe motivé de Tamahaqs décida de rester à Akhsan afin de reconstruire l'ancienne cité sirathienne tandis que la cité d'Akhtyl fut laissé aux mains des pygmées. Cela prit plusieurs dizaines d'années mais la reconstruction de la cité permit à la route commerciale entre Akhsan et les villages à l'est de la chaîne des Kalahs de reprendre de plus belle ainsi que de développer les échanges maritimes avec l’île de Marlys. Représentation de Akhsan Ce qui était un désert inhabité ayant pour légende un peuple disparu, petit à petit se transforma en un biome plein de vie. Les marchands sédentaires restèrent à Akhsan tandis que d'autres groupes d'itinérants se partagèrent le désert. En -200, les Tamahaqs furent reconnus comme un peuple à part entière et une cité fut érigée spécialement par les nomades pour les nomades, l'Oued. Ainsi par tradition, les chefs des différentes tribus nomades du désert des Akhs s'y retrouvent chaque année pour célébrer la fondation de l'Oued. Représentation de l'Oued
  14. Chapitre 18 : Période Azura, le 04 [+111 AC], heure solaire 08h : 24min Le réveil fut difficile, j'avais très peu dormi. Mon sommeil entrecoupé de souvenirs maintenant incrustés dans ma tête. Malgré tout, au cours de la nuit j'en était venue à me demander si ce n'était pas préférable à un cauchemar avec ma mère… Je décidai de passer ma journée au camp, préférant éviter de subir des flashs intempestifs de souvenirs si je me joignais aux fouilles. Je pris soin de cacher le symbole d'Ídmôn avec mon gant avant de rejoindre Norlak Tan'Dar pour voir s'il avait besoin d'aide sur le camp. Il m'informa alors qu'il prévoyait l'arrivée d'une tribu Tamahaqs en provenance de l'Oued dans les prochains jours en provenance de l'Oued pour leur visite annuelle avec le maître caravanier. J'aidai donc quelques itinérants à préparer les ressources prévues lors du traditionnel troc. Après cela, je passai le restant de ma journée entre les différents postes des itinérants que ce soit pour aider Dassrlor à préparer la collation du midi avec ses deux apprentis ou bien en allant voir la ménagerie installée avec soin par Ash'dar pour les chevaux et les bœufs. Mya était arrivée au moment où je remettais du foin dans un des enclos, on discuta de tout et de rien alors qu'elle caressait une des juments présente et que je continuai mon labeur. Le fait d'être restée occupée durant toute la journée m'évita de penser aux événements de la nuit précédente et la présence solaire de Mya me fit du bien. L'entendre me raconter des anecdotes sur la vie en tant que marchand itinérant était rafraîchissant. Le soir, personne ne me posa de questions pendant le repas. Emak se contenta de me faire remarquer que si j'avais un petit coup de fatigue, j'étais libre de faire ce que je voulais de mes journées, n'étant pas obligée de rester avec les Académiciens en permanence. Je pris congé assez tôt du groupe car même si je pouvais prétendre pendant une journée que rien ne s'était passé je ne pourrais pas le faire pendant des semaines, il fallait que je prenne les devants. Je me retrouvai donc allongée dans ma tente les yeux fermées à attendre que le sommeil me rattrape. Je ne pensais qu'à une seule chose, revoir Iltiah et avoir des explications avec elle. Une odeur poivrée me titilla les narines m'obligeant à ouvrir mes yeux, je me retrouvai face à un magnifique champ de lupins tapissant le sol de mauve, de rose, de bleu et de blanc créant une explosion de couleurs le long du rivage d'un lac. Ce-dernier n'était pas en reste, d'une intense couleur turquoise il était bordé par des montagnes qui le surplombaient de la rive opposée. « C'était l'un de mes endroits préférés… Tu as fait un très bon choix. », annonça Iltiah d'une voix douce. Je ne l'avais pas entendu s'approcher, elle vint se tenir à ma gauche le regard fixé sur le paysage qui nous entourait. « Je n'ai rien choisi, j'avais juste besoin de te parler, répondis-je en fronçant les sourcils. – Tu ne l'as pas fait consciemment. » Tout en disant cela, elle pointa un de ses doigts au niveau de sa tempe. Alors, je compris. Je compris ce que cela impliquait. En ayant les souvenirs de la Princesse j'avais inconsciemment choisi cet endroit qu'elle affectionnait pour la voir. Elle me dévisagea quelques instants avant de baisser son regard en direction de ma main. Je sentis sa main chaude se glisser dans la mienne et la soulever afin d'examiner la marque qui s'y trouvait. Iltiah caressa le symbole avec son pouce avant de me lâcher la main. « Il semblerait que l'Ídmôn ne t'ait pas rejeté, déclara-t-elle. – Comment ça rejeté ? – Hmm, ce n'est pas la bonne formulation. Je devrais dire que ton corps semble avoir bien assimilé ce que l'Ídmôn t'a transmis. – Tu n'étais pas sûre que je m'en sorte vivante ? – En aucun cas l'Ídmôn t'aurais tué, tout du moins ce n'est pas dans son intérêt. Cependant il est impossible de savoir comment un corps peu réagir à la Consécution. Il n'y a jamais eu de morts mais il y a eu des cas de Sirathiens plongés dans le coma pendant plusieurs semaines. – Évidemment c'est bien quelque chose que tu t'aies gardé de me dire… » Ilthiah me fixa du regard celui-ci s'embrasant et je ne pus empêcher un coin de ma lèvre de se lever en guise de sourire. Son visage resta impassible mais je sentais qu'elle avait envie de lever les yeux au ciel. Reprenant mon sérieux je décidai de poser une question qui me taraudait depuis ma découverte de l'Octaèdre et tout ce qui s'en était suivi. « Ídmôn m'a expliqué succinctement en quoi consistait la Consécution et ce qui en découlait. Il m'a aussi dit qu'il avait été créé spécifiquement pour cette tâche sans élaborer plus que ça. Du coup je me dis que si malgré moi, je suis liée à votre histoire j'aimerai au moins savoir de quoi il s'agit. Est-ce que c'est une création des dieux élémentaires ou de l'Unique dont nous ne sommes pas au courant ? – Il ne vient pas de nos créateurs, les dieux élémentaires. Vulfume et Posicillon n'ont rien à voir avec lui. – Mais ça vient de qui alors ? – Une entité prénommée Lux. Il nous est apparu peu après le Cataclyme du Mont Brisé, il s'est engouffré dans la faille de la même manière que Nyx et Erèbe. Contrairement à eux il a réussi à rester discret, ce qui au vu de sa nature l'a probablement grandement aidé. – C'est à dire ? – Si les récits tendent à définir Nyx et Erèbe comme les Maîtres des Ténèbres alors Lux est tout l'opposé. – Je vois, Lux serait un Maître de la Lumière ? – On peut dire ça. Il est venu pour nous offrir un outil car selon lui malgré notre immortalité temporelle nous restions des êtres capables de mourir et il était important que l'on se souvienne d'où l'on venait pour continuer de progresser dans l'harmonie. Et cet outil, c'est Ídmôn. » J'étais stupéfaite par ces révélations et ce secret si bien gardé par les Sirathiens, je n'eus pas le temps de répondre que la Princesse continua : « Je peux comprendre que ça fasse beaucoup de nouvelles informations d'un coup. On pourra en reparler plus tard mais il y a quelque chose de très important qu'il faut que tu saches avant toute chose et dont je dois te mettre en garde. Il est possible que tu expériences ce que l'on appelle « anemoia » et qui s'apparente à de la nostalgie pour quelque chose que tu n'as pas connu. C'est un phénomène qui pourrait t'affecter à force de te plonger dans les souvenirs accumulés par Ídmôn et devenir dangereux sur le long terme. – C'est-à-dire ? – Tu pourrais avoir envie de rester dans les mémoires d'Ídmôn, préférer revivre des souvenirs plutôt que de vivre ta vie réelle. Il ne faut surtout pas que tu te laisses submerger par ce qui fait maintenant partie de toi. Bien que tu sois un vaisseaux par lequel transite l'histoire de notre peuple tu en es aussi la gardienne et ce que tu as dans ta tête est extrêmement précieux. Il est important que tu fasses attention à toi. » Une phrase qu'Iltiah m'avait dit me revint en mémoire. Tu y trouveras la réponse ultime à la grande question sur la vie, l'univers et le reste. Ma recherche de réponses avait abouti à bien que plus que je ne le pensais et finalement est-ce que ce n'était pas trop ? Laissant la Princesse derrière moi, je me rapprochai de la berge du lac et m'allongeai sur le sol. Entourée des lupins, je contemplais les différentes couleurs former un parfait mélange, je pouvais entendre la brise se frayer un chemin entre les tiges faisant balancer les fleurs au-dessus de moi. Un sentiment de sérénité m'envahit et cette sensation de déjà vécu se fraya dans mon esprit au même moment où la voix d'Iltiah résonna. « Fait de beaux rêves. » Je sentis des lèvres se poser sur mon front y laissant un baiser avant que je me sente quitter cet espace onirique.
×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.