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Terre des Éléments

La belle et les crapauds


VAL
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Malgré une nuit plus sportive que les autres, VAL ne raterait l'aube et ce qu'elle engendre pour rien a monde. De simples ablutions, des vêtements de lin propres, un repas frugal, le rôdeur est prêt. L'aurore est magnifique... Rose et orange à la fois, fraîche et douce aussi... Une heure de travail, d'assouplissements, d'exercices respiratoires avant d'entamer le rite de l'arc et de faire lentement, avec précision, avec le calcul de chaque geste, de chaque frémissement de peau, de chaque expiration, le kata le plus parfait possible. La flèche part et l'union avec le cosmos se réalise... Ainsi en est-il chaque matin pour l'archer... A la fois une routine incroyable mais aussi une capacité à percevoir que chaque instant est bien différent. Qu'importe les blessures, chaque jour est unique et mérite un nouveau sourire.

Après la méditation et le rapport au monde très spécial qu'elle procure, vient l'heure de la chasse. Un autre rapport au monde, plus chamanique, plus directement en contact avec les choses. Ce matin, l'instinct du rôdeur le conduit à l'ouest de Melrath Zorac vers l'étang des krekis, vers l'invasion de crapauds.

Aujourd'hui, nul semeur de mort pour lui faire rebrousser chemin!

VAL se concentre.

Il sait combien ces bêtes, dopées par l'abondance de nourriture et sans doute par une certaine magie, peuvent être dangereuses et combien le venin exsudé par leur épiderme peut être létal.

VAL se concentre.

Lentement, il sent monter comme une force ancestrale en lui.

VAL se concentre.

La puissance des éléments se conjugue.

VAL se concentre.

Une image se forme au dessus de lui et en lui.

VAL se concentre.

L'esprit du désert, de ses plantes s'incarne.

VAL se concentre.

Il n'est, désormais, plus uniquement lui-même, il est aussi le désert.

VAL se concentre et s'élance! Plus rien ne le sépare des créatures qu'il va affronter.

Un premier trait vole vers un crapaud, le frappant de plein fouet. Le batracien tente de riposter mais le rôdeur est déjà loin et frappe déjà une seconde fois. Désorienté, le crapaud attaque avec sa langue verruqueuse. En vain... Le Sylphide est bien trop vif et ses sens semblent prévoir les moindre gestes de la bête. Il danse, il rit, il saute, il culbute, vient frapper de ses flèches meurtrières un nouvel ennemi et de sa main, vient caresser le dos d'un crapaud afin d'en éprouver le venin. Un rictus de douleur au milieu d'un sourire... L'esprit végétal est là et le poison ne reste pas bien longtemps dans le corps du sylphide qui rit de plus belle en se jetant au cœur de l'étang. Les bêtes enragées convergent vers la licorne qui virevolte. Les coups pleuvent mais toujours la tête blonde de VAL émerge du chaos. Il ne s'arrête pas... Toujours bouger... Toujours esquiver... Frapper au moment juste... Une tornade imprévisible... L'esprit exulte! Le désert rugit! Une dernière fois...

VAL s'arrête. La folie dionysiaque s'apaise, le désert retrouve sa paix. L'équilibre brisé est rétabli.

rompu de fatigue, le rôdeur frénétique n'a pas remarqué une autre présence dans les marécages.

Une femme... Une lourde claymore à la main... La peau sombre...

Il sourit...

Eyleen?...

Modifié (le) par VAL
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Si longtemps...

J'ai revu son visage parfois, mais de loin.

Ou alors troublé par les brumes du rêve, de l'oubli forcené où j'essayais de noyer le passé.

Tout ce temps, et il est là, il me reconnaît. Et il me sourit. Comme si c'était la veille que...

Bonjour, VAL...

J'ai la voix étranglée, basse.

Il sait ce que je suis devenue, et pourtant, pour lui, nulle marque de dégoût, nulle attitude fermé ou méfiante. Je pourrais le frapper, sans doute le tuer sans grand effort... Il le sait.

Mais il s'en fout.

Il a du jus de crapaud sur les bottes. Je déteste ces bestioles gluantes. L'une d'elle essaie de me grimper le long de la jambe, je la chasse du plat de l'épée, avant de lui régler son compte en trois petits coups précis.

Ces sales bêtes...

Même pas bonnes à manger.

J'ai grommelé tout haut.

Je relève les yeux sur le jeune rôdeur. Toujours le même sourire d'enfant, le même front lisse et la même posture de danseur. Comme si il allait s'envoler dans la seconde qui suit...

C'est quand même pratique, les flèches...

Je lève mon épée... elle dégouline de mucus chargé de ce venin puant. Grimace à l'intention de VAL. Qui se mue en sourire. Regard qui balaie l'étang, où les yeux de ces ignobles batraciens nous épient. Mon sourire se fait inquiétant. Mais ces crétins d'animaux sont trop stupides pour comprendre...

Chacun sa moitié ?

Et je me rue les pieds dans l'eau, l'acier dansant autour de moi, jouant sa propre musique mortelle.

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  • 2 weeks later...

Simplement...

Bonjour mon amie...

Mais ce sourire et tout ce qu'il exprime en silence en dit bien plus long que la joie éprouvée à avoir pataugé dans la boue pour tâcher ses habits propres.

Il semble y avoir un immense plaisir toujours renouvelé lorsque les deux roses se croisent... Ils ne sont plus que trois... Que sont devenues les autres? L'odeur du thé et de l'encens?... Envie de la serrer dans ses bras, qui sait?

Il y a sans doute de la malice aussi, un peu comme ce jour où le rôdeur sylphe et la guerrière terrane se sont rencontrés pour la première fois. Une envie soudaine de l'éclabousser peut-être?

Et une forme d'admiration? On dirait de l'admiration ou tout au moins un profond respect qui lui fait retenir son geste enfantin... Respect?... Peut-être est-ce elle qui a su s'envoler?... Quel mérite y-a-t-il à être libre lorsque l'on n'est pas enchaîné?

Elle grommelle, il sourit de plus belle et savoure l'instant.

Chacun sa moitié?

Hum hum.

Un signe de la tête pour dire oui et voici que la licorne se fait aigle. La chasse reprend, toujours aérienne, toujours en mouvement. Les esprits des éléments s'en donnent à cœur joie pour saluer leurs retrouvailles. Et VAL ne semble pas prendre beaucoup en considération l'intérêt d'un arc, préférant la sensation de proximité avec les bêtes et leur venin urticant.

Sale temps pour les crapauds ce matin... Ils découvrent que les roses ont toujours des épines.

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