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Terre des Éléments

Ne pas vendre la peau de l'écureuil...


Kerkmusiek
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Le jour commençait à se lever.

Ker' regarda autour d'elle, ses compagnons dormaient encore. Elle resta un moment étendue, à écouter les bruits alentours puis décida de se lever.

Sans bruit elle sortit de la tente.

Elle huma les odeurs qui venaient à ses narines, fermant les yeux.

Où pouvait-elle bien aller ?

Elle mit sa capuche sur sa tête, serra sa cape contre elle, et partit vers la marre. Sentant que son sac pesait un peu trop, elle s'arrêta, s'assit à genoux et commença à regarder à l'intérieur.

Par Vulfume, elle avait toujours autant de choses inutiles là-dedans.

Se relevant elle changea de direction, préférant vider un peu son sac. Elle savait que si aucune idée ne lui venait pour passer le temps elle irait marcher et continuerait de mettre des choses à l'intérieur aussi valait-il mieux qu'elle vide tout son bric à brac.

Bien décidée à ne pas se faire attaquer par surprise, elle regardait attentivement autour d'elle. Ne voyant personne elle commença son petit marchandage avec la marchande. Ça en faisait des choses...

La sacoche plus légère, mais la bourse plus lourde, elle repartit vers la marre. Les pièces faisaient du bruit à chacun de ses pas tandis qu'elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait bien s'acheter avec.

Elle évita ces maudits crapauds, les trouvant moches au possible, ou du moins pas à son goût... Vraiment pas...

Elle se cacha ensuite derrière un arbre, regardant si une quelconque personne ne se trouvait pas entre la porte de la ville et elle. Ne voyant personne, elle s'avança puis pénétra dans la ville. En premier lieu direction la banque, où elle déposa une partie de ses sous.

En sortant, elle tomba nez à nez avec un guerrier de Vulfume. Elle le salua d'un signe de tête puis l'évita et se dirigea vers l'auberge, histoire de voir qui s'y trouvait. Le guerrier la suivait, ce qui n'était pas pour lui plaire.

Elle poussa un soupir, passa la tête par l'entrée de la porte et, ne voyant personne, ressorti.

L'Igné, qui encore une fois la suivait, se mit à courir. Allons bon qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Elle regarda derrière lui et ne vit aucun ennemi ; regardant alors l'Igné, un sourire apparut sur son visage et elle se mit à courir à son tour. L'aqueux après lequel ils couraient allait plus vite qu'elle. Elle put toute fois l'attaquer, mais seulement une fois car il s'engouffra rapidement dans sa tente.

Ker' soupira puis partit en direction, une nouvelle fois, de la marre. Cette fois-ci l'Igné ne la suivie pas.

Arrivée parmi les écureuils, elle rangea son orbe et prit son couteau puis s'adossa à un arbre, observant ainsi les petit animaux.

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C'est pas le jour.

J'ai encore mal partout, ça me tiraille entre la troisième et la quatrième côte à droite. Saletés de morts, chaque fois qu'on en sort il faut bien trois jours pour s'en remettre. Et je vous dis pas les enchaînements. Ca ça plombe, et pour longtemps.

Et là je viens de m'en faire un grandiose, d'enchaînement. Deux morts coup sur coup. Et les deux fois, rien vu venir, nada. Un pas, tchac, oh la belle rouge, direction la crypte, merci, au revoir. Y'a rien que je déteste plus que de ne pas voir le visage de celui qui me tue.

Donc, voilà, ça explique.

Je suis d'une humeur de molosse qui souffrirait simultanément d'une rage de dents, de furoncles au derrière et d'une épine dans le coussinet.

Massacrante.

En passant par le cloaque aux saletés de batraciens verruqueux (oui, bon, d'accord, l'étang aux crapauds, romantique balade d'amoureux, gnagnagna...) j'aperçois au loin une forme vêtue de rouge qui me fait signe en silence.

Médolie.

Évidemment que je la reconnais de loin.

Je la reconnaîtrais par une nuit sans lune en plein brouillard...

Je m'approche en me faisant la plus légère possible. Elle est tapie derrière un bosquet, je l'y rejoins.

Par signes elle m'enjoint de regarder avec prudence, au-delà de quelques buissons, sous la futaie qui grouille de bestioles rousses. Je m'exécute. Je sais déjà ce que je vais trouver. Ses yeux ont un miroitement rougeâtre que je connais. Ca veut dire "tue"... Et ça me fait venir une tension dans les entrailles, une sorte de rire qui attendrait d'exploser.

Je tends le cou avec précautions.

Je la vois.

Je souris.

Une petite tueuse qui s'apprête à choisir sa prochaine proie. Sans se douter que depuis le bosquet, sa prédatrice fait de même...

Au moment où elle s'avance, le couteau à la main, le dos tourné, je m'élance. Silencieuse, la lame basse, le franchis en un éclair l'espace herbu qui me sépare d'elle. Un coup, léger, juste pour qu'elle se retourne. Juste parce que je veux voir ses grands yeux s'écarquiller sur la mort...

Elle pivote, le flanc ensanglanté.

Ma lame plonge profondément.

Son poids sur mon bras...

Ses mains qui se crispent sur la garde...

Le rictus à ses lèvres, et le filet de sang.

Et ce regard, sombre, immense, qui s'effiloche vers l'infini...

Je m'y plonge jusqu'à la dernière seconde, de toutes mes forces, jusqu'à boire presque à ses lèvres le petit souffle qui cherche encore à fuir...

Puis ses yeux se vident...

Son corps se relâche...

Je la dépose sur l'herbe, et je souris.

Je reste une seconde un genou au sol à côté d'elle, à repousser de son visage une mèche de cheveux.

Merci à toi pour cette mort parfaite...

J'arrache ma lame de son thorax avant de la planter profondément en terre. Une habitude korgaï... Pas seulement pour la nettoyer... C'est une offrande.

Comme je m'apprête à la remettre au fourreau, j'aperçois sous l'étoffe de sa longue robe l'éclat d'une grosse pierre ronde. Intriguée, je la ramasse... Les reflets qui y dansent me captivent et me repoussent à la fois. Une arme. Une arme de nécromant. Un objet de grand prix...

Je me relève, l'orbe à la main. Mon sourire est toujours là comme je soupèse l'objet, avant de le ranger dans ma besace, avec précaution. Puis je m'éloigne pour rejoindre mon impératrice.

Un dernier regard pour ma victime, posée comme une dormeuse sur l'herbe tendre au pied de l'arbre.

Un dernier sourire.

Nous nous reverrons, tueuse d'écureuils...

Tu sais où me trouver...

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Un soupir.

Suivit d'un gémissement. De douleur...

La jeune fille ouvrit les yeux.

Que faisait-elle là ? Où plutôt comment y était-elle arrivée ?

Elle referma les yeux.

Et vit ceux... De qui d'ailleurs ? A qui étaient ses jolis yeux ? De sa meurtrière elle n'avait vu que les yeux.

N'avait-elle pas déjà vu pareils yeux ? Ils lui disaient quelque chose... Peut-être ne les avait-elle vu que de loin ? Quel corps allait avec ces yeux ? Quel prénom aussi ?

Pourquoi sans soucier ? Elle ne reverrait sûrement jamais ces yeux...

Elle rouvrit les siens, et les posa sur le feu. Depuis qu'elle était sorti de la crypte elle ne se souvenait plus de certaines choses... Elle savait où elle se trouvait, se souvenait s'être trainé jusqu'ici, jusqu'à sa chambre, à la cité d'Eolia. Mais de longs moments de son parcours étaient noirs.

Elle soupira encore. Il lui semblait qu'elle oubliait un détail important... Le feu réchauffait ses membres engourdis. Elle n'osait trop bouger, sa hanche et son ventre lui faisaient pour le moment trop mal. Elle ferma les yeux. Juste un instant ce dit-elle, un instant...

Elle s'endormit, étendue sur le sol. Elle n'avait pas eu la force d'aller jusqu'au lit, qu'elle n'utilisait d'ailleurs jamais.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le feu brûlait encore. Elle voulu se lever, et la douleur reprit. Elle porta instinctivement sa main à la douleur et fut une fois de plus surprise. Elle n'avait jamais compris le mystère qu'était la crypte, toujours est-il que, même si ses blessures lui faisaient encore mal, elle n'avait pas besoin des cataplasmes et autres soins qu'elle utilisait habituellement lorsqu'elle se blessait ou était blessée.

Elle attendit un peu puis se leva, ignorant la douleur. Elle ôta sa cape et posa sa sacoche sur le lit puis finalement préféra la mettre sur une chaise. Elle prit une nouvelle robe, propre et sans trou, et quelques autres affaires puis se dirigea vers les bains.

Une fois arrivée elle se dévêtit, ferma les yeux, et ne pensa à rien d'autre que l'eau sur son corps.

Mon orbe. Voilà ce que j'ai oublié, mon orbe. Etait-ce la personne aux yeux violets qui lui avait pris son orbe ? Ce ne pouvait être qu'elle, déjà en sortant de la crypte l'étrange sensation l'avait prise. Elle mit sa tête un long moment sous l'eau puis sortit. Elle se sécha rapidement et se vêtit de la robe verte qu'elle avait emportée avec elle. Il faudrait qu'elle lave et raccommode son autre robe.. Elle n'en avait pas suffisamment pour se permettre de jeter cette dernière.

Elle retourna dans sa chambre, évitant les autres résidant qu'elle pouvait croiser. Une fois là-bas elle posa ses affaires en vrac sur le lit cette fois-ci. Elle vida aussi sur celui-ci sa sacoche et remit ensuite à l'intérieur une petite bourse d'une rare douceur. Elle alla ensuite ouvrir quelques placard, farfouilla à l'intérieur, et prit certaines fioles s'y trouvant qu'elle mit dans sa sacoche.

Prenant un morceau de parchemin vierge, elle écrivit ses quelques mots :

Aux yeux améthystes...

Mon corps ne se souvient que de tes lames, mon âme, que de tes yeux...

Or ou autre, que souhaites-tu ? J'attendrais que la nuit se nim-

be d'argent sur le sable des ruines...

Une jeune femme morte par ta main...

Comprendrait-elle tout ?

Elle roula le parchemin, le mit dans sa sacoche et mit sa cape par dessus ses épaules. Elle sortit ensuite de sa chambre puis de la cité, se dirigeant d'un pas lent vers la marre. Une fois là-bas, elle ôta sa sacoche, la posa, et se mit à observer les lieux et surtout les petits habitants. Elle trouva ce qu'elle était venu chercher, un petit écureuil, celui-là même qui avait du la vie sauve aux yeux améthystes...

Sa vie n'avait été allongée que le temps que Ker' revienne ici.. Elle le tua rapidement puis revint près de sa sacoche. Cela faisait quelques temps qu'elle n'avait pas utilisé ce sort mais aujourd'hui elle en avait besoin... Ses lèvres bougèrent, récitant un sort, mais aucun son ne sortait de sa bouche.

Le corps du petit écureuil se ranima. Elle sortit alors de sa sacoche le parchemin et le lui donna.

-Va, donne ceci à celle qui était en ma compagnie la dernière fois, va voir la jeune femme aux yeux si violets...

La petite bête fit ce qu'elle lui avait demandé et, tandis qu'elle disparaissait peu à peu de sa vision, Ker' se leva et alla vers les ruines. Il lui faudrait attendre la lune, qui viendrait avec la nuit, et, espérait-elle, avec l'améthyste.

Modifié (le) par Kerkmusiek
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  • 2 weeks later...

Original...

Tu es donc morte, finalement, bestiole rousse ?

Non pas que ça change quoi que ce soit pour moi, tes pareils meurent autant sous les couteaux des tanneurs que sous les dents des carnassiers... et que m'importe ? Après tout, nous mourons tous. Et certains d'entre nous meurent à moult reprises...

Mais j'aime bien l'idée. M'envoyer la bestiole qui a du son sursis à sa mort à elle... C'est... Je ne sais pas. Ca a un je-ne-sais-quoi de cynique et d'élégant à la fois.

Voyons le message...

Et voilà la raison, évidemment.

Je croyais que tu m'avais reconnue, petite tueuse d'écureuils. Nous ne nous sommes jamais parlé, mais je t'ai croisée plusieurs fois. Et ils sont rares les guerriers des EnferS qui ne sont pas enfants du Feu... Petit sourire. Et dire que je me croyais visible et reconnaissable comme un pic en plein désert, le panneau "cible" au-dessus de la tête, la proie préférée des rouges... Je devrais peut-être être déçue ? Seuls ceux qui sont en mesure de me massacrer me reconnaissent... C'est pas de jeu...

Il est joliment tourné, le message.

Et la question est intéressante.

Qu'est-ce que je veux pour lui rendre ce qui lui appartenait ?

...

En fait je n'ai besoin de rien. L'Empire pourvoit à tous mes besoins. Alors que pourrais-je demander à la petite tueuse d'écureuils ?

Je ne sais pas.

Et en fait, je crois bien que la question m'indiffère. Elle a payé de son sang. Elle a fait l'effort de m'écrire et de m'envoyer son messager à fourrure. Que je garde avec moi, d'ailleurs. Il pue un peu. Mais j'ai l'habitude.

Je reste songeuse tout le reste du jour.

Quand la nuit descend, je vais rechercher l'objet dans sa cachette. Une nouvelle fois je tente de sonder des yeux ses profondeurs, mais elles me repoussent... La migraine me menace les tempes, je n'insiste pas. Ceux de ma race sont doués pour les choses de la magie, souvent. Mais pas toujours... En ce qui me concerne en tout cas, le constat est très net. C'est non.

L'orbe dans ma besace, je gagne les ruines par les bois.

Quand la végétation s'amaigrit, je cherche un emplacement favorable. Là, cette souche tordue et creuse. J'y place l'objet enveloppé de soie, bien caché.

Puis je vais me poster à l'écart, de là où je vois et la souche et les ruines, tout en restant cachée.

Et je scrute...

Longtemps...

Je ne la vois pas venir, pourtant la lune est levée. Elle s'élève imperceptiblement et donne aux ruines des allures étranges et peuplées d'ombres mouvantes.

Elle lève une main, peut-être pour se frotter le visage ou remettre en place ses cheveux, c'est seulement là que je la vois. Grâce au mouvement. Elle était restée immobile, assise sur un quartier de roc, tout ce temps, et c'est son immobilité qui me l'avait dissimulée comme son mouvement me la révèle. Et la lune.

Est-ce ainsi que tu chasses, tueuse d'écureuils ? Immobile tu les attends, et ils t'oublient ? C'est une bonne technique. Je chassais ainsi quand j'étais encore aux cavernes.

Mes armes sont prêtes et moi aussi. J'avance hors du couvert clairsemé des bois désséchés par le vent du désert. Le pas tranquille et régulier, un pas de promenade. Mais mes yeux furètent partout. Je n'ai ni vu ni entendu âme qui vive en ces lieux, à part elle, mais peut-être ses compagnons guettent-ils dans l'ombre. J'en doute. Mais qui sait...

Je contourne un pan de mur écroulé, et je la vois, juste devant moi.

Je m'arrête. Je prends l'écureuil mort perché sur mon épaule, je le pose au sol. Qu'il retourne à sa maîtresse. Peut-être lui reprendra-t-elle cette vie factice qu'elle lui a donné en lieu et place de la sienne. Les animaux sauvages n'ont pas à connaître cette déchéance-là...

J'avance à la suite de la bestiole, et j'arrive devant elle. Je ne porte pas mon capuchon cette nuit, je ne sais pas si elle reconnaîtra dans mes yeux la couleur qui l'a apparemment marquée, ils semblent noirs dans la pénombre, on me l'a dit. Alors je me place dans la lumière de la lune. Ce que je ne fais jamais. Ca me fait tout bizarre...

Ton messager a bien fait son travail.

Je n'ai pas parlé fort, c'est inutile. Et puis les sons trop forts ricochent sur les ruines et finissent en murmures étranglés de fantômes.

Je n'aime pas cet endroit.

Modifié (le) par Eyleen
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Arrivée aux ruines, elle regarda autour d'elle, cherchant l'endroit idéal pour l'attente qui allait suivre. Il lui fallait un endroit où elle puisse voir sans être vu si elle ne le désirait pas. Et avec l'aide de la lune ce ne serait que plus facile.

Elle trouva ce qu'elle était venu cherché et, en attendant que la nuit ne commence à tomber, s'assit à même le sol. La capuche ramenée au plus près des yeux, ces derniers mi-clos, le corps détendu, elle attendait, écoutant le moindre bruit. Ce soir elle verrait si son entrainement avait porté ses fruits. Il le fallait, ce n'était pas n'importe qui qu'elle allait voir...

Elle se décida ensuite à rejoindre l'emplacement qu'elle avait précédemment choisi.

Elle ôta sa sacoche, les fioles à l'intérieur firent un léger bruit. Voilà ce qu'il fallait éviter, le bruit... Elle la mit de façon à ce qu'elle ne se voit pas mais qu'elle soit tout de même à porter de main.

La jeune femme préférait se dire que l'améthyste viendrait seule, comme il en était pour elle...

Elle s'assit ensuite en tailleur, ôta sa capuche, à présent que la nuit allait tomber celle-ci n'était plus d'aucune utilité. Elle posa ses mains sur ses chevilles et recommença.

Il ne fallait pas qu'une quelconque personne ou qu'un animal qui passerait ne la remarque. Et pour l'améthyste, il fallait que celle-ci la voit lorsque Ker' en aurait décidé ainsi.

Calmer sa respiration, la diminuer le plus possible... Cesser de bouger...

Et elle attendit...

Un fin sourire monte lentement à ses lèvres. Elle sait que l'améthyste est là, elle le sent. Mais elle ne bouge pas, elle attend. L'améthyste non plus ne bouge pas. Parce qu'elle ne la voit pas ? Ne sait pas qu'elle' est là ?

Elle pourrait attendre que l'améthyste bouge, s'approche. Mais le jeu à assez duré. Elle lève sa main, l'approche lentement de son visage, la passe dans ses cheveux, puis la repose, attendant qu'elle se découvre.

Ce qu'elle ne tarda pas à faire.

Ker' posa son regard sur le petit écureuil. Tiens donc, elle l'a ramené... ça alors... Elle tendit une main vers lui, qui y grimpa. Elle resta un moment à le regarder puis, la sentant plus proche d'elle, relèva les yeux.

Elle c'était placée dans la lumière de la lune... Offrant à son regard ses yeux d'améthystes.

Elle reposa son regard sur le petit écureuil, posa son index sur le petit ventre de l'animal, le caressant, puis murmura une incantation. Sa peau ne serait plus d'aucune utilité à présent... Elle le déposa à côté d'elle, tandis qu'elle addressait une prière à Vulfume, toujours...

Elle poussa un soupir puis replongea son regard dans celui de cette femme... A présent qu'elle l'avait vu entièrement, - et non pas seulement ses yeux... - elle se souvenait. Un doux sourire monta aux lèvres de Ker', elle hocha la tête puis dit :

-Finalement nous allons parler un peu toutes les deux... Il nous en aura fallut du temps...

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  • 2 weeks later...

Je la regarde mettre fin à la pseudo-existence de l'écureuil. Je hoche la tête, à peine. C'est bien. C'est juste. Puis je ramène mes yeux sur la fille. Elle sourit. Elle n'a pas peur.

Et elle a raison, en fait.

Je ne la tuerai pas une seconde fois. Pas comme ça.

J'aime la chasse oui... mais le massacre gratuit ne m'attire que très peu.

J'écoute sa voix qui s'élève après la mienne. Je souris, mais sans chaleur.

Parler ? Si tu veux.

Et de quoi veux-tu qu'on parle ?

Non, c'est pas un sarcasme ! C'est une question, vraiment. Je me demande ce qu'elle pourrait bien avoir à me dire, la petite tueuse d'écureuil... Et aussi pourquoi elle a l'air d'avoir trouvé le temps long, comme elle dit...

D'ordinaire les mots qu'on adresse à son meurtrier sont beaucoup moins posés que les tiens.

Et oui, ça me surprend et ça m'intrigue. J'ai entendu énormément d'injures et de cris de rage et de dépit. Rarement reçu le genre de messages qu'elle m'a fait parvenir. Alors je m'interroge, c'est normal. Qui parle aux démons ? Et depuis quand est-ce que les démons écoutent ? Ceux d'Eolia que j'exècre sont ses compagnons. Pourquoi est-ce que je ne l'enveloppe pas dans la même haine ?

Vraiment très intéressant.

Je croyais que tu voulais juste récupérer l'objet...

Méfiance.

La duplicité est une arme sournoise, et je sais que je m'y suis souvent laissé prendre.

Son joli sourire et ses yeux droits sont peut-être un leurre.

Méfiance.

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La jeune femme continue de sourire.

De quoi veut-elle parler ? Elle ne sait pas trop.

Peut-elle sans gêne lui poser les innombrables questions qui lui viennent à l'esprit à chaque fois que son regard se pose quelque part ?

Elle aimerait bien, elle aimerait encore entendre la voix de l'Améthyste rompre le silence de ces lieux.

Mais elle ne veut pas voir dans ses si beaux yeux l'agacement que Ker' lit parfois lorsqu'elle demande. Et à son tour elle se pose des questions. Pourquoi parfois les gens ne veulent-ils pas répondre ? Expliquer plus avant ? Qu'est-ce que cela leur coûte ?

Aujourd'hui elle n'a plus envie de ne poser des questions qu'à Vulfume, et d'essayer de comprendre le sens de ses réponses.

Mais toujours cette même question, lui répondra-t-elle ?

Alors elle se lance, elle oublie que l'Améthyste fut sa meurtrière, elle oublie qu'elle porte un blason ennemi, ne reste plus que la femme.

Sa voix s'élève dans le silence des ruines.

-Dans tes yeux a-t-il jamais brûler la flamme du désir ?

Pensée à Vulfume, toujours.

Sa main a saisit sa sacoche et l'a ramenée sur ses genoux avec douceur pendant qu'elle posait sa question.

-Combien de fois le vent t-a-t-il fait changer de direction ?

Pensée à Eolia, moindre et joyeuse, mais pensée.

Sa main droite s'est glissée dans la sacoche et a prit la petite bourse, la sortant ensuite toujours avec douceur - pour que l'Améthyste ne prenne son geste pour ce qu'il n'est pas.

-Aimes-tu sentir la caresse de la pluie sur ton visage ?

Pensée à Posicillon, rage et tristesse mêlée, mais pensée.

Sa main a ouvert la petite bourse, et, avec délicatesse, a saisit dans son poing désormais fermé une petite chose.

Elle a ensuite levé son poing vers l'Améthyste, pas trop près, pas trop loin.

Son poing s'ouvrit lentement tandis qu'elle posait sa question.

-Un femme t-a-t-elle déjà offert une fleur ?

Pensée pour Fimine, étrange et capricieuse, mais pensée.

Dans sa main ouverte tendue vers l'Améthyste, une petite violette séchée, jadis d'un beau violet.

La jeune femme tend sa main vers l'Améthyste, comme une offrande, une demande de pardon car elle n'a pas pensé à son Dieu à elle.

-D'ordinaire je ne parle pas à mes meurtriers. Le seul avec qui j'ai parlé est Nadhir. A défaut d'orties, des orchidées. Enfin... Je voulais juste, au départ, récupérer mon orbe, puis je me suis mise à réfléchir à la situation. Et s'il s'agissait là d'un tour des Dieux ?

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Cinglée.

Je ne vois que ça comme explication à ce charabia sans suite...

Balancer de la poésie en ces circonstances ? Car c'est ça, de la poésie. Cette suite d'images sur les éléments. Qu'est-ce qu'elle veut savoir au juste ? Je n'y comprends rien.

Je suis ses mouvements attentivement, plus attentivement que je ne suis ses paroles, d'ailleurs. Ses questions n'en sont pas. Ou alors se rassemblent en une seule, toute simple : "est-ce que tu réagis au monde ?". En gros, est-ce que je suis un être sensible ou pas. Il est vrai que sachant qui je sers, on peut se le demander.

Je réfléchis à la réponse, au piège éventuel, mais elle m'embrouille avec ses histoires de pluie et de fleur. La fleur dans sa main tendue, pâlie, on dirait qu'elle en a choisi la couleur. Mais dans quel but ? Qu'est-ce qu'elle attend de moi ? Je n'y comprends vraiment rien !

Puis après la fleur, vient le nom. Une brusque flambée de douleur monte et disparaît. Reste la tension et la méfiance. Ainsi il l'a tuée. Il lui a parlé. Je la fixe d'un oeil acéré, je cherche sur son visage les signes d'une histoire qu'elle ne me raconte pas. La suite de l'histoire...

Un tour des Dieux ?

...

Je n'arrive pas à suivre les détours de sa pensée, et ça n'énerve.

S'ils existent, ce dont je doute, ils ne se préoccupent pas de nous.

Je ne sais pas où tu vois quoi que ce soit d'étrange ou de surprenant à attribuer à l'intervention d'un quelconque dieu. Je t'ai abattue, je t'ai pris un objet qui compte pour toi, tu m'as demandé de te le rendre et j'ai accepté. Je ne sais pas quelle est cette "situation" qui te fait tant réfléchir.

A moins qu'elle ne sache quelque chose, qu'elle n'ait prononcé ce prénom à dessein.

Mes yeux s'étrécissent, j'essaie de maîtriser ma voix pour la garder lente et neutre, aussi lisse et impénétrable que les traits de mon visage. Surtout, ne lui donner aucune information pas uune réaction trop vive. Du calme...

Mais peut-être pourrais-tu m'expliquer ?

Modifié (le) par Eyleen
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La jeune fille posa son visage sur ses jambes, le bras toujours tendu.

Après quelques secondes dans cette position, elle bouga finalement la tête, afin de voir sa main. D'abord tendue vers le ciel, sa paume se tourna ensuite vers le sol avec lenteur et ses doigts se refermèrent lorsque la petite fleur s'en fut échapée.

Elle soupira, et se redressa.

Elle sourit, un sourire bien moins chaleureux qu'elle ne l'aurait voulu. La mine amusée, elle observa l'Améthyste.

Tes efforts ne servent à rien, pensa-t-elle, se retenant de rire. Ta tension est palpable, ta tension, et une autre chose aussi...

Voilà qui est intéressant, se dit-elle. Elle pencha la tête sur le côté, l'observant plus attentivement.

Trouvant la situation amusante au possible, et se rendant compte que, malgré son immobilisme, elle se plaisait à converser avec elle, Ker' leva sa main au dessus de son propre front, comme si elle cherchait à se cacher du soleil, elle passa ainsi sa main sur sa mine rieuse, un court instant sur ses yeux, qui redevinrent normaux, sans plus aucune lueur ironique. Elle hésita à se la passer devant sa bouche puis finalement décida que non.

Son sourire s'étira en un rictus moqueur qu'elle essaya d'atténuer.

-Je ne vois pas tellement l'intérêt à de parler de ça. Enfin mon intérêt, dit-elle en accentuant sa prononciation sur deux mots.

-Et puis n'oublie pas, chuchota-t-elle, je suis une ignée, j'ai servi Vulfume aux côtés de Valombre. Ce n'est pas parce que je ne suis plus constamment à ses côtés que j'ai oublié certaines des choses que Valombre m'a enseignée. Je réfléchis avant de parler, et si je te dis que je pense qu'il s'agit là d'un tour des Dieux, c'est que j'ai toutes les raisons de le penser.

Et ce n'est pas parce que nous ne croyons pas en une chose qu'elle n'existe pas et n'est pas capable d'agir sur nos vies.

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  • 2 weeks later...

Ma parole mais elle se fout de ma gueule.

Ce sourire-là ne trompe pas.

Mes traits se durcissent. Je sens que je la scrute avec une attention différente, que je m'attache à d'autres détails de sa posture, à la direction de ses regards, aux accents de sa voix. Son discours est totalement obscur, alors je cherche à lire autre chose.

Est-ce qu'elle est une menace pour moi, ou pas ?

Au bout d'un instant, après que ses paroles aient fait place à un silence tendu, je réponds d'une voix lente et égale.

D'accord, un tour des dieux, si tu y tiens.

C'est de ça que tu veux parler ?

De Vulfume ? Ou de Valombre ? Je ne connais aucun d'eux, malheureusement. Aussi pardonne-moi si je fais une piètre interlocutrice en ce genre de matières. La politique et la théologie m'ennuient autant l'une que l'autre...

Je laisse la pointe de sarcasme se libérer dans ma voix. Après tout, elle est juste.

Cette conversation me laisse une impression décalée, étrange, comme un de ces drôles de rêves insensés qu'on fait avant le réveil. Un rêve vaguement désagréable.

Si tu ne tiens pas à clarifier tes mots, dans ce cas pourquoi les avoir prononcés ?

Je subodore déjà que la réponse sera plus sibylline encore. Je crois aussi que tu t'amuses beaucoup de constater que je ne peux pas, ou ne veux pas, te suivre dans les méandres de tes réflexions. Amuse-toi, tueuse d'écureuils. Pendant que tu t'amuses, moi je t'étudie.

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-Et bien si ces deux sujets t'ennuient essayons de trouver autre chose ! dis-je d'une voix guillerette.

Je ne la comprends pas trop, elle dit s'ennuyer, et pourtant voilà qu'elle reste là, en face de moi, à m'écouter jacasser comme une pie.

Une pie, c'est jolie une pie. Les plumes des pies surtout.

Je me mords la lèvre, pour retenir ma pensée, qu'elle ne s'échappe pas de ma bouche.

Et je réfléchis.

J'aimerais bien parler de tout et de rien avec elle.

Mais elle parle bien peu.

Et si je ne parle plus, je suis sûre qu'elle ne parlera plus non plus.

Je l'observe, me disant qu'elle n'a pas l'air très ouverte à la conversation avec sa posture, son visage fermé...

Tant pis, il fait nuit, je n'ai pas envie de chercher autre chose à faire cette nuit.

Et le jour est encore loin...

Il faudrait peut-être qu'à un moment ou un autre je me mettre à changer mon rythme, dormir en même temps que les autres, pour pouvoir sortir plus souvent avec eux, et pas avec des cernes énormes sous les yeux.

Mais j'aime la lune, je n'y peux rien.

-En fait j'ai prononcé ces mots pour voir si tu étais comme les autres c'est tout.

Je prends ma sacoche dans une main et saute sur mes pieds.

Tiens, comme ça je suis plus grande qu'elle.

Je ne reste pas longtemps ainsi, en quelques instants je suis de retour sur le sol, plus petite à nouveau.

Mieux quoi.

-Je sais pas pour toi mais j'aime pas rester immobile trop souvent, et cette après-midi je l'ai un peu trop été.

Elle doit s'en fiche complétement.

Tant pis pour ça aussi.

(hrp : petit changement, je voulais m'essayer à la première personne )

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  • 1 month later...

Une fille bizarre, vraiment.

Je me demande si ses compagnons de faction arrivent à la comprendre... Elle rit quand elle devrait être méfiante, elle lance d'étranges appréciations reliées à on se sait quelles références qui doivent lui être propres... Comme les autres ? En voilà un drôle de concept...

Personne n'est comme les autres, tueuse d'écureuil...

Je la regarde se remettre debout en une cabriole un peu extravagante. Trop d'énergie à dépenser ? Je souris. Marrant. On dirait une enfant, trop confiante, un peu folle.

Tout compte fait je l'aime bien.

Eh bien marchons, si tu as des fourmis dans les pieds.

L'objet que tu voulais revoir est de ce côté. Si toutefois tu y tiens toujours...

Je me tourne dans la direction d'où je suis venue.

Il me reste un détail d'image, gravé sur la rétine.

En se levant elle a écrasé la fleur violette.

Je ne sais pas pourquoi ça me fait une drôle de sensation...

[sorry pour le délai...]

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Je me stop net et la regarde, grandement étonnée.

Comment m'a-t-elle appelée ?

Tueuse d'écureuil ?

Ca alors...

Si elle savait.

En fait ça me fait sourire.

Ainsi nous nous sommes toutes deux données un petit nom.

Tueuse d'écureuil... J'aurais préféré écureuil, tout simplement, mais enfin, il est vrai que j'en tue.

Je me demande si elle connait mon prénom.

Mais déjà elle détourne mon attention. Mon orbe !

Un grand sourire au visage je me précipite à ses côtés et la suis.

-Bien sur que j'y tiens encore ! Je n'aurais jamais pris la peine de t'envoyer une missive dans le cas contraire. Et j'aurais raté quelque chose.

Je lui jette un petit regard. Oui, pour sur que j'aurais raté quelque chose.

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