Balade

[Kerkmusiek]

Au petit matin me semble-t-il, je me réveille, bien reposée. Je ressens une énorme envie de me balader. Tout en me préparant je réfléchis aux différents endroits où je ne suis pas encore allée. Fin prête, je prend ma sacoche, sors de ma chambre et paye l'aubergiste.

Je pose tout juste un pied dehors et voilà que des serpents se retrouvent autour de moi. Beurk beurk beurk... Dès le matin... Pff.. Je les évite tant bien que mal puis marche en direction de la marre.

Arrivée là-bas j'ôte mes bottes et les range dans ma sacoche. J'aime sentir les herbes sur mes pieds et mes chevilles, c'est comme une caresse... Mais je préfère plus encore marcher pieds nus dans le sable, ça me rappelle de bons -et de moins bon...- souvenirs. Je marche, tête baissée, capuchon ramené au plus près de mes yeux. Aujourd'hui encore je ne croise personne ici... Le calme ambiant adoucit mes pensées.

Puis, changement de sensation. Je regarde mes pieds. Un sourire monte à mes lèvres, j'ai atteint le sable. Je remues mes doigts de pied. Je fais un pas en avant et vois alors deux pieds bottés. Mon regard monte, monte. Un petit hoquet de surprise s'échappe de mes lèvres. La carrure de l'homme est vraiment... imposante... Je me sens ridicule à côté... Il lui suffirait de me prendre dans ses bras pour me tuer...

Ou alors de me frapper avec sa grosse massue. Mes yeux sont posés dessus, grands ouverts. Ma respiration s'accélère. Je ne me suis jamais senti aussi frêle et minuscule qu'aujourd'hui...

-Par Vulfume...

Ma voix n'est qu'un murmure.

Je détourne les yeux de sa massue et regarde son visage. Un soupir de soulagement sort alors de mes lèvres. Je connais cette tignasse, ces yeux...

Peu à peu un sourire monte à mes lèvres, et lorsque je parle, ma voix est plus sûre, plus forte :

-Bonjour.

[Abaelion]

La nuit avait été longue, agitée, je n'arrivais pas à dormir, ces derniers temps je ne me sentais pas vraiment bien. Je n'avais presque, pour ne pas dire pas dormi, mes yeux avaient grand mal à rester ouverts.

Pour me réveiller, je pris comme initiative d'aller me rafraichir le visage à la fontaine de Melrath Zorac, j'enfile mon armure, mes bottes, et toute l'atiraille comme toujours, puis me dirige au centre du village. Le Soleil n'avait pas encore dépassé les montagnes, pas un bruit, tout était paisible.

Après m'être un peu humidifié le visage, je décidais d'aller chasser quelques animaux, histoire de bouger mon corps, de quoi me stimuler de l'abominable nuit que je venais de passer. Me voilà en dehors de l'enceinte fortifiée, je respire un grand coup, puis commence à fracasser quelques bestioles, récuperant par ci par là les carcaces, quand il en restait.

Soudain, un bruit se fait entendre, plus au Sud. Mon regard scrute l'horizon, encore sombre. Je tend l'oreille, j'entend les crapeaux s'agiter, ils sautillent dans tous les sens. Ma main saisit, presque par réflexe, ma massue déjà bien usée.

Je m'approche lentement, puis, aperçoit une petite ombre, tellement fine, que je relâche la pression autour du manche de mon arme. Je sens bien que cette personne ne peut pas vraiment me faire de mal, je la laisse approcher. Elle n'a pas l'air de me voir, elle avance, d'un pas continu. Généralement, même les plus gros guerrier n'avancent pas ainsi en ma direction, seuls.

La voilà plus proche, je reconnais maintenant qui est cette personne, je reste là, en travers de sa route, stoïque le sourrire aux lèvres.

La voilà qui se heurtre presque à moi, toute effrayée, elle ne m'avait donc pas vu auparavant. Sa maladresse me fait rire sur le coup. Elle reste transie de peur, fixant mon arme quelques secondes; puis enfin son regard monte lentement en direction du mien.

Je la vois tout de suite soulagée, et pour cause. Ma massue à elle seule fait presque la même taille que Kerkmusiek, quant à ma carure, je n'ose pas imaginer son ressentit en face de moi avant qu'elle ne sache que je sois un allié.

- Bonjour. Me fait-elle, encore un peu troublée.

- Salut à toi Kerkmusiek. Dis moi, tu n'as pas peur de te balader toute seule comme ça ? Tu te rends compte que si j'avais été un ennemi, tu pourrais, en ce moment même, giser sur le sol, inconsciente ? Je vais rester avec toi si tu as quelque chose à faire, un malheur est si vite arrivé . . .

[Kerkmusiek]

Ses paroles me font froid dans le dos. A mon esprit s'impose une image fort déplaisante : mon corps gisant à terre. Je secoue la tête pour la chasser et baisse les yeux, il ne faut pas que j'y pense...

Lorsque je le relève, une lueur de défis danse au fond de mon regard couleur noisette.

-Pourquoi aurais-je peur? Si je ne pense pas à une chose, chose qui n'est pas sûre d'arriver, je ne vois pas pourquoi je devrais en avoir peur.

Ses dernières paroles m'intriguent. Est-il vraiment sérieux? Bien peu sont les personnes qui se proposent de me protéger...

Je reste un moment silencieuse, réfléchissant à sa proposition. Enfin, ça n'en est pas vraiment une. « Je vais » qu'il a dit.

Un petit sourire étire mes lèvres. De quoi je me plains? C'est très bien.

Mon envie de me balader est toujours présente et un peu de compagnie ne me fera pas de mal.

Je brûle d'envie de lui demander en quoi ce qu'il pourrait m'arriver serait un malheur, surtout pour lui, mais je me retiens.

Je souffle sur une mèche de mes cheveux qui est tombée devant mes yeux, mais elle revient bien vite là où elle était. Je la saisis et la replace derrière mon oreille.

Bon, il faudrait peut-être que je lui réponde...

-Ok.

Puis je m'assoie et époussette rapidement mon pied gauche, le sable c'est vraiment désagréable dans les souliers... Ensuite je sors mes bottes de ma sacoche et mets mon pied dans l'une des deux. Je fais ensuite de même avec mon autre pied.

-J'aime beaucoup ces bottes, c'est comme une seconde peau, et puis je les trouve jolies, et elles ne sont pas percées ! Dis-je joyeusement.

-Avant de tomber sur toi, j'avais envie d'aller... réfléchis, où voulais tu aller? Vite vite vite... Vers là-bas, dis-je en montrant vaguement le nord.

Puis je lui tend la main, espérant qu'il m'aidera à me lever.

[Abaelion]

La voyant rabattre sa mèche de cheveux derière l'oreille, mettre s'epoussetter les pieds, mettre de nouvelles bottes en plein désert, j'ai une grosse envie de rire, que je retiens tout de même. Ce serait mal poli de rigoler de ses petite manières.

Je la regarde donc se préparer pour sa balade, tout à fait distraite, ne pensant surement à rien d'autre qu'à vaggabonder au milieu des multiples paysages fleuris entourant la ville. Les factions du Mal ne lui passent donc pas par la tête, quelle inconscience de sa part.

Un temps plus tard la voilà prête, me tendant la main pour la relever; elle veut aller en direction du Nord manifestement. Celà fait bien longtemps que je n'avais plus mis les pieds là haut, et puis je n'ai pas fait de balade depuis quelques jours, je me suis bien reposé à l'auberge.

Je prend sa main, la tirant légèrement pour la relever.

- Alors comme ça, tu veux aller au Nord, avec tes belles petites bottes toutes propres ? Soit, je suis partant pour t'accompagner, j'ai besoin de me réveiller un peu, le froid là haut ne pourra que me mettre un petit coup de fouet. On est partis !

Un leger sourrire aux lèvres, pensant encore à sa façon de prendre soin d'elle comme ça, je me met à marcher en direction de la hutte, suivi de la demoiselle, regardant par ci par là si l'ennemi ne rôde pas. Apparement, personne n'a envie de sortir comme nous, en cette matinée plutôt fraîche.

Alors Kerkmusiek, dis moi, qu'est ce qui t'a donné envie d'aller là haut ? C'est la neige qui te fascine, ou bien peut-être les animaux qui vivent là bas ? Moi je n'y vais pas souvent, mais maintenant que tu m'y refais penser, ça me donne envie d'y retourner, rien que pour voir si ça n'a pas changé depuis.

Modifié (le) 22 juillet 2008 par Abaelion

[Kerkmusiek]

Après qu'il m'ait aidé à me relever, je rajuste ma sacoche et plonge une main à l'intérieur à la recherche d'une ou deux noisettes. Ya vraiment un peu de tout là dedans mais finalement j'arrive à en trouver deux trois.

Je sors ma main, point fermé sur les petites noisettes puis le suis. Je porte l'une d'entre elle à ma bouche puis suspend mon geste.

-Le froid? dis-je d'une petite voix.

Je me demande s'il craint le froid lui... Je me mords la lèvre puis réfléchis. La cape que j'ai mise sur mes épaules en sortant de l'auberge est chaude mais elle ne suffira sans doute pas...

C'est sans doute pour ça que Robb m'avait conseillé de me faire une cape avec les peaux d'écureuils ! Je me sens tout de suite plus détendu, mais tout de même un peu honteuse, une expédition ça se prépare mieux que ça... Je suis vraiment une belle étourdie...

Je me met à marcher plus rapidement, afin de rester à sa hauteur.

-Euh... Ce qui m'a donné envie d'y aller... Sans doute le fait que je n'y suis jamais allée. Alors comme ça il y a de la neige là-bas? Je n'en ai que rarement vu.

Un petit sourire monte à mes lèvres, ça sera l'occasion de me venger des fois où il m'a arrosé !

[Abaelion]

Elle n'est jamais allée là haut, hum, je vais devoir lui faire découvrir tout ça, en plus, c'est très vaste comme lieu. Mais, maintenant que j'y pense, si elle ne connait pas, et qu'elle ne savait pas qu'il y avait de la neige là bas, a-t'elle une tenue chaude ? Moi même, je ne crains pas spécialement la fraîcheur, mais elle, frêle comme elle est, avec la peau sur les os, je doute fort que ça en soit ainsi.

- Alors comme ça, tu n'y étais jamais . . . Tu sais, il y fait froid, j'espère que tu as de quoi te couvrir, pas que tu sois frileuse et que tu n'aies rien à te mettre sur le dos. Il y en a de la neige là bas, pour une personne qui n'en a que rarement vu, tu seras servie, et pas qu'un peu !

Je ralentis le pas légèrement, elle qui est plus petite a un peu de mal à me suivre j'ai l'impression, il ne faudrait pas que je la perde en chemin, elle risquerait de se perdre dans un endroit inconnu. Je me demande bien si je croiserais un ennemi avec qui je pourrais jouter, ou bien même jouer, qui sait. La pensé d'un combat proche me faisait sourrire.

- Allez allez, il ne faut pas trainer, si on commence comme ça, on risque de rentrer dans la nuit. Dis-je en rigolant

Je vais pouvoir chasser de nouveaux spécimens de la nature, je n'ai surement pas encore tout découvert au Nord, c'est même sûr, impatient je suis de retrouver ces ours d'une taille impressionnante. Kerkmusiek risque de bien être surprise par la taille de ces molosses.

[Kerkmusiek]

-Oui oui j'ai ce qu'il faut il me semble.

Ah, il ralenti un peu l'allure finalement. Et puis, de tout façon me dis-je, s'il veut m'accompagner, il sera bien obligé de marcher à mon allure, aussi lente soit-elle pour lui.

Bon, il faut aussi que je fasse attention, vu le nombre d'ennemis que j'ai, il ne faudrait pas que je me fasse surprendre, Abaelion ou pas.

Je jette un petit coup d'œil à ce dernier et le vois sourire. Ce sourire me fait sourire à mon tour. Après avoir observer si nous sommes seuls, je laisse mon regard se promener ici et là, ravie de voir les lieux s'éveiller.

-Je pense qu'on a le temps avant qu'il ne fasse nuit quand même... Et puis si on va trop vite on risque de rater quelque chose.

A peine ces mots sont-ils sortis de ma bouche que je vois un oiseau faire du rase motte plus loin. Vu sa façon de voler il n'est pas très bien... Ses plumes semblent me narguer, elles sont d'une jolie teinte grise.

Je réfléchis rapidement tout en allongeant ma foulée. Ai-je des plumes comme ça? Il me semble bien que non...

Puis il disparaît de ma vue. Je pousse une petit grognement mais continue tout de même, bien décidée à ne pas laisser passer une si belle occasion.

Je regarde Abaelion rapidement et lui montre l'endroit où, quelques secondes auparavant se trouvait l'oiseau.

-Il y avait un bel oiseau... Je reviens...

Puis je me mets à courir, laissant les ruines dans mon dos. Ça y est ! Je le voie, il volette au dessus de... Je fronce les sourcils, qu'est-ce que c'est que ça? Des fourmis?

[Abaelion]

Il suffit d'un très court moment d'inattention pour que le pire arrive. Et bien sûr, il fallait que ce moment là arrive maintenant, tout juste au début de la balade, quelle idée d'aller courrir comme ça alors qu'on ne connait pas les lieux ?

Je me met à galoper le plus vite possible pour la ratraper, mais bien sûr, ayant une carrure plus qu'imposante, je ne suis pas taillé pour aller vite, et la jeune demoiselle me distance. Elle arrive même devant les fourmis géantes, sans avoir vraiment conscience du danger qui la guette, enfin plutôt, qui lui fait face là plutôt.

Je me précipite, afin de l'attraper au collet pour l'extirper de là, mais en vain, il est trop tard. Là voilà déjà entourée de toutes parts, ne pouvant déjà plus trouver d'issue possible, si ce n'est un coma profond . . .

- Il faudrait que j'ai plus d'autorité que ça à l'avenir. Laisser Kerkmusiek aller par ci par là, alors que nous sommes bien loin de la ville, c'est complètement irresponsable de ma part.

Qu'est ce que je m'en veux d'avoir été si distrait. Je n'ai plus qu'une chose à faire, constater les dégats.

[Kerkmusiek]

Des fourmis?

Aussi énormes?

Je dois rêver...

Leurs mandibules sont monstrueuses...

Ces même mandibules qui me prouvent que je ne suis pas en train de rêver...

Ma respiration s'accélère et je pousse un cri de douleur lorsque je sens sur moi ces horribles mandibules...

Une pensée surgit alors dans mon esprit mais je n'arrive pas à m'en saisir...

Une autre plus forte, plus légitime, instinct de survie sans aucun doute, me pousse à me rouler en boule...

En attendant...

[Abaelion]

Voilà Kerkmusiek attaquée par ces fourmis, rien à faire, elle va être transportée dans l'autre monde, elle n'est pas encore assez forte pour savoir les contenir. J'aurais mieux fait de garder un oeil sur cette fille, si j'avais su qu'elle pouvait partir comme ça si vite.

Je me met alors en marche, vers le Sud, je ne sais pas encore ce que je pourrais faire en attendant qu'elle revienne sur Melrath Zorac. Je continue mon chemin, passant les ruines et le désert aux cactus, jusqu'à arriver à l'entrée de la ville, d'où je viens.

Puis, je m'arrête. Pensif, je prend la direction de la marre, où les crapauds et les écureils cohabitent en coeur, où peu de monde passe. Cet endroit si calme, où je m'assied finalement, où je me met à rêvasser.

Je m'allonge dans l'herbe encore humide de la rosée du matin, mes cheveux se gorgent d'eau, ainsi que mes vêtements, je regarde le ciel, me remettant en question. Je ne suis donc pas capable de veiller sur une personne seule, ce n'est pas croyable le niveau que j'ai.

- Je dois me reprendre en main, aucune erreur de ce genre n'est acceptable de ma part. Je suis un grand guerrier, robuste comme on me le dit souvent, je me dois d'être responsable . . .

Modifié (le) 1 août 2008 par Abaelion

[Kerkmusiek]

Une odeur vient à mes narines tandis qu'un sourire étire mes lèvres.

Je suis à présent totalement réveillée, pourtant je préfère profiter encore un instant de la douce tiédeur que m'apporte ma couette.

J'entends maman fredonner tout en, me semble-t-il, préparant du chocolat chaud.

Je me tourne afin de me lever pour la rejoindre...

...Et me réveille à nouveau.

Sous moi le sol est bien dur...

Adieu maman, chocolat chaud, douce chaleur...

Je pousse un long soupir puis m'assoie doucement, me demandant depuis combien de temps je suis ici.

Je regarde autour de moi et aperçois ma sacoche que je tire vers moi. D'une main légèrement tremblante je farfouille à l'intérieur et en sors une petite bourse. Je l'ouvre et y prend une noisette, petit réconfort...

Soudain tout ici m'oppresse.

Je referme la petite bourse, la jette dans ma sacoche, mets cette dernière sur mon épaule et cours vers la sortie sans un regard pour ce que je laisse ici.

Puis le soleil, éblouissant.

Je porte ma main à mes yeux afin de m'en cacher.

Le temps de me réhabituer à la lumière du jour, je réfléchis à ma destination.

Abaelion.

Que lui est-il arrivé? Lui n'a pas dû se donner en pâture aux fourmis...

Je me demande si on arrivera à se retrouver...

En attendant je fais quelques pas, me voilà à la marre. Je tombe à genoux devant puis plonge mes mains dans l'eau. Je les approche de mon visage et me raffraichis.

[Abaelion]

Un léger bruit se fait entendre vers le Sud, je lève lentement ma tête histoire de regarder la personne, l'animal ou bien la chose qui aurait pu attirer mon attention ainsi. Ce n'est qu'un écureil maladroit, qui fait tomber des noisettes par terre.

Je me relève, allant vers la bestiole, bien sûr fuyant ma personne, trop craintive. Je dois être trop brusque avec les gens et les animaux qui m'entourent, je n'arrive presque pas à avoir de contact avec les êtres qui m'entourent.

Je tourne l'oeil, une nécromancienne a l'air de s'approcher, je me faufille rapidement derière un buisson, histoire de ne pas attirer l'attention. C'est Kerkmusiek, la voilà de retour, elle ne m'a pas vu et s'asperge le visage d'eau fraîche.

C'est le moment de lui faire une petite blague. Je contourne lentement et sans bruit la demoiselle, je me place derière elle, debout, et pose mes deux mains sur ses épaules, serrant un peu, mais pas trop non plus.

- Je suis un Gardien des Enfers ! N'essaie pas de me résister, je vais t'ammener à notre antre secrète et nous allons te torturer ! Mouahahahaha

Je me retiens de rire, même si, ma petite plaisanterie peut lui servir de leçon au final. Il est vrai qu'un ennemi pourrait très bien arriver par ici maintenant . . .

[Kerkmusiek]

Les crapauds, heureusement, se tiennent loin de moi.

Puis soudain, deux mains je sens deux mains serrer mes épaules.

Oh non...

Pas maintenant...

Moi qui croyais être tranquille ici...

En plus ya jamais personne ici habituellement...

ça ne devrait pas être permis en plus de faire peur comme ça aux gens...

Un enfer?

Ah non hein !

Je lance alors mon coude de toutes mes forces derrière moi, espérant atteindre son ventre.

Je lui mordrais bien la main aussi.

Qu'est-ce qu'il croit, que je vais me laisser faire parce qu'il me le dit?

On va se contenter de se débattre, je mordrais plus tard si je peux plus faire que ça.

Mon orbe, où est mon orbe?

[Abaelion]

Elle a l'air d'être efrayée, elle me frappe même avec son petit coude, je ne peux me retenir de rire. Je relâche alors la pression sur ses épaules, et m'assied à côté d'elle. Elle cherche son orbe, histoire de se battre contre le soit disant ennemi que j'avais, j'imagine, si bien imité.

Je pose ma main sur les siennes, triffouillantes, afin de la rassurer quelques peu.

- Hum, j'espère ne pas t'avoir trop effrayé tout de même. Je voulais te faire une petite blague, puis, finalement ce n'est qu'à moitié une farce que je t'ai faite. Dis toi que j'aurais très bien pu être quelqu'un d'autre, et que si Aioros ou un de ses disciples avait été à ma place, tu serais à nouveau, à l'heure qu'il est, dans cet autre Monde, mystérieux comme pas deux.

Je plonge ma main dans le lac et éclabousse alors Kerkmusiek, qui a l'air très pensive après ces paroles. Celà va la divertir un peu, il ne s'agirait pas qu'elle n'ose plus sortir du tout de son trou quand même.

[Kerkmusiek]

Ma peur se transforme en colère, teintée de joie à sa vue.

-J'aurais du te mordre, dis-je en regardant sa main sur les miennes. Je le regarde ensuite dans les yeux, un sourire taquin aux lèvres.

Sourire qui disparaît à la suite de ses paroles...

Je sais qu'il a raison...

Mais...

Je soupir et baisse la tête.

Il oublie les ombres...

Et les Unions...

Et les Flibustier...

Et les Kaernos...

L'eau qu'il m'envoie me sort de mes pensées.

-Tu crois peut-être que je ne sais pas tout cela ? D'autres avant toi me l'ont dit... Ce n'est pas parce que tu as l'impression que je suis une fille stupide qui ne pense à rien à par se balader que je le suis !

Peut-être que ça t'arrangerait bien que j'y retourne, dans l'autre monde ! Dis-je en me levant, énervée, mais pas totalement après lui...

[Abaelion]

Je rigole encore de ma farce lorsqu'elle se lève et me répond d'un coup.

-Tu crois peut-être que je ne sais pas tout cela ? D'autres avant toi me l'ont dit... Ce n'est pas parce que tu as l'impression que je suis une fille stupide qui ne pense à rien à par se balader que je le suis !

Peut-être que ça t'arrangerait bien que j'y retourne, dans l'autre monde !

Totalement surpris par sa réaction, je me relève, et reste stoïque devant elle.

- Je n'avais pas pour but de t'offenser tu sais. Je ne te prend pas pour une fille stupide, loin de là, je te faisais juste remarquer que tu avais de temps à autres un peu trop la tête dans les nuages. Tu as surement l'impression que je te prend de haut, mais c'est pour te protéger que je fais ça. Surement pas parce que j'ai envie que tu retournes dans l'autre Monde . . .

Je me retourne, et commence à marcher vers le coin où les nomades rôdaient autrefois. Je garde ma main bien proche de ma massue, au cas ou une de ces vermines n'arriverait vraiment par ici. J'ai un mauvais préssentiment, comme si une attaque se préparait, un je ne sais quoi qui avait le don de faire monter mon adrénaline.

Ces mauvais préssentiments n'ont pas que du mauvais au final, je me sens vraiment bien lorsque l'adrénaline monte, quand je suis prêt à me battre contre d'autres guerriers voulant ma peau, toujours plus forts les uns que les autres, toujours plus rusés, toujours plus expérimentés. Je suis né pour me battre, c'est mon destin, j'arrive à ressentir lorsqu'un danger me guête.

Mais là, ce n'est pas la même chose, j'ai un mauvais préssentiment, que je n'avais jamais eu auparavant. Par sécurité, j'appele tout de même Kerkmusiek, je ne peux pas la laisser seule au bord du lac ainsi, sachant pertinament qu'un danger est proche.

- Mon instinct me dit que quelque chose de mauvais risque de se passer si on reste llà, je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais on ferait bien d'aller plus loin, et de rester concentrés. Il ne s'agirait pas que . . .

Cette fois-ci je pars en direction de la taverne dite des Nomades, scruttant l'horizon, essayant de débusquer l'un ou l'autre ennemi potentiel. Ce sentiment vient peut-être de ma fatigue, je n'ai après tout pas dormi de la nuit. Qui vivra, verra.

[Kerkmusiek]

Me protéger...

Je le regarde s'éloigner sans dire mot. Je n'aurais pas du parler ainsi, il doit être vexé...

Au moment où j'ouvre la bouche pour m'excuser il recommence à parler, aussi me tais-je.

-Mon instinct me dit que quelque chose de mauvais risque de se passer si on reste là, je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais on ferait bien d'aller plus loin, et de rester concentrés. Il ne s'agirait pas que...

Je le rejoins rapidement et prend mon orbe en main, les sens en alerte. Je n'aime pas trop me balader ainsi, ne pouvant pas trop profiter des alentours... Mais bon... C'est de ma faute, si je n'avais pas couru n'importe où comme ça nous ne serions pas ici...

Je murmure alors :

-Je suis désolée de t'avoir parlé comme ça...

[Abaelion]

Kerkmusiek me rejoin, tout en s'excusant de s'être emportée, je suis rassuré. Un bruit se fait tout de suite entendre à la suite de ses paroles, des gens marchent à vive allure derière nous, à quelques pas.

Je prend la main de Kerkmusiek, accélérant le pas. Je regarde brièvement derière nous, deux membres des Enfers font une sortie meurtrière ce matin. Je tire Kerkmusiek avec moi derrière un buisson, histoire de nous cacher, le temps qu'ils passent.

Ces deux affreux ralentissent à notre hauteur, l'odeur de chaire fraîche les attire, ils flairent presque nos traces. Je dois me retenir, je ne pourrais pas les canaliser tous les deux, il se pourrait qu'un des deux aille directement s'acharner sur mon alliée.

Je lui chuchote à l'oreille.

- Ne bouge pas, ne parle pas, ils sont deux, je ne pourrais surement pas les contenir tous les deux en même temps. Ne crois pas que je te prenne pour la dernière des demeurées, mais je veux m'assurer de ta sécurité.

Je fixe mon regard noir sur les deux combattants, plutôt frêles à mon gout. Si je n'avais pas croisé Kerk' je serais sûrement déjà en train de me les farcir ces deux là. M'enfin, je ne veux pas courrir ce risque, je me dois d'être responsable.

[Kerkmusiek]

A peine ai-je fini de parler qu'un bruit se fait entendre. Je veux me retourner, afin de voir de qui il s'agit mais déjà Abaelion me prend par la main et me fait accélérer. Je le suis, bien décidée à lui faire confiance.

Il m'emmène alors derrière un buisson. Espérons que la cachette fera l'affaire. Une fois là je regarde, enfin, qui nous suit.

Quelle chance, deux enfers... Je me mord la lèvre, pourvu qu'ils ne nous remarque pas...

-Ne bouge pas, ne parle pas, ils sont deux, je ne pourrais surement pas les contenir tous les deux en même temps. Ne crois pas que je te prenne pour la dernière des demeurées, mais je veux m'assurer de ta sécurité.

Je hoche légèrement la tête à ses propos, me disant que, niveau stupidité, si je me mettais à parler j'aurais battu tous les niveaux aujourd'hui.

Je jette un petit coup d'œil à Abaelion. A mon avis il préférerais aller les frapper. Mais, et oui car il y a toujours un mais... Mais je suis là, et ça change tout.

Je me retiens de soupirer.

Je m'appuie légèrement sur Abaelion. Bon... Ils vont rester ici encore longtemps ?

[Abaelion]

Ce sont deux débutants je suppose, ils n'arrivent pas à nous repérer, et ils ont l'air d'être un peu perdus même. Mais bon, Kerkmusiek est avec moi, je ne prend plus de risque inutil, nous resterons cachés le temps qu'il faudra.

Je jette un petit regard vers elle justement, voir si tout va bien. Elle n'a pas vraiment l'air d'avoir peur, plutôt un air déçu, comme s'ils venaient de gâcher complètement sa promenade matinale. Ce n'est pas grave après tout, ils partiront bien vite, et puis, ils ne lui auront rien fait du tout.

Voilà qu'ils partent justement, en direction du Nord. Je fais signe à Kerkmusiek de rester à l'abris, je les suis furtivement, histoire d'être sûr qu'ils ne reviendront pas plus tard.

Ils se dirigent vers le campement de bucherons, je me cache derière un arbre, et les vois monter encore et encore en direction des mines. Rassuré, je retourne chercher la petite nécromancienne à sa cachette.

- Les voilà partis, ils sont partis en direction des cimes, peut-être moins loin, mais c'est bon, ils ne viendront plus ici aujourd'hui. Que veux tu faire maintenant ?

Je lui tend la main afin de l'aider à s'extirper du buisson où nous nous étions cachés juste auparavant.

[Kerkmusiek]

Enfin ils s'éloignent, pas trop tôt...

A mes côtés Abaelion se lève. Je m'apprête à faire de même lorsqu'il me fait signe de rester ici.

Je reste donc là, dans les buissons, à attendre qu'il revienne.

Reviendra-t-il seulement?

Un long soupir sort de mes lèvres.

Le vent fait chanter les feuilles des arbres et danser les herbes.

- Les voilà partis, ils sont partis en direction des cimes, peut-être moins loin, mais c'est bon, ils ne viendront plus ici aujourd'hui. Que veux tu faire maintenant ?

Je lève les yeux vers lui, un sourire aux lèvres et mets ma main dans la sienne afin de sortir de là.

Une fois debout, mes yeux passent sur Abaelion mais ne s'y posent pas, ils vont plus loin, derrière lui, sans vraiment voir ce qu'ils regardent.

-Ce que je veux faire ? Aller à la marre, te parler, marcher, voir de nouvelles choses, manger des noisettes...

Je restes quelques temps silencieuse puis dit, doucement :

-Et rigoler aussi...

[Abaelion]

Kerkmusiek me donne toute la liste des choses qu'elle veut faire, je n'en retiens que la moitié, elle me balance tout d'un coup comme ça. Je n'ai que retenu qu'elle voulait aller à la marre, découvrir de nouvelles choses et rigoler.

Je cherche un peu ce que je pourrais lui montrer, mais à première vue, rien ne me vient spécialement. Je lui prend la main et l'ammène alors à la marre, réfléchissant encore à un endroit qui pourrait lui être inconnu.

- Dis moi Kerk, tu aimerais découvrir de nouvelles choses, mais je ne sais pas encore trop ce que je pourrais te montrer. Tu pourrais être plus précise ? Un endroit, des animaux, autre chose ?

Nous marchons le long de la marre, je regarde dans l'eau si je ne vois pas l'un ou l'autre crapaud à attraper. La nécromancienne, elle, a plutôt l'air d'avoir la tête dans les nuages, rêvassante.

[Kerkmusiek]

Ma main dans la sienne, je me laisse entrainer à la marre, ravie.

-Il y a tant de chose que je voudrais découvrir... On a qu'à dire... pour commencer... Existe-t-il sur ces terres des animaux poilus ? Autre que les écureuils, des renards par exemple...

Je m'approche d'Abaelion, un petit sourire aux lèvres.

-C'est très... vraiment très très joli les renards... Encore plus que les écureuils... Leur seul défaut, ils ne me donneront jamais de noisettes.

J'ai envie de rire mais je n'en fais rien.

Je reste là, les yeux rieurs, qui vont de la marre au guerrier.

Mon sourire grandit, grandit, devient taquin.

Que se passerait-il s'il tombait, par inadvertance, dans la marre ?

Oserais-je le pousser ?

Mais il tient ma main dans la sienne, s'il tombe il peut me tirer avec lui, surtout si c'est moi qui l'y fait tomber...

Sérieux dilemme que voilà...

[Abaelion]

Des animaux poilus, hum. Des renards, des grizzlys, elle devrait être servie, par contre, la prudence sera de rigueur. Je vais l'emmener aux cimes, comme prévu au début, mais cette fois-ci je ne la lâcherais pas du regard. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive à nouveau malheur par ma faute.

- Eh bien, je voulais aller aux cîmes avec toi, où il fait très froid. Les animaux là bas, ils ont des poils pour contrer le froid environnant. Si tu le souhaites, je peux t'y ammener, il y a des renards et mêmes de grizzlys. Par contre, il ne faudra pas s'approcher trop, ils sont assez méchants quand on les dérange, surtout quand ils ont faim.

Je lâche la main de la nécromancienne, qui a un sourrire jusque derière les oreilles, c'est à peine si elle fait attention à ce que je lui dis. Je me retourne, dos au lac, et lui indique à nouveau la direction de ces cîmes enneigées, attendant une réponse de sa part. Esperons qu'elle ne soit pas aussi distraite qu'avant cette fois.

[Kerkmusiek]

Je hoche la tête à ses paroles.

Par Vulfume j'en ai trop envie, tant pis s'il s'énerve. Parce qu'il va forcément s'énerver. Ou alors il a l'esprit ouvert et il rigolera...

Qu'est-ce que je ferais moi ?

Très bonne question, on ne m'a jamais jeté à l'eau. Par précaution, je pose ma sacoche par terre. Il va s'en doute trouver ça étrange...

-Ah chouette ça ! Je veux bien y aller alors ! Et promis, je ne m'approcherais pas trop...

Je m'approche de lui.

-Je resterais prêt de toi.

Je lui souris...

... Et le pousse de toutes mes forces, en me disant que, si je n'arrive pas à le faire bouger, j'aurais vraiment l'air maligne... Non mais il bougera sûrement, il ne doit pas s'attendre à ça de ma part...

Hum hum...