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Terre des Éléments

In extremis...


Eyleen
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J'aurais du m'abstenir !

Clairement.

C'était une mauvaise idée, dès que j'ai mis le nez hors de la tente, j'ai senti que ça allait être une sale journée.

Le soleil était beaucoup trop clair, beaucoup trop vif. Et mon capuchon devait traîner quelque part sous les fesses de Daddy, ou sous le dos de Marcellusio, ou sous les chaussettes de Raizen. Pas envie d'aller faire des fouilles au milieu de tous ces ronfleurs. Et il fallait que je sorte m'aérer, cette promiscuité m'est pesante... Tant pis pour le soleil... Juste le temps de respirer un peu d'air qui n'ait pas déjà été respiré plusieurs fois.

Je chausse mes bottes et je sors sans bruit. Un grognement endormi... Le rayon de soleil est tombé sur un oeil fermé... Le dormeur se retourne et se rendort. Capuchon ? Zut... C'était pas le bon dormeur...

Dehors, la lumière m'agresse, je me réfugie sous les arbres. Ces fourrés sont infestés de scorpions, je me défoule dessus, ça fait du bien... Les généreuses bestioles m'abandonnent de ces restes qui se vendent cher... L'équipement n'est pas donné, tout profit, aussi petit soit-il, est bon à prendre... Et comme je déteste trimballer des bouts de chitine puants, je préfère m'en délester bien vite contre espèces sonnantes et trébuchantes. Allons voir Gertrucmuche. Je ne sais jamais les distinguer l'une de l'autre, les frangines. A tous les coups je me trompe de nom...

La plaine est vaste et le sable réfléchit la lumière implacable. Pourtant il faut traverser l'étendue aveuglante pour gagner la ville... Les yeux me brûlent et une migraine sourde me taraude les tempes. Faire vite, et rentrer... La tente pue de trop de corps masculins entassés, mais j'ai vraiment trop mal au crâne. Je m'avance, aux aguets, j'ai vu quelques formes un peu au Nord, qui s'entraînaient sur les cactus. Ne pas moisir ici. Quoique avec cette chaleur sèche, tout bout de viande abandonné aurait plus vite fait de se momifier que de moisir. L'air vibre, la chaleur me trouble la vue.

Le premier vertige me prend alors que les murs sont proches. Je dois m'arrêter quelques secondes, le front battant, le souffle court. A peine le temps de percevoir du mouvement derrière moi, encore loin... Avance, 'Nea. Il ne fait pas bon afficher un moment de faiblesse en ces lieux. La morsure au ventre, une pointe de peur. Je vais faire affaire avec la petite demoiselle de la boutique, et me retrouve les poches encombrées de pièces. Mauvais pour la discrétion, ce gling gling, tapageur, et de quoi exciter la convoitise des détrousseurs en tous genres. L'ombre de la boutique m'a fait du bien, je décide de pousser jusqu'à la banque avant de regagner la pénombre sonore de la tente.

Funeste décision.

Le vertige revient, violent, alors que je trébuche sur la place devant l'armurerie. Une seconde de ténèbres... J'ouvre les yeux, les pavés de la place sous mon coude dansent une gigue malsaine et triomphante. Tout tourne, et ma tête résonne comme un tambour sous les coups d'un troll. Un genou, deux genoux. Je me relève, un pas. Ce monde sournois se balance sous mes pieds. Au second pas je m'effondre à nouveau.

Une main. Une main qui hésite. Un regard inquiet, inconnu. Je serre les dents, je me prépare au coup, mais c'est une épaule que je reçois, un soutien. Une jeune femme brune, je l'ai croisée une fois ou deux, je crois... Je ne sais plus... Ma tête explose. Puis l'ombre fraîche d'un bosquet, les hautes fleurs dorées. L'herbe est douce sous ma joue qui brûle de fièvre. J'essaie d'ouvrir les yeux, mais la lumière est comme un poignard qui me plonge au fond du cerveau. Je referme les yeux en geignant. La présence s'éloigne... Je ne lui ai même pas dit merci.

Je ne sais pas combien de temps je flotte dans une semi-inconscience, dans les cauchemars hallucinés, les images insensées et tordues qui peuplent le temps... le temps est élastique et élastiques aussi les visages qui me fixent, mouvants, hideux et déformés. J'attends à chaque instant le coup qui m'enverra chez la recycleuse, à la limite je l'espère, puis l'instant d'après je glisse plus profondément dans le sommeil, et j'oublie... Les traits inquiets de la guerrière se mêlent à ceux de la vendeuse, à celle de la vieille qui chauffe ses os devant l'armurerie... Et le monde tangue, à donner la nausée...

Le temps s'allonge... La lumière tourne, si lentement... Trop lentement.

Cette ombre qui vient me couvrir, ce n'est pas l'ombre de l'arbre...

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La lumière transperce les volets, s'infiltre dans les interstices entre les planches mal jointes. Elle m'arrache à ma torpeur.

Vu son intensité, le soleil doit déjà être haut. Je me redresse sur ma couche, m'assois sur le bord du lit.

Je me masse la nuque, mon crâne bourdonne, reste de la soirée d'hier à la taverne. Je ne me souviens même plus quand je suis rentrés à l'auberge....ni comment d'ailleurs...

Je me lève lentement et me dirige vers les volets pour les ouvrir. Le soleil me frappe de plein fouet, m'aveugle. J'essaye tant bien que mal de m'en protéger d'une main. Je cligne des yeux à toute vitesse pour les habituer à la luminosité. Ça y est, ça va mieux. je jette un rapide coup d'œil en contrebas, tend l'oreille.....Personne. On dirait bien que c'est désert. En même temps, on pouvait pas vraiment s'attendre à grand chose d'autre d'une ville perdue au milieu des sables.

Enfin, c'est pas bien grave tout ça. On peut même dire que ça m'arrange, j'ai à faire.

Je finis de me préparer rapidement, et descend régler ma note à Gertrude. Elles deviennent de plus en plus salés ses notes. faudra que j'lui en touche deux mots à l'occasion. Bon, maintenant, faut que j'récupère ma hache chez brings. Voila qui est fait, et......et merde. Elle est émoussé.

Me voilà bon pour un passage chez le marchand d'arme pour qu'il me la réaffute. Impossible de tailler du bambou avec un instrument dans cet état.

Allez, c'est parti, je sors de l'auberge. Ma main se pose automatiquement sur la fronde à ma ceinture. Les rues sont loin d'être sures par ici. On vous agresse pour un regard déplacé ou même sans raison. Un vrai coupe-gorges....Quelques regards furtifs à droite à gauche, il n'y à vraiment personne. Je respire, mais reste aux aguets.

Rapide passage près de la fontaine trônant au centre de la grande place de Melrath. Toujours personne. J'en profite pour plonger la tête dans l'eau fraiche. Ça me fait un bien fou, mon crâne cesse enfin de bourdonner et mes sens s'aiguise, retrouvent leur acuité naturelle. J'en profite pour remplir mon outre, ça pourra toujours servir en pleine séance de coupe.

Serein, je reprend le chemin de l'armurerie d'un pas plus alerte. Encore quelques foulée et je pourrais enfin me mettre au travail et....

Et quelque chose ne vas pas, je le sens. Quelque chose n'est pas à sa place habituelle. Le décor à changé, je le sens, mais je n'arrive pas à voir ou....A gauche, tout semble normal, en face aussi, à droite....pareil. Quoi que non, ce buisson au pied du cocotier, il a une forme bizarre.

Silencieusement je m'approche. Pas de doute, il y a quelqu'un qui roupille. L'inconscient.

Cette forme, elle me semble familière......cette chevelure argentée qui tombe en cascade, masquant son visage....Non, je dois me tromper.

Doucement, je m'accroupis à son coté, la retourne sur le dos. Oui, c'est bien elle...Eyleen.

Depuis le démantèlement des Roses Sauvages, j'étais sans nouvelles, et je la retrouve en train de faire la sieste en plein melrath au beau milieu de la journée. Elle est devenue suicidaire ou quoi?

Elle gémit, elle geint entre mes mains....On peut pas vraiment dire qu'elle tient la forme.

Soudain, une marque sur son avant bras attire mon regard. D'un geste vif je saisi son poignet ballant et l'approche de mon regard. Non.

D'un geste rageur, je rejette son bras au sol et me relève.

Je la toise d'un regard méprisant....Comment à t-elle put tomber aussi bas, au point de se laisser marquer au fer rouge. Elle qui était si fière avant....

Ma belle, je sens qu'on va causer, toi et moi.

Je décroche mon outre, la tend au dessus de sa tête et lui déverse un bonne ondée sur le visage.

Assez roupillé maintenant, il est grand temps de se lever. Debout la dedans.

Modifié (le) par Zam Burza
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Non, pas le soleil, pas le soleil pitié...

Je n'arrive pas à le dire, ni même à lever une main pour couvrir mes yeux blessés. Le mouvement seul m'a déjà porté au bord de la nausée, tout tourbillonne, les hautes frondes des fleurs dorées, les branches trop élevées qui ne servent à rien, et le visage encapuchonné.

Il marmonne je ne sais quoi, je n'entends pas, puis la cascade d'eau fraîche m'arrache un cri. D'abord ça fait mal, ce froid sur ma peau fiévreuse. Mais ensuite la fraîcheur qui s'écoule dans mon cou, sur mes épaules, me fait geindre de soulagement... L'eau roule autour de la bouche, j'essaie de la lécher mais elle est déjà partie, et j'ai soif, tellement soif...

La voix s'élève, dure, un peu brutale. Je ne comprends pas tout, ça résonne dans ma tête, accompagné d'échos qui déforment le son. Ca sert à rien de me parler, j'entends pas... Mais reste là, tu es juste bien mis, là, juste entre moi et le soleil, foutu soleil... Surtout reste bien là, le temps que je trouve la force de me retourner... plus tard... bientôt... j'y arriverai...

Mais l'écho s'échappe et mes pensées aussi, il reste juste la fièvre et la lumière, et l'eau fraîche qui tiédit déjà... J'y arriverai pas... J'y arriverai pas cette fois...

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Pas de réaction. Enfin si, mais pas celle escomptée, bizarre. Je fronce les sourcils

A peine à t-elle réagis à la douche froide. Ses lèvres se sont entrouvertes et ont remuées faiblement comme pour happée autant que possible le liquide...sans grand résultat.

Je m'accroupis de nouveau auprès d'elle, passe la main sur son front, son crâne. Malgré la fraicheur de l'eau et l'ombre, il est brulant. Cette idiote s'est sans doute mangé une insolation, et une belle vus comme elle est dans le cirage. Qu'elle idée de se balader nue tête sous un soleil de plomb aussi.

Enfin tant pis pour elle, c'est une damnée après tout. Elle n'a sans doute que ce qu'elle mérite.

Je me relève et lui tourne le dos, je reprend ma route. Moi aussi j'ai changé. Plus froid, plus dur, plus cruel. Tout deux, nous sommes décidément bien loin de ce que nous étions.

Dire qu'il n'y a pas si longtemps encore.....Ma main se porte d'elle même à ma gorge, que je masse un instant, déglutissant avec peine.

Souvenir pénible d'une visite imprévus dans son ancien campement. Parfois encore, je me réveille en pleine nuit avec l'impression d'étouffer, le coup enserré dans un étau dur comme de l'acier. C'est elle qui m'avait soignée alors.

Oui c'était elle, mais ce n'est plus elle. Elle fait partie des hordes infernales désormais. De ces parias qui s'incline devant une divinité obscure.

Et pourtant...

Décidément, il faut croire que je n'ai pas tant changé que ça. Toujours aussi c....

Ces types sortent rarement seul, il doit y en avoir quelques uns qui rôdent dans les parages, près à te tomber dessus à la moindre occasion...

Et pourtant....pourtant je n'arrive pas à me résoudre à l'abandonner la.

Je retourne prestement auprès d'elle, la tire un peu plus à l'ombre du cocotier, dans la fraicheur du buisson.

Je verse un peu d'eau de mon outre dans ma main, et l'applique délicatement sur sa nuque, doucement, pour ne pas provoquer une réaction fatale de chaud / froid. Puis je colle mon outre à ses lèvres entrouverte et laisse échapper un mince filet. Pas trop, il ne faudrait pas qu'elle s'étouffe.

Je marmonne pour moi même plus que pour elle

Eyleen....Eyleen, qu'est ce qui t'es arrivé bon sang......Qu'est ce que tu es devenue....

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La lumière me cuit...

Il s'est éloigné, et il a laissé place à la fournaise qui m'enveloppe à nouveau. Les mains brûlantes du soleil me frôlent le visage, s'attardent autour de mes yeux fermés pour mettre de l'orange dans la pénombre de mes paupières. Immobile dans le buisson de fleurs, incapable de quoi que ce soit à part subir la morsure et espérer l'inconscience, voire même que passe un miséricordieux pour me donner une mort rapide.

Des secondes ou des heures, je ne sais pas. Mais il finit par revenir. Le même homme.

Cette fois il m'empoigne aux épaules, et me traîne plus avant dans le buisson, et je pleurerais de reconnaissance si j'avais encore dans le corps une goutte d'eau à pleurer. La fraîcheur soudaine derrière le cou, qui se répand dans tout le haut de mon corps, un délice, j'expire longuement, lentement. Les frissons me courent tout le long du dos, sous la peau brûlante...

Et puis l'eau. Merveilleusement pure et fraîche, cette eau... Je la reçois comme un présent divin, ne pas en perdre une goutte...

L'homme marmonne à nouveau, et j'entends ce nom que tous me donnent et qui n'est pas le mien. J'entrouvre les yeux, péniblement, tant la lumière me fait souffrir, même ici, filtrée par la verdure. Un bref clignement de paupière, je vois le visage brun et les yeux sombres, à travers un voile rougeâtre, je le vois et je... non. C'est un mirage... Tant de gens que j'ai cru reconnaître, et dont le nom se perd dans le brouillard... Juste un de plus qui me connaît, et que je ne connais pas. Que je ne connais plus... Ooooh ma tête... La migraine violente me martèle le cerveau et m'empêche de penser... Et j'ai soif... tellement soif...

...encore...

Inaudible... Rauque, râpeux, un filet de voix bourbeuse comme un ruisseau sur le point de se tarir.

Modifié (le) par Eyleen
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Je l'observe, la belle inanimée, guettant les premiers signes de son réveil.

Enfin ses yeux s'entrouvrent. Elle semble reprendre conscience. Parfait.

Malgré moi, je laisse échapper un soupire de soulagement et un sourire satisfait s'inscrit sur mon visage.

Non, c'est une ennemie maintenant. Aussitôt le sourire s'efface et je reprend mon visage de marbre.

J'écarte le goulot de ses lèvres, faisant cesser le mince filet d'eau fraiche.

Ses lèvres remues, une supplique s'élève faiblement.

encore

Je plonge mes yeux dans les siens. Ils ne semblent pas me reconnaître.....Ils me semblent si ternes.

Je jette un furtif regard aux alentours. Toujours pas de signe de vie. Je déteste m'attarder en pleine ville, à la merci de tous.

Je me penche de nouveau sur elle, et lui murmure à l'oreille pour ne pas attirer l'attention.

Oui, oui, tu en auras encore. Mais bois doucement. Tu ne serais pas la première assoiffée à mourir bêtement en buvant goulument.

Et je lui redonne le goulot, prenant garde de contrôler le débit qui s'écoule dans sa gorge. Quelques secondes, interminables, s'écoulent, au rythme du bruit de l'eau qui fait de même.

Cela devrait suffire. J'écarte de nouveau l'outre, la rebouche soigneusement.

Bien Eyleen. Et maintenant, si tu me disais ce que tu fais là, avec cette marque maudite au bras.

Plus aucune trace de compassion dans mes paroles. La voix est dure, ferme. Le regard que je lui lance ne trompe pas sur mes intentions. Si elle fait le moindre geste suspect, je....

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L'eau, plus douce et plus fraîche que le nectar le plus pur, un miracle, une merveille... J'entends à peine la voix toute proche, concentrée sur l'eau, la bienfaisante sensation qui gagne tout mon corps, comme si l'eau fraîche coulait directement dans mon sang. Quand le flux cesse, je gémis une protestation. Mais il m'ignore.

La voix résonne à nouveau, sèche, froide. Mon nom encore, et une question qui exige une réponse. La compréhension, lente, qui traverse la migraine et le battement sourd du sang à mes tempes. Ce que je fais, là ? Je bronze, crétin. Mais j'ai oublié que ma maman disait que c'était mauvais pour la santé. Un rire sec.

... soleil... trop chaud. Pas trouvé le... (un geste vague, mou, de la main. Le capuchon. Mais c'est trop long à dire)

Et la marque ? Ben quoi, la marque ? J'essaie d'ouvrir les yeux, de le voir un peu mieux, mais la lumière est trop vive et me vrille le fond du cerveau.

Ma marque... à moi...

Débrouille-toi avec ça. Moi j'en peux plus...

L'impression de basculer en arrière, la tête la première, dans le frais, le noir...

Juste quelques secondes, c'est tellement bon...

Quelque chose en alerte qui essaie de me garder éveillée, mais j'ai pas envie d'entendre... Ca dit "pas rester ici, dangereux". Comme si moi je pouvais y faire quoi que ce soit, cette blague... Allez, un effort, un petit effort...

Rouvrir les yeux, juste un peu...

Parler, même si j'ai l'impression que ma langue a triplé de volume...

... te raconterai tout...

... mais pas rester ici...

Sauf qu'il n'y a rien à raconter.

Mais ça tu n'en sais rien évidemment.

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  • 4 weeks later...

Elle me balance quelques bribes de phrases...des mots accrochés les uns aux autres, au sens plus que vague.

Mes sourcils se froncent, mes yeux deviennent froids, durs. Je l'observe attentivement, guettant des signes d'une comédie dont je serais le dindon.

Inconsciemment, ma main se pose sur la dague que je porte au coté...Je ne m'en sers que pour les menus travaux de la vie de tout les jours, mais peut être qu'elle pourrais m'être utile pour autre chose. Quelques minutes à jouer de cet outil pour décorer sa peau délicate de jolis sillons rouges et je suis persuadé qu'elle serait plus loquace...

Sa peau délicate....ses mains douces. Souvenirs qui m'assaillent des soins jadis prodigués par ces mêmes mains...

Non, décidément, je ne peux me résoudre à lui faire du mal. La torturer ? pour des broutilles ? Pour satisfaire une curiosité déplacée ? quelle idée...

Après tout, moi non plus je ne suis pas resté le gentil petit aéris candide que j'étais à mon arrivée dans ce désert. Et encore, j'ai changé de mon plein grès.

Mais elle...elle. Qui sait ce qu'elle a dut traverser après la disparition inexpliquée des Roses sauvages qui l'avaient accueillie ?

je n'ose les imaginer, vus là ou elle a fini, vu la marque qu'elle arbore et à laquelle elle semble vouloir se raccrocher de toutes ses forces.

Soudain, je me rends compte que j'ai perdu le fil du temps, pris dans mes pensées. Mon regard redescend immédiatement vers elle, mais elle n'a pas bougé....

Et pour cause, elle n'a pas vraiment l'air d'aller mieux malgré toute l'eau qu'elle a ingurgité.

Un nouveau coup d'oeil en direction de l'auberge.....Elle n'est pas loin....enfin, quelques bons mètres à parcourir quand même...avec le soleil au zénith.

Je pense que tu as raison, il ne vaut mieux pas rester ici

Trop de soleil...de lumière, de chaleur.....et surtout, trop facile de se laisser surprendre. Cela ne fait que trop longtemps que nous trainons en terrain découvert, et ce n'est pas ce pauvre buisson qui peut nous camoufler....

Délicatement, je passe mon bras sous son épaule, la redresse.

Tu penses pouvoir marcher, ou vas-t-il falloir que je te porte?

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Triple salto arrière dans un vide vertigineux.

J'aurais voulu acquiescer quand il a dit "on bouge", pas eu la force.

Puis il y a eu ce mouvement trop rapide, trop soudain, trop ample surtout. Ma tête a chaviré vers l'arrière, roulé de côté, j'ai décollé loin au-dessus du buisson de fleurs jaunes. Qu'il est petit ce buisson... J'étais là ? Si loin en bas ?

Vertige...

Si loin...

La tête qui roule encore et les genoux qui s'effacent, je sens que je heurte son épaule du front, que je glisse, lever un bras pour me rattrapper à son cou, non, trop lourd le bras, trop lourde la tête, tant pis...

Le sol m'appelle à nouveau, les genoux qui se posent en douceur, chute amortie, retenue, il me fait mal son bras, il serre fort... La tête qui ballotte encore, côté, arrière, les feuillages et le ciel au-dessus, éblouissant, et je rigole doucement, je rigole parce que je me sens ivre de fatigue et de vertige, et que tout-à-coup je trouve tout ça très drôle...

...non...

... peux pas...

C'est con quand même...

Mais c'est drôle, sa façon de froncer les sourcils...

Mal à la tête... Geignement.

Ca me fait moins rire, ça...

Modifié (le) par Eyleen
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