La vapeur et les larmes

[Marcellusio]

Des motifs de roses étaient incrustés dans la tapisserie de cette pièce. Des miroirs faisaient des jeux de lumières avec le beau lustre accroché. Au milieu, un vaste nuage de vapeur se promenait.

Non ce n'était pas un sauna mais bien le bain de Marcellusio. Il était bien tranquille dans l'eau chaude accompagné de mousse et d'un petit canard jaune qui flottait. Ce dernier sillonnait les vagues produites par les doux mouvements de Marcellusio.

Une silhouette de femme se laissait entrevoir, cela ne pouvait être que Tallulah avec un si beau corps. Dommage qu'il ne se rapproche pas à travers cette épaisse buée.

C'est alors qu'un bruit vint casser toutes les hallucinations de Marcellusio... Un bruit de pierre qui tombait au sol avec un grand fracas et lui fit ouvrir les yeux !

Il se retrouva en plein milieu d'un lac avec non pas de la vapeur mais de la brume. L'eau n'était plus tiède mais à vrai dire très fraiche... les frissons lui parcouraient le dos...

Intrigué par ce bruit, il sortit de l'eau et essaya de se rhabiller tant bien que mal. Les habits lui collaient à la peau et il faillit même trébucher avec une branche qui était dissimulée sous de la mousse.

Arrivé à hauteur du campement, il aperçu Eyleen qui était entrain de faire des rires étranges... Ne comprenant pas il regarda ce qui l'entourait et la stupéfaction s'empara de lui... Il écarquilla les yeux et se les frotta plusieurs fois pour se rendre compte que les tentes de ses compagnes avaient quasiment toutes disparues... il ne restait que celle de Guix et la sienne...

Il commença à comprendre pour quelle raison Eyleen faisait tout ce vacarme. Puis elle se mit à courir tout droit sans aucun motif ... un peu comme une folle qui est prise par la peur...

Marcellusio la suivit tant bien que mal pour éviter de se blesser comme elle le faisait aux travers de toute cette foret. Les branches lui giflaient le visage, et c'est ainsi qu'elle avançait avec une vitesse fulgurante... Il avait beau essayer de cavaler pour l'arrêter, elle prenait tout le temps une longueur d'avance ...

Quelques minutes passèrent et elle se retrouva face à un nécromant, elle se livrait dans ses bras ... elle était a bout de souffle comme Marcellusio... La vie d'Eyleen ne tenait plus qu'à un fil et lui ne pouvait échapper de la main de Médolie qui venait se poser sur son épaule...

C'était fini pour nous deux... le monde libre et la paix n'étaient plus qu'utopie... Marcellusio était triste et savait qu'il devrait être entouré du mal pour rester avec sa dernière rose... il se promit à ce moment, de prendre soin d'elle et de se venger de ceux qui ont causé la disparition de ses sœurs.

[Medolie]

La pleine Lune inondait les sous-bois, cette nuit là. Mais une lueur irréelle l'accompagnait.

Au travers des forts troncs, de la fumée et la chaleur d'un brasier venait jusqu'à nous.

L'Empereur, sa Garde et moi-même restions immobiles, à l'affût des pillards, s'ils étaient encore sur le lieux.

Puis une jeune femme, le visage écorché, qui déboula. Sans réfléchir, se jeta sur l'Oeil d'Hadès, Aioros. Il la mit à terre sans mal. Mais l'incompréhension s'insinuait sur nos visages.

Elle, je la connaissais. Une Rose. Une pacifiste...normalement.

Pourquoi attaquer des Démons sur leur terrain : la nuit ?

Un craquement me sortit de mes songes. Quelqu'un d'autre approchait.

Sans attendre, je mis mon épée à nue et contourna le bruit.

Son visage me figea. Marcellusio. Un autre membre des Roses... Un compagnon d'armes de longue date. Que venait-il faire ici, lui aussi ?

L'Empereur s'entretenait avec le Juge du sort à réserver sur l'imprudente guerrière, et n'avait pas encore vu l'autre Rose.

Je mit ma main sur son épaule, pour l'empêcher d'avancer encore, vers sa mort.

Mach Gulam prononça une incantation. Je compris alors. Le corps d'Eyleen allait être conduit chez nous, dans l'Empire des Morts.

Ma main força les genoux de Marcellusio à fléchir. J'appuyais de plus en plus, et malgré lui, se mit à ma merci, prostré.

Marcellusio, garde ta haine pour l'instant. Regarde la. Regarde.

Elle va être mené au cœur de la terre, au sein de notre Empire. Et là, elle vivra, avec notre noirceur, et la force de combattre.

Mes mots étaient accompagnés par l'incantation du Juge. Puis, un cercle apparut, avec un pentacle. Puis les Démons disparurent.

Je retirais la main de l'épaule du guerrier, puis m'éloignais de quelques pas.

Sans le regarder, je finis :

Libre à toi Marcellusio, périr en étant emplit de bons sentiments, ou se venger emplit de haine.

Modifié (le) 28 mars 2008 par Medolie