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Terre des Éléments

La vengeance de Rebom


Ghost
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« - Capitaine !!! », s'écria Rebom.

Quelques instants plus tard, le pas pressant, un homme de petite corpulence se présenta devant son trône. Ses pas, lourds et sonores, trahissaient la peur de cet appel.....La sueur perlait déjà sur son front. Rebom connaissait la crainte qu'il procurait chez les humains...et en abusait, laissant ce moment durer bien plus que nécessaire. Il pensait à ce moment là que les humains étaient vraiment faibles et malléables.

Le capitaine s'agenouilla devant son maître, le regard dirigé vers le sol, signe de soumission. Il attendit que son maître prenne la parole.

« - Capitaine, pourquoi les généraux ne sont-ils pas revenus de leur mission ? est ce que cela devait durer aussi longtemps ? Pouvez vous me faire un rapport immédiatement ??» lança froidement Rebom d'un ton agacé.

Un lointain hurlement brisa le silence qui venait de s'installer entre les deux hommes. Ces cris semblaient humain, mais nul ne le savait exactement.Le capitaine déglutit difficilement. La sueur perlait à présent à grosse goutte. Il balbutia alors quelques mots.

« Mon maître.... A .... A ce jour, nous... », le capitaine toussa un peu, essayant de repousser ce qu'il avait à dire, de crainte de la réaction de Rebom » et reprit fébrilement, « Nous n'avons aucune nouvelle d'eux depuis qu'ils sont partis. Nous craignons le pire malgré leur puissance et leur force....je n'ose imaginer ce qui à pu.... »

«- CAPITAINE !! », coupa furieusement Rebom en se levant de son trône, « Vous n'êtes pas à mon service pour imaginer mais pour obéir à tous mes ordres !! ». Rebom hurlait sur l'homme maintenant ; la colère emplissait de noirceur ses yeux et une aura de fureur commença à se dégager de son corps.

Il reprit sur le même ton : « Puisque je dois vous rappeler votre rang et vos devoirs envers moi, je vous ordonne de me faire un rapport dans 3 jours sur la mission des 4 généraux. Et pour votre survie, ne me décevez pas.»

Blême et tremblant le capitaine répondit par l'affirmative, « Bien mon maître, il sera fait selon vos ordres. Je vais immédiatement envoyer deux de mes hommes pour en apprendre plus. »

Rebom avait beaucoup de mal à garder son calme. Il n'était pas maître de la situation et ne le supportait pas. Il avait alors arpenté les couloirs de son antre et n'avait rencontré personne. Enfin, pour être précis, il n'avait vu aucun humain mais ses pas avaient croisé bon nombre de créature à son service. La plupart des hommes, eux, savaient que les parages de Rebom étaient excessivement dangereux lors de ses colères.

Il passa dans des couloirs, descendit des escaliers humides et glauques pour s'enfoncer petit à petit dans les ténèbres de sa forteresse...dans un lieu secret où il prépara sa nouvelle création.

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Le capitaine Protael avait bien pris en compte la dernière menace de Rebom. Il ne devait pas échouer dans sa mission. Il dépêcha alors deux de ses meilleurs hommes pour aller rendre compte de la situation dans la région de Melrath Zorac.

Deux jours passèrent, sans nouvelles.

La nuit suivante, les deux hommes revinrent aux portes de la forteresse. Le plus gradé, Dragèos pressa le garde pour un entretien avec le capitaine Protael. Il lui devait des explications et le plus tôt serait le mieux.

Dans l'armée de Rebom, Dragèos était considéré comme un soldat d'expérience, connaissant le terrain et maîtrisant les imprévus. Pourtant, de cette mission, il en était revenu exténué.

Protael arriva quelques instants plus tard, le visage grave et soucieux. Après le protocole militaire de circonstance, il ordonna Dragèos d'entrer dans une salle pour écouter son compte-rendu de mission.

Le soldat commença son récit.

« - Comme prévu dans le plan, nous avons infiltré leur région par l'est du désert. La ville, Melrath Zorac, est en pleine activité, avec des commerces, des auberges... et surtout une armée composée de plusieurs factions. En les espionnant un peu plus, nous avons appris que ces soldats maîtrisent les techniques d'attaques et de défenses aussi bien par la magie que par les armes. »

Le capitaine émit un soupir d'inquiétude à l'écoute de ce récit alarmant. La situation avait évoluée plus vite qu'ils ne le pensaient dans cette région.

« - Continuez.», lui dit-il.

Dragèos reprit alors le fil de son récit.

« - Suite à nos observations, nous avons décidé d'aller repérer les forteresses des généraux, mais arrivés sur le site, elles n'y étaient plus ! Elles n'existaient plus », s'énerva d'un coup le soldat, « Pire ! Certaines factions ont récupéré des ressources pour fabriquer de petites forteresses ». Le soldat fit une pause et déglutit tant bien que mal.

«Quoiqu'il en soit, nous n'avons eu aucun contact visuel avec les généraux. Je pense qu'ils ont donc été tués et les forteresses saccagées. »

L'atmosphère s'alourdissait de plus en plus au fil du récit du soldat. Un silence entre les deux hommes s'installa, le temps à chacun d'eux de prendre conscience de la gravité de la situation.

Le capitaine clôtura l'entretien : « Bon, demain matin à l'aube, nous irons faire notre rapport à Rebom.»

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Au petit matin, les deux hommes se présentèrent devant Rebom. Agenouillés, ils attendirent que Rebom débute l'entretien.

« - Capitaine Protael, faites votre rapport », ordonna-t-il d'une voix grave et sèche.

Hésitant, le capitaine appréhendait sa réaction face à ce qu'il allait annoncer.

« - Maî...Maître, les nouvelles ne sont pas bonnes. Les généraux, ainsi que leurs forteresses n'existent plus. Il n'y ... »

« - Quoi !!?? », coupa Rebom dans un cri de rage, « Comment se fait il ?? Mes généraux, tués ?? mais par qui ?? ». Rebom était dans une colère folle, une aura noire commençait à naître autour de son corps. Il ne pouvait concevoir que ses généraux avaient été tués.

Protael reprit son rapport .

« - Le soldat Dragèos, ici présent, m'a informé que les habitants de la région de Melrath Zorac possèdent une armée plus ou moins unie en système de factions. De ce qu'il m'a rapporté la nuit dernière, il se pourrait qu'ils... »

Le capitaine s'arrêta de parler et émit un gémissement de douleur. Du sang coulait le long de sa bouche et il put constater le regard horrifié du soldat Dragèos à ces cotés. Il prit alors conscience de la violente douleur qui lui étreignit la poitrine et du cœur sanguinolent que Rebom pressait dans sa main.

D'une célérité et d'une force inhumaine, il avait enfoncé son bras dans le torse, perforant la cage thoracique du capitaine. Il lui avait alors empoigné son cœur, provoquant des giclées de sang par pression sur les artères.

« - Je t'avais dit de ne pas me décevoir ! Pourquoi as tu attendu ce matin alors que tu avais l'information cette nuit !! ».

Les yeux de Rebom noircissaient au fur et à mesure que ceux du capitaine devenaient pâles et feutrés. Il arborait un sourire remplit de haine et de jubilation extrême. Il aimait contempler la souffrance humaine qui mène à la mort. Avant que le cœur ne s'arrête entièrement de lui même, Rebom referma sa main d'un coup violent. Le cœur éclata en plusieurs morceaux de chair, se dispersant sur le sol rouge couvert par tant de sang déversé.

Le capitaine émit un soupir; son corps émit un bruit sourd en tombant au sol, suivi d'un ultime soubresaut. La mort venait de l'emporter.

Rebom laissa éclater un rire sadique et démoniaque avant de lancer à l'un de ces serviteurs postés derrière son trône.

« - Emmenez cette chair dans mon laboratoire !!! Il me servira pour nourrir mes spécimens d'expérimentations. »

Dragèos gardait le silence, tête baissée, mais le regard tourné vers les serviteurs qui ramassaient le corps ensanglanté. Il suait intensément. Il n'avait qu'une envie : quitter cette pièce et partir loin ; mais la peur l'immobilisait et Rebom l'aurait sûrement tué avant qu'il lui ait tourné le dos.

« - Dragèos , c'est cela ?»

« - Oui, mon maître. »

« - Vous êtes promu capitaine. »

Le nouveau capitaine fit un signe de remerciement mais se serait bien passé de cette promotion, au vu du bain de sang qu'il avait sous les yeux...

« - Merci, mon maître », finit-il par dire.

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D'un calme inhabituel, Rebom tournait autour de Dragèos, en réfléchissant, la main sur le menton. Quelques instants plus tard, il arbora un sourire démoniaque et se figea devant le capitaine et lui lança :

«- Dragèos, tu vas détruire cette ville. Je veux qu'ils meurent !! ». Sa voix grave et profonde prenait une dimension de plus en plus inhumaine. « - Et jusqu'au dernier...homme, femme, enfant, sans exception, je ne veux aucun blessé. Juste des cadavres déchiquetés, découpés que je viendrai contempler lorsque ce massacre sera terminé.»

Rebom se retourna et regagna son trône. Il s'assit silencieusement, en pleine réflexion sur le plan qu'il allait adopter pour réussir.

Il savait qu'en détruisant cette ville, il y perdrait un potentiel humain à la fois pour ses expérimentations et pour sa régénération personnelle.... mais ceux là même avaient tué ses meilleurs guerriers, détruit ses forteresses. De plus, leur maîtrise de la guerre ainsi que leur démographie sans cesse croissante représentait un risque bien trop important.

Rien que d'y penser, haine et fureur revenait en lui. D'un coup, il frappa l'accoudoir du trône du poing, émettant un son étouffé mais puissant. Dragèos sursauta à la suite.

« - Je hais les humains, je veux qu'ils meurent !!! »

Rebom, toujours sous l'emprise de la haine, regarda alors Dragèos.

« - Capitaine, je t'ordonne de m'établir un plan d'attaque de cette cité le plus tôt possible. Je souhaite superviser cette invasion et destruction de façon personnelle. »

Dragèos acquiesça sans broncher en recevant cet ordre. Préparer ce genre de mission était sa spécialité. De plus, il revenait d'une mission d'espionnage dans cette région et avait analysé la globalité de l'environnement. Il avait pu déceler les points faibles de l'architecture de la cité et de ses alentours.

« - Pour t'aider dans cette mission, je vais t'envoyer des troupes spécialement conçues pour le combat. Grâce à mes expérimentations et aux corps que j'ai enlevés depuis ces dernières années, j'ai pu créer des êtres humanoïdes que la nature ne saurait approuver. » Un sourire de fierté pointa sur le bout de ses lèvres, à l'idée de voir le carnage qui aurait bientôt lieu avec ses troupes.

« - Tu auras sous ton ordre un contingent complet de monstres dévoués au combat, insensibles à la douleur, avec un appétit de meurtre sans fin. Tu ne peux échouer avec cette horde à tes côtés pour ce combat. »

Dragèos se mit à genou devant son maître et lui répondit :

« - Je vous remercie de la confiance que vous m'apportez. Le soutien de ces troupes sera un atout gagnant pour exterminer cette ville et tous les habitants. ». Il déglutit difficilement, à l'idée de devoir se battre aux côtés de monstres emplis de haine et de violence, puis reprit :

« - Je me permets de me retirer pour établir la stratégie de l'invasion. Je vous en ferai part le plus tôt possible. »

Dragèos se releva, se courba, puis se retira, laissant Rebom plongé dans ses réflexions et ses desseins de vengeance.

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Dragèos examinait encore le déroulement de l'attaque. Plusieurs tactiques avaient été simulées afin de générer le plus de dégâts à l'ennemi et le moins de pertes de leur côté. Le nombre de soldats, la structure de la cité ainsi que les risques potentiels...tout cela avait été pris en compte.

Pour l'épauler et superviser la horde de monstres de Rebom, il avait fait appel à un autre monstre....Graw Naok Lar, ou « fléau des hommes » dans sa langue. Ce dernier pouvait comprendre et donner des ordres aux différents monstres.

Ensemble, ils ne pouvaient échouer et réduiraient cette maudite ville à feu et à sang.

Un homme, enfin ce qui restait d'humanité en lui, s'approcha de lui. Cet être était l'un des serviteurs de Rebom.

« - Capitaine Dragèos, mon Maître vous ordonne de venir le voir immédiatement. Suivez moi ! », émit-il à travers une ouverture qui devait être sa bouche.

Il savait qu'il ne pouvait plus reculer et que si le plan n'était pas satisfaisant, cela lui en coûterait la vie, comme à son prédécesseur. Il suivit le serviteur dans un long couloir sombre dans un silence inhabituel. Des piliers de marbre noir étaient disposés tout le long et une sorte de fluide en coulait le long....Il ne voulait pas savoir si c'était de l'humidité ou un tout autre liquide. Arrivé au bout de cet interminable couloir, le serviteur se prosterna devant lui en ouvrant une imposante porte, celle de la salle du trône de Rebom.

Dragèos entra dans la salle obscure et remarqua la présence de Graw Naok Lar. Il se mit à genoux, à ses cotés, face à Rebom.

« - Où en êtes vous, Capitaine ? », lança Rebom d'un ton empressé.

Dragèos prit une grande respiration, afin de canaliser la peur qui grandissait en lui et commença son explication.

« - Il y a deux jours, j'ai envoyé deux soldats espions afin de bien analyser l'environnement et la structure de cette cité. Ils sont assez habiles et discrets pour ne pas avoir été vu, normalement, même s'il s'agissait de leur première mission ».

Rebom tiqua à cette remarque mais la haine envers les humains l'aveuglait au point de ne pas le sanctionner pour cette faute. Le capitaine reprit rapidement, s'étant aperçu du changement d'attitude de Rebom.

« - Ils nous ont ramenés une multitude d'informations qui, recoupées avec celles de ma précédente mission, nous a permis d'élaborer la meilleure stratégie. »

« - A ce propos, j'ai d'autres informations à vous transmettre pour cette attaque. », le coupa Rebom.

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« - Mais expliquez moi votre plan d'abord, Capitaine ! », reprit Rebom.

Dragèos se releva et lui présenta quelques parchemins. On pouvait voir un plan de la cité de Melrath Zorac, accompagné de croix, de cercles, le tout fléché et accompagné de chiffres.

« - Voilà comment on va procéder. Notre meilleure chance pour cette invasion est de lancer toute nos forces au niveau de la porte Ouest de cette cité. Il y a quelques gardes qui surveillent l'entrée mais rien de bien inquiétant ». Il jeta un coup d'œil à son lieutenant et reprit :

« - Graw Naok Lar et moi même nous posteront en arrière de la horde de monstre, qui apparaîtra face à la muraille, un peu en retrait. Nous prendrons alors quelques instants pour analyser les forces présentes. Puis, nous mènerons le groupe de monstre au sein de la ville, quelque soit les pertes ou la résistance présente. Là, le massacre commencera. Nous tuerons hommes, femmes, enfants, animaux...nous détruirons toutes les bâtisses que nous pourrons...Le bain de sang sera total ».

Rebom arborait un sourire démoniaque en imaginant le résultat de ce massacre. Il se tourna vers Dragèos et lui dit :

« - Capitaine, sachez que cette invasion sera une réussite ou bien....vous mourrez. D'après mes espions, des mouvements de troupes au sein de cette cité ont été observés ces derniers jours. Il se pourrait qu'ils soient au courant de notre invasion et qu'ils préparent leur armée pour défendre la cité. Attendez vous à de la résistance. »

Il fit une pause puis reprit. « Afin que cette mission ne soit pas un échec, je vais t'apporter une dernière unité. Selon la situation, tu en utiliseras une ou deux... Cette unité imposante a un potentiel destructeur incroyable....Tu n'auras aucun mal à percer les défenses de cette ville, quelqu'elle soit !!! ».

« - Merci mon Maître, finit par dire le capitaine, se demandant ce que pouvait être cette unité si spéciale et nouvelle, nous nous retirons à présent pour les derniers préparatifs ».

Les deux hommes se relevèrent, puis quittèrent la pièce, laissant Rebom à ses pensées.

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