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Terre des Éléments

Terpsichore


Terpsichore
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Terpsichore, Terpsi pour les intimes, venait d’une famille fort occupée. Son père, forgeron, gagnait juste assez pour nourrir ses filles. Il se donnait corps et âme, se levait très tôt et finissait de travailler quand les astres éclairaient le ciel. Ses armes étaient réputées dans toute la région et il avait toujours des longues listes de commandes à préparer. Terpsi lui vouait un amour sans faille mais elle devait admettre qu’il était peu présent pour elle et ses sœurs, Clio et Thalie. Même rengaine du côté de sa mère, travaillant à la boulangerie du village. Préparer les pains, les viennoiseries, les fours, l’étalage et s’occuper de la vente monopolisait la plupart de son temps et elle ne pouvait s’occuper de l’éducation de ses filles comme elle le souhaitait. Sa patronne ne lui laissait aucun répit et elle terminait également tard le soir. Malgré ces journées épuisantes pour les parents, la famille se retrouvait le soir autour d’un bon repas et prenait du plaisir à s’écouter les uns les autres. Le matin, les adultes disparaissaient et les fillettes étaient livrées à leur propre sort.

 

Les trois sœurs n’avaient pas d’amies et se tenaient toujours à l’écart pour jouer ensemble. Elles vivaient dans leur monde et ignoraient la méchanceté qui les entourait. Les vieilles commères s’en donnaient à cœur joie concernant leur famille : « Quand ont-ils trouvé le temps de concevoir les petites ? », « Laquelle des trois va devenir une criminelle ? » ou encore « Ils pourraient au moins habiller leurs filles décemment », mais ces phrases ne les atteignaient pas. Elles savaient depuis toutes petites qu’elles étaient différentes et elles avaient choisi d’en faire leur force. Vêtues de déguisements, piquant de temps à autre des armes dans l’atelier de leur père, elles passaient leur temps à créer des pièces de théâtre. Clio, la plus âgée, inventait l’histoire. Terpsi, la seconde, la mettait en scène et Thalie, la plus jeune, dénichait des branches, des feuilles ou d’autres accessoires pour les déguiser. Aujourd’hui, elles préparaient leur grand spectacle d’automne et plus exactement la dernière scène.


 

  • « Terpsi, glisse tes cheveux sous le chapeau, c’est mieux ! » hurla Thalie du haut de la branche où elle était assise.


 

  • « Oui oui… Je ne pense pas que ça m’empêchera de tuer le dragon… » répondit Terpsi en glissant ses cheveux blonds sous le chapeau usé et troué trouvé par sa sœur dans les bois


 

  • « Un archer doit avoir les cheveux attachés ou sous un chapeau pour tirer correctement ! » insista Thalie


 

       Terpsi soupira et commenca sa réplique :

  • « Dragon maudit, si tu ne laisses pas la princesse partir, tu perdras la vie ! Je te laisse 5 secondes pour t’échapper ! »


 

  • « Au secours, au secours ! » criait au loin Thalie en agitant ses bras dans son costume de princesse. Pendant ce temps, Clio, qui jouait le dragon, tournait autour de l’arbre où Thalie se trouvait. Elle s’était maquillé le visage avec de la poudre rouge et avait pris deux écus pour faire les ailes du dragon. Elle grognait en jetant des regards furtifs vers Terpsi.


 

  • « Très bien, tu as donc choisi….LA MORT ! »Terpsi fit un tour sur elle-même, s’avança d’un pas, saisit son arc à flèches et tira une flèche sur le sol non loin de Clio. Celle-ci s’en empara immédiatement et fit mine d’avoir été touchée au coeur en s’écroulant par terre. Personne ne saurait que la flèche n’avait pas atteint Clio, elle lui avait dit de se mettre dans l’angle où le public ne la verrait pas. Clio laissa échapper un gémissant de douleur digne d’un dragon à l’agonie et ferma les yeux. Thalie descendit de l’arbre et se précipita vers Terpsi.


 

  • « Mon héros, tu as été incroyable ! Tu n’as laissé aucune chance à ce pauvre dragon ! »


 

       Terpsi lui prit les mains et la regarda dans les yeux.

  • Ma princesse, je ferais n’importe quoi pour vous ! Venez, retournons au château et je demanderai votre main à votre père.


 

Clio, qui s’était débarrée de ses écus derrière l’arbre, prit une poignée de feuilles et la lança sur les deux tourtereaux. C’était leur façon de tirer le rideau.

 

[20 ans plus tard…]

 

Cachée sous la couette, Terpsi avait un mal de tête carabiné. Le soleil laissait passer quelques rayons dans la chambre mais cela ne la motivait pas à se lever. Elle payait les frais de sa sortie d’hier mais elle n’avait pas l’intention d’aller mieux. L’époque où elle était si innocente avec ses sœurs lui manquait terriblement. Clio et Thalie avaient fondé leur propre famille avec des maris respectables mais ce n’était pas le cas de Terpsi, ça ne l’intéressait pas. Passant ses soirées à traîner dans les bars avec quelques habitués, se faisant servir des verres par quelques vieux dégueulasses espérant la toucher, elle laissait l’alcool faire son travail pour échapper à sa vie morne. Quand elle buvait, elle se sentait mieux : plus vivante, plus drôle, plus sereine. Elle parlait aux gens de tout et de rien, rigolait aux éclats avant de s’en aller et de regagner la bicoque lui servant de logement. Certains avaient essayé de la suivre mais s’étaient retrouvés coincés dans de sombres ruelles avec un couteau sous la gorge. Malgré qu’elle pouvait boire des quantités impressionnantes d’alcool, elle gardait un esprit vif et ne laissait pas aller jusqu’à perdre l’équilibre ou ne plus savoir parler. Une fois les effets de l’alcool dissipés, elle reprenait conscience de sa pauvre existence et bien souvent, elle avait mal au crâne.

 

- BOUM BOUM BOUM !

 

Terpsi se retourna dans son lit en serrant ses mains contre le visage. Elle était sûre que la dernière bouteille de vin était la responsable de son état. Cet aubergiste n’achetait que de la piquette et elle s’était laissé tenter malgré tout. La prochaine fois qu’elle jouera au jeu du roi qui boit, elle le fera avec de l’alcool de qualité.

 

- BOUM BOUM BOUM ! TERPSICHORE, OUVREZ IMMEDIATEMENT !

 

Réalisant que le martèlement provenait de sa porte et non de sa tête, elle fit mine de ne pas être là et s’enfonça sous les draps en se demandant qui pouvait être l’énergumène avec autant d’énergie à 7h du matin. En plus, il semblait ne pas être seul car elle entendait d’autres voix, des bruits de pas et même des chevaux. Tout un cortège pour lui demander de se lever ? En pleine réflexion, elle entendit soudainement un gros craquement et réalisa qu’ils avaient fracassé sa porte. Se redressant immédiatement pour voir les intrus, elle cria lorsqu’elle remarqua que ceux-ci n’étaient pas humains. Pire encore, des orcs ! Elle n’eut pas le temps d’attraper son arc qu’un d’entre eux la tira hors du lit par les pieds tandis qu’un autre l’assomma avec un coup de massue dans la tronche.

 

 

 

NB : Dans la mythologie grecque, Terpsichore est la Muse la Danse, Clio est la Muse de l'Histoire et Thalie est la Muse de la Comédie.

 

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  • 3 months later...

Chapitre 2 : Réveil difficile

 

Allongée sur le ventre, les mains liées dans le dos, la bouche entrouverte laissant passer un filet de bave se mêlant à la poussière du sol, Terpsi reprenait connaissance. Ces enfoirés d’orcs ne lui avaient laissé aucune chance de s’en sortir et elle n’avait pas pu voir où ils l’avaient emmenée. La pièce était sombre, le sol crasseux et les pierres qui l’entouraient lui donnaient des frissons. Elle était seule, visiblement dans une grotte. Il n’y avait pas un bruit autour d’elle excepté le souffle du vent qui caressait son visage. L’entrée ne devait pas être loin mais elle ne pouvait pas bouger. Elle avait tenté d’attraper le couteau qu’elle gardait sous la ceinture de son pantalon mais en vain, ses mains étaient bien attachées et l’empêchaient de saisir l’arme.

Que voulaient-ils? C’était la première fois qu’elles rencontraient des orcs et elle s’en serait bien passé. Son père lui avait parlé de ses êtres malfaisants qui détruisaient tout sur leur passage quand elle était petite mais elle avait toujours cru que c’était une légende. Elle les avait reconnus de suite : un aspect repoussant, la peau verte et disgracieuse, des dents pointues sortant de leur bouche, des grognements agacés, des massues ensanglantées armées de pics,...Ils correspondaient pile à la description de son paternel, elle ignorait juste qu’ils connaissaient la langue des hommes. D’ailleurs, ils avaient prononcé son nom et cela l’effrayait. Comment pouvaient-ils savoir qui elle était ? Avaient-ils menacé des gens du village pour la trouver ? Non, ce n’était pas logique, elle n’avait jamais rien accompli de sa vie, pourquoi les orcs la chercheraient-elles? S’interrogeant en répondant à une question par une autre, elle fut soudainement interrompue par des voix criardes.

 

- Hi hi hi, regarde ça Tolrek, nous avons de quoi nous faire un bon festin ! Hi ha ha !

 

- Grmmmmppph, calme-toi et prépare le feu !

 

Deux. Ils sont deux, viennent de rentrer dans la grotte, et semblent préoccuper par la nourriture. Elle pourrait les appeler et proposer son aide pour le repas mais elle ne connaît rien en cuisine. S’il y a bien un sujet sur lequel elle ne peut pas les berner, c’est celui-là ! Elle aimerait les voir pour savoir comment elle peut s’y prendre mais elle n’entend que le son de leur voix insupportable et du remue-ménage dans ce qui semble être la cuisine. Elle doit tenter quelque chose tant qu’ils sont là sinon elle risque de croupir là pendant un bon bout de temps.

 

- Ohééééééééééééééééééé !

 

Ils ont arrêté de parler et se dirigent vers elle. Elle devra trouver des idées en fonction de ce que ces crétins vont raconter. Pourvu qu’elle soit aussi inspirée que lorsqu’elle préparait les pièces de théâtre avec ses sœurs.

 

- Grrrrmmmmppphhhh...

 

La discussion s’annonce difficile, le bavardage n’est visiblement pas être leur tasse de thé. Ils sont imposants et dégagent une odeur putride qu’elle n’avait pas eu le temps de sentir lors de leur première rencontre. Elle n’avait pas eu la chance de les détailler et maintenant qu’elle le pouvait, cela la dégoûtait et la terrifiait. Elle n’arrive pas à se concentrer en les observant.

 

- Qu’est-ce que vous faites ? Qu’est-ce que je fais là ? Que me voulez-vous ? Pourquoi suis-je dans une grotte ? Pourquoi vous vivez dans une grotte ? Comment connaissez-vous mon nom ? Quel est le plan ? Quelles sont vos intentions ? Pourquoi m’avoir assommée ? Vous avez tué tout le monde ? Où suis-je exactement ? Qu’est-ce que vous mijotez ?

 

Paniquée, elle leur avait posé toutes les questions qui lui étaient venues à l’esprit. Ils ne disaient rien, l’observaient avec dépit et semblaient agacer de l’entendre parler. C’était peut-être ça le plan.

 

- Pourquoi vous allumez du feu ? Vous préparez quelque chose à manger ? Vous allez me manger ? Qu’est-ce que vous allez manger ? Il y a d’autres gens dans cette grotte ? C’est grand ? Vous êtes combien à vivre ici ? Vous formez une patrouille ? Vous êtes les chefs des orcs ? Vous allez me transformer en orc ? Vous voulez quoi au juste ? Vous allez me frapper à nouveau ? Vous aimez la danse et le théâtre ? Vous voulez me faire mal ? Combien de temps je vais rester ici ? Vais-je mourir ici ?

 

Pendant qu’elle reprenait son souffle, l’un d’entre eux l’avait détachée en lui attrapant les mains tandis que l’autre tenait fermement ses pieds. Ils avaient décide de la déplacer, toujours sans dire un mot.

 

Et vous m’emmenez où comme ça ? Vous croyez que ça m’amuse votre petit jeu ? Nous allons jouer ? Je vais devenir votre esclave ? Vous savez que vous puez la mort ? Savez-vous ce que c’est du savon ? Comment cette odeur ne vous dérange t-elle pas ? Vais-je servir d’offrande pour un rite sacré ? Allez-vous me trancher la gorge ? Je peux marcher, vous savez. Laissez-moi marcher !

 

Elle remarqua le soulagement des deux orcs lorsqu’ils ils la posèrent brusquement sur une grande table. Probablement fatigués de l’écouter, ils l’avaient attachée grossièrement avec une corde à hauteur du ventre en lui laissant les mains libres. Elle était à nouveau ligotée mais cette fois, elle avait réussi à faire glisser son couteau dans son haut pendant qu’ils la portaient et il suffisait juste d’attendre un moment d’inattention de leur part pour s’en emparer.

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  • 4 months later...

 

Chapitre 3 : L’évasion de la cuisine d’un orc complètement con

 

En se tortillant sur la table pendant qu’ils avaient le dos tourné, Terpsi avait réussi à récupérer sa lame et la cachait dans la paume de sa main. Les deux orcs s’étaient réfugiés dans un coin de la pièce pour parler entre eux en prenant bien soin de ne plus regarder cette pipelette infernale. Ils murmuraient en agitant les bras, secouant la tête et ne semblaient pas d’accord. Elle avait tenté de couper la corde en profitant de leur inattention mais celle-ci était trop épaisse pour son couteau. Elle attendit pendant de longues minutes qu’ils viennent vers elle pour tenter de les amadouer et de passer à l’offensive mais leur querelle ne cessait pas. Pire encore, leur dispute avait évolué. Les gestes étaient plus vifs et ils grognaient l’un sur l’autre.

 

- Je peux vous aider ? lanca-t-elle en désespoir de cause

 

Niant complètement sa présence, ils se poussèrent en renversant des ustensiles de cuisine suspendus au mur. L’endroit était bordélique et elle se doutait qu’ils allaient faire tomber des louches ou des couteaux en se bousculant. Les orcs avaient aménagé cette cavité avec leur savoir-faire orc. Autrement dit, ça ne ressemblait à rien. Il y avait des marmites entassées les unes sur les autres, sales avec des restes de nourriture, des morceaux de bois un peu partout dans la pièce, des pierres pour faire un feu au centre mais rien ne brûlait, un tas de viandes recouvert de mouches avec des vers sortant de la chair… Rien d’appétissant dans cette cuisine rudimentaire. Observant le plus grand orc attraper l’autre par son armure pour le jeter par terre en hurlant dans une langue qu’elle ne comprenait pas, elle ne pipa mot mais exprima son dégoût en le voyant ensuite enjamber son compagnon pour écraser sa tête avec sa massue. Pendant de longues secondes, cet hystérique frappa avec son arme primitive en émettant des grognements de satisfaction. Il arrêta quand les yeux se décrochèrent de la peau pour rouler sous la table.

 

Triomphant, il se releva ensuite et dit :

« Il ne savait pas faire du feu... »

 

Terpsi ne savait pas si elle devait rire, pleurer ou ne pas répondre. Elle se sentait minable avec son petit couteau face à ce monstre de deux mètres, pesant une centaine de kilos et prêt à lui fracasser le crâne à la moindre contrariété.

 

« On ne m’assigne que des débiles... » ajouta t-il en s’approchant d’elle pour la détacher.

 

Elle était raide comme un piquet en sentant ses gros doigts desserrer la corde. Elle ne pensait même plus à l’attaquer, elle était paralysée. Attendant son heure, le châtiment ultime, elle le regarda en imaginant sa paire d’yeux rejoindre celle au sol ou plongée dans une marmite bouillante afin de régaler les papilles de ce mastodonte.

 

« Va faire du feu !» ordonna t-il après l’avoir libérée alors qu’elle s’était réfugiée dans ses pensées.

 

Elle hocha la tête et se releva aussitôt en glissant discrètement son couteau sous la ceinture. Elle ramassa les bouts de bois tâchés de sang et les posa sur les cendres du foyer précédent. Elle ne savait pas comment elle allait se débrouiller pour obtenir des flammes et contenter ce meurtrier, elle n’avait jamais fait de feu de sa vie et doutait sérieusement en ses compétences de survie. Entassant les bûchettes une par une en prenant son temps, elle entendit un grognement plaintif juste derrière elle.

 

« Pas assez, pas assez » dit l’orc en voyant la pile prête à être enflammée.

 

« Je reviens » continua t-il en lui tournant le dos.

 

Il s’était dirigé vers une pièce donnant sur la droite sans prendre la peine de l’attacher à nouveau. Il l’avait abandonnée sans s’inquiéter d’une fuite de son otage, sans penser qu’elle allait s’échapper. Peut-être croyait-il que cette blonde innocente n’allait pas oser chercher de l’aide après avoir tué son sous-fifre. Jubilant, Terpsi fit une petite danse en tournant sur elle-même avant de prendre le même passage que l’orc. L’autre salle donnait directement sur la sortie de la grotte, une aubaine. C’était beaucoup trop beau pour être vrai, il devait être non loin à l’extérieur avec un œil sur l’entrée dans le cas où elle voudrait sortir. Et puis, il devait y en avoir d’autres de son espèce dehors. Avançant lentement à quatre pattes en longeant la paroi de la grotte, elle pencha sa tête vers la sortie en regardant vite fait à droite à gauche. Aucun signe du géant vert ou d’un autre membre de sa race affreuse, elle pouvait y aller.

 

Se redressant, elle respira un bon coup et se mit à courir comme une dératée aussi loin qu’elle pouvait. Elle traversa des plaines, des forêts, des cascades à toute vitesse en ne voyant aucun orc sur son passage. Elle n’avait plus rien, plus personne, pas le moindre sou en poche. Elle était livrée à elle-même. Ses questions étaient restées sans réponse et elle se dirigeait vers l’inconnu. Alors qu’elle poursuivait son chemin en espérant trouver un refuge pour se poser, la fatigue commençant à prendre le dessus, elle trébucha sur une branche et s’assomma. Quand elle se réveilla, elle était dans une tente sur une plage.


 


 

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