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Terre des Éléments

L'histoire d'un homme


Hephaistos
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[HRP] Dans le cadre du changement d'apparence de mon personnage, je reviens à l'origine de mon personnage avec quelques RPs qui datent d'il y a quasiment 8 ans quand j'étais Enfers. J'ai légèrement modifié le texte d'origine (du moins mes parties, pas celles qu'Aioros avait écrit à l'époque), et ils serviront de renvoi dans la future description de mon personnage dans la bibliothèque. [/HRP]

-§- La légende de Cines Infernorum -§-

Avant que les Enfers ne prospèrent au sein des entrailles de la Terre et n’occupent la totalité du monde souterrain, il existait encore quelques provinces, irréductibles, que Mère Nature refusait de céder aux mains de la puissance enférienne. Cette dernière menaça d’envahir l’une des sept provinces que possédait encore Mère Nature, où l’eau coulait encore et où l’herbe et les fleurs s’épanouissaient toujours. Des hordes de défunts assiégèrent cette province et l’envahirent, sans que Mère Nature, qui avait tenté par le passé d’annihiler la violence en ces terres, ne put rien faire de ses mains pures. Une fois qu’elle se dessaisit, impuissante, de cette contrée, on décréta que cette contrée serait ce que verrait les morts en premier, ou presque. Certains racontent que le premier mortel qui s’éteignit là-haut dans le monde des hommes, une fois les terres acquises, atterrit sans qu’on sache pourquoi dans cette contrée. La peau en décomposition autour d’un squelette vacillant sous la brise, l’homme, que ceux aux cœurs battants avaient appelé Hephaistos, contempla les alentours avec angoisse.

Lui qui avait pêché pour se retrouver là ne trouvait pas les terres à son goût. Et il usa du savoir-faire des hommes pour anéantir la beauté et la magnificence de ces plaines verdoyantes, où l’oxygène foisonnait encore.

Et cet homme, ce cadavre, cette carcasse, songea au plus bel outil de la destruction, celui qui abolissait tout ce qu’il rencontrait. Celui qui semait des crânes et des cendres derrière ses pas.

Le feu. Le feu que l’homme avait su maîtrisé. Le feu qui, bientôt, naîtrait au creux de ses mains. Car âme qui vive était une erreur en ces lieux. Les flammes qu’il s’apprêtait à lâcher comme des prédateurs à l’affût se délièrent de son autorité, et parcoururent peu à peu ses mains, ses bras, son torse, son bassin, ses jambes, et enfin, elles atteignirent son crâne. Une masse incandescente se tenait debout au milieu des feuillages et des herbes grandissantes.

La légende affirme qu’il aurait arpenté sans fin ces terres souterraines, à la recherche d’eau. Que les flammes brûlèrent son corps sans fin. Que de ses pas naissait le feu, et qu’ainsi, l’herbe se consuma à la vitesse du vent qui filait entre les flammes. Peu à peu, les terres s’enflammèrent, tandis qu’il marchait encore d’une force surhumaine, à la recherche de ce que répugnait l’Enfer : l’eau. L’eau qui maintient la vie, et qui n’est plus rien lorsque que tout est mort. Les journées passèrent sans que le soleil ne défila dans les cieux, lui le grand absent de ce monde souterrain. Mère Nature avait souhaité incarner dans ces surfaces la beauté de la surface, à l’insu des Enfers qui siégeaient ici-bas. La fumée du brasier s’envolait peu à peu vers le ciel et l’assombrissait, le teintait de l’orangée des flammes, et bientôt du sang des victimes. Ce drap qui recouvrait cette province se faisait de plus en plus noir.

L’oxygène qui foisonnait il y a peu s’estompa peu à peu, et mourut sous le joug des flammes qui dansaient sans fin. L’homme ne mourrait pas, il l’était déjà depuis longtemps, et ce feu qui entourait ses restes de peau devenait sa force. L’eau des nappes, la seule qui demeurait, s’évapora sous la chaleur de la surface.

La chaleur ambiante s’éleva, sous un ciel qui ne laissait plus les vapeurs se dissiper. L’atmosphère était étouffante. Ce fut une prison, une prison de pierres et de flammes, mais qui n’aurait pu contenir de prisonniers. L'oxygène finit par disparaître. Les flammes perdirent de leur superbe, et n’atteignirent plus les cieux. Le décor était sombre.

Consumées étaient les herbes que revêtaient autrefois les versants des monts.
Carbonisés étaient les arbres, les sapins.
Brûlées étaient les feuilles.
Calcinés étaient les sols.

Le sol était noir, et gris, recouvert de cendres. Tout avait brûlé en étincelles, dès les premières flammèches.

Cependant, la lourdeur de ses flammes hantait toujours les lieux. On étouffait, on suffoquait. On mourrait, presque.

Lorsque Aioros, empereur des Enfers, eut vent de la nouvelle, il décréta que seul cet homme de feu pourrait régner sur cette province. Et l’homme s’exécuta. Il régna sur cette province où désormais arriveraient les morts. Cette province d’où on aperçoit, au loin, l’arcade de l’avenir, celle où les Juges prononcent leur sentence, aussi terrible soit-elle.

Depuis la province, l’arcade semble proche. Pourtant, les sinuosités et les aspérités du relief vous rendront le chemin bien long, et Hadès sait qu’il sera éprouvant. Rarement vous le croiserez, Hephaistos, car son ombre incandescente calcine les pavés de ses pas, là-haut, sur les hauteurs du maudit monde des vivants. Comme il l’a fait sur ces terres enfouies, il enflamme le décor de la surface, et les corps rougissent, les uns après les autres…
Ils rougissent parce que les flammes caressent leur peau.
Et ils rougissent de ce sang qui bout dans leur veine.

Ces terres de cendres, portèrent très vite un nom. Cines Infernorum, tel était son nom. La terre qui récupèrerait les cendres, celles des défunts qui atteindraient l’Enfer. Un accueil, « chaleureux »…



-§-

 

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-§- La province de Cines Infernorum -§-

Les montagnes s’étendent à perte de vue. Des pics acérés parsèment leurs sommets et se dressent honteusement vers les cieux. Les vents tourbillonnent autour d’eux, entreprennent des danses diaboliques ; des bourrasques déchirent les maigres vêtements de ceux que la mort a fauchés. Elles emportent les pierres qui virevoltent dans l’air, ces dernières frappent alors les parois montagneuses, menaçantes, ou sombrent dans les ténèbres de ces gouffres qui encerclent les montagnes. Les profondeurs sont si obscures que leur noirceur suffirait à faire tomber l’ombre qui s’en approcherait de trop près.
Et incessamment, les souffles infernaux balaient le sol, et soulèveraient quiconque s’aventurerait ici. Machiavéliques, ils empaleraient les carcasses désossées sur ces pics que le sang recouvre déjà. Ce souffle violent qu’accompagne la chaleur accumulée au gré des siècles. Ce souffle pervers qui brûlerait malgré tout la peau, celle qui demeure, et qui s’accroche vainement à l’os des êtres atterrissant ici.

Le sol est noir, et de nombreux cailloux noirs le jonchent. Autant de pierres innocentes dont les dents affûtées meurtriraient les peaux étrangères, celles qui viennent de là-haut. De ces silhouettes vivantes qui surplombent le ciel qui domine ses lieux. Car cette masse sombre là-haut, teintée du sang et de la lave, est, dit-on, le ciel des morts, et le parterre des vivants… De ces vivants qui croient que les morts restent sous terre après leurs funérailles, de ces vivants qui espèrent les voir monter là-haut, au paradis, alors qu’ils savent pertinemment au fond d’eux, que le cadavre de celui ou de celle qu’ils aiment restera désespérément enfouis dans ce cercueil de métal, et sous ces mètres de terres qui salissent leur dépouilles. Mais qui s’en soucierait ?

C’est ce qu’ils croyaient, ces maudits vivants, jusqu’à ce qu’ils atterrissent ici… Ici, où, à peine ont-ils respirés l’air qu’ils savent que l’enfer les accueille. Cet air dont émanent des odeurs putrides. Des
parfums qui s’échappent du plus profond des entrailles de chacun, et qui emplissent sournoisement vos narines.
N’ouvrez pas l’œil… vos pupilles succomberaient sous les maux de la chaleur, plus brûlante qu’une flamme.
Oui, l’air révèlera aux défunts où ils sont arrivés, mais c’est le seul air qu’ils sentiront… L’oxygène n’est plus là, pas plus qu’il n’est dans les abysses de ces gouffres, pas plus qu’il n’est sous le drap lourd et dense du ciel.

Oui, bientôt vous suffoquerez… Et moi qui règne ici, je vous regarderai périr, avant même d’atteindre le cœur des Enfers, et je ricanerai de ce que vous prenez tous pour une légende, et qui vous prend hélas au dépourvu, lorsqu’elle s’offre à vos yeux avant qu’ils ne se consument…


-§-

 

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-§- La Surface.  -§-

Des plaines verdoyantes et fertiles succèdent à des déserts arides et stériles.

Des reliefs escarpés, gorgés de neiges et de glaces, où les chemins mènent à des congères infranchissables. Oui, ces reliefs côtoient de vastes étendues d’une platitude déconcertante.

Le ciel d’un bleu impérial se métamorphose en quelques minutes et s’orne d’une noirceur menaçante et souveraine.

De vives lumières transpercent les nuages et scindent le ciel l’espace d’un instant.
Voici ce monde qu’est la surface.


Ce monde où l’on vit, et où l’on meurt aussi. On y meurt, rongé par la vieillesse qui nous crevasse le visage ; dévoré par des maladies inconnues et tragiquement incurables.

Ces morts-là n’intéressent pas. C’est la mort prématurée, inattendue, celle qui vous frappe et vous sépare brusquement de votre vie. Comme cette plante dont on aurait coupé la tige élancée, au bout de laquelle les pétales n’auraient pas encore montré la couleur de leur poitrine. Oui, Les Enfers traquent ces décès. Ces larges plaies qu’ouvrent des lames aiguisées, des flèches hâtives, des sorts maléfiques.

Et il est évidence même que le meurtre ne prolifère que là où grouillent des âmes qui vivent. C’est ainsi qu’Hephaistos, prince de la contrée de Cines Infernorum, quitta sa funeste province et rejoignit la surface, cette surface que quittent les défunts qu’il avait coutume de voir arriver jusqu’ici.
De plus, il se convainc rapidement que l’arrivée des morts dans sa contrée serait d’autant plus inhospitalière si aucun être, aucune ombre, aucune présence n’était là pour les accueillir. Ainsi, il revint sur ces terres qu’il avait quittées, sur lesquels son cœur avait brusquement cessé de cogner les côtes de sa cage thoracique.

C’était une ombre incandescente, calcinant le pavé de ses pas, une chaleur intense se dégageait de ce corps. L’eau s’évaporait, le sable fondait presque. C’était une fournaise qui avançait calmement.
Cependant, ce monde était celui des hommes, et non pas des carcasses flamboyantes. Par conséquent, le guerrier se replongea un temps dans les profondeurs du Royaume des Enfers, et y retrouva son Empereur Aioros, à qui il rendit compte de la situation.



- Empereur Aioros, ma situation m’empêche de mener à bien la mission que vous m’avez confiée. Je ne peux faire régner le chaos et la mort vêtu de ces flammes qui embrasent mes os. Quel humain ne reculera pas d’un pas ? Quel humain ne verra pas en moi l’incarnation de la mort et des Enfers ? Vous savez mieux que quiconque que la mort est la plus grande peur qu’ait jamais couvée l’humanité…
Alors je suis venu devant vous, aujourd’hui, pour qu’à nouveau la chair recouvre mes os, pour que je recouvre l’apparence de l’humain qu’autrefois j’étais. Mes motivations seront les mêmes, mes objectifs ne changeront pas. Ma fidélité à cet empire perdurera. Mais je vous implore de pouvoir me rendre ce que la mort m’a retiré… Si vous acceptez, il ne dépendra de vous que la contrepartie que vous exigerez de moi, peu importe ce qu'elle sera, je m'y plierai.

 

***Réponse d'Aioros***

 

Les flammes se mélangent à la pierre dans un torrent de braises sous mes yeux.
Le monde qui nous entourait était vivant et il se manifestait comme pour se faire valoir.
Dans ce spectacle qui se dressait là, surgissait une ombre commune à ce qui l’entourait, il pouvait presque se fondre dans ce décor.
L’homme avança vers moi et je pus le reconnaître.
Le Prince du Cines Infernorum, pour qu’il vienne dans cette contrée des Enfers, il fallait que la situation soit importante.
Il a l’air tourmenté et perplexe, il s’avance vers moi et m’explique la cause de tout cela.


Après avoir écouté ce que le Prince avait à dire je lui fis part de ma réponse sans attendre.

« J’en conviens, il ne doit pas être facile pour toi de mettre en avant tes valeurs d’assassin et de démon dans ces conditions.
Et c’est pourquoi je vais accéder à ta requête en ne te demandant en retour rien d’autre que de garder ta loyauté et ton efficacité que tu as toujours eu dans ce que tu fais Hephaistos. »

Sa requête bien qu’ambigüe et pouvant être prise comme un renie de sa race n’en était rien.
L’aspect physique a à mes yeux beaucoup d’importance mais pas autant qu’une réelle détermination.
Je le comprends et je respecte son choix.
Je l’observai une dernière fois, et je conclus :

« A présent prépare-toi… »

Le Nécromant ferma les yeux, son visage resta droit et serein.
Une force se dégagea tout autour de lui et vint se poser sur le corps du démon face à lui.
Des milliers de petits cendres commencèrent à apparaître et à tourbillonner dans les airs de plus en plus rapidement et devinrent tellement nombreuses que le prince n’était même plus visible au milieu de toutes cette noirceur.
L’Empereur resta concentré sur ce qu’il faisait, son attention ne pouvait être perturbée.
Des jets de lumières apparaissaient légèrement au centre mais rien ne pouvait transpercer les cendres qui tournait et qui montait toujours plus haut.


Après quelques minutes, le tourbillon perdit de sa vitesse et se dissipa dans l’air laissant entrevoir quelques parties de ce qu’il cachait à l’intérieur.
Les cendres étaient à présent tombées sur le sol et l’homme qui se dressait maintenant devant moi n’avait plus aucune ressemblance avec l’ancien.
Ces cheveux noirs avaient poussé, il était devenu un humain en apparence, à ce détail près que son corps avait une couleur cendré suite à la transformation.

Toutefois, l’expression de son visage ainsi que la force qu’il dégageait n’avait pas changé.
Il gardait un regard dur et efficace, je devais admettre que le travail était plutôt réussi.
La métamorphose avait pris fin.
L’Empereur s’avança et déclara ces quelques mots à l’intention du guerrier :

« Maintenant va et n’oublie jamais tes origines et ce que tu es avant tout Hephaistos. »

***

Hephaistos fixait le visage de son Empereur. Un visage calme que rien ne semblait troubler. Bientôt, tout cela disparut derrière une masse sombre qui défilait incessamment devant son regard, qui tourbillonnait sans fin autour de son squelette.

Des Cendres. Les Cendres de ces victimes qui ne connaîtront jamais de sépultures. Ces défunts pour qui l’inhumation sera un rêve sans fin qu’ils n’atteindront jamais. Ce sont ces cendres qui dansent autour d’Hephaistos, qui l’effleurent. Certaines s’accrochent sur sa dépouille, s’accumulent, s’amassent sur les os et les vieux ligaments qui les joignent encore.
C’est alors qu’elles aussi, les cendres, retrouvent leurs formes d’antan, celles qu’elles étaient avant que les flammes ne les consument. Peu à peu, elles redeviennent de chair, de la chair de cette guerrière qui tentait vainement de fuir, de ce nécromant qui croyait esquiver une attaque, ou encore de ce magicien à qui la rapidité aura manqué. Peut-être même la chair de cette femme et de cet enfant qu’elle portait, ou bien de ce vieillard acariâtre…

Oui, ces morts et leurs cendres contribuaient à ce spectacle qu’abritait ce monde mortuaire. Les morts servaient la Mort, et le guerrier d’Ignis se sentit revivre. Ses os se noyèrent dans cette couche de chair « nouvelle ».
La chair et la peau étaient grises. D’une part parce que chacun sait que la mort ne vous laisse que le teint pâle de la souffrance. Mais c’était surtout un symbole. Ou plutôt un vestige. Celui de ses flammes qui autrefois brûlaient sur son corps. Ces flammes désormais éteintes et qui ne laissaient que de la cendre comme témoin de cette peau carbonée.


Cependant, ce feu brûle toujours dans son âme, et c’est dans son miroir – dans ses yeux, fenêtre de l’âme sur le monde qui nous entoure – qu’à jamais s’embraseront les Flammes des Enfers…


-§-


« Maintenant va et n’oublie jamais tes origines et ce que tu es avant tout Hephaistos. »

Ces paroles n'attendaient pas de réponse et seul le silence résonna dans ce bas monde. Ma reconnaissance était déjà inscrite dans le regard que je posais sur l'Empereur. Je reculai d'un pas, avant de lui tourner le dos.

La Surface m'attendait. Honteusement, elle attendait mes crimes. Des crimes qui dès mon arrivée joncherait mes pas et mon passage.

 

 

Modifié (le) par Hephaistos
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