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Terre des Éléments

Un Valentin pas très saint


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"Cré nom de nom ! C'est que ça a marché ses infusions de mauvaises herbes à Roberte !"

Aujourd'hui, Sire Gordula se levait du bon pied. Sa force d'antan...

"Dame, pas Sire, tu vieillis narrateur."

Sa force d'antan semblait revenue, sans doute grâce aux plantes magiques de Dame Roberte. Gordula se leva d'un coup, envolée les douleurs aux hanches, les jambes lourdes, les articulations des doigts gelées au réveil... Pour tester sa jeunesse retrouvée, il attrapa le rebord du lit et, prenant une grande inspiration, le souleva. Sans le moindre effort !

"Elle, pas il..."

Soulevant le lit, elle avait ramené à la lumière du jours des trésors, abandonnés depuis bien longtemps dans les moutons de poussières datant de l'ouverture de l'auberge il y a des années de ça : beaucoup de chaussettes solitaires, une chausse même, une petite bourse de cuir vide, un bout de parchemin taché de sang avec écrit des choses dans une autre langue, et un petit miroir...

"PAR FIMIIIIIINE !!!!!"

La voix grave de Sire Gordula fit trembler les murs de l'auberge et résonnait encore jusqu'aux marais d'IssCaNak alors qu'il était déjà habillée de sa vieille robe et traversait à grands pas la taverne.

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Au même moment, dans un autre espace-temps, Caramel se réveilla de sa nuit déjantée.

La Fée se leva, avec d'étranges sensations et un mal de tête chronique.

Voulant se maquiller comme à l'accoutumée, Caramel s'approcha d'un miroir, mais son reflet montrait une autre personne.

Sa réaction calme et négligée fût surprenante, et inattendue :

"Alors ça ressemble à ça, une fée de sexe masculin ? Je comprends maintenant pourquoi mon espèce est en voie de disparition...

Ce qui est sûr, cela ne peut-être moi. Je dois surement rêver. Un mauvais rêve, c'est ça. Tellement mauvais que je crois être éveillée.

Je vais aller me recoucher et demain tout sera comme avant."

De retour dans son lit, la fée se rendormit paisiblement, et oubliera cet évènement.

Modifié (le) par Caramel
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Nightsong s'éveilla, en sueurs, après une nuit peuplée de cauchemars où elle avait, parmi d'autres tortures, retrouvé la vue et avait subi, attachée à une chaise de fakir, les chants et danses de 4 êtres étranges violet, jaune, bleu et rose avec une sorte de boîte à images greffée sur le ventre dans un monde abominablement rose, bleu pastel, avec un fond de musique techtonique.

Décidée à se purifier de ces images immondes qui lui polluaient la tête, la jeune magicienne se dirigea à tâtons vers sa salle de bain pour en faire couler un qui la relaxerait surement. Se déshabillant à la hâte, sans penser à rien d'autre qu'à l'eau parfumée aux herbes qui l'attendaient... elle ne remarqua pas que son anatomie s'était...disons....élargie.

Elle glissa enfin avec délice dans le bonheur à l'état liquide, les pensées encore souillées des tortures qu'elle avait vécues en rêves. Sifflotant gaiement tandis que ces images s'estompaient dans sa mémoire, elle entreprit de se frotter le corps avec son gant de toilette préféré quand tout à coup :

machoire2.gifmachoire2.gifmachoire2.gifmachoire2.gifmachoire2.gifmachoire2.gifmachoire2.gifmachoire2.gif

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRGGGGGHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

C'est quoi çaaaaaaaaaaaaaa ???? Ca a poussé pendant la nuit ?????? " Se demanda t elle, le gant, toujours posé sur son entrejambe où se balançait, à présent, une protubérance inhabituelle

Mais où était donc passée son opulente poitrine ???? Où étaient donc passées ses ovaires tant chéries ??? Pourquoi tant de haine ???

Bien sur, étant aveugle, elle n'aurait pu voir le changement de son reflet ce qui rendait le choc d'autant plus insoutenable. Elle se tâta partout pour tenter de se recréer une image mentale d'elle même.

Haut les coeurs, se dit elle, ça va passer .... ou pas ...

Modifié (le) par nightsong2
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"Pfffff..."

Loin des exploits de Sire Gordula sur le lit de sa chambre d'auberge, Stanislas errait nonchalamment dans les ruelles de Melrath Zorac. Lui seul semblait ne pas avoir été frappé par le changement de sexe.

"Que... Quoi ? Bien sur que si ! Hier matin au réveil j'étais un homme."

... Lui aussi semblait avoir été frappé de plein fouet par le changement de sexe. Alors qu'il râlait à la fois sur son nouveau corps et sur la qualité déplorable du narrateur que Sire Gordula lui avait prêté, il stoppa sa marche, effrayé par un cri rauque qui provenait de la taverne en face de laquelle il passait à ce moment là. Il ne le savait pas, mais il était sur le point de revoir Sire Gordula, qu'il n'avait pas revu depuis l'époque où il était un poney magique qui vole et qui parle et où Sire Gordula n'était autre que Dame Gordula.

"Gordula ? Par pitié, non, pas elle..."

Observant la taverne d'un regard suspicieux, il tentait d'entrapercevoir celle qui l'avait torturé dans sa jeunesse, ne se doutant guère que Sire Gordula s'approchait à grands pas de la porte de la taverne.

"Non ! Une cachette, vite !"

Mais il était trop tard pour la guerrière. La poignée tourna autour de l'axe Ox, suivie de la porte qui elle effectua une rotation autour de l'axe Oy.

"PAR FIMIIIIIINE !!!!!"

Ils étaient face à face. Sire Gordula reconnaitrait-il son ancien poney, malgré ses nombreuses métamorphoses ?

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Elle...

Il...

Elle ou il ? Enfin, peu importe, il s'agissait bien de Ara et comme de nombreuses personnes, elle avait fait l'étrange découverte de son soi masculin cette nuit là.

Réveillée par les cris de femmes et d'hommes, ainsi que par le fracas de verre se brisant au sol, elle s'était levée. Ne se doutant pas une seule seconde de ce qui pouvait se passer à l'extérieur de sa chambre, elle prenait son temps. Et comme à son habitude, son premier réflexe fut de recoiffer ses mèches rebelles. Passant ainsi ses doigts dans ses cheveux, elle les trouva bizarrement plus court que la normale. Elle grimaça...

Il faisait encore nuit et ne voulant pas allumer la lampe, elle se dirigea vers la fenêtre. Les rayons lunaires éclairaient suffisamment assez pour qu'elle puisse constater l'ampleur des dégâts. Plus elle avançait et plus son reflet se dessinait sur le verre. Elle n'en revenait pas...

Les mains posées sur le visage, elle touchait et découvrait petit à petit les traits de celui qui avait pris sa place. Plus grand, plus fort, et d'une pilosité plus importante, il n'y avait plus de doutes à se faire. Ara avait été victime d'un maléfice qui l'avait changé en homme. Pourtant elle ne paniquait pas. Elle n'était pas de ceux-là. Et plus elle découvrait son nouveau corps, plus elle l'appréciait. Rien que l'idée de se savoir d'une force plus grande l'enchantait. Mais en contrepartie, elle voyait déjà les problèmes que cette transformation allait lui apporter. Décliner son identité auprès de ses compères n'allait pas être une mince affaire... Loin de là. Car elle était désormais devenu un parfait inconnu, aussi bien pour elle, que pour les autres.

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Face à la charmante demoiselle nageant dans une armure trop grande pour elle, Sire Gordula se sentit soudain stupide dans sa vieille robe déchirée. Mais il ne rata pas la solution qui venait d'arriver en même temps que le problème... Et attrapa la jeune femme dans ses bras virils pour l'entraîner dans la ruelle derrière l'auberge. Elle n'avait pas eu le temps de réagir que Sire Gordula l'avait déjà reposée, et se tatait les bras, tout content de son nouveau corps et la force dont il pouvait à nouveau disposer.

Tout en continuant de se toucher, il s'adressa à la fille, sans la regarder.

"Déshabille-toi."

Etait-il utile de donner des explications ? Il était habillé en femme, elle était habillée en homme, il n'y avait pas d'explications à donner... Bien sûr que oui c'était nécessaire !!! Mais Grosdulard est trop STUPIDE pour y penser. Pour lui, que les gens évitaient comme ils évitent les mendiants galeux tant qu'il était encore une vieille femme pustuleuse, la communication était quelque chose de très superflu. Le désir qui s'affichait au travers de sa robe ne le perturbait pas plus que ça, il avait depuis longtemps oublié ce que pouvait ressentir une faible femme traînée dans une ruelle sombre par un grand guerrier inconnu.

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"Elle m'a reconnu ? Ça y est, l'enfer va recommencer..."

Stanislas n'eut le temps de faire autre chose que de murmurer ses quelques mots qu'il était déjà dans une ruelle sombre à l'arrière de la taverne, de nouveau seul avec son ancien tortionnaire, Sire Gordula. Par le passé, le poney aurait aisément pu s'échapper des doigts crochus et velus de Dame Gordula, mais aujourd'hui Sire Gordula avait incontestablement le dessus, au sens figuré de la chose.

"Enlever mes vêtements ? Tu as peut-être retrouvé une seconde jeunesse Gordu, mais pour ce qui est de la connexion des neurones, il faudra repasser... Je ne vais surement pas me déshabiller devant toi. Je ne suis plus un poney, les vêtements sont d'usage désormais."

Stanislas recula d'un pas, tentant de marquer la distance, mais le bras de Sire Gordula l'agrippa par la taille et mit fin à cette vaine tentative.

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Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr...

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! Qui c'est qui ronfle dans ma coquille? Ze sais que vous êtes là, montrez-vous, z'étiez pas assez discrets! Et ça se fait pas, de venir dormir en douce dans ma coquille, c'est uniquement sur invitation qu'on a le droit d'entrer, sinon ze pleure!

...

Si vous vous montrez, ze vous ferai une soupe de carottes-salades pour le petit-déjeuner!

...

Un jus de betterave-fenouil?

...

Des cookies aux pépites d'endives-courgettes?

...

Bon, z'ai dû rêver... Peut-être que personne n'a ronflé... Pourtant on aurait vraiment cru qu'il y avait un monsieur dans ma coquille... Ou alors c'était moi? Ce serait bizarre, les lapins-limaces filles, ça ne ronfle pas.

Tapate versa des flocons de tomate-laitue dans son bol et s'apprêtait à les imprégner de bave quand elle remarqua une chose étrange...

Z'ai une carotte qui m'a poussé! Ze vais pouvoir écrire des bêtises dans la neige!

Avalant en vitesse trois bols de soupe aux salsifis-poivrons pour avoir suffisamment de liquide en réserve, elle enfila son cache-pompon qui était devenu un peu étroit, sa robe qui flottait à la poitrine...

Oh, on dirait qu'il manque un truc, mais ze sais plus quoi... Ca devait pas être un truc utile...

...ses caches-oreilles, ses caches-antennes, son écharpe, ses gants à pattes avant, ses bottes à pattes arrière et sa cape. Une fois emmitouflée, elle sortit dans le désert et commença à transpirer à grosses gouttes.

Oups, z'ai encore oublié de me rappeler dans quelle coquille ze suis entrée pour passer la nuit hier soir...

Sans enlever son équipement d'hiver, elle partit tranquillement vers le nord en rampant-sautant. Après quelques heures de bave, elle atteignit le pont du désert et commença à gravir la montagne. Que ne ferait pas un lapin-limace pour découvrir la joie d'écrire son nom dans la neige.

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C'est qu'elle essaye de s'enfuir la donzelle en plus... Gordula la retint d'un bras, la soulevant légèrement de terre et la renifla, les sourcils froncés.

"Comment tu...? Poney ?"

Aucun doute possible. Cette odeur de terre, ce petit air effarouché... Et surtout, elle l'avait reconnu et le disait ! C'était Stanislas. Gordula leva la main comme pour giffler cette petite lâcheuse, et la reposa doucement sur la tête de la jeune fllle tremblante, ses doigts glissant dans ses longs cheveux.

"Je te donnerai mes vêtements. Je n'en ai plus besoin, et tu es ridicule dans ton armure pour homme."

Gordula avait toujous eu le dessus sur le poney par son intelligence (croyait-il... ha... ha...), et il s'amusait d'avoir désormais également le dessus physiquement. Pauvre petite. Il la relâcha quand il fut certain qu'elle avait compris qu'elle ne pourrait pas s'enfuir et la repoussa contre le mur.

"Allez, j'attend."

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Miroir, mon beau miroir... dis moi qui est la plus belle?

Lui... elle, sans aucun doute. Depuis plusieurs minutes déjà, il ne se lasse pas de s'admirer, suivant de la main les formes girondes avec lesquelles il s'est réveillé, tâtant, testant la matière et le maintient... A croquer. Si ce n'était lui, il se serait tué et ajouté à sa collection de poupées.

Un instant, il avait cru voir sa sœur, que Fimine la garde, ils s'étaient toujours ressemblés, mais là, avec ces formes toutes féminines, la réplique était frappante. Il survole les traits de son reflet du bout des doigts, s'égare un instant dans des souvenirs et reprend ses esprits en secouant la tête violemment, faisant voler des mèches de cheveux dans tous les sens. Au temps pour le brushing... Ca lui apprendra à devenir nostalgique.

Soit, si telle est la volonté de Fimine, il ne la questionnera pas. Si elle estime que cette forme, ces formes, sont plus adaptées pour la servir et lui rendre grâce, il ne sera pas dit qu'il se révoltera. Elle. Pas lui... rien ne dit que cette transformation n'est pas définitive, autant s'y faire dès à présent. Elle. Un instant, il se demande s'il ne devrait pas changer de nom, en trouver un plus féminin, et se ravise en haussant les épaules, celui là continuera à faire l'affaire.

Sans plus se poser de questions sur le pourquoi du comment, elle se dirige vers une alcove de sa crypte et ouvre un vieux coffre poussiéreux pour en extraire la première robe de sa sœur qui se présente. Hors de question de cacher les dons de Fimine dans un sac, décolleté lacé, taille ajustée et épaules dénudées devraient être suffisants pour un début. Pour les talons, on verra plus tard... trop tôt pour virer masochiste.

Ainsi parée et préparée, elle sort de sa crypte et part arpenter les couloirs et abords du manoir, bien décidée à tester ses charmes et remercier Fimine avec le premier mâle présentable qu'elle croisera. Pour commencer.

Modifié (le) par Drealath
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Stanislas semblait à la fois gêné et étonné. Gêné que Sire Gordula lui fasse cette requête - certes légitime - et étonné que son interlocuteur ne se rende pas compte de combien était délicate cette dernière.

"Tu penses sincèrement que je vais porter les haillons que tu as sur toi en ce moment ? Tu es sévèrement atteint(e) du ciboulot !"

La guerrière semblait persévérer dans le refus, malgré sa carrure maigrelette.

"Par le passé tu m'as harcelé moralement, et ce n'est pas parce qu'aujourd'hui tu es en position de pouvoir en faire de même physiquement que je vais redevenir ton assistant... serviteur... esclave... enfin... ta chose..."

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Le guerrier se détourna soudain, pour cacher ses yeux soudain humides du peu de sensibilité féminine qu'il lui restait...

"Je croyais... Je ne pensais pas que tu..."

Comment avait-il pu croire ça ? Son esprit sénile de vieille femme lui avait caché la vérité... Ou bien les herbes magiques peut-être... Il avait toujours cru que Stanislas était son ami. Même s'il ne se souvenait pas toujours de son nom... Il avait toujours cru que Stanislas lui pardonnait les tours que lui jouait sa mémoire... Roberte et Gordula l'avait recueillie quand c'était encore un tout petit poulain et voilà comment il était remercié ! Quelques jours sans se voir et il se faisait renier, jeter, insulter !

"Depuis que la cigogne t'as déposé devant ma porte Stanislas."

Dit-il d'une voix grave, toujours en lui tournant le dos.

"Depuis ce jour -disait-je avant que le narrateur m'interrompe- je me suis imposée la mission de m'occuper de toi, t'éduquer, te protéger, et subvenir à tes besoins lorsque tu en avais encore besoin."

Une larme vint s'éclater dans la poussière.

"Et quand tu as grandi -et moi vieilli- je t'ai toujours considéré comme mon meilleur ami -après Fimine et Roberte-. Tu me fais beaucoup de mal en me parlant comme ça."

Chaque syllabe tombait comme une enclume entre Stanislas et Gordula, résonnant sourdement dans leurs deux coeurs. :coeur:

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Raaah ! Encore ! La fiole s'écrasait sur le mur dans un nouveau fracas. Une de plus. Cela faisait des heures qu'Exoriel s'acharnait à trouver un remède à cette transformation nocturne. Rien ne fonctionnait, rien ne pouvait empêcher ce mauvais sort lancé sur son corps autrefois féminin. Fulminante de colère, elle ne tenta même pas un dernier remède et mit à mort sa table d'expérience, dans un dernier éclat.

Quelle horreur que ce corps de mâle. Comme était-ce possible ? Un soupir et elle admira avec dégout son nouveau corps, dans le petit miroir. Quel horreur ... Une fine barbe sur son visage, des traits durcis, des épaules larges ... Trop grand, trop musclé, trop homme ... Elle n'était, décidément, pas faite pour être autre chose qu'une femme ...

Son reflet l'horrifiait, sa main glissa jusqu'à l'étoffe, qui avec son nouveau toucher ne lui paraissait que plus banal, et s'enroula autour de sa cape, relevant son capuchon sur son visage. Dire qu'en temps normal, il l'a couvrait entièrement. Il était trop petit à présent... Espérons que ça ne dure pas trop longtemps, sinon, on la retrouverait enfermer dans une pièce close et sombre.

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Stanislas était bouche bée. Que pouvait-il répondre à cela ? Sire Gordula tentait-il de la séduire pour reprendre progressivement son emprise sur elle ? Était-ce sincère ? Après tout, Stanislas n'avait aucun souvenir de sa vie de poney avant d'avoir été "recueilli" par Dames Gordula et Roberte. N'était-il pas trop sévère avec celle qui l'avait emmené partout avec elle, malgré un comportement plus que douteux ?

"Je... Tu... Ne change pas de sujet ! Jamais je ne porterai ces haillons ! Ils doivent avoir ton odeur en plus, ce n'est même pas la peine d'y penser..."

Se redressant brusquement du mur sur lequel elle était adossée, Stanislas fit mine de s'en aller.

"Si tu vas prendre des vêtements à ma taille... à ma nouvelle taille, pourquoi pas... Mais attendant, je m'en vais."

Le cœur de Stanislas battait la chamade. Était-ce la peur d'être malmené à temps plein comme par le passé par Sire Gordula ou l'émotion causée par l'éventualité d'avoir enfin une nouvelle tenue à sa taille, et ce gratuitement ? A moins que ce ne soit la déclaration de Sire Gordula qui le tourmentait encore.....

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Gordula releva la tête lorsque la jeune femme prononça le mot "si". Etait-ce de la joie que l'on pouvait lire sur son visage ? Plus aucune trace de tristesse, ses yeux pétillaient et il se mit même à sautiller sur place en applaudissant. Bien sûr il avait l'air ridicule, mais comment ne pas s'attendrir devant cet amas de muscle exité comme un petit garçon à qui on a promis une sucette ?... Hum... Je m'égare.

"Tu as raison, nous devons nous mettre tout de suite en route pour chasser des vêtements ensemble, hein ma p'tite Stanislas ?"

Il l'attrapa par le bras -sans ménagement- et la serra contre lui. De son autre main, il fouilla sous sa jupe quelques instants, afin de sortir une lourde bourse, qu'il agita devant le nez de la demoiselle.

"Je comptait payer un peintre pour faire personnaliser ma massue, pour honorer Fimine et impressionner l'ennemi, parce que ça fait personne très importante d'avoir une massue personnalisée. Mais tant pis, ça attendra. Je t'emmène chez le couturier, pour faire retoucher ma robe, qu'elle soit à ta taille."

Et le voilà parti, sifflotant et traînant par le bras Stanislas comme deux bonne copines...

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Sous l'étreinte à l'odeur de formol de Sire Gordula, Stanislas se laissait trainer non sans appréhension vers la boutique du couturier.

"Je préfèrerais quand même une armure, plutôt qu'un haillon raccommodé que tu as porté pendant plusieurs siècles..."

Ignorant la remarque de Stanirlas, Sire Gordula pressa le pas. Stanislas, habitué à devoir accélérer la cadence depuis sa période naine put sans trop de difficulté rester au rythme de son compatriote, occupant même son esprit à imaginer ce qu'entendait Sire Gordula par "personnaliser sa massue"...

"Elle ressemble à quoi ta massue ? Tu entends quoi par "personnaliser" ?

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