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Terre des Éléments

Une soirée de grand nain porte quoi...


Stanislas
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Les nains l'avaient annoncés, leur convoi de vivres et de matériels divers se mettrait en route ce soir. Ces barbus, pour motiver les habitants de Melrath Zorac, leur avaient promis mille et une richesses s'il les aidaient à acheminer ces ressources jusqu'aux Cimes.

Dans son écurie, Stanislas se dégourdissait les pattes. Il était tendu. Il voulait à tout prix bien faire et aider les frères de sang de DekOrp, avec qui il avait pu discuter quelques lunes auparavant. Mais il sentait que la surveillance du convoi ne serait pas une qu'une simple balade autour de la capitale, à profiter du coucher de soleil et de la compagnie des nains. Le signal. Ara venait d'ordonner aux Ombres de fondre sur le convoi.

Le convoi progressait lentement. Les nains n'étaient que peu nombreux, ce qui expliquait la raison de leur "appel à l'aide" au peuple de Melrath Zorac. Les premières secondes furent calmes, seul le grincement d'une roue d'un des charriots de vivre venait perturber la quiétude de cette fin de journée.

Au galop, Stanislas s'élançait vers la direction d'où provenaient cris, bruits d'armes s'entrechoquant, et d'où un nuage de poussière émanait : l'entrée Sud de Melrath Zorac. Le poney n'eut pas le temps d'apercevoir les nains ou même leur chargement qu'un des guerriers des Constellations de l'Aube lui avait tranché la carotide d'un geste net et rapide.

...Première visite auprès du fossoyeur...

Le convoi était submergé. Brigands en tout genre attirés par l'appât du gain, disciples des EnferS ne pensant qu'à semer le chaos et même créatures volantes aux écailles plus dures que de l'acier s'en prenaient au convoi. Malgré le combat acharné qui régnait et le désordre ambiant, les nains ne s'arrêtaient point et continuaient leur avance. Peu importait le sacrifice que les humains concédaient pour les aider, seule importait leur progression vers les Cimes.

Pas le temps de palabrer avec le fossoyeur comme à l'accoutumée. Stanislas souhaitait aider les compagnons de DekOrp, et peu importait la souffrance qu'il aurait à endurer pour ce faire. Le poney s'élança dans la masse compacte qui entourait le chariot mais, gêné par son envergure, il ne parvenait à se frayer un passage. Pas d'espace où se faufiler. Le poney n'eut guère l'opportunité de chercher encore un chemin qu'un flot de Carreaux s'abattit sur lui, perforant son flanc sur toute la longueur, le laissant à terre, mort. L'Escorte d'Eolia venait de renverser l'animal...

...Seconde visite auprès du fossoyeur...

Le premier chariot était quasiment détruit, et Dieu seul sait comment il parvenait encore à avancer, lorsqu'il arriva à l'entrée Ouest de Melrath Zorac. Le sol de Melrath Zorac n'avait par le passé jamais été tant irrigué par le sang des cadavres qui tombaient les uns après les autres, que ce soit chez les nains ou chez les humains.

Le fossoyeur. "Encore vous ?", demanda-t-il avec un sourire narquois au poney qui arriva. Mais le poney n'avait guère le cœur à rire. C'en était trop. Désormais, il n'avait que faire de tenter de ne nuire qu'à celles et ceux qui s'en prendraient aux nains. Désormais, il attaquerait toutes celles et ceux qui seraient sur son chemin. Sortie du cimetière. Enfin le quadrupède parvenait à s'approcher du chariot... Joie de courte durée. Ce chariot là était déjà détruit, et les partisans des EnferS, le visage recouvert de sang, semblaient satisfaits de voir le peuple nain, qui nous avait cordialement appelé à l'aide, en si mauvaise posture. Vert de rage, Stanislas se jette sur eux, piétinant une magicienne du Souffle d'Eolia qui agonisait sur le sol. Arrivé sur les partisans des EnferS, guère le temps de réaliser ce qui lui arriva que le poney tomba raide mort, emporté par un souffle magique.

...Troisième visite auprès du fossoyeur...

Le chariot restant s'approchait des Cimes. Malgré les souffles brûlants des dragons, malgré les brigands de bas étage qui fondaient sur les défenseurs, le chariot ne ralentissait guère son allure. Malgré la mort d'un de leurs généraux, les nains ne prirent pas le temps de s'arrêter pour récupérer le corps de leur défunt camarade.

Sortie du cimetière pour le poney, sans avoir ne serait-ce que jeter un regard au fossoyeur. Dehors, la soleil semblait s'être couché en l'espace de quelques instants. Mais le Stanislas réalisa un peu tard que ce n'était qu'un gigantesque dragon qui survolait le ciel et qui, de par son envergure, ombrageait une importante surface du sol. Brûlé vif par le souffle brûlant du dragon, le poney n'eut pas le temps de souffrir.

...Quatrième visite auprès du fossoyeur...

Le fossoyeur ricanait bêtement. Le poney n'écouta pas ses dires, il perçut simplement "carte de fidélité", sans se soucier du pourquoi du comment... A peine sorti, une onde de choc le projeta contre un arbre, et sa nuque se brisa nette. Encore une fois, le poney n'eut pas le temps de souffrir.

...Cinquième visite auprès du fossoyeur...

Un coup de sabot dans le tibia du fossoyeur qui pleurait de rire. C'était déjà ça de gagné. Ça n'aidait en rien les nains, mais ça soulageait. Que pouvait bien devenir le charriot ? De nouveau sorti du cimetière, le poney eut l'impression d'un retour en arrière. Carotide tranchée nette.

...Sixième visite auprès du fossoyeur...

Le fossoyeur ne dît rien cette fois-ci, occupé à se mettre de l'onguent sur la jambe pour calmer la douleur suite au coup de sabot. Les choses se répètent, définitivement. De nouveau abattu par une pluie de carreaux.

...Septième visite auprès du fossoyeur...

Stanislas ressortit aussi sec, encore ces maudits carreaux.

...Huitième visite auprès du fossoyeur...

Encore à l'intérieur du cimetière, Stanislas put entendre des cris de joie au loin, cris desquels ressortaient l'idée que le convoi était arrivé à bon port. Stanislas, malgré l'inutilité dont il fit preuve comme à son habitude, espéra que les nains se souviendraient du poney qui s'efforça de les aider.

Après tout, il était futile d'éprouver quelque animosité envers ceux qui l'avaient tué. Du moment que les nains étaient ravitaillés, rien d'autre n'importait.

Puis, observant le fossoyeur qui hésitait à lui adresser la parole, Stanislas se rapprocha et lui murmura :

"Alors, ta carte de fidélité, elle vaut vraiment le coup ?"

Modifié (le) par Stanislas
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