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Terre des Éléments

Sous l'emprise d'Hades... dommages collatéraux


Guest Nadhir
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Guest Nadhir

Fourbu.

Four-bu!

Et rien à voir avec de la désaltération d'un ustensile de cuisine chaud et futuriste.

Comprenez moi, courir à la poursuite d'une Ombre de Kilinae ou l'autre, d'un ancien enfer, ça fatigue les guiboles.

Je n'ai pas, ou plus, de détente féline, malheureusement.

Et puis les Ghurty et Van Helsing qui m'accompagnaient, sont guerriers, habitués à foncer, à transpirer des pieds, à faire clinquer leurs armures, moi pas.

J'aime marcher, le contact avec la terre, toujours, tranquillement, les bottes rivées au plancher des vaches, le pas qui vibre au même rythme que le coeur, et le nez dans les étoiles. tout ce que j'aime.

Courir à en perdre haleine, c'est plus de mon âge, alors je suis allé me reposer tranquillement dans l'auberge.

Fourbu.

Je m'écroule sur le lit, amoureusement préparé par Germaine.

Enfin, quand je dis amoureusement, c'est de l'amour du gain, en ce qui la concerne.

Pour le prix que je paye...

Un cri.

Bon sang, je le reconnais, lui... Koumai?

Il a l'air d'avoir la mort à ses trousses, rien qu'à l'entendre.

J'ouvre la porte, et le trouve là, nerveux, agité, avec quelque chose d'indéfinissable dans le regard.

Deux aqueux, deux ennemis, me dit-il, à ses trousses.

Un froncement de sourcil, il y a peu d'aqueux qui nous traqueraient, à part...

J'en aurai le coeur net.

Un coup dans le dos de Koumai, pour le remettre d'aplomb.

Fatigué, mais faut pas embêter nos étoiles non plus, hein?

Au rez de chaussée de l'étage, passé l'escalier, personne.

Je vois la Germaine avec un petit air amusé sur le visage, je jette les quelques pièces dues vers elle.

Elle m'aura à chaque fois, et pourtant c'est le contrat, dès que l'on sort de la chambre, ne serait-ce que pour deux minutes, faut cracher au bassinet.

Un de ces jours...

Un bruit dehors, qui me détourne de ma pensée rancunière immédiate.

Un rire comme démoniaque.

Ca aurait presque pu être Zarkness, si le cri ne m'avait pas presque glacé les sangs.

Comme le bruit d'un échappement strident de vapeur, quand on fait trop bouillir la marmitte, mais en pire encore.

Je sors en coup de vent de l'auberge, j'aime pas qu'on me vrille les tympans comme ça.

Koumai derrière moi, qui rumine sa vengeance.

Devant nous, à quelques mètres, un homme, seul.

Encapuchonné, un orbe glacé à la main, une atmosphère de mort qui l'entoure.

Un démon.

Un Enfer juste devant notre porte.

Je ne le connais pas, cet aqueux qui a porté allégeance aux hordes infernales, et je m'en fous.

Depuis que les étoiles brillent, depuis que les Constellations scintillent, depuis que les flammes d'Hadès ne cherchent qu'à dévaster la terre qui m'est si précieuse, la guerre est déclarée, et elle est irrévocable.

Les yeux rivés sur les siens, je marche vers lui, résolument.

Chaque pas résonnant alentour.

Chaque pas donnant de la force aux paroles qui sortent de ma bouche.

Mon grimoire est là, à mon côté, mais pour cette incantation, seule ma détermination est nécessaire.

Et elle aura raison de lui.

Je le vois lever son orbe vers moi.

Ma voix gronde, mes pas martèlent le sol et s'imprègnent de la force de la terre.

Les mots sont une musique, la magie est la portée, mes pas sont la mesure...

Et pour lui, je chante un Requiem.

...

La mesure qui bat.

Le sang dans mes tempes.

Un peu de sang sur mon bras, son orbe qui m'a glacé.

Les mâchoires serrées.

Le silence assourdissant.

Un corps sans vie devant moi.

Un démon retourné dans ses enfers.

Une pensée amère vient me remettre en mouvement. Il reviendra. Ils reviennent toujours. L'enfer pour eux n'est pas une finalité, rien qu'un mode de vie, qu'ils vomissent jusque ici. Il reviendra, et cette fois-là je le reconnaitrai.

Montre moi ton visage, Démon, qu'il soit marqué à jamais dans les yeux qui te foudroyeront à nouveau.

Sa capuche tombe sous mon pied.

Je découvre son rictus d'horreur face à la mort.

Un doute.

Je remarque les traits forcés d'un fou homicidaire, qui boit la mort comment d'autres oublient leur chagrin dans l'alcool.

Un doute...

Merr'Aos.

Incompréhension. Est-ce lui? Les détails me reviennent... Son orbe, la facture de son manteau, sa barbe grisonnante de patriarche, tout ça effacé par son rire sardonique.

Qu'est-ce qui lui a pris?

Mes yeux perdus dans le vide.

Merr'Aos, qui servait de médiateur entre nous et les Roses il y encore si peu de temps, que fait-il dans la peau de ces Enfers qu'il haïssait?

Je...

Bon sang...

Mon regard croise celui de Koumai, la même incompréhension.

Qu'on ne me dérange plus, voilà de la fatigue que je ne saurais oublier avec seulement de l'adrénaline.

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Après avoir tué Calisto, je revins l'esprit léger vers Melrath, afin de revendre mes piques de cactus et autres fleurs. Soudain, un nécromant rouge passe dans mon champ de vision.

Immédiatement, le goût du sang afflue à ma bouche, face à cet adorateur des étoiles. Un Constellation. Mes yeux deviennent rouges, de haine concentrée à l'égard de ces ennemis d'Hadès, mais la fatigue m'empêche de lui courir après.

Malgré tout, je m'élance, quitte à mourir dehors. Une Aqua semble pourchasser aussi l'homme. Parfait, elle va m'être utile. Course-poursuite jusqu'au pied de la colline des bûcherons, puis retour vers Melrath.

L'affreux vole vers l'auberge, et mes pas se font de plus en plus lents, il me devient impossible de mettre un pied devant l'autre... Je m'arrête, attendant de récupérer, les mains sur les genoux. Soudain, un mage terran sort de l'auberge et se précipite vers moi.

Je me redresse péniblement, hésite entre une manoeuvre d'esquive et une frappe... Je me prends un premier coup, par réflexe de mon orbe jaillit un souffle de magie, mais l'homme a déjà frappé une deuxième fois...

Rideau.

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C'est calme aujourd'hui. Pas trop calme, comme on pourrait le penser quand il y a quelque chose de suspect qui traîne. C'est juste tranquille. Malgré l'odeur de sang et de chair fraîchement découpée par les plus sanguinaires des sanguinaires, il existe encore des temps où ces terres sont encore calmes.

Ces moments sont aussi rares que l'or. J'en profite pour prendre mes affaires, quitter mon campement, et voir ce qui se passe en dehors de la ville.

Mis à part les quelques créatures qui continuent de proliférer en masse, de manière plus ou moins rapide, il ne se passe rien. Ces bêtes, je n'en ai pas peur. Je suis même capable de les occire, alors je le fais.

Pendant que je verse ma rage sur des monstres sans conscience ni âme, j'entends l'arrivée d'une personne. Un nécromant. Je le connais. Je l'ai déjà vu. Encore l'un de ceux qui vivent des étoiles. Encore un qui a attenté à ma vie, et le fait une fois de plus.

Je pensais que les hommes avaient, eux, une conscience, qui retiendraient leurs pulsions meurtrières, mais j'ai eu tort. Pendant le court instant, entre celui où je me remets de mes émotions, et celui où je prends la décision de m'éloigner, j'ai ruminé, et pensé qu'il ne valait pas mieux que les monstres qui se répandent comme la maladie.

Je cours, le plus vite possible. Je veux l'éviter. Je ne sais pas s'il me suit, mais je prends quand même la fuite. Et pendant que je file, j'aperçois, au loin, face à moi, une silhouette qui se dessine.

J'hésite, à prendre un autre chemin, ou à faire face à l'inconnu devant moi. C'est trop dangereux. Il faut que je fasse vite. Je ne peux pas me permettre de réfléchir, vu que je n'ose même pas perdre quelques secondes et voir si je suis toujours poursuivie.

C'est tant pis, je continue ma course, et j'avance, droit devant.

La forme de l'inconnu continue de se préciser. Après à peine quelques mètres, j'ai reconnu Merr'Aos. Parmi tous les magiciens du troisième âge, c'est celui que je connais le mieux, celui qui m'apprécie. Je suis rassurée.

Je ralentis mon pas de course. Merr'Aos est toujours celui qui a fait le premier pas pour aller à ma rencontre. Depuis, je le laisse faire.

Mais cette fois ci, il ne l'a pas fait. Il m'a vue, mais il n'est pas venu à ma rencontre.

Je me jette à lui, dans un élan motivé par la joie et la crainte de celui qui me pourchasse, encore.

Maintenant, on est deux, c'est le moment de me retourner, et d'avoir le courage de l'affronter, cet adorateur des étoiles.

Je me retourne, je me cache derrière le vieux mage, prête à bondir tel un animal blessé, mais lâche. Je suis une lâche, je le sais.

Quant à la cible, elle est là.

Mais quelque chose ne va pas.

Le nécromant, le même qui était décidé à me mettre à terre, ne semblait plus l'être. Au contraire. Est ce la peur d'un vieillard et d'une rosière qui l'attrape au cou ?

C'est ce que j'ai cru.

Je le vois, le vieux, qui, d'une dextérité inhabituelle, se jette sur la "Constellation", dans le but de l'assassiner, sans que je lui dise quoique ce soit, sans que je lui ordonne de le faire. Il y est allé de lui même. Ce n'est pas normal. C'est un justicier, pas un tueur.

Je les suis, les deux, à se chasser l'un l'autre. Sans rien faire.

D'un côté, le nécromant prêt à tuer une femme, mais qui a un peur d'un magicien âgé, et ce dernier, qui essaye de me venger sans le savoir.

Il utilise sa magie, afin d'atteindre sa cible, et à ce moment précis je ressens, moi aussi, la peur du nécromant. La même.

Je prends le temps de regarder son blason, et je remarque qu'il porte la marque des Enfers.

Réflexe.

Pendant qu'il continuait sa course poursuite en direction de la ville, je reprends mon escapade là où je l'avais arrêtée.

C'est impossible. Je n'arrive pas à croire ce que j'ai vu.

Je ne veux même pas y croire.

Pour l'instant, je me contente juste de rentrer chez moi, et d'avertir les miennes de ma folie. C'est ça, je suis folle.

Là, je pense au pauvre nécromant, et je me sens plus monstrueuse que lui, pour ma bassesse et mon égoïsme.

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On n'annonçait que les EnferS s'étaient répandues à nouveau dans la ville. Ce n'était pas grave, Ana ne comptait pas rentrer en ville de toute façon.

Elle sorti pour roder son sort et sa maitrise sur des cactus, encore et encore. l'un d'eux, plus que joueur lui tomba dessus et elle mit longtemps à ôter tous les piquants de sa robe.

Curieuse, elle voulu tout de même aller jeter un coup d'oeil sur la ville et ses alentours pour voir qui s'y trouvait, et peut être venir en aide à un quelconque compagnons ayant besoin de soin.

Elle quittait l'oasis, tranquillement quand elle aperçu au loin un groupe de guerrier aux couleurs de Vulfume, menés par un magicien Aqueux.

Par réflexe elle se prépara à faire demi tour lorsque quelque chose la fit tiquer, elle se retourna, et reconnu le magicien.

Elle resta figée, pensant qu'il était poursuivit par les hommes en rouge, prête à le défendre si besoin. Mais quelque chose clochait dans son regard...

Et il attaqua.

Stupéfaite, elle resta figée alors qu'une autre attaque la touchait de plein fouet. La douleur était légère comparé à ce qu'elle avait déjà vécu...

Faisait il semblant? Mais non son regard était sombre, et d'autres EnferS arrivaient...

Elle murmura le nom du magicien qui l'avait si admirablement accueillit en la demeure des Kaernos il y a peu, puis s'enfuit. Un autre guerrier la poursuivait...

Elle zigzagua entre les fleurs hautes et la mare qu'elle savait pleine de crapaud hargneux et regagna, en respirant avec difficulté l'asile de la Gertrude itinérante qu'elle était bien contente de voir pour une fois.

Elle prit une chambre, s'installa sur son lit.

Sans comprendre pourquoi des larmes amères se mirent à couler. Elle observa les endroits où les sorts l'avaient touché, loin des points vitaux. L'homme ne portait pas le blason Kaernos.

Il avait essayer de lui faire du mal. Il était devenu... animal.

Ce n'était pas normal... Non....

Que le général ait rejoins la cause des semeurs de mort lui paraissait illogique. Mais elle le connaissais si peu en somme...

Mais non, il n'y avait pas d'ombre sombre autour de lui la dernière fois qu'elle l'avait croisé...

Demain. Au début de la prochaine nuit, il faudrait qu'elle se renseigne. Forcément les Kaernos, quelqu'un devait bien savoir ce qu'il s'était passé...

Le seul destin qui nous attend est il réellement de céder à la folie du meurtre et au goût du sang?

Modifié (le) par Anamaya
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Nous sommes partis chasser à plusieurs ce soir là... Il est toujours préférable d'y aller nombreux... quoique parfois, ça ne serve à rien. Mais les Roses sont solidaires. Il m'arrive souvent de voir de grandes factions sur Melrath, dont les membres vont chasser seuls. Une grande faction pour si peu de solidarité... Chez nous c'est le contraire. Petite faction, mais grande entraide. C'est sûrement ce qui fait notre force.

Bref, nous sommes là à tuer de sales bestioles, avec l'espoir de ne rencontrer aucun ennemi. Comme d'habitude, entrain de nous chamailler gentiment, mais cela fait parti des petits plaisirs que nous essayons de trouver sur Melrath ... Puis une ombre surgit devant nous. Je le reconnais de suite. C'est Merr'Aos. Il n'y a pas de craintes à avoir. Je m'apprête à continuer mon combat avec le monstre en face de moi, mais à ce moment là, je croise le regard de notre ami.

Un regard de fou. Voilà ce qui me frappe. Avec un froncement de sourcils, je demande à Eyleen, à coté de moi, de le regarder. Celui-ci se rue sur nous et avant même de comprendre quoi que ce soit, nous frappe à chacune d'entre nous.

Je ne peux même pas me défendre tellement la surprise est grande. Ce n'est que la douleur au bras qui me ramène à la dure réalité. Notre ami nous a frappé. Après avoir repris mes esprits, j'ordonne à toutes les Roses présentes de rentrer au plus vite se réfugier et nous nous dirigeons vers la taverne. Sans un mot. Je ne veux en aucun cas lui faire du mal, sans comprendre.

Une discussion s'en suit entre Eyleen et moi. Essayer de comprendre ce qu'il lui est arrivé. Nous avons remarqué, elle et moi, le fanion qu'il porte et malgré tout, malgré les évidences qui ne peuvent être trompeuses, nous ne pouvons y croire. Merr'Aos est devenu un §Enfer§.

Une grande lassitude tombe sur mes épaules. Une grande peine aussi. Puis assise à la taverne avec ma soeur d'arme, des rumeurs se propagent. Un membre des Kaernos s'est fait ensorceler par Aioros, l'Empereur lui même. Nos yeux se croisent avec Eyleen.... Tout prend alors son sens. Et la personne en question doit très certainement être notre fidèle allié... notre fidèle ami.

Après avoir payé nos consommations, nous repartons rejoindre les autres qui sont rentrés à l'auberge. Mais une autre confrontation s'en suit quand Merr' croise de nouveau notre route. Cette fois, il n'est plus seul. Avec lui, un autre membre des §Enfers§, de mon élément... Elle ne peut rien contre moi, mais Eyleen est vulnérable face à elle. Je me mets plusieurs fois entre l'ignée et ma soeur, pour la protéger. Les coups ne cessent de pleuvoir de part le magicien d'eau et la guerrière de feu, et ma soeur rend son dernier soupir.

Je suis furieuse, mais contre moi même de ne pas l'avoir défendue. J'aurai donné ma vie pour elle et je n'ai pas su la protéger. Les larmes aux yeux je bats retraite, Merr'Aos me frappant plusieurs fois dans mon dos. Une tristesse voile mes yeux. Malgré tout, je ne peux me résoudre à le frapper. Tout comme nous, il est une victime. Arrivée près de l'auberge, il ne reste plus que Merr et moi. Ses yeux me glacent de peur.

Puis, d'un coup, je suis plongée dans les ténèbres. Quel est donc ce sortilège ? Du jour, je passe à la nuit en une fraction de seconde. Je suis désorientée sur le moment. Heureusement pour moi je connais bien les lieux, et je suis guidée aussi bien par mon instinct de survie que ma connaissance du territoire. Ce sortilège de dure pas longtemps. Je remercie rapidement les Dieux, pour cela et cours jusqu'a l'entrée pour pouvoir me réfugier dans ma chambre. Celle que j'ai si souvent méprisée et dénigrée, maintenant elle est ma dernière chance.

Quelle n'est pas ma surprise de revoir l'ignée de feu, la meurtrière de ma soeur, accompagnée d'un de ses compagnons d'armes, un nécromant aérien qui ne tarde pas à se précipiter sur moi. Je prends une grande inspiration et contourne Merr, qui ne se gène pas pour me relancer un sort et me blesser. J'esquive, mais cette fois ci, en lui assenant un coup avec mon épée. Mais j'ai sûrement du retenir mon bras car à peine sa robe de mage est déchirée. Une ultime tentative. Un dernier effort. Le nécromant derrière moi. Je pousse la porte de ma chambre et la referme violemment.

... Sauvée. Mais lasse, très lasse. Je m'assoie sur le bord du lit. Mes mains tremblent. Je m'allonge doucement, le regard dans le vide, vers le plafond. Je reprends ma respiration lentement. Puis je ferme les yeux... Demain sera un autre jour...

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C'est un mauvais rêve.

C'est ça que j'ai cru, d'abord.

Mais je ne rêve presque jamais.

C'est un mauvais rêve, parce que cette lueur-là ne peut pas se trouver dans ces yeux-là. Impossible...

Il m'a fallu plusieurs secondes avant d'arriver à bouger, et même comme ça, l'impression d'irréalité est restée, poisseuse, pour ralentir mes pas. Merr'Aos, le grand'père débonnaire et sagace, la bonté personnifiée, en train de s'acharner sur un cactus, les yeux fous. Et la guerrière de feu qui l'observe, comme un maître regarde son chien mettre en pièce une vieille savate, sourire satisfait et fier.

Je n'arrive pas à le croire... Et Tally non plus. Arduinna s'est sauvée, Marcellusio s'est éloigné. Et moi je suis restée plantée comme un piquet de clôture, stupide, à le regarder pousser ses grognements de bête, ses rires de dément. Merr'Aos... Impossible... Qu'est-ce qu'ils t'ont fait...

Tallulah m'a entraînée à l'écart, sous le regard sarcastique de la guerrière, je hais son air suffisant et moqueur. J'ai suivi comme une mule assommée, nous sommes retournées en ville, mais je n'arrivais pas à détourner mes pensées de ces images de cauchemar. Les ragots, bien vite, nous ont éclairées. Aioros et son envoûtement. Envoûté... Merr'Aos, le vieillard bienveillant, est devenu le jouet des Enfers.

Quand nous revenons dans le coin de désert, plus tard, ils sont toujours là. La guerrière nous toise en rigolant, petite garce, tu le ravaleras ce rire ignoble, je le jure, tôt ou tard, tu paieras pour ça, vous paierez tous. Et moi je traîne la patte, encore, tellement j'y crois aps, tellement ça me fait saigner dedans, de le voir avili à ce point, réduit à être l'une de ces bêtes décérébrées qu'il combat d'habitude, et la guerrière ricane, et le vieillard rugit.

J'aurais du fuir, je le sais.

Je n'ai pas pu.

J'ai essayé de lui parler, de le faire réagir, mais il n'était plus que furie sous les ordres de la guerrière rouge. J'ai esquivé, feinté, tout en essayant de capter son regard, un reste de ce qu'il était avant peut-être, juste une étincelle, mais non, rien que la rage et la pensée absente, il est vide, ce n'est plus qu'un corps animé par la haine. Un corps que je ne frappe pas. Je ne peux pas. C'est encore Merr'Aos. Même après avoir encaissé deux coups, esquivé un troisième, je ne peux pas. Mais il est acharné, elle est rapide. Et moi j'ai le coeur de plomb, les pieds de plomb, l'âme pesante. Tally s'interpose, elle a peur, peur pour moi, la guerrière rouge ne l'attaque pas, mais je suis le gibier habituel des rouges, et leurs coups me font plus mal que les autres...

Je me glisse entre la lame de l'une, les sorts de l'autre, la peur au ventre à présent. Les coups pleuvent dru, les éclats de rocchus me sauvent une fois, deux fois. Pourquoi est-ce que je ne m'éloigne pas ? Parce que c'est un mauvais rêve ? Parce qu'on s'éveille toujours d'un mauvais rêve, au pire moment, et que j'attends le pire moment où je vais m'éveiller de celui-ci ? Parce que je veux me persuader que c'est vrai ?

Le noir et le froid.

Voilà, Yllanea.

Tu y crois à présent ?

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Il fait chaud aujourd'hui, le Soleil redescend à peine de son zénith. Le désert est étouffant, depuis le temps j'ai l'habitude de la chaleur, mais cette terrible lumière me fait mal.

La Grande Porte me manque déjà, quelques minutes, quelques mètres, et pourtant, elle me manque, dès que je m'en éloigne.

Pourtant, je me dois d'être là. Ma conscience, d'habitude grande muette, me pose un problème.

Merr'Aos, le vieillard des Kaernos est là, c'est pour ça que je dois le surveiller. Non pas qu'il craigne la mort, mais que ma confiance ne lui est pas entière.

Hadès, et l'Empereur ont mit le chef de l'Alliance à genoux, et pourtant, je doute.

Aussi forte que soir la magie d'Aioros, un homme fondamentalement bon pouvait-il changer au point d'être comparé aux Démons ?

Le vieux magicien semble prendre plaisir à tuer les cactus, un entraînement peut-être, mais sa façon d'attaquer et son regard ne sont plus les mêmes. Marcellusio, un compagnon igné de longue date s'est sauvé, par-delà la colline.

Détournant mes yeux vides quelques instants, j'aperçois des Roses. Deux autres. Elles se tiennent à distance. Merr' aussi les a vu, il sourit, et passe sa langue sur ses dents, comme...moi !

Cependant elles semblent s'approcher un peu, voulant sans doute comprendre pourquoi un Démon des Enfers tient compagnie à un Kaernos. Elles ne doivent pas être au courant.

Pas de chance.

Je les reconnaît, après quelques pas, et un froncement de sourcil : Tallulah et Eyleen.

Ma déception est grande, je ne peux attaquer l'une, et respecte bien trop l'autre.

Je baisse la tête en soupirant. Mais un rire irréel me tire de mes pensées noires. Merr'Aos, l'envoûté se tient prêt à attaquer et avance vers elles.

Il attaque, sans réfléchir, ni reconnaître ses anciennes amies, je suis plus qu'étonnée. Agréablement étonnée.

Mais elles, ne s'enfuient pas, elles essayent juste d'esquiver comme elles peuvent.

Je tire mon épée de son fourreau et décide de mettre fin à leurs galipettes pitoyables.

Mon coéquipier jette Eyleen au sol avec un sort, et mon épée la réduit au silence : elle est morte.

Le vent cesse...plus aucun bruit. Tallulah, la deuxième Rose ne bouge plus, elle ne comprend pas. Bien plus loin, je vois une Rose de l'Air qui se cachait, s'enfuir en courant.

Moi, j'ai eu ce que j'étais venu chercher, ma réponse... Merr'Aos est un Démon.

Modifié (le) par Medolie
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Ces cactus m'énervent. Comme tous leurs congénères, ils poussent et repoussent sans cesse. Plus on les frappe, plus on en tue, plus il en vient. Quelle plaie.

J'enrage devant ces végétaux qui semblent me narguer, et à travers moi narguer Hadès lui-même. Je redouble d'ardeur, la hargne aidant.

Puis, alors que Médolie s'est éloignée dans la ville, apparaît dans mon dos une guerrière terranne. Qui m'appelle par mon nom. Comment me connait-elle?

Je la regarde, et je la juge. Mon idée est vite faite : celle-là sera à l'abri avant que j'aie pu la rattraper. J'économise donc mes forces, et continue à massacrer ces cactus retors.

Elle essaye même de lancer un dialogue... Quelle outrecuidance! Ne suis-je point un Démon des EnferS?

Soudain, un sourire illumine mon visage. Derrière elle, je viens d'apercevoir une guerrière ignée. A coup sûr, voilà Médolie qui va réduire au silence cette imprudente.

Mais, ô surprise, elle la laisse en paix. Des questions fusent dans ma tête, et l'une d'elle jaillit.

« - Médolie? Pourquoi la laisses-tu?»

La Démonne me rabroue, et je retourne, penaud, à mes cactus. Malgré tout, je continue à ruminer de sombres pensées.

Puis, décidé à prouver à Médolie ma valeur, je fonce sur les Roses, puisque Roses il y a.

Les coups pleuvent, mais elles tournoient, légères comme le vent, et j'ai du mal à viser le coeur... Quand, enfin, Médolie achève l'une d'elles, c'est la débandade. Elles filent toutes vers l'auberge et ses chambres.

Pfff, je n'en ai eu aucune. Sale journée.

Un seul truc me taraude. Elles ont parlé d'envoûtement... Mais qui? Enfin... On verra bien.

Prochaine fois, j'en aurai une. Au moins. Ca leur apprendra.

Modifié (le) par Merr'Aos
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Journée ennuyeuse...

Je tournais en rond dans la chambre de l'auberge... chaque passant me coutant le peu d'or que je possédais...

Je tournais ... je tournais... il fallait que je sorte... Du repose je n'en avais que trop pris... et je sentais au loin

l'ennemi se balader sur ces terres...

Trop d'attentes... trop d'ennui... le sang m'appel... la douleur me supplie...

Je pose la main sur le téléporteur me conduisant a Gertrude, qui attendait allègrement que je lui paie l'addition...

A peine une seconde suffise pour que je me retrouve dans l'auberge sud de Melrath Zorac...

Personne a part Gertrude, la vendeuse de potions et le gardien de mes objets que je ne puis porter sur moi...

J'aperçoit la porte qui conduit au quartier ouest de Melrath ville et je me dirige vers elle...

Tout est calme... trop calme...

Je sors... a peine j'avance que je ressens deux présences a mes côtés...

A peine eus je le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'un coup de hache me transperce...

Trop peu pour m'abattre... Médolie avait lancé l'assaut...

Instinctivement malgré ma blessure je rentre de nouveau dans l'auberge... attendant patiemment que mes ennemis arrivent

je m'applique les premiers soins... pour ne pas trop faire vaciller ma magie...

J'observe... Médolie me rejoint elle reste a quelques mètres, observant sans doute ce que j'allais faire...

Puis vint Merr'Aos... Il fondait sur moi...

Je ne comprenais pas trop... Nous avions l'habitude de combattre côte a côte

et rester debout tout les deux, faisant tomber un par un l'ennemi...

C'était un des rares magiciens dont j'acceptais la présence a mes côtés... Il avait du courage, il savait se battre, et surtout

il ne craignait pas la mort... enfin... je crois... Combattre contre lui, m'excitait... et peut être dans le fond m'effrayait... peu en ces terres pouvait le faire... me faire hésiter... hésiter a combattre d'égal a égal contre quelqu'un que j'estimais assez puissant pour pouvoir me faire tomber... en duel...

Il fondait sur moi... je sentais son énergie se concentrer ... prêt a me lancer un sort...

Puis... un signe... quelques choses, un symbole que je connaissais si bien "§" ... sauta a mes yeux...

Il était devenu... un ennemi...

La joie était peut être ce qui m'anima pendant ces quelques secondes...

A peine ai-je compris que mes mains se plongèrent dans mon grimoire... entrainé... habitué... je l'ouvrit sur mon sort

préféré... je prononçais a grande vitesse l'incantation laissant sortir toutes cette puissance que ce sentiment... que je

ne pouvais décrire me procurais... Je ressentis une grande douleur... trop faible par rapport a celle qu'il a dut ressentir...

Mon sort le laissa agonisant... j'en relançais un nouveau, avec toute la magie qu'il me restait, pour faire honneur a son

courage... il tomba... ne bougea plus...

j'en profitais pour regarder sa dépouille... quelques piécettes pour Gertrude me serait de grandes utilités...

J'effleurais son corps... et un aura magique me traversa la main... celle d'un nécromant... un sort puissant...

un sort... interdit il y a bien des siècles... son âme avait été corrompu... je le compris bien trop tard... même si j'aurais dut

lors de notre combat comprendre pourquoi je n'étais pas tombé...

Je laissais sa dépouille gisant devant les yeux de médolie et j'en retournais dans mon auberge, bien décidé a faire renaitre

ce combattant perdu... La puissance d'hadés l'ayant affaiblie...

Modifié (le) par Lehed
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  • 2 weeks later...

A l'attention de Aioros, Général des Gardiens des Enfers :

Je me vois dans l'obligation d'entrer en contact avec vous, acte qui me répugne au plus au point. Mais les circonstances actuelles et mon attachement à notre Général m'y obligent. Votre perfidie vous a permis de nous enlever un être cher... Cela n'a que trop duré. Il est temps que Merr'Aos Kaernos revienne parmi les siens et retrouve son rôle dans la lutte que nous menons.

C'est pourquoi je vous propose un duel, dans le lieu de votre choix, à la date qui vous convient afin de régler ce différent. Les membres des flibustiers sont tous prêts à répondre présent, à vous de choisir votre adversaire parmi nous.

Etant un artisan de la mort, vous ne pouvez refuser un tel combat. Vous avez ici l'occasion de prouver votre force et celle de votre Dieu à tous. Vous ne pouvez laisser passer une telle possibilité. A moins, bien entendu, que vous ne doutiez... ou que vous ayez peur.

J'ose simplement espérer que, en cas d'accord, le duel se déroulera dans les règles et qu'aucune traitrise ne sera commise par l'un des vôtres. Je me porte, de mon côté, garant des miens.

En attente de votre réponse, non cordialement,

Alzéus, Général des Flibustiers de l'Harmonie.

Que dire de plus? Il fallait le titiller suffisamment pour qu'il accepte mais, en poussant trop loin les railleries, cela pouvait provoquer l'effet inverse. Et nous n'avions rien à donner en échange... C'est lui qui dirigeait les opérations et je ne me faisais aucune illusion, il en était conscient. Seuls son aveuglement pour son Dieu et son désir de montrer sa force pouvaient l'inciter à répondre positivement à ma demande. J'espérais ne pas me tromper, cette tentative semblant être l'une de nos dernières chances pour ramener notre ami parmi les siens. J'expédiais donc la missive et patientais dans ma chambre, anxieux.

Modifié (le) par alzeus
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