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Terre des Éléments

Edward Blackwood, rodeur d'Ignis


Edward Blackwood
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[déplacement du sujet dans le bon endroit]

 

Cela faisait quelques temps qu’il errait dans les terres élémentaires. Et cet endroit lui était toujours aussi étranger, mystérieux. Hostile également, par moment.

 

Etranger parce qu’il n’appartenait pas à ces terres. Il y était arrivé par hasard… Enfin, c’était ce qu’il disait. A la vérité, il ignorait comment il avait atterri ici, ni pourquoi il était venu. Il avait été retrouvé dans une grotte par les locaux. Ceux-ci avaient soignés ses blessures, nourrit et logé sans prêter attention à sa peau bleu-noire, ni à ses oreilles pointues. S’ils s’étaient demandés comment l’elfe noir s’était retrouvé blessé et inconscient dans cette caverne, ils cessèrent vite de le questionner. Il les en remercia silencieusement, tant cette question le mettait dans l’embarras. Qui était-il ? D’où venait-il ? Que cherchait-il ? Ces interrogations tournaient sans relâche dans sa tête, sans trouver d’échos.

 

Lorsqu'il fut guéri, il passait quelques temps dans les montagnes avec ses sauveurs. En échange de leur bonté et de leur hospitalité, il les aidait dans de menues tâches : aider aux courses, récolter des herbes pour l’herboriste, terrasser des scarabées envahissants… Ces tâches n’étaient pas dures, mais lui permettait de retrouver une certaine agilité. Il se découvrait également de bons réflexes lors de combats contre la faune locale, ainsi qu’une aisance à utiliser une fronde. Sans doute des restes de sa vie d’avant.

 

Et puis vient le jour où il vit dans le regard de ses bienfaiteurs qu’il était prêt, qu’il était temps de partir. Il rassembla les quelques possessions amassées ces derniers jours : armure, fronde, quelques projectiles et des vitalisants. Une fois son sac prêt, il se rendit aux pieds des cristaux élémentaires. Il avait été initié aux croyances locales, tournées autours de quatre divinités, symbolisant les éléments primordiaux : eau, air, feu et terre. Chaque être devait recevoir la bénédiction de l’une de ces entités. C’est pourquoi il se tenait devant les quatre cristaux, immobile, tentant d’écouter son cœur. Au bout d’un moment, un léger bruissement résonne, provenant du cristal rouge. Il s’en approche et le bruissement se mue en chuchotements. La chaleur émanant du cristal lui était familière. Il s’en approche toujours plus près, comme hypnotisé. Lorsqu’il fut suffisamment proche, il posa sa main sur le cristal d’Ignis. Celui-ci semble se briser et une force étrange l’enveloppe, s’enroule doucement autours de ses épaules. Bientôt, c’est une écharpe rouge, don de Vulfume, qu’il porte autour du cou. Les chuchotements se font de plus en plus forts, presque assourdissants à ses oreilles. Mais ils lui révèlent une vérité qu’il avait oublié, sous la forme d’un nom. Edward…. Edward Blackwood !

 

Depuis il avait parcouru les terres d’Ignis et de Kiar Mar, sans réussir à percer le mystère de ce monde. Il ne comprenait pas tout, loin de là. Il lui manquait des connaissances élémentaires dans l’histoire locale ainsi que dans la politique des Factions. A son départ de Kiar Mar, il avait décidé de rejoindre l’une d’ente elle, les Gladius Vagor. Il apprit assez vite que c’était une petite faction, mais qu’importe : il n’avait toujours pas retrouvé la raison qu’il l’avait emmené en ces terres, et ce groupe de mercenaires pouvait l’aider. Manrek, leur général, l’avait accueilli à bras ouverts. Ses lieutenants en avaient fait autant, à quelques exceptions près… Il y en avait toujours bien une pour lui rappeler qu’il était un elfe noir !

 

Il apprit assez vite que ces terres étaient hostiles. Une jeune recrue des Au-Delà lui avait d’ailleurs vite enseigné les risques à dormir à la belle étoile ! Il s’en était sorti de justesse… Mais cela méritait vengeance. Peut-être cela viendrait-il bientôt ? Du haut d’une des tours de Melrath Zorac, il entend la rumeur des armes et des cris d’agonies que lui rapporte le vent. La guerre couvre, semble-t-il. Dans les tavernes, on racontait que les Au-Delà tenaient la ville avant que les Gladius Vagor la récupèrent. Celle-ci avait peut-être été peu défendues par la faction d’assassins, mais constitue maintenant le terreau propice au conflit. Il se sentait un peu perdu là-dedans, s’en remettant à la sagacité du Général. Il avait conscience qu’il n’était pas de taille à lutter… Aussi poursuivait-il sa quête personnelle.

C’était une nuit calme et silencieuse. Une belle nuit d’hiver comme il n’en avait vu depuis un moment : les nuages avaient cédé leur place aux étoiles dans la voûte céleste, et la lune projetait sa douce lumière sur son visage. Il était monté sur le toit du fort des Gladius Vagor pour observer ce spectacle, mais aussi pour réfléchir.

* * *

Voici plusieurs mois qu’il parcourait les Terres élémentaires et rejoint cette faction. Il avait appris à se méfier des aventuriers qu’il croisait, souvent à ses dépens. Il allait toujours plus loin dans ses déambulations, ne se contentant plus de rester sur Melrath Zorac. Là où il allait, il aidait quiconque l’embauchait, que ce soit pour quelques piécettes ou contre des objets. Néanmoins, il se sentait toujours étrangers en ces lieux. Il avait le sentiment qu’il ne s’y ferait jamais. Quand il rentrait au fort, c’était souvent après de longues expéditions solitaires. Il venait principalement pour y déposer des ressources, nécessaires au fonctionnement de la faction… Ou du moins, nécessaires dans le remboursement de la dette nouée par la faction. Il y restait une nuit ou deux puis repartait sans rien dire. Ses compagnons étaient tous expérimentés et formaient un bon groupe, mais il ne trouvait pas toujours sa place parmi eux.

 

Il soupire alors qu’un nuage se faufile devant la lune. A vrais dire, il se sentait aussi perdu dans sa faction qu’il l’était dans les terres élémentaires. Mais il savait que ce n’était pas par défaut d’intégration. Les Gladius Vagor l’avaient accueilli à bras ouverts, surtout leur chef, Manrek. Eanas lui avait offert plusieurs conseils au sujet de son entrainement. S’il avait des questions sur les us et coutumes locales, il savait qu’il pouvait interroger les lieutenants. Il s’était également lié d’amitié avec Marisa, une jeune mage portant également l’insigne de Vulfume. C’était elle qui l’avait accueilli à son arrivée dans Melrath, et qui lui avait montré la ville. Quand il désespérait de retrouver la mémoire, elle venait le rassurer. Sa présence l’apaisait et le rassurait. Marisa était calme, pour une enfant… étrangement calme. Et puis, parmi les Gladius Vagor il avait quelques compagnons d’armes : Amaranth et Nolsvak notamment ! Ces deux là étaient arrivés peu après lui et il les accompagnait régulièrement lors de sorties groupées. Il se souvient notamment d’une chasse au singe : les deux nécromants étaient partis devant tandis qu’il assurait leurs arrières, tuant plusieurs bêtes de ses flèches. Nolsvak assurait à la fois les soins de sa collègue mais aussi les siens. Ils forment une bonne équipe, c’est ce qu’il pensait.

 

Des Gladius Vagor, il émanait une certaine chaleur. Même pendant les mois les plus froids de l’année, ils se serraient les coudes. A l’occasion d’un de ses arrêts au fort, il avait vu que la salle commune était ornée de guirlandes et de lumières colorées. Des pommes de pins teintées aux couleurs des éléments primordiaux parsemaient également le dessus de la cheminée. Même chez les Gladius, Noël était célébré joyeusement. Les mercenaires étaient combatifs, turbulents, ambitieux… Ils n’en formaient pas moins une grande famille.

 

Mais il craignait de trop s’en approcher. Ce spectacle, réconfortant pour certains, lui serrait le cœur. Il ne comprenait pas cette appréhension qui l’assaillait dès lors… Avait-il eu, lui aussi, une famille de cette envergure, par le passé ?

 

Alors qu’il cherchait une réponse à cette question, le nuage s’écarte doucement de la dame blafarde, au ciel. La lumière revient sur son visage, mais aussi dans son cœur. Oui… Il avait appartenu à une autre faction dans le passé, il en était sûr à présent. Plus qu’une faction, c’était un clan… un Ordre.

 

Mais pourquoi était-il parti, au risque de tout perdre ?

Qu’était-il arrivé ?

Modifié (le) par Edward Blackwood
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  • 2 weeks later...

Un couloir sombre et humide, parsemé de rats et de détritus. La puanteur des égouts de Melrath Zorac n’a pas volé sa réputation. L’elfe noir fronce le nez tandis qu’il poursuit son chemin en ce lieu sordide. Il avance doucement pour éviter de glisser dans l’eau boueuse, mais aussi pour se repérer. Il n’était venu qu’une fois auparavant, accompagné par Amaranth et Noslvak. Ils avaient été envoyés par les Gladius Vagor pour chercher des bananes le mois dernier. Les deux nécromants l’avaient guidé à travers les égouts pour rejoindre Til Ra.

 

Mais ce n’était pas pour Til Ra qu’il reprenait la route des égouts, non. Il n’avait pas encore décidé d’y retourner. Pour l’heure, c’est autre chose qui pique sa curiosité. Quand ils étaient passés avec ses confrères Gladius, ils avaient tournés vers le sud. Mais il avait aperçu une porte, menant vers le nord des égouts. Que pouvait-elle bien cacher ? Nolsvak n’avait rien dit de particulier à son sujet, juste que ce n’était pas le bon chemin pour leur mission.

 

Il l’avait retrouvé ! Le long corridor menait à une grande salle, encombrée de caisses en bois (surement des marchandises clandestines). Mais surtout, cette pièce donne un accès vers la partie qui l’intéresse. Sans décocher un mot aux énergumènes qui le lorgnent d’un air méfiant, il s’engage vers le nord des égouts. Il tombe sur un mur, largement fissuré. Une faille suffisamment grande lui offre un accès par lequel se glisser, découvrant une autre salle, plongée dans la pénombre. Le reste des égouts est partiellement éclairé, mais ici c’est le noir complet. Qu’importe ! Les ombres ne sont pas un problème pour lui, qui possède le don de nyctalopie.

 

Il explore les lieux, un poil déçu. Il ne trouve ici qu’une grande crypte, hanté de fantômes, de rats et de quelques coffres démoniaques. Pas de trésors, juste des sarcophages en pierres… Il s’apprêtait à repartir quand quelque chose attire son attention. Une ombre se détache d’un recoin des catacombes. En s’approchant, il reconnu une silhouette, recroquevillée contre le mur. Il reconnait également la personne : Dame Labra, croisée à l’occasion en taverne. Elle ne bouge pas, plongée dans un profond sommeil. L’elfe noir la regarde un moment, hésitant. Les Gladius n’avaient pas d’alliance ou de pacte avec Noblium Obscuria, la tuer était tentant. Était-ce utile ? Il en doutait. Mais quelque chose au fond de lui le pousse à la tuer. D’un geste sur, il dégaine une dague et tranche la carotide de la Dame. Un flot de sang jaillit et éclabousse le mur, ainsi que ses vêtements.

 

C’est alors qu’il se rendit compte qu’il avait tué Dame Labra, cheffe de Noblium Obscura. Il s’éloigne du corps, tremblant. Les ombres grandissent autours de lui, brouillant sa vision. Un bruit métallique retenti : sa dague heurte le sol après s’être échappée de ses doigts. Ses jambes se dérobes sous lui.

 

« Pourquoi… Pourquoi ?... Elle ne m’avait rien fait… »

 

C’est mon métier après tout !

 

Une voix chuchote à ses oreilles en réponse à sa question. L’elfe noir se retourne, mais ne voit rien, comme aveuglé par l’obscurité.

 

Je ne suis qu’un humble « marchand » qui fait son métier, rien de plus.

 

La prochaine fois, tâchez de ne pas dormir n’importe où !

 

Sachez que je tue sans rancœur et sans distinction. Je ne fais que mon métier !

 

Ces phrases tournent en boucle dans sa tête, sans relâche. A force, il reconnait sa propre voix. Serait ce des phrases qu’il avait prononcées, dans son autre vie ? C’était donc ça… Il n’était qu’un tueur sans scrupules, vil et assoiffé de sang ?

 

Son souffle, jusque là saccadé, ralenti peu à peu au fur et à mesure qu’il se calme. La voix cesse de le tourmenter. Sa vision s’éclaircie, autant qu’il est possible dans cet environnement sombre. Il se retrouve face à face avec sa dague tachée de sang. S’il ne la nettoie pas, elle rouillera. Il la récupère avec rage, prêt à la lancer au loin. Non, il ne voulait pas de ce passé !

 

Je suis peut-être un tueur, mais j’ai de l’honneur !...

 

Edward arrête son geste. De l’honneur, vraiment ? Quand avait-il dit ça déjà ?... Pendant le tournois, avec Gregeon… Gagner une joute, pour sauver leur honneur. Si c’est si important maintenant pour lui, peut être l’était ce déjà a l’époque… Lentement, il abaisse son bras et sort un morceau de tissus. Il essuie la lame ensanglantée, tout en adressant un remerciement muet à Dame Labra.

 

Sa mort lui avait redonné un morceau de sa mémoire.

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  • 1 month later...

LA Débâcle

 

Lentement, à pas mesurés, un rôdeur se dirige vers les créneaux du fort Gladius Vagor. Les mercenaires le laissent faire, ne prêtant pas attention à lui.

 

Il était temps de faire un point. De rassembler ses esprits.

 

Arrivé en haut de la forteresse, Edward Blackwood parcoure le chemin de ronde, pensif. Tant de choses étaient arrivées ces derniers temps…

***

D’abord, Anubis et Lily ont été appelés à partir des Gladius Vagor. Deux lieutenants. Deux membres fidèles au Général Manrek. Et pourtant… Lily ne voyait pas d’un bon œil l’entrée de la faction dans le conflit des tours, mené contre l'Au Delà. Elle les avait rejoints après avoir attaqué une tour Constellation, en signe de rébellion. Quant à Anubis, il n’était plus tout à fait lui-même. Une entité inconnue semblait avoir prit possession de lui… Il ne se l’expliquait pas, mais il l’avait vu de ses yeux : le dieux chacal enveloppé de cette lueur étrange…

 

***

 

Peut de temps après, il avait été convoqué chez le Général. Il s’était engouffré dans la cave à vin de Manrek en se demandant ce qu’il avait pu faire (ou ne pas faire ?).

 

« Entre donc, n’ais pas peur. Tiens, assieds-toi »

 

Le Général était assis sur une banquette et lui montre un siège sur lequel prendre place. Il semblait fatigué et inquiet. Le rodeur s’assied en silence, attendant la suite.

 

« Ne soit pas troublé. Si je t’ai fais venir, c’est que j’ai besoin de toi. »

 

Manrek parlait calmement. Il allait droit au but, aussi efficace qu’à l’accoutumé. Edward le laisse poursuivre. Le Général des Gladius Vagor se lève alors, continuant :

 

« - Je sens le vent tourner… Quelque chose se prépare… »

« - C’est la prophétie d’Anubis qui vous tracasse ? Ou... L’Au-Delà ? »

 

Il n’avait pu s’empêcher de l’interrompre. Manrek ne semblait pas y prêter attention, et lui répondit :

 

« - C’est un tout… J’ai envie de prendre du recul. Mais beaucoup comptent encore sur moi… »

 

Soudain, il fait tournoyer son épée et la plante dans le sol, faisant face au jeune rodeur.

 

« - J’ai besoin de quelqu’un de confiance. Je veux que tu deviennes mon lieutenant ! »

« - Lieutenant ?... »

 

La question avait fusée sans qu’il puisse la retenir. La surprise était totale… Il ne pensait pas être à la hauteur d’un tel honneur ! Mais déjà le Général reprend :

 

« - Je t’ai bien observé en joute et pendant le tournois. Tu es un battant. Tu sais prendre les décisions quand il faut. Désormais, je te compte parmi mes lieutenants. »

 

Le guerrier igné pose sa main sur l’épaule du rodeur abasourdi alors qu’il prononce ces dernières paroles. Edward finit par se reprendre et murmurer : « ce serait un honneur, mon Général ».

 

***

 

Il reçu bientôt l’insigne de lieutenant. Amaranth aussi avait été promue. Il s’en réjouissait, car elle était méritante. Surement plus que lui… Il stoppe sa déambulation sur le chemin de ronde, et regarde l’horizon. Une tour Dilth s’élance au loin, à l’assaut du ciel. Il avait appris qu’en ces terres, ces tours symbolisaient la possession d’un territoire par quelques factions. Celle-ci arborait le drapeau Gladius Vagor. Elle brillait dans le désert, audacieuse et provocatrice. En la voyant, l’elfe noir ne pu s’empêcher de repenser aux conquêtes…

 

En tant que Lieutenant, Edward s’était impliqué dans la bataille contre l’Au-Delà. Accompagné de quelques mercenaires, ils avaient rejoint les forces des Constellations et de l’Alliance. Ils étaient jeunes, motivés et imprudents. Une fois entrée dans la danse des tours, ils prirent conscience de la réalité de cette guerre. Si l’espoir de voir les possessions de l’Au Delà tomber les avaient animés au début, leur optimisme s’était émoussé. Les forces présentes lors des conquêtes diminuaient et bientôt, il se retrouvait seul représentant des Gladius Vagor. C’est alors qu’il avait douté. Douté de l’utilité de la chose… Ne facilitaient-ils pas le travail d’une tierce faction, au final ?...

 

En plus de cela, l’ambiance c’était dégradée chez les mercenaires. Chaque bataille donnait lieu à des débats aussi agaçants que stériles, source de conflits. Exaspéré, il avait fini par quitter le fort. Il s’était enfermé dans l’archerie une après-midi, pour empaqueter quelques affaires : ressources, matériel d’entretien pour les flèches et l’arc, une pierre à aiguiser pour sa dague, des bons de commandes et sa fidèle hache. Il avait presque fini quand il entendit une voix retentir derrière lui :

 

« Tu nous quittes ? »

 

C’était le Général. Son attitude ne l’avait pas trompé… Il faut dire qu’il se tenait en retrait ces derniers temps… Plus que d’habitude. Il se retourne tout en hissant un sac en toile remplis sur son dos :

 

« Temporairement. J’ai besoin de souffler un peu, de me retrouver… »

 

« Bien… Je comprends. Mais n’oublie pas : tu es et tu restes un Gladius Vagor ! »

 

***

 

Il avait vivoté pendant quinze jours. Quinze jours à travailler sur ses dernières commandes. Quinze jours à chasser dans le marais, ne sachant où aller. Quinze jours pendant lesquels il avait constaté la futilité de ses interventions, lors des conquêtes… Il n’y avait que dans l’arène qu’il retrouvait un peu le sourire. Il y retrouvait un petit groupe de jouteurs et les affrontaient dans la joie et la bonne humeur. Il apprit quelques astuces en discutant avec eux, espérant devenir un meilleur assassin. Puisque c’était ce qu’il semblait être, avant, il avait tenté d’arpenter cette voie… Mais il n’y avait pas grand monde avec qui il pouvait rivaliser. Et ses rivaux l’engageaient dans des combats longs, fastidieux, souvent risibles…

 

***

 

Un profond soupire s’échappe de sa bouche. Puisse Vulfume en être témoin, il était las de tout ceci !

Las d’être toujours perdu dans ces terres.

Las d’avoir toujours connu la guerre…

Las des provocations austères.

Las des disputes insensées et terre-à-terre.

Las du sang qui ne coulait pas, naguère…

Las de se sentir esseulé et inutile parmi ses pairs.

 

Peu à peu, une autre réalité lui était advenue : il ne retrouverait pas ses souvenirs sur les terres élémentaires… Quoi qu’il puisse être avant son arrivée, il n’était pas d’ici. Il était, et resterait, un étranger. Il le sentait.

 

 

« …Il est temps de partir… »

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