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Terre des Éléments

Suyvel

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  1. « Reviens ici tout de suite ! »

     

    Ces mots étaient ceux d’une certaine elfe noire, très occupée à courir après un humain qui semblait tenir du lièvre, tellement il détalait à toute vitesse. En cet après-midi du 21 Ciella de l’an 116, le bâtiment administratif de la ville de Melrath Zorac était plein de monde, comme d’habitude, ce qui n’empêchait pas l’homme de filer à toute allure. Suyvel avait plus de mal, obligée de multiplier les crochets pour éviter les employés et citoyens de la ville ; elle heurta même deux badauds, ce qui lui valut une apostrophe peu amène.

     

    « Hé ! Faites attention où vous allez ! On n’est pas chez les Fnous ici !

    - On ne court pas dans les couloirs ! Si vous avez besoin de vous dépenser, allez le faire dehors !!! »

     

    La magicienne se serait bien arrêtée pour leur expliquer la situation, mais elle n’en avait pas le loisir si elle ne voulait pas perdre de vue celui qu’elle poursuivait. Elle se contenta donc de bougonner quelque chose tout en serrant les dents et en reprenant de la vitesse. Sa cible arrivait au pied de l’escalier qui menait à la bibliothèque de la ville, et l’homme en monta les marches quatre à quatre. Arrivé en haut, il percuta un employé qui ne l’avait pas vu arriver, aveuglé par la haute pile de livres qu’il portait. Le préposé tenta de rétablir son équilibre ainsi que celui de la pile mais il vacillait près de la première marche… et rata un pas.

     

    Suyvel vit l’accident arriver et lança un appel à une entité élémentale.

     

    Un Sylphe de ses amis apparut juste à temps pour soutenir l’employé et lui éviter une chute dangereuse, même si une partie de son chargement n'eut pas cette chance.

     

    Suyvel, elle, poursuivit sa course, malgré les livres qui lui tombaient sur le crâne et les épaules.

     

    Ouille ! Attends que je mette la main sur toi, le lièvre…

     

    Le fuyard n’avait pris que peu d’avance, mais il avait repéré deux gardes qu’il interpella aussitôt.

     

    « Hé ! Gardes ! On m’agresse ! On me poursuit ! A l’aide !

    - Holà, du calme ! Que se passe-t-il au juste ?

    - C’est cette vile drow qui veut me saigner à mort !

    - Oh, l’elfe noire ! Où courez-vous ainsi ? Arrêtez-vous ! »

     

    Suyvel hésita.

     

    Les gardes n’étaient que deux, mais ils représentaient l’autorité de la ville. Elle n’avait pas envie de s’attirer des ennuis, ni pour elle-même ni pour sa faction. Toutefois le fuyard n’avait pas l’intention d’attendre qu’elle ait fini de s’expliquer avec eux : il reprenait déjà sa course échevelée. Suyvel ne pouvait pas perdre de précieuses minutes à se justifier auprès des soldats. Elle se lança entre les deux hommes en armure, misant sur sa vivacité naturelle et sa foulée légère… et alors qu’ils allaient l’intercepter, elle réalisa une glissade en avant, passant entre eux pendant qu’ils se percutaient. Elle les entendit choir, râler l’un sur l’autre et se relever péniblement, mais elle était déjà focalisée à nouveau sur sa cible.

     

    Le lièvre en avait profité pour emprunter un nouvel escalier qui menait au toit. L’elfe noire l’y rejoignit très vite et vit qu’il se dirigeait vers une passerelle – deux simples planches posées entre le toit du bâtiment voisin et celui sur lequel ils se trouvaient, en fait. L’homme les franchit d’un pas peu assuré, ce qui permit à sa poursuivante de regagner du terrain. Voyant la magicienne qui s’engageait à son tour sur la passerelle, le fuyard eut l’idée de pousser les planches dans le vide.

     

    Suyvel se raidit aussitôt.

     

    « Hé ! Ho ! Ca va pas, non ?! Tu as vu à quelle hauteur –

     

    Elle n’eut pas le loisir de finir sa phrase car elle chutait déjà.

     

    Dix mètres plus bas, les pavés de la rue lui tendaient les bras.

     

    En un geste réflexe, elle agrippa le manche de son fouet et cingla en direction du toit, agrippant une poutre qui en dépassait, et réalisa un arc de cercle jusqu’au mur du bâtiment – les pieds en avant fort heureusement. Elle songea d’abord à se hisser jusqu’au toit, puis eut une meilleure idée.

     

    Il ne va pas rester là-haut. Il va chercher à descendre pour s’enfuir.

     

    Elle avisa une fenêtre et se balança au bout de son fouet pour s’en rapprocher. Dès qu’elle put s’accrocher à l’ouverture, elle s’y glissa lestement. Puis elle chercha un escalier qu’elle localisa très vite, probablement à cause de la cavalcade qui y résonnait : le fuyard était en train de le descendre à fond la caisse.

     

    La poursuite était relancée.

     

    L’homme fut le premier dehors, effectuant un virage serré pour se diriger vers la place et se noyer dans la foule assemblée. La magicienne vit la manœuvre et comprit le danger.

     

    S’il y parvient, je vais le perdre !

     

    Elle s’avisa que les pavés étaient mouillés. Le fruit d’une récente averse, phénomène fréquent en cette saison automnale. Cela fit naître une idée en elle. Elle récita une incantation et propulsa une boule de givre devant le fuyard. Lorsque celle-ci rencontra la chaussée, elle en changea l’eau en glace sur plusieurs mètres. Le fuyard courait trop vite pour avoir le temps de comprendre et de réagir à temps.

     

    Zouip !

     

    Blom !

     

    « Ouch ! »

     

    Le fuyard était au sol, le souffle coupé, grimaçant de douleur.

     

    Une sombre silhouette vint se découper dans le ciel clair au-dessus de lui.

     

    « Fini de jouer. Tu as perdu. »

     

    L’homme ne renonça pas pour autant.

     

    « Jamais ! Je ne vais pas me laisser faire !

    - Ne sois pas ridicule. Capitule.

    - Non ! Je ne me laisserai pas assassiner !

    - Carrément ? Tu ne crois pas que tu dramatises un peu, là ? »

     

    L’homme secoua négativement la tête.

     

    « Vous voulez me vider de mon sang ! C’est pareil !

    - Oui, alors d’abord, à la base, c’est le mien. Je l’ai confié à ta garde et maintenant, je le reprends. Et encore, juste en partie. »

     

    Suyvel leva une main menaçante, qu’elle abattit sur l’homme en un éclair.

     

    Elle lui plaqua un parchemin en plein visage.

     

    « Formulaire de retrait de fonds, dûment renseigné et signé. Alors rends-moi mon or. »

     

    Nisou le banquier émit un soupir à fendre l’âme, mais comprit qu’il n’y couperait pas.

     

    Suyvel se dit que les formalités de retrait devenaient de plus en plus compliquées… mais elle avait besoin de cet or. Enfin, pas elle directement : l’Académie, en fait. Elle allait remettre la somme prélevée sur son compte à l’investigateur académique, qui attendait sa contribution avec impatience. La menace des morts-vivants était trop grave et l’ombre de Rebom planait sur ces terres : il fallait agir, quitte à sacrifier une partie de son pécule.

     

    Et après, il faudrait encore qu’elle aille récupérer son fouet…

  2. Allez, je mets un terme au suspense.

     

    Voici la réponse à la devinette: il peut être mortel de parler à un mage.

    Et en voici la preuve.

     

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    Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, il s'agit du Mage Ramen, un authentique PNJ de l'Académie.

    Et comme vous pouvez le constater, lui parler n'est pas forcément une bonne idée.

    Y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes... ^_^

     

    Bravo à Tigrrr et Malicius qui ont été les plus inspirés.

    Vous pouvez me contacter en privé pour discuter d'une récompense.

     

    Et merci à tous ceux qui ont participé.

    Bon jeu à tous. :mimi2:

  3. D'anciennes légendes nous racontent qu'un jour

    La déesse des songes pleura de bonheur

    Une larme glissa de ses yeux de velours

    Et fut emportée par des anges-créateurs

     

    Pour en faire un joyau, ces faiseurs d'univers

    Sculptèrent cette perle, ainsi la Lune est née

    Et chaque soir s'étend sur la voisine terre

    La divine lueur de la grâce beauté

     

    Joyeux anniversaire, Selene ! :mimi2:

  4. [HRP] Il se pourrait que ce texte soit le détournement d'une chanson très connue... [/HRP]

     

     

    J'ai du succès comme infirmière

    On me sollicite tous les jours

    Je change souvent de dispensaire

     

    Dans une grotte ou en haut d'une tour

    J’interviens partout, à toute heure

    Dès que l’on réclame un soigneur

     

    Je passe ma vie à voyager

    Entre IssCaNak et Melrath

    Je rachète souvent des souliers

     

    J'ai ma résidence secondaire

    Dans tous les hôpitaux d’ces terres

    Partout je soulage la misère

     

    (Pourquoi es-tu heureuse?)

    J'suis pas heureuse mais j'en ai l'air

    J'ai gagné le sens de l'humour

    Mais j’ai perdu celui d’la guerre

     

    J’suis populaire et j'en suis fière

    Au fond je n'ai qu'un seul regret

    J'fais pas ce que j'aurais voulu faire

     

    (Qu'est-ce que tu veux, ma vieille

    Dans la vie, on fait ce qu'on peut

    Pas ce qu'on veut...)

     

    J'aurais voulu être pvpiiiiiiste

    Pour pouvoir vous trouer la peau

    Massacrer des nécros siniiiiiiistres

    Même des guerriers ou des magots

     

    J'aurais pisté même des rôdeurs

    Je les aurais traqués sans pitié

    J'aurais explosé le compteur

    Des mes victimes assassinées

    Des mes victimes assassinées

     

    J'aurais voulu être une terreur

    Tuer mes ennemis d’un seul coup

    Pour ces moutons, être le loup

    Et pouvoir répandre la peur

    Et pouvoir répandre la peur

     

    J'aurais voulu être pvpiiiiiiste

    Gagner les joutes tout le temps

    Terroriser les pacifiiiiiiiistes

    Faire les conquêtes à sang pour sang

    Faire les conquêtes à sang pour sang

     

    J'aurais voulu être pvpiiiiiiste

    Pour faire des OS à la chaîne

    Pas facile pour une magicienne...

     

  5. Pour comprendre un peuple, il faut connaître son histoire. Celle du peuple drow est largement méconnue, et entachée de rumeurs sans fondement, voire de mensonges. Les drows n'y sont pas étrangers: le clergé de Lloth, notamment, a tendance à transmettre à la population une version qui sert ses desseins. Au fil du temps, et après avoir consulté les archives d'autres peuples, j'ai pu moi-même me faire une idée plus juste de l'histoire de mon peuple. Cela mérite bien quelques notes, que je vais ajouter à mon journal.

  6. La création de Bäthen, si elle n’est pas déterminée avec précision dans le temps, remonte à soixante-dix mille ans, après le grand schisme qui vit la scission du peuple elfe. Les elfes noirs migrèrent vers ces terres peu hospitalières et encore relativement peu peuplées, en quête d’un nouveau foyer. Les différents clans se dispersèrent et fondèrent des colonies ici et là, dont certaines deviendraient les grandes cités actuelles. Les débuts furent difficiles, car tout était à construire, et nulle aide ne viendrait des autres peuples. Mais lentement, les drows se bâtirent un nouveau monde. La fondation des cinq principales cités de Bäthen remonte à au moins cinquante mille ans.

     

    Une fois leur position plus solidement établie, les drows furent à même de mieux se défendre contre les ennemis qui les traquaient encore. Les pertes parmi leurs ennemis finirent par devenir dissuasives, et les poursuites en Bäthen prirent fin il y a quarante-quatre mille ans environ. Les autres races décidèrent qu’après tout, elles pouvaient bien laisser Bäthen aux drows : ces terres ne les intéressaient guère, et les elfes noirs ne constituaient pas une véritable menace. Toute expansion était impossible hors de Bäthen pour les drows, encerclés par le grand royaume elfe de Dünen, les deux royaumes humains de Düacck et de Marlys, la chaîne des Kalahs et les grandes cités naines, et au sud le royaume des Démons Sirathiens. Lorsque des commandos drows s’aventuraient loin au sud, ils trouvaient à qui parler avec ces redoutables adversaires, férus de sorcellerie et de démonologie.

     

    Les vingt mille ans qui suivirent furent donc une période de paix et d’essor pour le peuple drow. Ils construisirent une véritable civilisation, sur la base des ressources insoupçonnées que recelaient la région. Ils développèrent la pêche, la chasse et même l’agriculture en surface, durant l‘été. Ils explorèrent les moindres recoins du monde souterrain, exploitèrent ses richesses en minerai et en gemmes. Les cités commencèrent à s’agrandir de façon remarquable, et devinrent opulentes. Leur mainmise sur la région s'affermit grandement.
     

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    Ce fut durant cette période que le culte de Lloth se développa de façon notable. Des tensions commencèrent à naître entre les cités-états de Bäthen, pour le contrôle de certaines ressources notamment. Lorsque les conflits religieux éclatèrent, ce fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres.

     

    Pendant mille ans, le culte de Lloth tenta de s’imposer en seul maître, déclenchant de multiples guerres civiles. Plusieurs cités secondaires furent rasées et les pertes finirent par devenir conséquentes. A tel point que les nations voisines, informées du fait, y virent une occasion inespérée de porter un coup fatal au peuple drow. Les elfes assaillirent Bäthen en surface pendant que les nains avançaient dans ses profondeurs. Les humains se joignirent à l’assaut sur tous les fronts. Ce fut l’époque de la Triple Alliance, qui faillit bien voir l’effondrement de la civilisation drow.

     

    Comprenant la gravité du danger, les différents meneurs drows se rencontrèrent lors de pourparlers historiques qui aboutirent à un accord encore respecté aujourd’hui : l’autodétermination des cités drows en ce qui concerne leur gestion et leur allégeance aux dieux. De plus, tous convinrent de l’urgence de présenter un front uni contre l’envahisseur, et toute la nation drow enfin rassemblée se mit en ordre de bataille, faisant fi de ses divergences. Si en surface, les envahisseurs connurent un franc succès, il n’en alla pas de même dans les entrailles de Bäthen. Drows, araignées géantes, morts-vivants et démons déferlèrent sur les nains, en une contre-attaque que la légendaire résistance naine suffit à peine à contenir. Les humains furent les premiers à rompre les rangs et à fuir, saisis d’horreur. Les nains refusèrent de reculer, et connurent des pertes terribles. Ce ne fut qu’au bord de l’anéantissement qu’ils concédèrent l’inévitable défaite. Les elfes sylvains refusèrent toujours de s’aventurer sous terre, rendant inopérante la Triple Alliance au moment le plus critique. Une fois les nains chassés, les drows s’aventurèrent plus avant dans les tunnels, dont certains courent jusque sous le royaume de Dünen, où ils commencèrent des raids meurtriers, profitant de l’absence d’une grande partie des combattants sylvains. L’armée elfe, alertée, eut tôt fait de rembarquer pour se porter au secours de sa terre natale.

     

    Dès lors, Bäthen appartint définitivement aux drows, et ne leur fut plus jamais contestée.

     

    La période qui suivit vit la nation drow prospérer de nouveau. Si la paix était en apparence revenue, les drows ne cessèrent jamais totalement les raids sur Dünen, décidés à nuire aux elfes sylvains en permanence. Pas plus qu’ils ne manquèrent une occasion de harceler les nains, chaque fois qu’ils se risquaient au nord de leurs cités. Plus tard, ce fut le royaume de Marlys qui commença à payer le prix de sa participation à la Triple Alliance : une fois leurs ports reconstruits, les drows se mirent à bâtir des navires de guerre qui allaient de temps à autre harceler la flotte de Marlys et ses côtes.
     

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    Puis, il y a onze mille sept-cents ans, le Royaume Sirathien fut balayé de la surface du monde.

     

    Les drows n’y étaient pour rien, mais notèrent avec satisfaction la disparition d’un ennemi très gênant.

     

    Au cours des millénaires qui suivirent, les cités drows continuèrent leur croissance et leur expansion, s’ouvrant également au commerce avec les autres peuples. Ils connurent régulièrement des guerres avec des clans orques ou gobelins devenus nombreux et puissants, mais rien qui ne mette en péril leur emprise et leur puissance sur la région. Un avant-poste fut fondé sous les terres de Dünen pour permettre des assauts plus soutenus et, au fil du temps, se transforma en une nouvelle cité, baptisée Ghhy, qui prit vite de l’ampleur.

     

    Et nous voici arrivés à notre époque. Quel constat dresser de la situation actuelle ? Rien de rassurant, je le crains. Car que reste-il des puissantes nations qui jadis encerclaient Bäthen ? Dünen doit faire face à des raids incessants, des ennemis sortant juste sous les pieds des elfes sylvains, et est aujourd’hui affaiblie. Les nains sont moins nombreux que par le passé et ont du mal à juguler l’avancée des commandos drows vers le sud, où la disparition du Royaume Sirathien se fait cruellement sentir. Marlys pourrait tomber brutalement si les drows rassemblaient tous leurs navires en une seule flotte de guerre. Quant à Düacck, s’il reste un ennemi puissant, lui aussi doit faire face à des raids qui sapent ses forces, venant à la fois des drows et des clans gobelins qui le harcèlent dans son dos. Les drows sont assez subtils pour se trouver des alliés quand ils en ont besoin, même s’ils les méprisent par ailleurs.

     

    La situation devient critique. Si jamais Dünen tombe, qui serait en mesure d’arrêter la machine de guerre drow ?

     

    Car désormais, il n’y a plus de place pour le doute dans l’esprit des drows : leur destin est de tout conquérir.

     

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