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Terre des Éléments

Ceatharlach

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À propos de Ceatharlach

  • Date de naissance 05/03/1990

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    Female

Ceatharlach's Achievements

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Réputation sur la communauté

  1. Le regard vif et alerte, le brave korrigan écoutait l'histoire que sa compagne acceptait de lui raconter, non sans une certaine surprise. Surprise ? Un sentiment bien étrange, dans le cœur de l'un de ceux que l'on disait être la source de toute rebondissement, de tout inattendu ! Mais il fallait bien le dire : les propos que tenaient Suyvel n'avaient rien de banal. Elle n'hésitait pas à dénigrer sa propre race, tout en conservant de drôles de réticences, lorsqu'elle parlait des elfes sylvains... Ah, dame ! Le poids d'une longue éducation, d'un difficile conditionnement ! Que cela pouvait être lourd à porter ! Bien évidemment, cette pesanteur concernait tout un chacun, de l'humain à l'orc en passant par le korrigan. Mais il y avait deux types d'éducation : d'abord, celle qui observe son propre reflet dans un miroir, et y devine l'image d'un ami aux intentions troubles; elle enseigne avec clairvoyance, et donne les moyens à son élève de prendre ses distances par-rapport à sa poigne d'acier... Mais une autre éducation existait, et celle-ci, au contraire, tourne le dos à son reflet, refuse d'affronter son propre regard. Ce qui donne naissance ou bien à des soumis, ou bien à des révoltés, mais en aucun cas à des libertés. L'histoire du peuple drow n'était pas seulement âpre, elle était tout simplement atroce. Une histoire de rancune plus ou moins religieuse, ce qui faisait vaguement sourire le modeste animiste qu'était Ceatharlach, d'exil dans les profondeurs de la terre, et de ressentiment. Un ressentiment suffisamment pour s'emparer du cœur de toute une race, abstraction faite de quelques rares cas individuels, et pour la plonger dans un univers sans paix constante, sans amitié tranquille, et dont l'amour lui-même devait se trouver marqué du sceau de la mort. Mais aux yeux du korrigan, le pire restait encore l'organisation théocratique de la société drow... Un curieux monothéisme, incarné dans une personne. Une religion qui ne reliait rien du tout, qui montait les gens les uns contre les autres en instaurant un climat de défiance et de délation... Ceatharlach aimait l'idée d'une possible incarnation du divin en toute chose. L'on disait du reste chez les humains que les korrigans étaient des « esprits », et, il fallait bien le dire, certains lieux, certains êtres, certaines pierres même, possédaient comme un parfum de transcendance. Mais entre ce type d'incarnation, et celle, violente et dogmatique du peuple drow, il y avait un gouffre, toujours le même... La première pouvait enseigner la liberté du sentiment, la seconde l'écrasait, en plaçant chaque sujet dans un carcan de marbre. Mais alors que le nécromant mâchait de paisibles pensées sur la religion, sa compagne changea brusquement de ton, en lui révélant le sens du nom de « drow ». Sur son visage, pourtant serein et impassible, quelque chose s'était figé. Soudain alarmé, le korrigan, qui avait comme tous ses cousins, l'étrange don de sentir chez une personne la proximité des larmes, ou la violence d'un sentiment, reposa doucement sa choppe, vidée de moitié seulement. Comment agir ? Suyvel s'était tue. Sur sa lande natale et entouré des siens, une telle situation aurait marqué le début d'une danse endiablée, véritable catharsis, menée par une horde de korrigans chantants, dansants, sautillants et trébuchants. Mais Ceatharlach était loin de chez lui, et comme dit le proverbe, « korrigan seul fait pas son beurre ». Il se risqua malgré tout, tout en sachant par avance qu'il allait devoir improviser. Il eut la délicatesse de faire signe à la patronne, qui resservit la magicienne, très généreusement, et avec discrétion. -Prenez une gorgée ou deux, ça vous fera toujours du bien. Je me doute que ce que je vais vous raconter ne vous aidera pas. Mais, belle Suyvel, vous disiez tout à l'heure que les drows étaient bien peu nombreux, sur Melrath Zorac... ici, peu connaissent les choses dont vous parlez. Et puis, comme vous l'avez dit, vous ne portez pas les erreurs de vos ancêtres dans le sang. Et quand bien même vous le porteriez... Un fin sourire s'étira sur le visage buriné du nécromant. -... libre à vous de faire de votre existence une délivrance, et de votre voyage en ces terres un pèlerinage. Vous avez choisi la voie de la magie blanche ? N'y pensez plus comme un acte de rébellion, mais plutôt comme ce que la vie a voulu de vous. Vous savez, nous autres avons un mot plaisant, pour tous ceux qui se sentent poursuivis par un passé plus ou moins glorieux, ou qui se montrent incapables de se détourner de l'histoire familiale... « Veuillez bien pardonner, bonnes gens, mais n'oubliez pas ! » Ça serait votre perte de jeter dans l'ombre une partie de ce qui vous a constituée telle que vous êtes. Mais, par ma barbe ! Ce serait une erreur aussi terrible au moins que de ne jamais bien vouloir vous réconcilier avec ce qui vous a fait. Ne prenez pas mes paroles comme des dogmes. Je n'entends pas même comprendre ce que vous ressentez. Je n'aimerai simplement pas que vous gardiez un mauvais souvenir de cette rencontre. Légèrement sceptique, Ceatharlach marqua un temps d'arrêt. Tout ceci n'était guère korrigan dans la façon. Mais, seul, que pouvait-il bien y faire ? Une sarabande cathartique nécessitait un groupe soudé et complice. C'était là bien tout le problème du petit peuple des landes : un korrigan seul, opérant à visage découvert, demeurait sans pouvoir.
  2. Vendu ! Plus de stock pour le moment, de ce fait. A une prochaine réouverture !
  3. Edition : rajout des gants d'ensorcellement et suppression des esprits, définitivement vendus à Schindler ! Chausses et livre réservés à Malicius. Restent les gants à saisir !
  4. Ainsi, Suyvel connaissait le petit peuple, sans avoir vraiment entendu parler de korrigans, avant de le connaître lui, Ceatharlach. Il était vrai que ceux-ci se faisaient plutôt discrets, leurs actes étant généralement rapportés à ceux de quelque démon des landes, esprit frappeur, ou au contraire, à quelque saint pèlerin, tué des années auparavant par des bandits, et dont l'âme rôdait encore dans les landes. Il arrivait même, ô doux sacrilège, que l'on confonde un korrigan avec un elfe, un lutin quelconque, ou même avec une fée. Cette dernière confusion était moins fréquente, tant les korrigans étaient communément jugés laids, par opposition aux fées... Mais l'expression de la magicienne s'était assombrie subitement, à la mention des relations que son propre peuple entretenait avec les elfes... Elle ne s'étendit d'ailleurs pas sur la question, ce qui en disait long. Pas inquiet pour un sou, le vagabond la fixa avec curiosité, frisant l'impolitesse. Il avait entendu parler d'elfes noirs, sous forme d'histoires que lui-même colportait volontiers. Bien évidemment, on les y opposait volontiers aux elfes sylvains et autres, pour des raisons d'incompréhension liées à leurs habitudes respectives. On y disait que les drows haïssaient la lumière, avaient la peau sombre, et nourrissaient des intentions gagnant en perfidie, au fil des générations... Mais c'étaient là des histoires korriganes, donc exagérées et caricaturales par définition, sans cesse transformées par le talent des conteurs. Et puis, Suyvel s'était remise à poser des questions, le poussant par là-même à reporter sa réflexion sur le sujet. -Eh bien, Suyvel, je risque d'être bien approximatif dans mes réponses... Pour commencer par le plus simple, en effet, le petit peuple est une dénomination bien commode donnée par les humains pour recouvrir la plupart des créatures magiques ayant coutume de vivre dans la discrétion. « Petit » désigne moins leur taille générale que leurs habitudes. « Petit », car capable de dissimuler sa présence au regard de l'inattentif. Quand à leur attachement aux éléments... Il y a des prédilections. Nous autres korrigans naissons sous terre, et devons y retourner pour y mourir. Il est donc tout naturel de trouver quelques représentants de notre espèce sur Terra. Même s'ils sont peu nombreux. Quand aux lutins, aux elfes et à tous les autres, j'ignore à peu près tout de leurs mœurs, pour les avoir peu côtoyé. La plupart sont des habitants des forêts, et les korrigans vivent sur les landes et les plaines, si l'on exclue leurs cousins, les poulpikans et les autres... Évidemment, certains décident de voyager, et j'en fais partie. Généralement, ce sont les conteurs qui font ce choix. C'était le cas de mon arrière arrière grand père, Koc'h, dont j'ai gardé le nom par pure vanité. Hé hé ! Riant de toutes ses dents en recevant une nouvelle bière de la part de l'aubergiste, qui s'inquiétait de voir son verre vide, le korrigan poursuivit, une fois le gosier irrigué. -Je m'écarte quelque peu de votre question, veuillez m'en excuser. Les korrigans ont des dons pour la magie, l'ensorcellement, pour être plus précis. Mais beaucoup n'usent de leurs talents qu'en groupe, en jouant des tours aux voyageurs malchanceux. Ceux qui embrassent une réelle profession sont nombreux, mais restent en place. On trouve des bâtisseurs, des tisserands, des bardes, des conteurs, à peu près tout ce que vous voulez. Pas tellement de magistrats, la loi korrigane ne manquant pas de rigueur, et étant appliquée à la lettre... Les quelques déviants sont jugés sévèrement par une assemblée menée par des anciens, et constituée par l'ensemble du peuple, une fois toutes les trois-cent lunes. Cela concerne essentiellement ceux qui sont allés jouer des tours par pure vengeance, et de manière injuste et disproportionnée. Je me souviens qu'un jour, un camarade des forêts avait mis enceinte de façon magique une jeune fille dont il s'était épris, et par laquelle il avait été rejeté et insulté... En lui faisant manger une noix, pour tout vous dire. Un amour impossible, dont elle dû payer le prix fort, en dissimulant une grossesse honteuse, continuant à travailler malgré les douleurs que lui causaient l'enfant... Enfant qu'elle porta d'ailleurs pendant plus de deux ans, imaginez ! Mais l'histoire se termina bien pour la malheureuse. Une fois né, le nourrisson se mit à parler, et à marcher. Il partit trouver son père en forêt, père qu'il réprimanda sévèrement, avant de disparaître dans les fourrés. A son retour chez elle, sa mère trouva à la place de son berceau des monceaux d'or et d'argent. Et le responsable de tout cela fut condamné à veiller sur elle et sur sa descendance pendant dix générations... Les korrigans vivent vieux, vous l'aurez deviné. Même si ce n'est rien, comparé aux elfes. La conversation allant bon train, Suyvel commençait à parler d'elle-même, ce que le nécromant appréciait. Les korrigans ont coutume en effet de venir en aide à ceux qui sont braves, et contre lesquels le mauvais sort s'acharne... Et pour ce faire, il faut bien qu'ils soient à l'écoute de ce que sont ces gens, au fond d'eux-même. L'on dit le le regard d'un korrigan fouille jusqu'à l'âme, et c'est en partie vrai. Même si l'erreur est toujours possible, et régulière de surcroit. La drow racontait donc l'histoire de son choix de carrière et d'élément, tous deux en opposition avec les aspirations de sa race. Elle paraissait songeuse, ce dont Ceatharlach ne se formalisa absolument pas, buvant simplement quelques nouvelles gorgées de bière. Lorsqu'elle eut fini, ce fut avec un nouveau sourire espiègle qu'il lui répondit. -J'aurais pourtant eu bien du plaisir à vous rencontrer sur Terra. D'autant plus que les araignées n'y atteignent pas de tailles démesurées... Et que camper à l'extérieur ne pose aucun problème. Sur Melrath, c'est un véritable sacerdoce que de devoir y renoncer de temps à autres ! Enfin, sachez que la magie noire n'engendre malheur et destruction, que dans la mesure où ses utilisateurs en font usage en vue de ces tristes fins... Mais ce n'est pas pour critiquer votre choix, bien au contraire ! Le tout est que cela vous aide à être heureuse, autant que cela puisse être. Après, il est vrai, j'ignore tout de ce que pensent les vôtres en la matière... et ne vous inquiétez pas pour votre bourse, je ne vole jamais ceux qui promettent de payer leur tournée ! Ayant remarqué le léger mouvement d'épaule de Suyvel, Ceatharlach la fixa un moment, avant de ricaner de nouveau. -Allez, ce n'est rien ! M'éclairerez-vous à votre tour sur le sujet de votre race ? Car tout ce que je sais des elfes noirs provient d'histoires korriganes. Nous vous opposons simplement aux elfes sylvains, en tout, sauf en matière de beauté... Car nul korrigan n'oserait juger qui que ce soit sur ce sujet, nous qui sommes réputés si laids ! Ah, ah ! Vidant sa choppe jusqu'à la moitié, le nécromant passa une langue courte et pointue sur ses lèvres, sans quitter la magicienne du regard. Un regard qui ne se répartissait pas de sa ruse, malgré l'étincelle de bienveillance qui brillait au fond de la pupille.
  5. Malicius -> Vendu ! Tout est réservé pour le moment. Je rouvrirais boutique lorsque j'aurais de la marchandise, et de la place dans mes carnets de commandes !
  6. Les esprits ont tous été vendus à Schindler !
  7. Il y avait, dans une sombre ruelle de Melrath, une étrange petite personne se tenant debout, très fière malgré sa taille ridicule, devant un tapis élimé sur lequel étaient étalées cages à esprits, vieilles pièces d'équipements, et peaux fraichement tannées... La bourse qui pendait à sa ceinture était vide et son estomac criait famine, mais il l'avait décidé ainsi : avec ses quelques marchandises, il ferait fortune ! Voici ce que l'on trouve d'intéressant, en fouillant un peu sur le tapis : Équipements : Chausses d'ensorcellement : 800 po. Livre de sorcellerie élémentaire : 2000 po. (Vendus) Gants d'ensorcellement : 1200 po. Esprits : Tarifs: 1 esprit = 30 po. 2 esprits = 40 po. A partir de trois esprits, 15 po l'unité. Échanges négociables Adressez vous au vendeur pour tout renseignement complémentaire. Liste: Vide. Commandes : Je prends les commandes de dépeçage jusqu'au niveau 12. Pour le moment, mon carnet de commandes est plein. Attendez la réouverture !
  8. Ceatharlach

    Parrainage

    Merci beaucoup ! J'espère que j'arriverais à encourager des petits nécro terreux (espèce en voie de disparition) à atteindre Melrath
  9. Ceatharlach

    Parrainage

    Salutations korriganesques ! Je viens juste de lire l'histoire des parrains, et ça m'intéresse sacrément. Excellente idée, ça renforce un peu la solidarité... Et puis, le fait que le parrain soit déjà sur Melrath, ça fait un peu "monde magique invisible, promis aux meilleurs". Bref, ça me plait bien. Je peux ? Je suis un nécro Terreux...
  10. Dès les premiers mots, Ceatharlach eut tendance à se sentir sous le charme de l'étrange jeune femme qui lui faisait face, en souriant. Sous le charme... Un comble pour un korrigan, étant habituellement sensé faire perdre la tête à quiconque se trouvant sur son chemin, la nuit tombée ! Silencieux, mais rayonnant, il prit place en face de Suyvel. L'hôtesse, son bon rire aux lèvres, revenait justement avec sa pile de coussins, ainsi que sa première choppe de la soirée... D'un œil critique, le korrigan apprécia la vue de la mousse, si abondante qu'elle dégoulinait le long du verre, lui-même témoignant de la fraicheur de la boisson : il était glacé. Décidément, c'était là une bonne maison... Il avait bel et bien intérêt à demeurer en bons termes avec la patronne ! Alors qu'il s'installait confortablement, sa compagne commanda un hydromel, qui lui fut rapidement servi, et avec panache. Toujours muet, Ceatharlach trinqua avec la fermeté qui est de mise, lorsque l'on parle d'amitié... Il ne posa son verre qu'après deux longues gorgées, comme l'exige la coutume. Il fut ravi de constater que la drow faisait de même, n'ignorant sans doute pas l'usage. Cependant, au fond des yeux de celle-ci brillait une curiosité qui s'expliquait fort bien. Les korrigans étant originaire de Terra, et la plupart se montrant très discrets, ils étaient fort peu nombreux sur les terres de Melrath Zorac... Et la magicienne n'en n'avait jamais vu, et ne savait pratiquement rien à leur propos. Ce qui ne l'empêcha pas d'entonner un bref refrain, que le nécromant connaissait bien pour l'avoir lui-même souvent fredonné. Ce n'était pourtant pas un véritable chant de korrigan, ces derniers se montrant bien plus facétieux dans leurs paroles... Sans doute l'invention d'un homme particulièrement inspiré, à la suite d'une rencontre plus ou moins fâcheuse avec le petit peuple... -Ah, mais l'intérêt que vous nous portez, à nous autres les korrigans, nous fait honneur, Suyvel ! Bien que l'origine de votre chanson soit quelque peu douteuse... Prenant une longue gorgée de bière, Ceatharlach s'éclaircit la voix, une belle voix de barriton, surprenante, venant d'un être de si petite taille. L'air rieur, il se mit à chanter ce qu'il semblait désigner comme un authentique air korrigan. -Lundi et mardi, Si vous achevez votre travail, Regrets et regrets, Vous aurez ! Mercredi, jeudi, vendredi, et samedi, Si vous achevez votre travail, Maudits et maudits, Vous serez ! Mais le dimanche, ô dame, le dimanche, Gardez vous bien de tout travail, Sans quoi d'une bosse des deux côtés, Vous le paierez ! Amusé par son propre chant, qu'il se récitait depuis pourtant bien longtemps, sans jamais se lasser de le modifier, le nécromant sourit très largement, l'œil plus étincelant que jamais. -Ceci est une authentique chanson korrigane. Mais ça ne vous apprend pas grand chose, hein ? Eh ! Pourtant, nos chansons nous résument bien mieux que tout discours... Car croyez-moi, savoir ce qu'est un korrigan est périlleux. Même lorsque l'on en est un. Finissant sa choppe d'un trait, Ceatharlach fit signe à l'hôtesse, qui se hâta d'en poser une seconde sur la table, tout aussi remplie que la première. -Eh bien, tout d'abord, le korrigan est un petit bonhomme que certains trouvent fort laid (la peste soit des médisants !) mesurant d'une à trois coudées... Je suis un géant parmi les miens, vous l'aurez compris. Il nait sous terre, sous l'eau, dans les arbres, ou dans le feu des maisonnées, c'est selon. En fait, selon son lieu de naissance, le korrigan peut être d'une race plus ou moins différente... D'une espèce, plutôt. On appelle « korrigans » à proprement parler ceux qui naissent sous terre, le petit peuple des collines et des vallées. Les autres sont supposés avoir d'autres noms, moins connus... Ce sont des cousins, en quelque sorte. Il faut le dire, ils se font bien plus discrets que nous... Prit d'un petit rire joyeux, crépitant comme un feu de bois, le nécromant poursuivit: -Nous avons pour réputation de jouer des tours à quiconque s'aventure à battre la campagne de nuit. Nous faisons le bonheur des égarés de bonne foi, et le malheur des autres... Nous sondons les âmes de ceux qui croisent notre route. Nous avons sauvé des destinées, et écrasé bien des prétentions... Du moins, c'est ce que l'on raconte. Et c'est partiellement vrai. Autrement, ce qui est moins connu, c'est que nous avons appris l'art de vivre ensemble bien avant les hommes. Nous avons des lois inébranlables, simples, et plus justes qu'il n'y paraît. Et ce qui nous cimente le plus, vous ne devinerez pas de quoi il s'agit... Eh ! Parce qu'il s'agit de l'amour que nous entretenons tous pour la fête, les chansons et les histoires. Pas un korrigan n'est capable de résister au son d'un biniou, pas un seul ! Caressant sa courte barbe, Ceatharlach marque un bref temps d'arrêt, visiblement pris d'une légère hésitation. -J'en ai dit beaucoup, mais dans le fond, vous ais-je vraiment dit ce que sont les korrigans ? Honnêtement, je n'en sais rien. Et j'ai la fâcheuse tendance à me perdre dès lors que je cherche à exprimer quelque chose d'un peu trop vague...
  11. Il était enfin venu, le grand jour. Ceatharlach Koc'h, korrigan, nécromant, écorcheur, et vagabond de son état allait enfin rencontrer celle qui habitait son esprit depuis plusieurs semaines déjà : Suyvel Ayflesh. Il faut bien le dire, la rencontre s'était faite de manière singulière. Alors qu'il séjournait dans l'antre des araignées, invisible au milieu des toiles épaisses que tissaient jour après jour ces braves ouvrières, il avait fait un rêve fort agréable. De merveilleux paysages défilaient en son cœur, au rythme d'une flûte et d'une percussion, lorsque, soudain, une douleur terrible lui avait traversé le corps tout entier. Les images s'étaient comme enflammées, devinrent terrifiantes. Il s'était entendu pousser un cri souffrant, puis tout avait disparu. Il n'avait bien entendu pas eu le temps de voir le visage de son agresseur, mais la présence glacée de la recycleuse d'âmes à ses côtés ne laissait guère de doute. Un tueur avait trouvé sa cachette. Enfin, dans l'absolu, peu importait. Il n'était jamais resté aussi longtemps au même endroit, et, en fouillant sa besace, il se rendit compte qu'il n'avait rien perdu de ce qu'il possédait. Ce fût donc l'esprit tranquille, sans une once de rancœur, qu'il revint dans le monde des vivants. Mais une lettre l'attendait, joliment écrite, et de la part d'une personne qui se disait responsable de sa mort dans l'antre des araignées ! Visiblement, il s'agissait d'une magicienne, Suyvel, qui l'avait cru piégé par les belles demoiselles, à moitié dévoré déjà. Elle pensait sauver son honneur en brûlant son corps tout net, alors même qu'il ne faisait que dormir paisiblement... Enfin. Toujours était-il qu'à partir de ce moment, l'aventurière et le korrigan avaient entretenu une correspondance régulière, jusqu'à décider d'une rencontre. Celle-ci devait avoir lieu en fin de journée, dans une taverne raisonnablement éloigné de celle du centre de Melrath Zorac, Ceatharlach y ayant contracté une dette suffisamment importante pour donner à la patronne des envies de meurtre sur sa personne. Et de la part de celle-ci, il n'y avait pas à espérer d'explications par missive après-coup ! Ce fût donc après une bonne journée passée à refaire ses réserves d'éclats de rochus verts, et à écorcher de jeunes veaux dont il parvenait à tirer de belles peaux que le brave korrigan vint frapper aux portes de l'établissement. Il s'était mis en retard, en prenant le temps d'aller se laver au lac situé à l'est. Le sang des bêtes avec lesquelles il avait travaillé avait tendance à lui conférer une odeur de charogne assez déplaisante... surtout dans le cadre d'une première rencontre avec une jeune drow, de surcroit ! A ce sujet, il était vrai que la race de la magicienne était relativement étrangère au nécromant. Il avait certes connu des elfes, mais tous étaient blancs de peau, et clairs de cheveux... A quoi pouvait bien ressembler une elfe noire ? Ce fut donc chargé de son enthousiasme et de sa patience coutumiers que Ceatharlach s'était dirigée vers la taverne, la poitrine fière, malgré ses trois coudées de taille... Face à la magicienne, il était vrai qu'il n'en mènerait probablement pas large, avec sa stature pourtant assez impressionnante à l'échelle d'un korrigan. Mais qu'importait ! Ce n'était pas les bizarreries qui manquaient, sur Melrath Zorac. Ne lui avait-il pas semblé croiser, quelques mois auparavant, au hasard de sa route, un étrange animal résultant d'un croisement entre un lapin et une limace ? La patronne l'accueillit avec le sourire. Elle faisait partie des rares personnes que le vagabond s'efforçait de payer en temps et en heure, histoire de conserver des points de chute stratégiques en cas de problème. Besace à l'épaule, couteau de tanneur à la ceinture et livre de sorts en bandoulière, Ceatharlach se découvrit, laissant apparaître de longues oreilles pointues, surmontées d'une chevelure hirsute, épaisse et grisonnante. Il fallait dire que, malgré leur longue vie, les korrigans avaient tendance à paraître vieux plus tôt qu'un homme. Avec ses quarante-quatre ans, Ceatharlach en paraissait vingt de plus. Pourtant, ses bras forts et vigoureux, malgré leur petitesse, son œil vif et espiègle, son pas rapide et léger, presque dansant, ne pouvaient tromper le voyageur avisé. -Bonjour, belle hôtesse. Avez-vous par hasard aperçu une jeune magicienne au physique singulier, seule à une table ? Il se trouve que le veinard que je suis a rendez-vous. Amusée par le langage ironique de son client, la patronne éclata d'un rire joyeux, et entraîna le korrigan dans son sillage, jusqu'à une table un peu isolée, à laquelle elle l'abandonna. Elle ne prit pas sa commande, sachant de toute manière à quoi s'en tenir : une bière épaisse de Terra, suivie d'une deuxième. De toute manière, le nécromant était suffisamment étonné par l'aspect de la magicienne pour en oublier de rendre visite à Gésouaf lui-même. La peau noire, légèrement bleutée, les cheveux blancs comme le lys, habillée d'une robe aussi simple qu'élégante et drapée d'un foulard couleur de jonquille, et buvant une infusion qui rependait un parfum pour le moins inhabituel. Un mélange de sa propre composition ? -Suyvel ? Est-ce bien vous ? La réponse ne laissait guère de doute, mais la décence imposait ce genre d'entrée en matière. Et en dépit de son caractère farceur, le korrigan n'en manquait nullement. Du haut de son mètre de taille, il fixait la magicienne dans les yeux, de son étonnant regard de lutin espiègle.
  12. Ceatharlach

    Nouveau Skins

    Magnifique idée, et très beau boulot ! Je me dirigeais vers l'alignement juste, mais le skin va limite me faire changer d'avis...
  13. Ceatharlach

    Ceathar'

    Merci à tous les trois =D Tapate -> *Sourit aimablement pour ne pas vexer son hôtesse, et attend qu'elle ait le dos tourné pour échanger discrètement la choppe de bave contre la bière de son voisin de comptoir. On n'attrape que les amateurs à ce jeu là, non mais !* Elrindil -> ça risque pas de les emmerder pour pas grand chose? C'est qu'un détail, après tout... Caramel -> C'est à boire qu'il nous faut, oh !!
  14. Ceatharlach

    Ceathar'

    Hola, belle compagnie ! Puisqu'il le faut bien, je me présente: Ceatharlach, lutin joyeux de Terra ayant embrassé la carrière de nécromant pour suivre les traces du papa... Accessoirement, jeune fille distraite s'étant trompée de sexe à l'inscription, et haïssant au plus haut point les brutes épaisses massacrant à tour de bras les personnages plus faibles sous prétexte de se la jouer "Dark"... Admettez qu'une bestiole poilue aux longues oreilles, un sourire pacifique aux lèvres dispose également d'une certaine classe ! Surtout si ses deux mains sont prolongées de deux choppes de bière épaisse, n'est-ce pas ? Enfin, voilà. Bonne soirée à tous, et bon jeu !
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