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Terre des Éléments

A la recherche du soi ou du second soi


Anauelle
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Elle se réveilla, allongée sur le sol, la bouche pleine de sable. Que faisait elle couchée là? Elle ne souvenait pas s'être endormie. Elle se redressa en regardant autour d'elle, recrachant les grains qu'elle avait dans la bouche. Un désert. Elle chercha dans sa mémoire. Rien. Même pas son nom. Qui était elle? Cela faisait beaucoup de questions sans réponses. Elle se secoua. Elle n'obtiendrait rien en restant assise là. Elle partit à la découverte de son environnement immédiat.

 

Le premier habitant des lieux qu'elle rencontra n'en était pas un. Couvert de métal, il l'avait pourtant salué d'un bonjour Anauelle. Mais à part ça, il était resté sourd à ses questions. Pire, au bout d'un moment, il s'était (enfin) tu et malgré tout ce qu'elle put faire, il resta muet définitivement. Bon, elle n'avait plus qu'à suivre ses conseils et explorer. De toute façon, elle n'avait que ça à faire.

 

La deuxième personne qu'elle rencontra était vivante, au moins. C'était un jeune paysan qui semblait avoir des soucis avec des serpents. Anauelle, puisqu'il semblait que c'était son nom, décida de l'aider, mais il ne put rien lui apprendre. Sa femme lui conseilla d'aller voir l'ancien, peut être celui ci saurait la renseigner. Elle soupira de frustration, mais à part rester sur place, il n'y avait rien d'autre dans le coin, elle décida donc de poursuivre son chemin.

 

Elle aida ensuite encore quelques personne pour pouvoir rencontrer ce fameux Ancien. Qui ne pouvait pas lui répondre non plus. Lui était juste chargé du choix des éléments. Comme si elle en savait quelque chose. L'eau et le feu ne lui parlaient pas, pas assez présent sur le lieu du choix, sans doute. Restait la terre et l'air. Elle était de sexe féminin, elle décida d'opter pour la première. Un passage dans la grotte s'ouvrit, elle le suivi un moment et se retrouva à l'air libre. Il y eu comme un clic. Le temps qu'elle se retourne, il n'y avait plus la moindre trace du chemin par où elle était venu. La moutarde commençait à lui monter au nez. Cela commençait à bien faire. Comme si chacun s'était donné le mot pour la pousser plus loin sans pouvoir ou vouloir la renseigner. Elle accepta d'aider encore quelques quidams, mais la colère grandissait en elle. Le dernier humain qu'elle vu était le formateur. Quand il lui demanda si elle voulait se spécialiser en arme contondante ou tranchante, elle retint quelques mots crus.

 

«Non, mais qu'est ce que j'en sais! Je croyais que c'était vous qui étiez sensé me conseiller.»

 

L'individu, devant le ton énervé et le bâton brandit, battit un peu en retraite.

 

«Ecoutez, vous n'avez qu'à aller voir le vendeur d'équipement et choisir ce qui vous paraît le mieux, vous reviendrez me voir ensuite, et je vous prodiguerai mon enseignement.

 

Ce n'est vraiment pas loin.» Ajouta t'il précipitamment devant le geste menaçant d'Anauelle.

 

Quand elle arriva au village, elle n'en pouvait plus. Elle avait envie de tuer le premier venu. Elle rentra donc d'un pas pressé et très martial dans le magasin. Il y avait deux vendeurs, un dans la partie de droite, un dans la partie de gauche. Celui au milieu des robes et des grimoires ne l'inspirait guère, en plus, il y avait une sorte d'odeur dans l'air... Elle se dirigea donc vers l'autre à grands pas. Ce dernier, la voyant approcher de cette manière la regarda d'un œil inquiet. Il se présenta et elle en retour, mais eut le malheur de demander ce qu'elle voulait.

 

«DES RENSEIGNEMENTS, BON SANG!» Hurla t'elle, la rétine étincelante.

 

«Non, mais moi, je suis juste là pour vendre, vous choisissez, vous payer, vous emportez...»

 

«Mais regardez moi cette bande d'incapables!»

 

Hors d'elle, elle fit tournoyer son bâton et en asséna un coup sec sur les fesses du pauvre Belor. Il voulu reculer, tomba dans sa précipitation sur son arrière train déjà malmené. Il leva les mains en signe de reddition et aussi pour essayer de parer le coup suivant, qui resta suspendu au dessus de sa tête.

 

«Je vous en prie, je suis un simple commerçant, je ne sais rien sur les aventuriers qui viennent ici. Par contre, je connais tout les gens qui habitent dans ce petit village. S'il y a bien quelqu'un qui serait susceptible de savoir quelque chose, c'est sûrement le régent de Terra. Vous devriez allez le voir. En attendant, vous devriez vous équipez, certaines créatures du coin sont assez féroce

 

Il avait l'air sincère. Anauelle décida de suivre son conseil. Elle prit les éléments qui l'inspirait le plus et se retrouva avec un équipement complet de guerrière. Elle alla voir à l'étage du bâtiment principal du village. Là, elle eu du mal à rencontrer Zwon, car son second voulait qu'elle fasse ses preuves avant.

 

Comme l'avait dit Belor, certaines créatures lui donnèrent du fil à retorde et elle dut s'entraîner de façon intensive avant de pouvoir les vaincre. Enfin, elle rencontra Zwon. Hélas, il n'avait pas plus d'information que les autres personnes avec qui Anauelle avait parler auparavant. Il s'en excusa d'ailleurs, car il comprenait sa quête personnelle. Il pensait qu'elle devait voir absolument les mages de la capitale. La mort dans l'âme, elle accepta. Avant de partir, il lui donna un dernier conseil. Les gens du coin lui avait rapporté qu'elle se débrouillait très bien en combat avec ses armes et sa tenue, il pensait qu'elle devait poursuivre dans se sens.

 

Anauelle s'en moquait, ça ou autre chose, et c'est ainsi qu'elle devint Anauelle la guerrière, en route vers Melrath Zorak.

 

Le chemin fut long, et quand elle arriva, elle fut impressionnée par la taille de la ville. C'était immense! Elle se perdait tout le temps. Un jour, alors qu'elle devait se rendre à la taverne, elle se retrouva dans une ruelle sombre. En grommelant, elle s'appétait à faire demi tour, quand elle aperçu un individu louche qui rodait un peu plus loin. Il déposait un objet rond qui faisait tic tac contre la porte d'un bâtiment. Ce n'était pas normal, la guerrière le héla.

 

«Hé! Vous! Qu'est ce que vous faites? Reprenez ça tout de suite!»

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Une pauvre madame avait perdu la clé de l'armurerie, et ne pouvait plus entrer! La pauvre...
Heureusement, j'avais la solution!
Une solution explosive, comme toujours... Sinon, c'est pas drôle!
 
 
Je posais ma bombe devant la porte, quand j'entendis:
«Hé! Vous! Qu'est ce que vous faites? Reprenez ça tout de suite!»
 
Je regardai la source de l'interpellation
<<  - Bonjouuuuuuur! T'es une nouvelle? Je peux te faire un câlin? Dis oui! Diwi diwi diwi! Tu verras, c'est tout chaud, tout agréable, pis ça coûte rien du tout! Même pas une pièce d'or! Tu as des pièces d'or? Si tu n'en as pas, on peut aller en gagner ensemble, il suffit de rendre service aux gens! Ils sont très gentils, mais ils ont plein de soucis! C'est dommage... Heureusement qu'on est là pour les aider. Alors? C'est d'accord? On fais un groupe ens...>>
 
BOUM!
 
<<  - Ho! Ca a fonctionné? Zut, pas du tout! Je n'ai pas mis assez de poudre!>>
Je sortis une grande... très grande bombe, et la posai devant la porte.
Je dus me mettre sur la pointe des pieds pour allumer la mèche.
<<  - Attention, madame toute verte!  Le petit oiseau va 'sploser!>>
 
Et je sautai dessus pour la mettre à terre, pour pas qu'elle soit toute explosée, la pauvre!
La bombe explosa, je me relevai, et tendis la main à l'inconnue, pour l'aider à se relever.
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  • 2 weeks later...

L'individu ne se démonta pas. Pire, il commença à lui poser tout un tas de question à un rythme effréné.

 

La guerrière le trouvait très familier. La connaissait il? Ce n'était pas impossible. Peut être avait elle rencontré et lié d'amitié avec des gens avant sa perte de mémoire. Mais elle était tellement désorientée du fait qu'elle se soit encore perdu, et un peu étourdie par le flux de questions qu'elle n'eut pas le temps de lui demander quoi que ce soit. Heureusement, il fut interrompu par l'explosion de son engin. Assourdie, la guerrière n'avait pas eu le temps non plus de répondre aux questions.

 

Mais, illico, le drôle de personnage semblant dépité par l'échec de sa manœuvre, ressorti un nouvel appareil semblable de son sac. Quand elle vit qu'il était beaucoup plus grand, elle commença à penser que c'était un personnage diabolique. Elle paniqua, mais c'était déjà trop tard pour réagir, il avait déjà allumé la mèche.

 

Cela refit bouum dans un grand fracas. Anauelle fut soufflée par l'explosion et se retrouva les fesses par terre. L'individu lui avait bien sauté dessus, mais vu sa force à elle, il n'avait pas réussi à la faire tomber. Partagée entre la colère et l'envie de partir loin de cet être étrange, la main tendue changea la donne.

 

Maintenant, il fallait absolument qu'elle lui parle. Certaines choses étaient très étrange. Un bruit métallique un peu plus loin fini de la décider. Cela devait être les gardes de la ville, il ne fallait pas qu'ils restent là. Elle le saisit par le poignet et l'entraîna à travers les petites rues tortueuses.

 

«Vite, il ne faut pas rester là!»

 

Après avoir tourné à gauche, puis deux fois à droite, Anauelle cru reconnaître un croisement. Elle l'emprunta et aperçu une taverne où elle avait déjà été. Elle entra, toujours tenant le poignet de l'homme. Elle s'installa à une table et lui fit signe d'en faire de même, tout en commandant deux boissons.

 

«Et bien, je crois que nous l'avons échappé belle...

Mais, dite moi...

Est ce que vous me connaissez?»

Modifié (le) par Anauelle
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  • 3 weeks later...

Quelle course! Une vraie partie de touche-touche improvisée avec les gardes!

Avant même d'avoir compris ce qui se passait, j'étais assis à la taverne, face à une boisson.

 

«Et bien, je crois que nous l'avons échappé belle...

Mais, dite moi...

Est ce que vous me connaissez?»

Mon visage s'illumina

<<  - C'est une énigme? J'adore les énigmes!>>

C'était la seule explication que je trouvai à cette étrange question. Après un long moment de réflexion, je dus céder

<<  - Je donne ma langue au chat. Tu es qui?>>

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Quand elle posa la question, Anauelle était pleine d'espoir, surtout quand elle vit le visage de son vis à vis s'illuminer. Mais elle dut vite déchanter. Apparemment, il ne savait rien. Le malheureux! Il demandait même qui elle était! Elle soupira d'un air las.

 

"Qui je suis? Si au moins je le savais... "

 

Il la regarda d'un air interloqué. Bien sur, il ne comprenait pas. Elle devait expliquer, encore une fois. 

 

"Il parait que je m'appelle Anauelle..., enchantée de te connaître, d'ailleurs. Mais ça ou un autre nom...! Je n'ai aucun souvenirs, à part ceux que j'ai pu me faire depuis que je suis arrivée dans le désert, là où il y a des êtres étranges de métal. Tu connais?

 

Ca fait des semaines que je cherche des renseignements, personnes n'est capable de me dire quoi que ce soit. Je désespère de trouver des réponses à mes questions."

 

C'était la première fois que la guerrière se laissait aller à ce genre de confidence. Peut être était ce la boisson qui avait aidée. Elle soupira de nouveau, elle ne savait vraiment plus quoi faire d'autre pour découvrir son passé.

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j'avais raison: c'était bien une énigme... Une comme je les aimais.

 
Je n'avais rien oublié quand j'étais arrivé dans ce monde: ce n'était donc pas un effet naturel de l'arrivée ici.
Mais peut-être la raison de son arrivée était-elle liée à sa perte de mémoire?
Une criminelle à qui on aurait donné une seconde chance -une seconde vie indépendante de la première- et dont on aurait effacé la mémoire avant de l'exiler sur ces terres.
Ou elle-même qui aurait voulu une seconde vie, et qui se serait effacé la mémoire magiquement.
Ou alors, elle survolait le continent par un moyen X, est tombée dans le désert, et a perdu la mémoire avec le choc.
Ou peut-être une jeune femme x était arrivée dans le désert, et une entité en avait pris possession -Anauelle- et avait perdu les deux mémoires: la sienne et celle de la possédée. Ou l'entité n'en avait tout simplement pas, crée par une puissante pensée...
 
Mais Anauelle semblait suffisamment complexe pour qu'il ne s'agisse pas d'une simple pensée ayant pris vie.
 
Il pouvait aussi s'agir d'une auto-censure, à cause d'un acte traumatisant qui serait arrivé lors de son arrivée ici. Ou elle mentait sur son amnésie. 
 
Je compris qu'il y avait trop de possibilité pour que je résolve le cas par simple déduction.
Il fallait trouver autre chose
<<  - Pour l'instant, je ne sais pas t'aider. Il faudrait trouver une aide extérieure...
Si j'entends parler d'un moyen de retrouver tes souvenirs, comme un objet magique, je te ferai passer l'information.
Inversement, si tu trouves un moyen de retrouver tes souvenirs, n'hésite pas à me demander mon aide.>>
 
Une aide, pour être honnête, pas tout à fait désintéressée. D'abord, pour le plaisir de découvrir la solution à l'énigme, et ensuite... pour une raison qu'elle n'avait pas besoin de connaître.
Manifestement, "faire le FNous" poussait les gens à la confidence, mais il n'en était pas de même pour moi.
 
<<  - Et pour te remercier de la chouette partie de touche-touche et pour la boisson... Une jolie bombe pour toi!>> dis-je en lui tendant un explosif de taille moyenne.
 
Nous continuâmes à discuter de choses et d'autres, faisant plus amples connaissances, puis nous nous quittâmes.
Et le temps passa... Je devins Sentinelle... Puis régent... Melrath Zorac fut détruite... Puis reconstruite...
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Le temps passa lentement pour Anauelle. D'abord, elle fit un bref séjour chez à l'Au Delà, mais malgré la gentillesse des habitants, elle ne s'y sentait pas à sa place. De plus, eux non plus ne savaient rien sur elle. Quelque chose la poussait et elle partit, non sans regret. Elle se retrouva de nouveau seule quelques jours quand elle fut abordée par un nécromant du nom d'Ardycael. Il avait récemment crée sa faction et souhaitait l'aider, comme tous ceux qui débutaient dans le vaste monde. Sa gaieté, son énergie et le concept même plurent à la guerrière qui ne se fit guère prier. Après lui avoir poser sa problématique, le magicien noir lui promit de se renseigner, mais lui non plus ne trouva rien.

 

Anauelle commençait à se décourager franchement, surtout que la nouvelle faction lui prenait beaucoup d'énergie, et qu'elle y avait croisé des personnes serviables qu'elle souhaitait aider en retour. De temps en temps, elle croisait Noeleroi, celui qu'elle avait rencontré peu après son arrivé, mais il n'avait rien trouvé non plus. C'était à n'y rien comprendre. 

 

Quelques temps après la reconstruction de Melrath Zorac, elle croisa un curieux personnage qu'elle n'avait jamais vu auparavant. C'était un petit bonhomme habillé tout en vert qui courrait avec rapidité dans la végétation environnante. Elle l'avait aperçu du coin de l'oeil et tentait tant bien que mal de le suivre par curiosité. La tâche n'était pas facile, car les herbes étaient hautes et le personnage vraiment petit, et rapide. A un moment, elle cru l'avoir perdu quand elle entendit une petite voix fluette sortir d'un buisson à coté d'elle.

 

"Toi, tu devrais aller voir l'ermite de la montagne!"

 

"Hein? Quoi? Quel ermite? Et quelle montagne? Et puis d'abord, qui êtes vous?"

 

Un rire s'éleva du buisson, et se fut tout. Il semblait s'être volatilisé.

 

Bon, il ne restait plus qu'une seule solution, c'est d'en parler à Noeleroi la prochaine fois qu'elle le croiserait. Peut être saurait il quelque chose.

Modifié (le) par Anauelle
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<<  - Anauelle!>>

 

Je trouvai enfin la co-régente. Il me fallait d'urgence avoir une discussion avec elle, à propos d'une sombre affaire de disparus.

 

<<  - Certains habitants de Melrath Zorac sont inquiets: ils sembleraient que leurs proches aient disparus.

Je n'ai que très peu d'information, malheureusement. Un prêtre d'Eolia, un forgeron, une garde et un orphelin ont dispa...>>

 

Je remarquai qu'elle voulait me parler d'autre chose, et semblait impatiente.

 

<<  - Tu veux me demander quelque chose?>>

 

Anauelle m'expliqua ce qu'elle venait de voir et entendre, et me demanda si je savais quelque chose à ce propos.

 

<<  - Je crains fort de ne pas en savoir plus. Mais... pourquoi ne pas y aller ensemble?

Je suppose que l'espèce de lutin qui t'as abordé parlait de la montagne au nord. Quant à l'ermite, il ne devrait pas être bien dur à trouver>>

 

Après avoir subi trois heures d'entretiens avec des villageois paniqués par les disparitions, j'avais besoin de me changer les idées... Et puis, si cela rendait service à Anauelle, c'était encore mieux.

Modifié (le) par Noeleroi
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Ils eurent un peu de mal à trouver où pouvait bien se trouver ce fameux ermite, mais finalement, à eux deux, ils purent déterminer que c'était sans doute dans les montagnes au nord de la capitale. Ils firent les préparatifs dès qu'ils purent se libérer tous les deux de leurs obligations respectives de régence et de guilde.

 

Anauelle avait décidé de voyager léger, et ne prit qu'un habit chaud, une dizaine de potions et sa précieuse pierre à aiguiser, pour son épée. Prit de remords juste avant de partir, elle ajouta quelques provisions et deux gourdes d'eau dans son sac de voyage. Après tout, elle n'avait jamais été jusqu'au nord, et savait juste que c'était un endroit tout le temps enneigé, voir glacé.

 

Le trajet jusqu'au pied de la montagne leur prit toute la journée, et ils n'arrivèrent qu'à la nuit tombée. Fort heureusement, il y avait une auberge non loin, sur le chemin qui commençait à monter dans les hauteurs. Il était plus prudent de s'abriter pour le soir et ils durent faire taire leur impatience de commencer les véritables recherches. Mais déjà, ils purent se renseigner auprès de la tenancière qui leur signala de nombreuses grottes plus haut dans les monts. Alors, dès le petit jour le lendemain, la guerrière réveilla Noeleroi de bonne heure. Il y avait encore beaucoup de route avant même d'atteindre les premières cavernes naturelles, et, au début facile, le chemin se faisait de plus en plus escarpé au fur et à mesure de l'ascension. La neige retardait encore leur progression, mais pas le moindre signe de cavités pour le moment.

 

Tout en scrutant le paysage, ils discutaient des derniers problèmes de la ville et surtout des disparitions.  Anauelle avait elle même rencontré un jeune garçon dont la mère avait disparu. Cela faisait beaucoup, avec ceux dont le rôdeur" avait eu connaissance. Trop pour que ça soit une simple coïncidence.

 

- "Tiens, là, il n'y aurai pas une caverne?"

 

Mais c'était un simple trou dans la paroi, et il était vide. Ils en visitèrent plusieurs autres plus ou moins proche de la première qu'Anauelle avait aperçu, mais elles étaient toutes vide, trop petite, ou carrément impossible d'accès. Il fallait grimper plus haut. Ils commençaient à être fatigué et l'après midi touchait déjà à sa fin. De plus, ils s'approchaient de plus en plus du sommet. 

 

- "Je crois qu'il n'y a plus rien ensuite. Nous avons dû la manquer," dit la guerrière, découragée. Le soir tombait déjà et il allait bon gré, mal gré, passer la nuit ici, car il n'était pas question de redescendre le sentier dans le noir.

 

C'est alors que Noeleroi lui indiqua une autre entrée qu'il avait vu grâce à sa bonne vision nocturne. 

 

-"Passons la nuit ici, nous verrons bien demain matin."

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  • 4 weeks later...

Il commençait à faire sombre. Continuer les recherches serait et vain, et suicidaire: les pentes étant escarpées, mieux valait attendre de voir à nouveau où l'on mettait nos pieds.
J'aperçus une grotte, et proposai à Anauelle de s'y réfugier pour la nuit.

Pendant que nous cherchions la fameuse caverne, j'avais réfléchi.
Ces étranges disparition, et ce lutin qui avait abordé Anauelle... Et s'ils étaient liés?
Sans doute nous jetions-nous dans la gueule du loup.
Sans doute était-ce un piège de l'Architecte, tendu à Anauelle pour lui soutirer des informations sur Melrath Zorac que seuls les régents devaient connaitre. Les disparitions auraient servi à nous mettre sur la piste jusqu'au piège, et le lutin serait une garantie de plus.

Sans doute étais-je trop imaginatif. Néanmoins... Si nous devons nous y risquer, autant être sûr que cela soit nécessaire. Je ne voulais pas faire abandonner sa piste à Anauelle pour d'infondées théories, aussi ne lui ferai-je pas partage de mes doutes... Mais je ne voulais pas prendre de risque sans raison.

Tout en retirant mon manteau pour en faire une couverture improvisée (vu que nous comptions dormir ici), je questionnai ma compagne d'aventure:


<< - Anauelle, es-tu sûre d'avoir besoin de retrouver tes souvenirs?
Tu ne sembles pas être malheureuse, malgré ton amnésie. Tu as une faction qui t'accepte sans vouloir connaître ton passé, tu es à la tête d'une ville importante... Ta nouvelle vie a-t-elle vraiment besoin de la précédente? N'as-tu pas peur de gâcher ton présent par ton passé?
Personnellement, je ne compte pas abandonner, quelle que soit ta réponse. N'aie donc pas l'impression d'abandonner à leur sort les disparus: je saurai bien m'en occuper seul.>>


En vérité, j'avais une autre raison d'y aller. Il y avait fort longtemps, par deux fois, j'avais perdu le contrôle de mon corps. Ce qui en avait pris possession était quelque chose de violent, de sauvage, de dangereux... Et je ne pouvais pas, avec mes responsabilités actuelle de régent et de Sentinelle, prendre le risque que cela se reproduise.

J'espérais donc trouver une réponse à ce mystère dans cette fameuse grotte dont parlait le lutin...

Je ne me rendais alors pas encore compte que je n'avais, en vérité, aucune raison de croire que je trouverais une quelconque réponse. N'y avait-il pas juste eu une créature étrange qui avait conseillé à Anauelle d'aller chez un ermite? Pourquoi étais-je si convaincu que cela concernerait son passé? Et le mien?
Pourtant, ces questions ne me venaient pas à l'esprit...
Quelque chose m'affirmait, sans que je m'en rende compte, que je devais aller dans cette grotte...

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Quand ils pénétrèrent dans la grotte, un frisson parcouru la guerrière. Etait ce le vent, ou le froid mordant? Elle n'en était pas si sure. Un écho bizarre avait retenti quand ils étaient entrés. Pourtant, ils allaient bien devoir passer la nuit ici. Noeleroi avait d'ailleurs déjà installé son manteau pour rendre le sol un peu moins inconfortable. Anauelle aurait bien exploré la grotte, car elle semblait grande, mais ils n'avaient aucun moyen de s'éclairer, à moins que le rôdeur ait pris des torches. Elle allait lui poser la question quand il la devança en l'interrogeant sur son besoin d'en apprendre plus sur son passé.

 

<< - Anauelle, es-tu sûre d'avoir besoin de retrouver tes souvenirs?

Tu ne sembles pas être malheureuse, malgré ton amnésie. Tu as une faction qui t'accepte sans vouloir connaître ton passé, tu es à la tête d'une ville importante... Ta nouvelle vie a-t-elle vraiment besoin de la précédente? N'as-tu pas peur de gâcher ton présent par ton passé?

Personnellement, je ne compte pas abandonner, quelle que soit ta réponse. N'aie donc pas l'impression d'abandonner à leur sort les disparus: je saurai bien m'en occuper seul.>>

 

Elle trouva la question étrange. Quel était le rapport entre les disparitions et sa mémoire? Noeleroi avait l'air de penser que c'était lié. En tout cas, elle ne savait pas pourquoi, mais cela lui paraissait important. Elle répondit cependant avec prudence.

 

«Ce n'est pas que je sois malheureuse de ne pas savoir mon passé. C'est que je sens que c'est essentiel, je ne saurait dire le pourquoi de cette sensation. Je ne sais pas si mon présent à besoin de mon passé, mais je voudrai le connaître. Je sais que je pourrai être déçue, j'ai évalué les possibilités. Pourtant, quelque chose me pousse à le découvrir.»

 

Tout en parlant, elle aussi installa son manteau le mieux possible pour se ménager un couchage pas trop inconfortable. Elle bailla. Elle était fatiguée, la journée avait été relativement éprouvante. Ils avaient encore beaucoup d'exploration à faire mais tout cela pouvait attendre le lendemain. Elle s'allongea, pensant avoir le temps de discuter encore un peu. Pourtant, la guerrière s'endormit presque aussitôt. Elle fit des rêves confus dans lesquels elle s'enfonçait de plus en plus loin dans les entrailles de la grotte, par un passage dans le fond de celui ci. Elle avait l'impression de marcher sans fin, les couloirs s'enchaînant de plus en plus loin. Une impression de danger planait durant tout ce temps, et au matin, elle se réveilla en sueur et confuse. En même temps, elle avait le sentiment que leurs interrogations respectives allaient trouver réponse.

 

Elle jeta un œil au rôdeur. En le regardant, elle trouva qu'il avait l'air de n'avoir pas passé une meilleure nuit qu'elle. Elle en conclut qu'ils devaient absolument explorer la caverne.

 

«Dit, tu as des torches? J'ai l'impression que nous avons trouvé ce que nous cherchions.»

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  • 2 weeks later...

Des rêves troublants avaient hantés ma nuit.

Or, depuis le songe qui m'avait conduit sur la voie de Niue, j'accordais une grande importances aux visions nocturnes...

Mais j'avais été trop loin... ou pas encore assez.

 

<<  - Dit, tu as des torches? J'ai l'impression que nous avons trouvé ce que nous cherchions.>>

J'avais pris l'habitude de considérer l'obscurité comme une alliée: elle me permettait de me dissimuler à mes adversaires, et de les attaquer par surprise.

En conséquence, je ne m'encombrais pas de torche...

<<  - Je crains que non. Mais enfonçons-nous dans la caverne: je gage qu'elle sera éclairée>>

Si ermite il y avait, il devrait s'être arrangé pour avoir de la lumière...

 

J'avais vu juste: à peine avions-nous fait quelques pas et franchi un tournant que des torches, accrochées aux parois, illuminaient le chemin.

 

Nous marchâmes longtemps. La grotte était un véritable dédale, et, marchant en tête, je marquai à chaque croisement le chemin d'où nous venions par une croix faite à la dague, et choisissant à chaque fois le chemin menant le plus vers l'avant.

Soudain, au loin, j'entendis faiblement un claquement, suivi d'un cri de douleur.

Mais les sons étaient si faibles, que je doutais qu'ils ne fussent pas un tour que me jouait mon imagination.

Pour en avoir le coeur net, je murmurai:

<<  -Tu as entendu?>>

...

Pas de réponse. Je me retournai: Anauelle n'était plus derrière moi.

Quelque peu surpris et inquiet, je décidai malgré tout de ne pas rebrousser chemin pour la chercher.

Soit elle s'était arrêté en chemin, et elle saurait retrouver la sortie grâce aux croix, soit elle s'était égaré... Et il serait vain de la chercher dans ce dédale.

Mieux valait continuer tout droit: j'arriverais bien quelque part...

 

Un visage apparu soudain, dans le coin de mon champ de vision.

Ses traits évoquaient à la perfection la souffrance, et sa bouche était ouverte, comme s'il poussait un long cri inaudible.

 

Je tournai mon regard vers celui-ci... Mais il n'y avait plus rien.

Sans doute un relief ayant forme d'un visage.

Mais je peinais à m'en tenir à cette théorie: bien que ne l'ayant aperçu que pendant une fraction de seconde, il m'avait paru si vrai, si réaliste...

 

Ce n'était en vérité que les prémices d'un spectacle surnaturel... D'une pittoresque mascarade.

Modifié (le) par Noeleroi
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  • 1 month later...

Elle n'avait pas dormi du tout, ou du moins, en eu l'impression. Il lui semblait qu'elle avait passé la nuit à se tourner et se retourner encore et encore. Le matin, elle ne se trouva pas reposée, mais de sombres pensées avant traversé son esprit, et l'exploration de la grotte offrait l'avantage d'avoir quelque chose à faire qui la forçait à penser à autre chose.

 

Noeleroi n'avait pas de torches, mais il pensait qu'il n'y en aurait pas besoin, et effectivement, il avait raison. Rapidement le chemin fut éclairé. Elle trouva ça étrange. Les torches n'étaient pas si éloignées de là où ils avaient passé la nuit, et dans l'obscurité, la lumière aurait du se voir. C'était encore un mystère à éclaircir, mais il fallait d'abord trouver l'ermite s'ils voulaient l'interroger.

 

La grotte s'enfonçait dans la montagne de plus en plus profondément, avec tout un dédale de couloir. Le rôdeur prenait soin de marquer les chemins qu'ils empruntaient pour ne pas s'égarer s'ils devaient retourner en arrière. Au début, tout se passa bien, mais au bout d'un moment, il lui sembla qu'une ombre s'agitait bizarrement derrière eux. Pensant être suivi, elle cru pouvoir surprendre le petit malin sans inquiéter Noeleroi. Mais quand elle se glissa silencieusement dans le tournant qu'il venait de dépasser, il n'y avait personne. Et quand elle couru pour rattraper le rôdeur, celui ci avait disparu. Elle n'osait pas l'appeler car elle se sentait menacer. Malgré les torches, elle avait l'impression que l'ombre dans le couloir était de plus en plus épaisse.

 

Elle n'avait pas d'autre choix que de continuer son chemin, battre en retraite ne servirait à rien. Elle arriva à un nouvel embranchement. Elle regarda les murs mais ne trouva aucune marque. Elle essaya de sentir s'il y avait un courant d'air quelque part, en mouillant son doigt. Le couloir de gauche semblait souffler un petit filet de vent, et elle décida de prendre par là. Non, elle ne rêvait pas. Il faisait bien de plus en plus noir. De plus, elle avait du mal à avancer, comme si l'air, brusquement était devenu visqueux et la retenait. Elle avait aussi de plus en plus de mal à respirer et commençait à se décourager. Elle n'avait plus qu'une envie, c'est de s'allonger sur le sol et dormir.

 

Un ricanement retentit. La colère prit Anauelle. Elle lutta de toute ses forces et dans un sursaut d'énergie violente, elle réussi à continuer. Brusquement, l'oppression prit fin, quand elle arriva dans une immense salle, d'où partait de très nombreux couloir. Elle s'arrêta. Elle se sentait épiée, et d'instinct, attendait la prochaine attaque, car attaque il y avait eu lieu, et son adversaire ne renoncerait surement pas si facilement.

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  • 3 months later...

Mieux vaut tard que jamais... Non? ^^'

http://www.aht.li/2588462/Higurashi_No_Naku_Koro_Ni_OST_-_Yokan.mp3

Les torches se faisaient plus distantes les unes des autres, à mesure que je m'enfonçais dans l'obscurité du dédale, rendant cette dernière plus épaisse, plus inquiétante... Mais ces ténèbres n'étaient rien à côté de ceux qui envahissaient à présent mon esprit.

Par quelle folie étais-je arrivé jusqu'ici? Pourquoi diable avais-je ainsi foncé tête baissée, au cœur de l'inconnu, dans ce monde où le danger et la mort étaient partout présents?

J'étais le premier au courant de cette histoire de disparus... Et j'avais avancé sans plus réfléchir. Parce que je ne le voulais pas, ou... Que je ne le pouvais pas?

Mais le plus effrayant, ce n'était pas cette absence de pensée, comme si d'étranges artifices m'avaient possédés l'esprit pour inhiber mon bon sens... Non, ce qui m'inquiétait le plus, c'est que la Chose qui m'avait ainsi entravé l'esprit, venait de m'en rendre le plein contrôle...

Comme s'il était trop tard. Comme si je ne pourrais plus fuir.

Une question, une unique question, me torturait l'esprit, à présent...

Quel sera le prix de mon inconscience?

Je traçais soigneusement les croix, conscient que ma survie en dépendrait, mais la tâche me paraissait de plus en plus absurde... Cela faisait longtemps que je marchais, trop longtemps pour ne pas avoir oublié au moins une fois de tracer une croix. Si la chaîne était rompue, jamais je ne retrouverais la sortie... Mais peut-être avais-je besoin de ces tracés pour me rassurer. Un fil d'Ariane déjà trop brisé pour m'être utile, mais que je serrais comme s'il allait me protéger de ce qui m'attendait...
La seule étincelle d'espoir à laquelle je pouvais me raccrocher, à présent, étaient les explosifs dans mon sac. Peut-être pourrais-je me créer une sortie, si je me perdais...? Mais j'en doutais. A quelle profondeur étais-je, à présent?

http://www.aht.li/2588480/Higurashi_No_Naku_Koro_Ni_OST_-_Ito_Version_2.mp3

Un cri me perça soudain les tympans. Plus proche que le précédent... Je saisis mon arc, sur mes gardes. Quelque chose ne tournait pas rond, ici...
Principalement le fait que ce cri n'ait pas résonné. Alors que les étroites parois de la caverne auraient dû répercuter le son encore et encore, le cri avait disparu en un instant, comme happé par un ciel invisible...
Tous mes sens hurlaient au danger. En vain. Il n'était plus temps de fuir...

Encore un cri. Puis un autre.
Succédant au son, une odeur de transpiration et de sang imprégna soudain l'air.
La peur me serrait le cœur. Cet endroit était surnaturel... Et je détestais le surnaturel. On ne savait jamais de quoi il était capable, par définition. Allais-je mourir? Errer jusqu'à la mort, ou jusqu'à devenir fou? Mes sens allaient-ils continuer à délirer, les uns après les autres, sans que je ne puisse rien y faire?

Je continuais à marcher, lentement, les sens aux aguets... Mais seraient-ils utiles, ces sens capable de percevoir le physique, quand c'était la magie qui me menaçait?

L'odeur se faisait plus forte. Les hurlements, certains de douleur, d'autres de haine, me vrillaient les oreilles. Je ne pouvais que continuer à marcher, craintivement, docilement... Attendant quelque chose... Tout en le redoutant...

L'odeur de ma propre sueur se mêlait à celle du sang... Le réel et l'illusion, déjà, s'effleuraient, se touchaient, s'associaient, s'inversaient...

Ma vision se brouillait... Les parois devenaient floues, transparentes...

Elles se dissipaient lentement, laissant place à une nouvelle scène...

Une scène que je n'avais jamais vue, mais que j'avais trop vécu.

La surprise surpassa la peur. En un souffle, je lâchai, mimant l'étonnement alors que j'avais déjà compris avec précision, dans un recoin de mon esprit, de quoi il en retournait...

- Que... Comment...?

Modifié (le) par Noeleroi
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Rien. Il ne se passait rien. L'embranchement restait désespérément vide. Trop de couloirs, trop de choix. Anauelle hésitait. La faible lueur restante qui éclairait encore le chemin commençait à vaciller. La guerrière sentit qu'elle n'allait pas tarder à s'éteindre. Elle devait s'engager sur un chemin et vite. Un sentiment d'urgence l'avait prit soudain. Elle devait avancer. Elle était encore plus en danger si elle restait là. Elle devait faire vite,oui, très vite. Tous les chemins semblaient se ressembler. Tous sauf un. Un où elle sentit une résistance. Comme si la paroi étaient bloquée par quelque chose. Pourquoi celui là et pas les autres? Et brusquement, le reste de lumière qu'il restait disparu en un instant. Plus le temps de réfléchir. Elle força et força encore. Cherchant par toute sa force de briser la résistance.

Et puis, elle réussit à faire un pas, puis un autre. C'était tellement difficile, tellement fatigant. Elle avait l'impression d'être prise intégralement dans une sorte de marécage. La progression était lente et épuisante. Anauelle avait l'impression d'avoir avancer dans cette...Elle ne savait pas trop quoi, en fait, depuis des heures. Tout ce qu'elle savait, c'est que sa progression était de plus en plus pénible et que la résistance était de plus en plus grande. A moins que la fatigue ne lui joue des tours. Le ricanement se fit de nouveau entendre. Elle essaya encore de lutter, furieuse. Ce son la mettait dans un état de fureur indescriptible, mais elle n’arrivait pas à en déterminer la raison. Elle se rendait compte que son esprit devenait de plus en plus confus. Des pensées sans queue ni tête lui traversait l'esprit. Elle s'en rendait suffisamment compte, sans pouvoir rien y faire.

La guerrière était à bout. Elle ne pensait plus qu'à s'asseoir et à se reposer. Mais quelque chose en elle lui disait que si elle faisait ça, ça serait la fin. Alors, elle continuait, mais le découragement la gagnait petit à petit. C'est alors qu'il lui sembla apercevoir une faible lumière au bout du couloir. Cette vision la revigora un peu. Oui! Elle avait raison. Plus elle se rapprochait, plus la lumière grandissait. Elle s'avança, titubant de fatigue. Elle était dehors. Elle sentait la terre sous ses pieds. Devant elle, quelqu'un semblait sculpter une sorte de statue. Une figure humaine? Elle s'approcha, curieuse. Que faisait elle ici, et qui était cette personne?

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Cette caverne et ses étranges maléfices m'avaient téléportés jusqu'à la carrière de mon enfance. Du moins... C'est ce que je crus dans un premier temps, reconnaissant les hauts murs sombres que j'avais tant observés, il y avait des années, avec désespoir. Mais les bâtiments secondaires, eux, étaient "flous" par endroit, montrant -par exemple- parfois une porte en bois, puis une porte en fer, comme si l'illusion n'arrivait pas à se décider. Était-ce vraiment un simple portail que j'avais traversé, ou... Quelque chose de plus profond, de plus complexe?

Dans ce décor mi-familier, mi-surréaliste, s'agitaient les acteurs. Des hommes en loques, frappant contre les murs, tentant -en vain- de forcer la porte, et escaladant les murailles sans plus de succès.

Malgré l'absurdité de la scène, je ne pus m'empêcher d'essayer d'y amener la logique, avec une réflexion presque inconsciente:

"Où étaient les gardes?"

J'eus la réponse dès mon premier pas, quand je baissai les yeux après avoir senti quelque chose s'écraser sous mon pied: leurs cadavres recouvraient le sol, déchiquetés comme si une meute de bêtes enragées leur avait sauté dessus...

Et c'est ce qui s'était passé. Je le compris en apercevant l'expression d'un esclave.

Son visage n'avait plus rien d'humain. On eut dit une bête enragée, uniquement contrôlée par sa colère et sa haine. Le sang tâchait ses mains et ses vêtements... Et ce n'était pas son sang.

Soudain, coupant court à mes observations, il me sauta dessus, me saisissant à la gorge et plantant ses longs ongles sales sur les flancs de mon cou.

- LAISSE-NOUS SORTIR, hurla-t-il d'une voix qui n'avait plus rien d'humain, me laissant savourer le fumet qui s'échappait d'entre ses dents.

Peu à peu, j'assemblais les pièces du puzzle, et comprenais ce qu'il se passait...

J'avais atteint mon objectif. Cette grotte était celle que nous cherchions, celle que l'espèce de lutin avait suggérée à Anauelle. Et, comme nous l'avions supposé, la magie présente nous projetait dans notre inconscient, nous révélait une part de ce qui était enfoui en nous.

Mais que devais-je déduire de cette scène? Que ma colère et ma haine m'enfermaient? Aurais-je rejoins les rang de Niue par envie de vengeance sur ce monde qui m'avait tant pris, inconsciemment? J'en doutais... Je ne ressentais ni colère, ni même de mépris pour ces terres en perdition: juste de la pitié.

Alors, cette carrière représentait mon impression? Être le seul humain aux yeux ouverts, entourés de personnes aveuglées par leurs sentiments? Là encore, j'avais des doutes. Il y avait les autres sentinelles, déjà, mais surtout, je n'avais jamais vu les autres comme des bêtes. Juste comme des personnes n'ayant pas choisies la bonne voie...

- LIBERE-NOUS! VENGEANCE!

Je saisis le poignet de la créature qui fut humaine, et, d'une brusque torsion, le forçai à me lâcher. Il serait toujours temps de comprendre le pourquoi du comment plus tard. Pour l'instant, il fallait agir.

Vaincre ces démons qui, apparemment, seraient les miens. Par les actes, ou la parole...

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  • 2 weeks later...

La personne qui sculptait était belle, avec un visage doux. La guerrière avait l'impression de déjà l'avoir vu quelque part, mais elle ne se souvenait plus où. Elle lui demanda ce qu'elle faisait, qui elle modelait, mais n'obtint aucune réponse. La curiosité l'emporta sur la prudence. Elle fit le tour de la figure, pour se rendre compte. Elle eut un choc. On aurait dit elle même. Anauelle s'était suffisamment vu dans un miroir pour se reconnaître. Pourquoi la femme faisait sa représentation? A nouveau, à cette question, elle ne reçu pas de réponse.

Elle regarda, encore et encore. C'était un sentiment très étrange que de se voir en terre glaise. Des habits avaient été fait en feuilles et en fleurs, et les cheveux en herbe. L'humaine ne comprenait toujours pas. Pourquoi se donner la peine de faire quelque chose d'aussi réaliste? Pousser le détail jusqu'aux vêtements et à la chevelure? Une main lui toucha l'épaule. Elle se retourna en sursautant, mettant la main sur la poignée de son épée qui était à sa ceinture. C'était la femme si belle. Elle lui parlait. Enfin, la guerrière voyait ses lèvres remuées, mais elle n'entendait aucun son.

"JE N'ENTENDS PAS CE QUE VOUS DITES!" Cria t'elle.

Oui, elle criait. Comme si elle était devenue soudainement sourde. Elle essaya de se rapprocher au plus prêt des lèvres de son vis à vis, essayant de capter au moins un son, un mot. Elle cru saisir quelques termes au vol.

- Ma création...

- Les hommes...

- La guerre...

- Si triste...

Puis, ce fut tout. La femme bougea encore un peu la bouche, puis se tut. C'est alors que son visage se transforma. Son visage à la fois doux mais triste se mua en masque diabolique. Et elle parla. Et cette fois ci, Anauelle la comprit parfaitement.

"Ma créature! Regarde comment je t'ai créé! Est ce que tu aimes?

Dans le but de m’obéir et me servir. Et je t'ai appelé, je t'ai ramené vers moi.

Maintenant, soumets toi à genoux!"

"JAMAIS!" S'écria la guerrière dont le sang n'avait fait qu'un tour.

Elle tira son épée et se mit en garde. L'autre l'attaqua en retour, à main nues. La guerrière essayait de lui donner des coups de son armes, mais la femme semblait trop rapide, chaque attaque tombait dans le vide. Mais elle continuait, frappait, frappait et frappait encore. Son attaquante se moquait d'elle, l'injuriant, ricanant ou disant qu'elle ne pouvait rien, qu'elle était sa chose et que son destin était d'obéir, qu'elle n'avait pas le choix.

Pendant une de ses pose qui la raillait, Anauelle saisit sa chance. Elle lança son épée, d'un coup habile. L'arme se planta dans la poitrine de son adversaire, qui ouvrit de grand yeux étonnés. Puis, la guerrière s'écroula, évanouie.

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Avant mon arrivée sur ces terres, je ne parlais presque pas. Un esclave bavard ne faisait pas long feu, et lâcher des bouffonneries pour amuser les nobles n'était pas parler, juste faire du bruit.

Mais ces lieux avaient su réveiller mon éloquence, et c'était à présent mon arme principale. Après tout, mes premiers temps ici s'étaient déroulés au sein d'une faction qui ne visait pas l'amélioration des talents martiaux, et moi-même ne m'y intéressait pas, à l'époque: la puissance était un moyen d'atteindre ses objectifs, et j'en avais pas encore.
A présent, des dons militaires me serviraient bien, mais c'était trop tard: je m'étais lassé de la chasse aux monstres, ne l'ayant jamais considéré comme autre chose qu'une passe-temps, et je n'espérais pas pouvoir rattraper mes lacunes en combat.
De toute manières, les Sentinelles avaient déjà assez d'assassins et de guerriers...

Cela pour dire que je ne comptais plus sur mon arc ou mes explosifs pour servir Niue, mais sur ma langue. Et, dans l'immédiat, c'était en me sortant de cette situation que je servirais Niue.

J'avais entendu parler d'âmes tourmentées qui acquéraient, par la seule force de leur douleur, une emprise sur le monde des vivants. Sans doute avais-je été parasité par la rage des esclaves qui furent exploités dans cette carrière, et sans doute était-ce celle-ci qui m'avait envahi lors de mes étranges furies sanguinaires.

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Bref, c'était ma volonté contre la leur. Soit...
Je grimpai sur une bâtisse, de sorte à être en hauteur, et pris la parole, élevant la voix pour que tous m'entendent -bien que je doutai que la pluralité soit encore de mise, dans cette mélasse de haine.

- Cesse ta destruction, et écoute-moi, Colère sans visage!
Les parodies d'humains se figèrent toutes en même temps, et levèrent leur regard sans humanité vers moi, faisant courir un frisson glacé dans mon dos. Trop tard pour reculer... Si j'échouais, je finirais en charpie.
- Je sais ce que tu es. La frustration, la souffrance, les sentiments refoulés par des esclaves désireux de survivre. Et ton seul objectif est la vengeance, envers tes bourreaux... Ou s'est-elle déjà transformée en simple soif de sang, quel qu'il soit?
Je fixai l'un d'eux -si tous n'étaient qu'un, alors un était tous, et tous sentiraient ce regard- , d'un œil plein de mépris.
- Mais tu n'es plus rien. Juste une ruine du passé, le vestige d'une scène dont le rideau a été tiré. Tout ceux qui méritaient ta haine sont morts, les prisonniers aussi. Ton existence a perdu sa raison d'être, et n'a plus de sens. Il ne te reste qu'à disparaître.

Les corps, peu à peu, se rassemblaient, et se fondaient les uns dans les autres. Peu à peu, ils formèrent un gigantesque titan, une masse de pure colère, qui me fixait d'un air... Mécontent. Il ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. La chose avait oublié comment parler... Mais je savais ce qu'elle voulait dire.
- Oui, il reste des prisonniers! Oui, des êtres sont encore exploités, privés de leur libertés, et utilisés comme de simples outils! Oui, il faut mettre un terme à ce vice, à cette souffrance!
Mais tu ne sers à rien!

Je pointai mon doigt vers lui, comme un juge qui rend son verdict.
- Ce n'est pas un effet de foule, une soudaine flamme née dans le cœur de tous, un torrent de sentiments comme toi qui a libéré ces esclaves! Ce ne sont pas ces moutons qui ont décidés de se rebeller contre les loups, ce ne sont pas ces faibles qui ont décidés de briser leurs chaînes!
Non... C'est un chien de berger, qui a crocheté les chaînes. Seul. D'une bombe fabriqué par lui-même, il brisa, en un instant, l'asservissement des esclaves.
Toi, qui représente la force d'une multitude qui veut changer les choses...
N'est qu'une pitoyable illusion.

Le regard du colosse se durcit. Il approcha une main démesurée, prêt à me saisir, mais je ne bougeai pas. Je continuai à discourir. C'était ma seule solution, de toute manière...
- La masse ne sait que détruire, aveuglément, guidés par des valeurs qu'ils se sont inventés, et qui ne servent qu'à justifier leurs actes égoïstes. Honneur? Un moyen de justifier l'orgueil. Egalité? Un moyen d'acquérir ce qu'ils ne méritent pas. Liberté? Une douce illusion qui les berce, et leur fait oublier qu'ils ne pourront jamais se libérer des entraves de leurs faiblesses...
Le peuple ne sait que semer vaine destruction. Mais il mérite le bonheur!


Tout en parlant, j'avais réfléchi. Si j'étais au fond de mon inconscient, ceci était comme un rêve lucide. Alors, il devrait être possible de...

- Ce bonheur, ce sont les "bergers" qui l'apportent, en les menant, en les empêchant de courir vers des fossés, et en éliminant les loups. Des meneurs aux yeux clairs, qui perçoivent à travers les illusions, qui n'ont pas peur de prendre des risques pour que tous continuent à avancer.
Des êtres lucides, avisés, qui ne se laisserons pas arrêter...


J'eus un sourire satisfait. Je ne m'étais pas trompé: dans ce songe, j'avais tout pouvoir. Une bombe se matérialisa dans ma main, sous l'injonction de mon imagination. Je la lançai sur le titan en concluant:
- Les Sentinelles feront régner l'ordre, et créeront un monde où des spectres de haine comme toi n'auront plus à naître.

Il explosa, et l'illusion avec.
J'étais à nouveau dans la caverne, comme si rien ne s'était passé.
Mais la disparition de cette crainte sourde, de cette inconsciente terreur de ce qui se cachait au fond de mon âme, prouvait que cela avait réellement eu lieu.
Et que j'avais vaincu.

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Combien de temps était elle restée inconsciente? Anauelle n'en avait aucune idée. Elle se releva du sol de la caverne, où elle gisait allongée, tant bien que mal. Elle avait des courbatures partout et son corps réclamait du repos à grands cris. Plus tard, car il fallait encore sortir de là. Ensuite, elle pourrait dormir tout son saoul. La fin du couloir dans lequel elle était n'était pas loin. Elle s'avança pour tomber dans une grotte qui semblait terminer les souterrains de la cavité. Un homme se tenait au centre, assis, enfin, plus écroulé qu'assis en fait. Il avait de nombreuses blessures sur le corps. Une grande entaille profonde sur le torse, qui ressemblait à un coup d'épée, et de multiples autres blessures qui faisaient penser que quelque chose avait explosé trop près de lui.

Derrière l'individu, enchaînés au mur, les cadavres de gens. A leur habillement, la guerrière se dit qu'il devait s'agir des habitants qui avaient disparu de la capitale et dont Noeleroi lui avait parlé. En parlant du rôdeur....

Un bruit derrière elle. Elle se retourna. D'un autre couloir qui arrivait jusqu'à la caverne et qu'elle n'avait pas remarqué jusqu'ici surgit son compagnon d'aventure, ou de quête, ou de elle ne savait pas quoi, en fait. Que c'était il passé, réellement? Sans doute auraient ils le temps d'en discuter plus tard, l'homme mourant, les interpella à ce moment là.

"Que m'avez vous fait? Vous n'étiez pas sensé sortir vivant de cet affrontement! Maudits! Je vous maudits....!"

Il fut interrompu par un râle, il n'en avait plus pour très longtemps. La guerrière s'approcha lentement de lui.

"Et toi, que nous as tu fait?"

Pas de réponse. Il les regardait, haineux, mais c'était tout. Il mourrait, lentement, son sang s'écoulant de ses blessures. Dommage qu'on ne puisse pas menacer un mourant, pensa Anauelle.

Elle reporta son attention sur Noeleroi.

"Ca va, toi? Pas trop de dégâts?"

Le rôdeur semblait à peu près aussi éprouvé qu'elle. Elle se demandait ce qu'il avait bien pu vivre. Mais elle ne voulait pas l'interroger. Instinctivement, elle avait comprit que c'était quelque chose de personnel, comme elle même. Pour son compte, cela posait presque plus de questions sur son passé que ça n'en résolvait. Et pour lui? A quelle question cela avait il répondu? Ou pas d'ailleurs. Sans doute ne le saurait elle jamais et ce n'était peut être pas plus mal comme ça.

Désignant les autres morts, elle demanda.

"Et qu'est ce que nous allons faire d'eux?"

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Il ne me fallut pas plus de quelques minutes pour arriver au bout de la grotte, et sans même qu'il n'y ait de bifurcations. Depuis quand étais-je sous l'effet de l'illusion? Avec un peu de chance, le labyrinthe que nous avions traversé en était le début, et sortir de cette grotte serait en vérité aisé.

Dans la "pièce" où j'arrivai, se tenaient les personnes disparue, Anauelle, et un vieillard mal en point.

Les traces sur son corps et sur les murs témoignaient d'une explosion.

Quel crétin. Il s'était laissé dépassé par sa propre magie, succombant aux visions qu'il avait lui-même suscité, et provoquant lui-même en réel ce dont il pensait avoir été victime dans les songes.

Un jour, un homme avait été retrouvé mort de froid, au cœur d'une caverne de glace. Une caverne qui, à l'image d'un igloo géant, était relativement chaude... Pas de quoi mourir gelé. Mais l'homme l'ignorait et, convaincu que le froid l'assaillait, son corps avait provoqué lui-même les effets de ce froid, le tuant.

C'était en cela que la magie illusoire était dangereuse: si la victime croyait marcher sur des braises, ses pieds souffraient réellement.

Ce mage, abusé par sa propre tromperie, s'était blessé lui-même.

- Ca va, toi? Pas trop de dégâts?

- Ca va. Disons que j'ai fais le ménage dans ma tête...

Je dardai alors sur le vieillard un regard mauvais.

- Faisons le ménage sur ses terres, à présent.

J'avais tout de suite remarqué, malgré l'obscurité, que les êtres allongés au sol avaient les yeux ouverts. Ils n'étaient pas physiquement inconscient... Mais leur esprit était entravé, ou... N'était plus.

Rassemblant le peu de magie qui coulait en moi (en donnant les premiers secours aux blessés que je rencontrais, dans mes débuts sur ces terres, j'avais inconsciemment commencé à user de magie de guérison, jusqu'à ce que cela devienne naturel), je soignai le mage, juste assez pour qu'il ne meurt pas tout de suite et puisse parler.

- Annule tout de suite les effets de ta magie sur ces gens. Si tu refuses...

Je saisis une flèche et la plantai dans sa jambe.

- Je te saignerai et te soignerai jusqu'à ce que ton esprit soit définitivement détruit.

Laissant échapper un petit ricanement, pour paraître plus effrayant, j'ironisai

- Et tu finiras comme tes victimes. Belle fin, non?

Je n'aimais pas faire souffrir, et je craignais la réaction d'Anauelle face à ce qu'elle pourrait considérer comme de la cruauté, mais c'était le seul moyen de sauver les habitants.

Il fallait absolument qu'il parle, et qu'il ne soit pas trop tard. Sinon... S'ils étaient condamnés à rester à l'état de légumes...

Que ferais-je? Ramènerais-je les corps aux familles, leur imposant un fardeau et une souffrance dont elles n'oseraient jamais se défaire, torturées par leur conscience?

Ou...

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Noeleroi semblait plus ou moins se porter bien, un peu comme elle, en fait. Il semblait fatigué et .... en colère? La guerrière eut un mauvais pressentiment, rapidement confirmé par l'attitude plus que choquante du rôdeur. Comment ça, il voulait torturer l'ermite? Bon, elle même ne le portait pas dans son cœur, il fallait bien qu'elle se l'avoue. Mais de là à pratiquer une sorte de vengeance plus que douteuse. Et puis, les personnes dans la grotte étaient déjà morte, non?

"Noeleroi!"

Non, Anauelle n'avait pas crié, ni même haussé le ton, mais ce simple mot, le nom du rôdeur qui, le croyait elle était son ami et qu'à ce moment là elle ne reconnaissait plus, contenait un tel reproche et un tel commandement aussi, qu'il se figea un instant, assez pour qu'elle le saisisse à bras le corps, l'empêchant de bouger.

"Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas le torturer. Ne t'abaisse pas à son niveau. Non, encore pire, ne devient pas plus mauvais que lui.

De toute façon, il a déjà perdu trop de sang, son cœur ne tiendra plus longtemps, à présent."

Elle n'avait pas tord, la blessure au torse, faite par son épée pulsait, sous les battements de plus en plus erratique de l'organe vital de l'ermite. Un rictus mauvais traversait son visage et aussi de la haine, mais pas envers le rôdeur, plus vers la guerrière. Il lui en voulait, il la haïssait encore plus qu'avant pour avoir ce genre de compassion, même minime. Cet homme était corrompu jusqu'à l'os et se savait condamné. Et rien ne lui aurait fait plus plaisir que de mourir en ayant vu son oeuvre pas totalement inutile si Noeleroi avait poursuivi son acte de barbarie.

Et puis, brusquement, elle comprit en voyant les lèvres de leur ancien bourreau bouger presque silencieusement. Il essayait de gagner du temps. Pourtant, elle ne connaissait pas grand chose en magie, mais à ce moment là, ce qu'il essayait de faire était évident. Il essayait de drainer la conscience de ses prisonniers. Ainsi, le rôdeur avait raison, ils étaient toujours vivant. Mais ils n'avaient plus beaucoup de temps avant d'être réduit définitivement à l'état de corps vivant mais sans conscience à tout jamais.

Mais pourquoi les garder en vie. Des ossements près du feu lui apporta l'horrible réponse. C'était son garde manger, en quelque sorte. Elle savait ce qu'il lui restait à faire, il fallait l'achever maintenant, mais avant, convaincre rapidement son ancien? ami.

"Ecoute moi, tu as tord. Il faut lui accorder miséricorde et le tuer maintenant. Tu dois me faire confiance. Je dois te lâcher pour l'achever. Ne m'en empêche pas, je t'en prie ou tout sera perdu."

Elle le lâcha, saisit son épée, la brandit au dessus de sa tête. A ce moment là, l'ermite lui cracha dessus. Elle visait pour trancher la tête en un seul coup. Tout dépendait de Noeleroi, s'il essayait de l'en empêcher maintenant, elle n'aurait plus le temps pour soit lutter avec lui , soit le convaincre. Elle espérait. Elle savait que le sort cesserait dès que l'homme en aurait fini avec sa misérable vie.

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- Noeleroi!

Je cessai de bouger, réfléchissant à toutes allures. Je tournais le dos à Anauelle, et j'étais incapable de savoir ce qu'elle ferais. Si je me tournais vers elle, le mage en profiterait sans doute pour m'attaquer, ou mettre fin à ses jours lui-même. Mais la guerrière représentait aussi un danger potentiel. Elle ne cautionnait pas mes intentions, le ton de sa voix ne laissait place à aucun doute... Que comptait-elle faire?

Je ne sus faire un choix à temps; alors, il s'imposa de lui-même. Je n'avais pas quitté l'assassin des yeux, et Anauelle m'avait saisit.

Ses mots, dégoulinant de bons sentiments empreints d'une absurde notion d'honneur, ne changèrent en rien mon intention. Mais, après cet étalage d'illusoires valeurs, elle eut quelques mots censés.

Il n'en avait plus pour longtemps, c'était un fait... Et l'expression qu'il abordait balayait les espoirs que j'aurais pu avoir qu'il guérisse ses proies avant de mourir. Orgueil, sadisme, plaisir à la vue de la souffrance d'autrui... Il subirait mille supplices plutôt que de donner satisfaction à ses ennemis.

- tsss, lâchais-je, contrarié.

C'était risible. J'avais vaincu une chimère dans un monde inconnu, et j'étais incapable de triompher d'un vieillard dans mon propre monde. Mais je pouvais tourner la chose dans tous les sens, j'en revenais au même constat: Anauelle avait raison. On ne tirerait rien de lui. Et aucun de nous deux n'avait de connaissance en magie, ce qui écartait la possibilité de briser l'emprise du mage directement sur le plan spirituel.

N'ayant pas l'habitude d'abandonner facilement, je scrutai désespérément tout autour de moi, dans l'espoir de trouver quelque chose qui puisse nous apporter un début de solution.

Je découvris alors enfin les ossements à terre. Voilà qui apportait la dernière pièce au puzzle qu'était cette grotte... Ce mage attirait ses victimes jusqu'ici grâce à l'espèce de lutin, faisait succomber leur esprit à ses propres tourments -qui n'avait pas un ou deux squelettes dans le placard?-, les réduisait à l'état de légume, et puis... Se faisait une ratatouille.

Mon regard s'était posé sur eux, et je remarquai une lueur soudain remuer dans leurs yeux. Le mage préparait un sale coup...

Anauelle me tenait le buste, mais cela ne m'empêcherait pas de gratifier le vieillard d'un coup de pied. Malgré tout, j'hésitais. Briser sa concentration pourrait l'empêcher d'agir, mais pourrait aussi achever l'esprit de ses victimes, comme un somnambule qu'on réveillerait soudainement.

D'où mon scepticisme quant à la "solution" d'Anauelle. "Tu as tord. Il faut le tuer maintenant". Depuis quand s'y connaissait-elle en magie, elle? On eut dit un enfant essayant de comprendre le principe d'une bombe, inconscient de sa complexité et de son instabilité.

Mais je n'étais pas plus connaisseur qu'elle, et le temps jouait contre nous. Tant pis. Mieux valait faire comme elle disait, et le tuer. Après, nous emmènerions les victimes chez des spécialistes, pour les sauver. S'il y aura encore quelque chose à sauver...

-Très bien. J'accepte ta proposition. A un détail près...

Je saisis ma dague et, avant qu'Anauelle n'ait pu baisser son arme, je plantai la mienne dans la gorge du mage.

Si le meurtre du magicien achevait l'esprit de ses proies, il se pourrait qu'Anauelle se sente coupable de la mort des citoyens, comme si elle les avait tranchés elle-même. Autant lui éviter ces tourments...

Personnellement, je n'aurais aucun regrets. J'avais fait la meilleure chose à faire, quelles qu'en soient les conséquences.

- Adieu, vieillard. Puissent tes tourments dans l'autre monde être à l'égale de tes crimes.

Il ne restait plus qu'à espérer que le pressentiment de la guerrière se confirme, et que cela sauve les victimes du mage...

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Il était fou. Il avait été planter une dague dans la gorge du mage alors qu'elle s’apprêtait à donner le coup de grâce. Elle aurait très bien pu le couper en deux, dans ces conditions. Heureusement qu'elle avait pu retenir son bras à temps. Elle regarda Noeleroi d'un air triste.

"Je ne te reconnais plus vraiment, mon ami... D'ailleurs, l'es tu toujours?

Enfin, je suppose qu'il n'est pas vraiment temps de parler de ceci, nous discuterons plus tard si tu le veux bien."

Il avait fait un meurtre alors qu'elle s'apprêtait juste à rendre justice. C'était une intuition, et la différence était minime. Pourtant l'énergie mystérieuse qui avait habité la guerrière quelques minutes commençait à se dissiper, la laissant encore plus fatiguée qu'auparavant, si c'était possible. Tant pis. Elle était dans un état d'abattement, maintenant... Trop fatiguée pour s'interroger ou pour continuer à discuter théorie avec le rôdeur.

Dans tous les cas, cela faisait quelques minutes que le triste individu était mort et tous les deux attendaient. Un signe, un geste, quelque chose qui dirait que les victimes revenaient à elles. Ce furent des minutes bien longues, quasiment interminables. Et puis enfin...

Un mouvement, ils reprenaient connaissance. Anauelle fut soulagée. Petits à petits, tous les prisonniers commencèrent à donner signe de vie. Elle se dirigea vers eux, leur parlant, les rassurant de son mieux. Non, tant pis pour la fatigue, elle n'allait pas les laisser passer une heure de plus dans cet endroit lugubre. Ils allaient les ramener, oui. Leur bourreau était mort, ils n'avaient plus rien à craindre.

Tous les deux guidèrent les citoyens hors de la caverne. Le chemin du retour fut étonnement facile.

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  • 2 weeks later...

Anauelle n'avait pas compris la raison de mon geste. Tant mis. L'eut-elle comprise que sa réaction n'eut pas été différente, sans doute...

- Je ne te reconnais plus vraiment, mon ami...D'ailleurs, l'es tu toujours?

- M'as tu jamais vraiment connu? On ne voit jamais au mieux qu'une facette d'autrui...

Et au pire, juste une façade, comme dans ce cas là.

- Et pour notre amitié...

J'haussai les épaules.

- Je ne t’apprécie pas moins qu'avant. C'est toi qui a la réponse à cette question, pas moi.

Car je l'appréciais, malgré son aveuglement. Elle se battait pour ce en quoi elle avait foi, mais elle avait suffisamment de sang-froid pour ne pas me "punir" de mes actes contradictoire à sa morale, comme l'avait fait une autre guerrière ignée auparavant...

Au final, si j'arrivais à lui ouvrir les yeux, non seulement je pourrai lui éviter la mort par nos mains, mais elle deviendrait aussi une puissante alliée. Mais, comme si elle avait lu dans mes pensées, elle conclus:

- Enfin, je suppose qu'il n'est pas vraiment temps de parler de ceci, nous discuterons plus tard si tu le veux bien.

Elle avait soudain l'air extrêmement lasse. Tant pis... Après tout, les événements avaient été exténuant, et je ne savais pas ce qu'elle avait dû affronter dans son inconscient. Mieux valait attendre.

Quoi qu'il en fut, elle avait deviné juste. Les victimes furent libérés de l’emprise du mage, et ne semblaient pas avoir gardés d'autres séquelles qu'un léger étourdissement, comme s'ils sortaient d'un long sommeil.

Malgré sa fatigue, Anauelle les prit de suite en charge. Je fis de même, après avoir jeté ma dague ensanglantée et retiré ma veste reteinte en rouge. Inutile de les effrayer avec du sang...

L'affaire fus close sans plus de péripéties. Les citoyens étaient de retour dans leur famille, sans aucun souvenir des événements, et ce fut comme si ce mage n'avait jamais existé.

A un détail près... Anauelle se méfierait de moi, à présent. Un prix assez juste pour l'élimination de ce qui me hantait...

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  • 2 weeks later...

Deux jours avaient passé depuis l'épisode de la caverne. Deux interminables jours, mais à la fois trop court. Elle savait qu'elle devait parler avec le rôdeur de ce qui c'était passé là bas. De leur amitié passée, et peut être future s'ils avaient de la chance et encore quelques chose en commun, à part cette aventure. Une taverne, pas trop fréquentée, serait l'idéal. La guerrière avait le choix, soit celle au sud de la ville, à l'extérieur, dans le désert, soit celle au nord de la ville, dans un des bâtiments, à coté de la boutique d'équipements.

Finalement, celle à la limite de la ville et déjà dans le désert lui semblait plus adapté. Peut être à cause du sentiment d’introspection que les étendues de sable avaient toujours sur elle. Elle invita donc Noeleroi à partager un verre, sachant à l'avance qu'ils auraient, normalement, tout le loisir de pouvoir discuter tranquillement. Et en effet, comme souvent, la taverne était vide. Il arriva quelques minutes après elle et s'installa à sa table. Anauelle laissa un moment le silence s'installer, que chacun puisse au moins goûter à sa boisson à son aise avant d'entamer.

"Tu sais, le Noeleroi que j'ai connu, quand j'étais en ville, était gai et farceur. Et il aimait les câlins...

Et là, je retrouve un rôdeur plus froid, plus calculateur... Qui commet un meurtre de sang froid. Et ne me dit pas que c'est la caverne qui t'as rendu plus sombre. Tu l'es depuis que tu as déclaré ta foi à Niue.

Alors je me demande... Où est le véritable toi, dans tout ça?

Je sais bien que nous avons tous des parties de nous même plus sombre, mais là, je ne te reconnais plus.

Tu m'as dit que c'était à moi de me prononcer, mais j'aimerai savoir avant de le faire."

La guerrière n'avait pas l'habitude de tant parler. Elle n'avait certes pas le droit de dicter ses choix à son ami ou ancien ami, elle ne savait pas encore trop. Elle était contre le meurtre, elle était contre la torture. Ce qu'elle même avait découvert sur elle dans la caverne... Et bien, elle avait eu le temps d'y réfléchir, et les suppositions qu'elle avait faites..., et les tenants et aboutissants auxquels cela menait la rendait à la fois perplexe, mal à l'aise et nerveuse. Alors depuis, elle essayait de rester dans le droit chemin, de faire le bien, et même mieux, ce qui semblait le plus juste. De trouver un compromis entre les partis, éventuellement.

Et puis, c'était tellement facile d'avoir des ennemis. Faire des amis, ou du moins, faire cesser les animosités, voilà un défi qu'elle jugeait digne d'être relevé. La tâche ne serait pas facile, elle le savait. C'était pour ça qu'elle ne pourrait jamais s'opposer aux décisions du rôdeur, mais quant à rester réellement son amie, elle ne savait pas encore. Tout dépendrait de sa réponse, en grande partie.

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