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Terre des Éléments

La voie de Yératel


calyso
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Je venais de sortir de la forêt millénaire qui abritait le campement de mon ancienne famille ; mes affaires regroupées dans mes sacoches et un pincement au cœur alourdissant mes pas. Je ne les quittais pas de gaieté de cœur, cela avait été un choix difficile mais j'avais pris ma décision et je comptais bien m'y tenir. J'étais sorti en catimini du camp endormi, après avoir laissé bien en évidence une lettre d'explication ainsi que l'écusson de mon appartenance aux Constellations. Je savais que mon départ en chagrinerait certains ou que d'autres ne comprendraient peut être pas mon geste, mais je ne pouvais continuer ainsi. Je me posais trop de questions et ne trouvais que peu de réponses. J'avais besoin de temps pour remettre de l'ordre dans mes idées et refaire le plein de sérénité avant de reprendre mon chemin avec les Etoiles. J'avais en quelque sorte perdu la foi et il me fallait la retrouver. Aussi avais-je entamé un pèlerinage qui, je ne sais où il me mènera. Je levais les yeux sur l'horizon d'un nouveau départ ; le soleil se levait à peine derrière les collines, me laissant le loisir de continuer mon chemin tranquillement.

Après avoir déambulée quelques heures, sans trop savoir ni où aller ni que faire. Je finis par diriger mes pas vers l'une des auberges tenues pas les sœurs Gerger. Je choisi l'une de celles qui se trouvait aux alentours de Melrath Zorac ; plus calme que celles de la ville. Là, avec un sourire timide, je demanda à l'aubergiste une chambre pour quelques jours. Je ne pus lui préciser la durée réelle de mon séjour chez elle, ne sachant ce que j'allais faire, et lui paya donc la chambre d'avance pour une semaine. Je monta mes affaires, rangea le peu de choses que j'avais emmené et me laissa tomber sur le lit de la petite chambre, tournant et retournant dans ma tête les dernières heures. Avais-je finalement bien fait ? Me pardonneraient-ils un jour d'avoir déserté comme ça sans d'autres explications qu'un bout de papier griffonné à la va vite ? Après avoir ressassé tout cela une bonne dizaine de fois, je finis par m'endormir, alors que le soleil n'était pas encore couché, exténuée par la nuit de la veille et ma journée d'errance.

Le lendemain, je fus réveillé par le gazouillis des oiseaux, fraîche et posée ; prête pour une nouvelle journée. La nuit m'avait montré en rêve, un début de piste et j'en remercia Posicillon par une longue prière, avant de descendre à la taverne prendre un petit déjeuner. La salle était vide et je remonta vite dans ma chambre pour vider ma besace à la recherche de feuilles de parchemin encore immaculées, bien décidée à mettre en œuvre le projet qui avait germé dans mon esprit cette nuit. J'inscrivis sur les parchemins mon annonce de service et partis les placarder dans la ville proche. Puis, je décida de refaire une réserve de plantes pour mes baumes et potions. C'est ainsi que la nuit me surpris à l'oasis, agenouillée dans les arnicas.

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L'errance est un plaisir pour ceux qui savent voir le monde avec des yeux qui embrassent. Ce n'était pas vraiment le cas de Anamaya. Bien sûr, elle essayait de faire sa route. Mais il est difficile d'aider des êtres qui, ne voyant nul blason pour se fixer, préfèrent fuir par sécurité.

Ainsi elle errait, d'auberge en auberge. Elle avait appris à couper du bois et à piocher la pierre. A se débrouiller seule, en somme. Mais elle avait l'impression d'être sans but, de ne plus trop savoir pourquoi, ou pour qui, elle existait.

C'est en suivant ses pieds qu'elle tomba, l'un de ses matins qui est le soir pour les autres, sur Calyso. Elle était affairée dans les arnicas, devant probablement renouveler son stock. La prêtresse l'observa un long moment, silencieuse. Il y avait quelque chose qui la troublait sans bien savoir quoi. Ne trouvant pas, elle marcha volontairement sur une branche pour signaler sa présence, et lui parla, restant toujours à bonne distance :

« Personne ne t'a donc appris qu'il était dangereux pour une damoiselle de rester seule au dehors la nuit ? Bonsoir Calyso.»

Son sourire franc et légèrement hypocrite démentait tout sermon.

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Je finissais ma récolte aussi vite que possible, souhaitant rentrer à l'auberge, à l'abri des créatures nocturnes et des âmes errant la nuit ; lorsque j'entendis un bruit sec derrière moi. Je me retourna vivement, prête à envoyer ma serpe sur mon agresseur, même si je ne risquais pas d'aller bien loin avec cette arme improvisée. Une silhouette s'était dessinée dans la pénombre et, même si je ne la distinguais que très mal, car la lune avait choisi cet instant pour se cacher derrière un nuage, je reconnu sans mal la voix qui perça l'obscurité. Je rangea donc ma serpe et me releva pour lui faire face :

« Bonsoir Anamaya. Comment vas-tu ? Cela fait un bout de temps que nous ne nous sommes vus. Que deviens-tu ? »

Je finis de fourrer les plantes médicinales dans ma sacoche et m'avança de quelques pas vers elle, un sourire sur les lèvres, heureuse de retrouver ma mentor :

« Et puis ne t'inquiète pas pour moi, je sais me débrouiller et ne suis jamais vraiment seule »

J'étais enfin en face d'elle et la distinguait bien maintenant que l'astre argenté avait refait son apparition.

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Elle fit quelques pas jusque sa consœur.

« Je ne m'inquiétais pas, à ta façon tu sauras toujours te défendre, j'en suis convaincue. »

La prêtresse haussa les épaules.

« Ce que je deviens ? Depuis la fin de ma période fantomatique, et mon départ du souffle, plus grand chose. Ma vie a, en quelque sorte, cessée d'être trépidante. Mais ça ne doit pas être plus mal. Des fois on a besoin de faire le point pour retrouver... Du sens. »

Elle s'approcha à nouveau, histoire de ne plus échanger des propos par dessus le lac des crapauds. Après tout, ça ne les concernaient pas !

« Et toi, quels chemins te guident en ce moment ? Bibsou se porte bien ? »

Il y avait une lueur de malice sur ces derniers mots.

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Je comprenais un peu ce qu'elle voulait dire, c'était pareil pour moi. J'errais aussi de ci de là, sans avoir vraiment de but. Anamaya contourna l'étang pour me rejoindre et je l'accueilli avec un nouveau sourire avant de s'estomper à l'évocation de mon fiancé que j'avais abandonné.

« Bibsou se portait bien la dernière fois que je l'ai vu, il revenait d'une chasse au sanglier fort fructueuse. Pour ce qui concerne mes aspirations, je ne sais plus trop. Je suis moi aussi en quête de ma voie, mais c'est une longue histoire. Trouvons nous déjà un endroit plus confortable pour discuter »

Je l'entraina un peu plus loin en direction du camp des nomades et lui désigna un tronc d'arbre sur lequel nous pourrions nous asseoir. Tout en lançant un sort de perception afin de m'assurer qu'il n'y avait pas d'autres insomniaques dans les environs.

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La prêtresse hochait la tête, obtempérant. Etait-ce de la fatigue qu'elle avait vu et qui la taraudait ? Etait-ce une aura ternie ? Anamaya essayait de faire coïncider mots et sensations ensemble mais pour l'instant cela ne donnait rien de très probant. Elle accompagna sa consœur sans mot dire jusqu'à l'endroit où elle la guidait, près de ce puit où, il y a une éternité de cela, une tente avait été construite, puis détruite dans le sang et les larmes. Un cycle devait-il toujours se finir ainsi ?

La prêtresse laissa Calyso rassurer sa suspicion. Visiblement elle voulait prononcer des mots qu'elle ne préférait pas faire tomber dans trop d'oreilles. Elle chercha des yeux les étoiles du regard. Anamaya avait toujours été moins apte que Ignis a y lire les présages. Pour l'heure, elle n'y voyait rien d'autre qu'une nuit paisible. Assise, sagement, elle ne dit mot.

Elle tourna dans sa tête toutes les choses qu'elle aurait pu dire. Son retour, son départ, Guix, Ignis... mais en fait rien n'avait vraiment d'importance.

« J'ai beau chercher des banalités à dire, je ne vois pas... j'ai une sensation curieuse, comme un flottement. D'une certaine façon je ne m'attendais pas à te voir, comme si je n'y étais pas préparée. Ça ne veut pas dire que je ne suis pas très heureuse de te retrouver, hein ! Mais... Il doit bien y avoir une raison qui me dépasse... Tu dis avoir une longue histoire ? Moi j'ai du temps si tu veux la partager... »

Elle lui offrit un sourire engageant.

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Une fois sure et certaine que ni oreilles indiscrètes, ni dangers ne trainaient dans le coin, je m'installa sur la souche d'arbre, au coté de l'aéride, me demandant si j'avais bien fait de choisir ce lieu qui nous rappelait à toutes deux un mauvais souvenir. A cette pensée, mon regard se tourna vers les étoiles qui pétillaient de mille feux dans le ciel et je pensa à eux.

Je n'aimais pas m'étendre sur ce qui me taraudait, mais la prêtresse savait trouver les mots et les gestes pour entrainer la confession. Le cadre aussi s'y prêtait, et peut être qu'au fond de moi j'avais besoin de me confier à une personne qui me comprendrait car je me sentais un peu perdue.

« Tu as raison de dire cela, je n'aurais pas dû me trouver là. Pour tout te dire, j'ai quitté les Constellations il y a peu et depuis je loue une chambre à l'auberge du coin. Je vis un peu au jour le jour, sans trop savoir ce que je compte faire à plus long terme. Je ne sais pas vraiment comment c'est arrivé, ni comment j'en suis arrivée à cette conclusion. J'ai peut être fait une erreur, mais je ne me sentais plus trop à ma place. J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose en cour de route. Je cherche une façon de me retrouver. De faire le point sur moi-même et de donner un sens à ma vie »

Je m'arrêta un instant pour réfléchir à ce que je venais de dire

« Désolée, mes propos n'ont ni queue, ni tête on dirait. Mais ça reflète bien l'état dans lequel je suis. Je nage dans le flou et ne sait vers qui me tourner. Même mes prières à Posicillon ne m'apaisent plus»

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Les yeux de la prêtresse s'écarquillèrent. Voilà ce qui avait dû la marquer sans qu'elle percute ! L'absence du blason si familier sur la tunique de Calyso. Ainsi donc elle avait laissé derrière elle le campement des Constellations ? Elle posa sa main sur celle de sa consoeur en signe de sollicitude et d'amitié.

« Je comprends tes mots, Calyso. J'entends ta douleur et ton doute, et ce qu'il a de torturant pour ton esprit. Cela fait si longtemps que je suis partie du campement aujourd'hui. Mais j'en sens encore la déchirure... Toi qui y avait passé tellement d'années, comme cela a dû être dur ! »

Elle fit une pause, compatissante, se remémorant.

« Ne t'en fait pas pour eux. Ils comprendront. Vous aviez bien compris, alors, pour moi, non ? Ils feront de même. Un jour il doit falloir trouver sa voie par soi-même, je crois. Il devait être venu le temps pour toi de regarder qui tu es vraiment. De te retrouver, et d'être entière à nouveau. Peut-être que d'une certaine façon tu t'es... éveillée ? Qu'il y a quelque chose là-bas qui t'a posé problème ? Ou quelque chose dehors qui t'a attiré ?

Je n'ai pas de doute. Tu reviendras vers les étoiles. Ce n'était qu'un au revoir. »

Elle eut un sourire

« Peut-être bien, même, qu'on y retournera ensemble ? Qui sait si ça se trouve, il y a une loi universelle qui pousse les prêtresses à quitter les rails pour voir le monde de leurs yeux. Je repense à Caramel, à Citron à Selene ou Celeste... Toutes ont aussi, un jour, choisi de partir.... »

Je haussai les sourcils.

« D'ailleurs. Tu ne trouves pas ça curieux ? Et si, vraiment quelque chose, quelque part nous appelait ? »

Anamaya prenait un air plus sérieux. Elle avait la sensation d'avoir touché du doigt quelque chose qui trainait là depuis toujours, dans l'ombre, en attente d'être découvert.

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Je ne vis pas la tête de la jeune femme mais je sentis sa main sur la mienne et cela m'apaisa. L'évocation de son propre départ, me refit vivre le mien et mon cœur se serra tandis qu'une larme coulait sur ma joue sans que je puisse la contrôler. Sentant que ma voix allait trembler sous l'effet de l'émotion, je préféra hocher la tête aux questionnements d'Anamaya. Au moins le temps de reprendre le contrôle de moi.

« Je ne sais pas ce qui m'a poussé hors des murs du campement. Peut être ne le saurais-je jamais. Oui, je compte bien retourner les voir. Ne serais-ce que pour leur donner de temps à autres des nouvelles. Et d'y revenir après, une fois que j'aurais accompli ma quête, s'ils reveulent bien de moi. Mais je ne sais pas dans combien de temps. Cela peut être dans un mois comme dans dix ans. »

L'évocation de son retour probable me fit sourire. Combien de fois ais-je entendu les Etoiles demander son retour et essayer de la convaincre. C'est sur que ça leur ferait chaud au cœur. Ils seraient même capables de marquer la date d'une pierre rouge. Je lui en fis part mais elle ne m'entendit pas, partant dans une pensée philosophique qui me parue un peu saugrenue au premier abord.

Je contemplais le ciel et la lune. La prêtresse c'était tut aussi, méditant sur ses propres paroles. Je me remémorais chacune des consœurs qui nous avaient rejoints puis étaient parties, suivre leur propre chemin. Peut être que pour moi aussi l'heure était venue de voler de mes propres ailes. Elle avait s'en doute raison. Je devais arrêter de me culpabiliser d'avoir tout plaqué.

« Qui serait assez puissant pour appeler des prêtresses rattachées à des dieux différents et assez discret pour ne pas qu'on sente son appel ? C'est un peu bizarre non ? Et puis si tu avais raison, il aurait put lancer un message plus clair, tu ne crois pas ? »

Modifié (le) par calyso
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La prêtresse inspira profondément essayant de répondre le plus logiquement aux questions de sa consœur.

« Qui ? Pourquoi pas l'Unique lui-même ? Ou l'un de ses envoyés parlant en son nom ? Ou n'importe qui ayant une force mystique suffisante pour capter notre attention... Nous avons voué notre vie à des Dieux différents, certes. Mais les prêtres et prêtresses ont une vision relativement commune du monde. Sans se concerter. Il y a un renoncement à la guerre, bien que nous soyons tous prêt à porter nos couleurs le plus loin possible... »

Elle fit la moue.

« Quant au message en lui-même... Peut être qu'il dépend du but de celui qui nous l'envoie. Comment réagir si on recevait un message par oiseau écrit « Salut Caly ça va ? J'ai senti que t'étais prête à me rencontrer pour avancer dans ta voie de prêtrise, alors rejoins-moi à cette adresse demain soir, signé l'envoyé de l'Unique. »... D'accord je caricature un peu, mais un tel message, j'y croirais difficilement, pas toi ? Nous sommes des personnes qui... perçoivent. Nous avons choisi la voie de la magie. C'est un apprentissage de toute une vie et bien plus encore... ça me semblerait naturel que le message soit de cet ordre. Peut être une invitation à poursuivre cet apprentissage ailleurs ? Avec cet ailleurs qui nous ait proposé, intuitivement et qu'il ne nous reste plus qu'à découvrir si nous sommes prêtes... »

La prêtresse se releva fit quelques pas, pensive.

« D'ailleurs... Si ça se trouve... Le message est diffusé tout le temps. Je veux dire ce serait comme une onde transmise par les éléments, un message perpétuel que nous sommes aptes à capter dès que nous sommes prêt à le faire... Mais que nous pouvons aussi refuser. Afin de nous laisser le choix. Un libre arbitre. Qu'en penses-tu ? »

Anamaya revint s'asseoir prêt de Calyso, le regard pétillant.

« ça me donnerait envie de chercher à l'atteindre ce message et d'en remonter sa source ! »

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J'écouta avec attention les propos de la prêtresse aéride et souris en voyant sa mimique. Puis je la suivis du regard lorsqu'elle se leva pour continuer son analyse. Et quand elle revint s'asseoir à mes cotés, les yeux brillants comme les astres, je sus qu'elle ne lâcherait pas l'affaire et qu'elle était sérieuse quand elle disait qu'elle irait chercher la source de tout ceci. J'espérais, pour son bien, qu'elle trouverait son mystérieux expéditeur sinon, Anamaya pouvait encore disparaître pour un bon bout de temps, à nouveau. N'ayant plus de responsabilité, ni rien à faire pour l'instant, je décida de l'accompagner dans son périple ; après tout, deux prêtresses avisées en valaient mieux qu'une.

« Tes arguments se tiennent même si c'est un peu tiré par les cheveux. Mais pourquoi pas... Ca ne serait pas la première fois que nous voyons quelque chose d'aussi étonnant. Entre les dragons, les elfes et Miocèenne. Et avec la réaction des dieux il y a peu, un message de l'Unique pour réunifier tout le monde ne serait pas extravagant. Et si c'est un haut prêtre ou un puissant mage qui nous appelle cela est compréhensif que seuls des adeptes de la magie y soit réceptifs, surtout s'il cherche à rester discret. »

Je changea de posture sur la souche, pour me tourner un peu plus vers mon amie, croisant les jambes. J'étais heureuse de la voir à nouveau en chair et en os et aussi pétillante de vie. Cela me faisait presque oublier mes soucis :

« Je viens avec toi, j'ai bien envie de voir la tête de celui ou celle qui m'a poussé à quitter les miens ceux que j'appréciais par-dessus tout. Mais as-tu une idée de comment nous allons parvenir à nos fins, ou de trouver un début de piste ? Car personnellement je ne ressens rien. Et toi ? Perçois-tu quelque chose ? »

J'attendais qu'elle nous donne une idée pour que l'on sache par où commencer car entre nous deux, je pensais que c'était elle qui avait le plus de foi et la plus motivée, et donc la plus perceptive aux ondes magiques.

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Calyso semblait prête à la suivre et cela l'enflammait. C'était comme si elle avait retrouvé un savoir secret, obtenu pendant son errance et effacé par la Déesse lors de sa réincorporation.

Lorsqu'elle lui posa la question de la technique, Anamaya fut plus embêtée. Elle se mordilla la lèvre. Cela n'apportait rien de concret mais était un mauvais tic qu'elle avait acquis au fil du temps. Comment faire ? Comment faisait elle avant pour percevoir mieux les choses ? Par le passé elle avait senti elle-même cet appel. L'écho devait encore être présent quelque part... Elle fouilla dans son sac, à la recherche de quelque chose. Son visage s'éclaira quand elle découvrit qu'elle en avait encore. Elle montra le sachet de papier à Calyso.

« Pour ouvrir son esprit, rien de mieux que le thé. Avec celui-là on voit souvent des choses... Parfois on fait des rêves farfelus aussi... Mais qui sait, si on se concentre sur ce que l'on cherche à trouver, peut être que le thé nous permettra de nous connecter ? Je suis sûr que l'écho de l'appel est encore là... Mais ta douleur de la séparation le dissimule à ton esprit. A nous deux nous pourrons peut être le retrouver.... »

Elle réfléchit.

« Comme je n'ai pas vraiment de théière sur moi, on ferait mieux d'aller à la taverne chercher de l'eau chaude... De toute façon on va plus ou moins s'endormir avec ça donc autant ne pas rester à découvert... »

La prêtresse se releva, observant sa consoeur.

« ça te convient, Calyso ? »

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Pendant un instant je crus qu'Anamaya allait me sauter au cou, mais ce ne fut qu'une impression. Un long silence s'installa et j'observais la jeune femme réfléchir puis plonger dans sa besace à la recherche de quelque chose apparemment important. Lorsqu'elle sortie le sachet en papier je l'observa avec interrogation attendant qu'elle m'explique à quoi cela allait servir.

« Va pour une petite tasse de thé. Si tu avais aimé la boisson froide j'aurais pu te la faire de suite, mais comme tu l'as fait remarquer non serions sans défense durant ce voyage alors autant laisser nos corps à l'abri. Nous pouvons aller dans ma chambre d'auberge, elle n'est pas loin et nous y serons au calme, il n'y a pas grand monde. Je crois même que je suis la seule cliente pour le moment. »

Je me levai à sa suite puis, en attendant son accord, je vérifiai une nouvelle fois qu'il n'y avait personne aux alentours. Je la guidai ensuite jusqu'à l'auberge et discutais avec elle à voix basse pour ne pas déranger les crapauds et autres bestioles des environs. Il manquerait plus que nous nous fassions agresser par des animaux en manque de sommeil.

« Ne t'inquiète pas, je saurais mettre de coté mon mal être durant le temps de notre petite expérience. Mais dis moi, cette pratique comprend t'elle un risque ? Comment cela va-t-il se dérouler ? C'est la première fois que je vais essayer ce genre d'expérimentation »

Le temps de parler, nous étions arrivées à l'auberge, et après avoir demandée deux tasses et une théière d'eau chaude à l'aubergiste, je l'entrainai jusqu'à la chambre que je louais et fis un peu de rangement pour libérer la table. Quelques minutes plus tard, le plateau nous fut livré avec même du sucre et des petits biscuits. Je la remerciai et fermai la porte à clés pour ne pas être dérangées.

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La prêtresse acquiesça et suivi sa consœur jusqu'à sa chambre d'auberge. Elle ne parla que peu sur la fin du chemin, essayant de trouver en quoi son idée pouvait être mauvaise, mais elle ne trouva pas.

Enfermées ensemble, elle laissa le thé s'infuser doucement dans l'eau chaude, pendant qu'elle rassurait Calyso.

« Des risques ? Rien de bien grave. Mal de crâne voire vomissement quand on se réveille avec une sorte de nausée. Ça m'est arrivé au début où j'en prenais et puis après mon estomac a pris le plis. En fait ce qui va se passer c'est qu'on va se sentir toute bizarre puis après s'endormir. Et pendant ce sommeil, on va faire un rêve. Il peut être très doux ou très violent. Mais la façon dont il se déroule est toujours bizarre. Une fois j'ai rêvé des membres du Souffle mais ils étaient différents. Giko était un oiseau, et il y avait aussi Chamsin, Tigrr, Lulune... Et ils voulaient tous demander quelque chose à une espèce de sorcière. Ce rêve, tu t'en rappelleras à ton réveil. Il faudra ensuite le comprendre. Pas tant avec l'esprit mais avec le cœur. »

Anamaya lui tendit sa tasse, puis s'assit en tailleur au sol.

« Dès que tu seras prête... Je le prend en première si ça peut te rassurer. »

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En attendant que le thé infuse, j'écouta ma mentor m'expliquer ce qui allait nous arriver en m'appuyant contre la table.

« Nausées ? Mal de tête ? Comme si on avait une grosse cuite en fait. Je vais enfin savoir ce que ressent Ombre tous les matins. »

Une petite pointe d'humour avant de se lancer dans l'inconnu ne pouvait pas faire de mal. J'étais un petit peu angoissée ; je ne pouvais pas le nier. Mais d'un autre côté j'étais curieuse de savoir ce qui allait pouvoir se passer. J'hocha de la tête lorsqu'elle me demanda si j'étais prête et pris la tasse qu'elle me tendait avant de m'asseoir aussi en tailleur en face d'elle.

« Vas y. Je te suis »

Je regarda Anamaya avaler sa tasse d'une seule traite. J'inspira un bout coup, le cœur battant la chamade, puis absorba le breuvage. A la première gorgée, je fis la grimace. Le thé avait un goût amer mais je n'osa pas y ajouter du sucre de peur d'altérer l'effet de la boisson. Je me força à finir ma tasse, puis la posa à coté de moi et attendis.

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La prêtresse se mit à rire à l'évocation de Ombre, l'imaginant également sortir d'un tonneau tout fourbu et migraineux au petit matin. Quelle image... Il faudrait qu'elle aille vraiment le saluer, à l'occasion, lui aussi. Anamaya sourit à sa consœur et but sa tasse d'une seule traite. C'était plutôt mauvais et il valait mieux ne pas s'arrêter savourer la ... délicatesse de son goût.

Elle laissa Calyso faire à sa façon et ferma les yeux afin de se concentrer sur son corps. Il sembla rien ne se passer. Lorsqu'elle les rouvrit Calyso la fixait d'un air un peu dur.

« ça ne va pas tarder Caly, parfois on ne sent même pas le passage. »

« tu es sale. Tu as du sang sur les mains. »

« De quoi tu parles ? »

Je regardais mes mains. Elles étaient rouges d'un sang qui n'était pas le mien. Je fixai à nouveau ma consoeur, inquiète. Mais elle n'étais plus là. A la place, un lapin me fixait du même regard plein de reproche. Il me fit également la remarque.

« Tu as du sang sur les mains. »

Je savais que je n'étais plus dans la réalité, mais ce n'était pas rassurant pour autant. Ça devait être ma conscience qui me taraudait pour avoir fait du mal à ces créatures l'autre fois...

« Oui je le regrette beaucoup, c'est un choix qu'il a fallu faire... »

Il me fixait toujours d'un œil torve.

« Je me moque de tes regrets. Tu vas rendre ce que tu as pris. »

Je l'observe un peu perplexe. Les peaux avaient été depuis longtemps utilisées... Alors il changea à nouveau d'apparence, pour prendre celle d'un certain nécromant. Il avait le même regard rouge et fou que le lapin d'avant, et un couteau de tanneur dans la main. Ah ba oui, forcément. Tanner avec des pattes de lapins c'est pas évident. Il se mit à me sourire avec des dents plus pointues que celles d'un alligatueur.

...

Je pris la fuite, me jetant contre la porte qui accepta de s'ouvrir et détala dans le couloir. Arrivée à des escaliers, j'entrepris de les dévaler sans tomber. Derrière moi pas de bruit de pas, non. Pourtant la chose me suivait toujours, avec son couteau. Je risquais un œil vers mon poursuivant alors que l'escalier colimaçait. (sic). Des oreilles de lapins avait poussé au nécromant qui avançait en bondissant.

Sous le choc, je ratais la marche et me mit à dévaler l'escalier en roulant, les mains devant mon visage pour éviter d'y laisser un morceau de nez.

Puis tout s'arrêta. J'avais un peu le tournis, mais ça ne m'empêcha pas de me rendre compte que le sol était moelleux et sentait l'herbe. Normal ça en était. J'étais dans une forêt que je ne reconnaissais pas. Au loin, un dragon fit entendre son cri, comme pour me confirmer que j'étais toujours proche de Melrath. Je tentais de me lever, et titubais un peu, manquant de tomber. Ce fut quelque chose de dur et grand qui me récupéra. Je me retournais vivement pour voir de qui il pouvait bien s'agir. Il y avait là une créature mi-homme mi cheval qui me fixait. Et dans ses yeux, et dans la pierre de mémoire autour de son cou, je le reconnu.

« ... Chamsin ! Que fais-tu ici ? »

Il me sourit, et ses yeux étaient d'une douceur que je n'avais plus revu depuis de nombreuses années, différents de celle qu'il avait depuis mon retour.

« Tu en as mis du temps, fillette. Heureusement que je ne vieillis pas ! Allez dépêche toi un peu maintenant, sinon il sera trop tard pour toi. »

Je lui posais des tas de questions, je tentais de lui dire tous les secrets que j'avais appris de son ancienne vie, de ceux et surtout celles qu'il avait aimé avant que la Déesse le choisisse. Mais il se contenta de fixer un point, au loin, en souriant avec nostalgie. Je lançai un regard dans la direction en question, et, ne voyant rien de particulier revint à lui. Il n'était déjà plus là.

Je le cherchais du regard, comme une enfant perdue, comme si un arbre autour me l'avait enlevé. Je me sentais plus seule désormais que je ne l'avais été, sans la moindre envie de continuer mon voyage. Je tombais à genoux et me mit à pleurer.

...

« Je savais bien qu'il ne fallait pas que je t'en donne... Tu as fait n'importe quoi avec le thé. Regarde toi dans quel état tu t'es mise ! »

Cette voix... Eyleen... Elle coupa mes sanglots nets. Elle me regardait, plus loin, elfe noire resplendissante aux yeux violets. Elle indiqua la même direction que Chamsin un peu plus tôt, avant de s'éclipser avec grâce. Je connaissais d'elle plus qu'elle n'aurait jamais voulu. A jamais la rose vivrait dans mon cœur.

Je me relevais, allant finalement dans la direction que l'on voulait que je suive. Il y fit de plus en plus sombre, mais au bout d'un moment, je débouchais sur une sorte de clairière avec un arbre... Habité. Une silhouette se dessinait près de la porte, au loin. Une sorte de paix m'envahit, j'avais l'impression d'être arrivée au bout du voyage.

Je fis un pas dans la direction, ravie que le message fut finalement aussi clair et le voyage sans trop d'encombre. Alors surgit la main noire, qui se posa sur ma bouche, et celle qui tenait le couteau contre ma gorge. Et la voix du lapin me dit :

« L'oiseau est dans la marmitte. »

Puis le couteau trancha la chair. Il y eut du sang, puis il n'y eut plus rien.

...

Eveil

La prêtresse inspira profondément, la main accrochée à sa gorge pour en endiguer un flot imaginaire. Elle tenta de maitriser la panique qui la submergeait, puis se posta près de la magicienne, afin de s'assurer qu'elle allait bien.

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Je regardais Anamaya glisser dans le sommeil quelques minutes après avoir fermée les yeux, la tête s'inclinant vers l'avant et le menton presque contre sa poitrine. Apparemment elle était partie ; il fallait que j'en fasse autant surtout que j'avais l'esprit quelque peu embrumé ; ça ne devrait pas tarder avant que je pique moi aussi du nez. Je suivi son exemple, ferma les yeux et régula ma respiration. Je me força à inspirer puis expirer profondément et calmement. Le temps s'écoula mais rien ne se passa. Aussi m'efforçais-je à continuer l'exercice tout en me demandant si quelque chose n'avait pas cloché. Je fini par perdre patience espérant qu'Anamaya ne m'en voudrait pas de ne pas avoir réussi.

Lorsque j'ouvris les yeux, je me retrouvais assise dans le noir le plus total même si bizarrement je voyais chaque partie de mon corps. Mes mains que je tendais devant moi, le bout de mes pieds dépassant de mes spartiates. Comme si j'étais un ver phosphorescent ! Allons, bon. Ça n'allait pas m'aider si je devais me faire discrète mais au moins Anamaya me retrouverait sans difficulté. D'ailleurs où était elle passée ? Est-ce que nous allions vivre notre rêve chacune de notre côté ? J'avais pensé que nous ferions toutes les deux le même. Je n'avais même pas fait attention qu'un silence de mort m'entourait et que la chambre avait disparu. Je me releva et appela la prêtresse aéride, sans succès.

« Bon ben va falloir que je me débrouille toute seule, jusqu'à ce que ce rêve finisse, on dirait. Courage ma grande. »

Je me parlais à voix haute pour combler le silence pesant et m'encourager. Je tourna sur moi-même cherchant ce que je devais faire, mais où que je regardais il n'y avait que la nuit d'encre.

« C'est pas en restant là, planté comme un poireau, que quelque chose va se passer. í” Posicillon, guide mes pas »

Je pris une direction au hasard, et me m'y à marcher droit devant moi, enfin c'est ce que j'espérais. Je commençais à me demandé si j'avais bien fait. Peut être aurais-je dû rester là où j'avais atterri et attendre. Plus les minutes passaient, plus le doute augmentait. J'avais pourtant continué à avancer car je savais que je ne pouvais plus faire marche arrière. Au bout d'un certain temps, dans le paysage morne de l'obscurité, je fini par distinguer des formes qui se découpaient sur l'horizon. J'accéléra le pas dans cette direction tout en remerciant la partie elfe en moi qui me permettait d'avoir une vision plus aiguisée. Au fur et à mesure que j'approchais, je m'aperçu que les formes étaient longues et pointues, comme des dizaines d'aiguilles noires pointées vers le ciel. Elles étaient de plus en plus nombreuses à apparaître et les premières grandissaient à mon approche. Je finis par me retrouver entourée par elles et me sentie encore plus vulnérable : c'était une forêt de sapins qu'on aurait dit brûlés car il n'en restait plus que le tronc tordu. Je continua mon chemin en zigzaguant entre les arbres, de plus en plus angoissée tout en me faisant une promesse :

« Plus jamais je ne boirais quelque chose dont je ne connaitrais pas la composition. Anamaya, où est ce que tu m'as envoyé ?! »

J'avais presque crié cette dernière phrase alors que je marchais à vive allure pour sortir de cette forêt irréelle avant de devenir folle. C'est la que je le vis, un rond blanc au bout du chemin. Je ne pris même pas la peine de me poser des questions et avança droit à sa rencontre, espérant que c'était la sortie. Mon cœur sauta un battement lorsque je vis que je ne m'approchais pas de la lumière, au contraire cette dernière s'éloignait. Je me mis à courir de plus en plus vite dans l'espoir de la rattraper, paniquée à l'idée de rester ici. Je finis par l'atteindre à moitié aveuglée. Puis tout devint blanc.

Je dus attendre de retrouver la vue pour comprendre où j'étais. Ce n'était pas encore la chambre d'auberge mais un campement au milieu de la forêt. Un feu mourrait au centre de la clairière mais pas âme qui vive pour le ranimer. Ça et la des affaires trainaient au sol : une bouteille encore à moitié pleine d'alcool, une épée posée contre un tronc, un hamac se balançant doucement, un chaudron laissant s'échapper une fumée verdâtre... Je fronça les sourcils tout en déambulant au milieu de tout cela. J'avais l'impression que ces objets ne m'étaient pas inconnus. Au contraire ils m'étaient plus que familier, mais où étaient passés leurs propriétaires ? Et où est ce que j'avais encore atterri ? Ce fus en reconnaissant l'anneau argenté posé sur une table en rondin que je compris. C'était le campement des Constellations ! Mais il était vide de toutes Etoiles alors qu'il y avait toujours eut du monde pour l'animer avant... Où étaient-ils tous partis ? Je continua d'explorer les alentours pour chercher des réponses à toutes les questions qui affluaient dans ma tête. C'était comme si le lieu avait été abandonné depuis quelques temps.

Je finis par tomber sur un petit ruisseau longeant le camp et me décida d'aller y tremper les lèvres car j'avais la gorge sèche. Accroupi au bord de l'eau, les mains en coupe pour contenir le liquide rafraichissant, je m'apprêtais à boire quand une plainte sourde me fit sursauter. C'était mon reflet dans l'ondée qui murmurait :

« Tu les as abandonné, tu ne les reverras plus jamais. Ils t'ont oublié et sont partis là où tu ne pourras aller »

Je me redressa et recula lentement en secouant la tête des larmes coulants sur mes joues :

« Non... ce n'est pas vrai... je ... C'est faux ! Ils ne seraient pas partis comme ça ! »

Alors que j'essayais de me justifier, une lueur dorée attira mon attention. Curieuse, j'alla voir de quoi il s'agissait, délaissant mon reflet et ses reproches. Après avoir grimpée sur la colline voisine, j'aperçus une petite clairière baignée de soleil avec un arbre qui se détachait des autres et qui semblait habité car de la lumière filtrait par les fenêtres et la porte ouverte. Une silhouette attendait sur le perron. Pensant que cette personne pourrait m'aider, je m'élança vers elle en la hélant.

Je ne vis le précipice que trop tard. La chute fut vertigineuse et sans fin. Un long cri s'échappa de mes lèvres tandis que je revoyais ma courte vie défiler devant mes yeux. Ma raison avait beau me crier que ce n'était qu'une illusion, mes sens n'en croyaient pas moins que j'allais mourir. Le sol se rapprochait sous moi, et je préféra fermer les yeux en attendant ma fin, commençant à réciter une prière pour le repos de mon âme. Le bruit que je redoutais ne vint jamais et, lorsque je rouvris les yeux, ce fus le visage de ma consœur que je vis.

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« Calyso ? Ça va ? »

Elle se réveillait visiblement un peu secouée. L'expérience n'avait peut être pas été une simple balade de santé pour elle non plus. Elle se leva et remplit un verre d'eau afin de le tendre à sa consœur.

« Prends ton temps, d'accord ? »

Elle était un peu inquiète pour la magicienne qui n'avait pas l'habitude de prendre de tels mélanges. Accessoirement, elle n'était pas très à l'aise avec son propre rêve non plus. Il mettait en scène des personnes et des situations dont elle n'avait pas parlé à Calyso, ni à qui que ce soit d'ailleurs. Pourtant elles se devaient une certaine franchise... Mais l'écart entre les souvenirs et ce qu'elles recherchaient alors était tellement, énorme !

Elle repoussa toutes ces idées et se concentra sur la magicienne.

« Alors... pas trop secouée ? »

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Je clignai plusieurs fois des yeux et mon cœur battait la chamade. On aurait pu croire que j'avais couru un marathon. Anamaya me dévisageait un peu inquiète. Je regardai autour de moi, pour vérifier où je me trouvais et reconnu ma chambre.

« Ça va »

Enfin j'espérais. Pour être tout à fait sure que je n'étais pas encore en train de rêver je décidai de me pincer le bras et attendis que ma consœur me tourne le dos.

« Aie ! »

C'était bel et bien la réalité. J'acceptai le verre d'eau avec un sourire pour rassurer l'aéride. Et le bu lentement.

« J'aurais préféré un rêve un peu plus calme, mais bon. Et toi ? Ça c'est bien passé ? Tu as vu quelque chose qui pourrait nous faire avancer dans nos recherches ? »

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La prêtresse opina de la tête.

« Je ne sais pas si ça va nous faire avancer, mais j'ai vu pas mal de choses... Et je crois que ça ne s'est pas mieux passé que pour toi. C'est étrange... J'ai vu une clairière et un arbre-maison. Et une personne... Mais je ne la connaissais pas. J'ai vu d'autres gens aussi mais ce qui me fait te parler de ça c'est parce... »

Elle inspira, comme si elle cherchait ses mots.

« Et bien j'ai eu un sentiment d'accomplissement en arrivant là. Mais je n'ai pas pu avancer ou parler à la personne, parce que.. Ba en fait, on m'a tué. »

Elle lança un sourire qui se voulait rassurant.

« D'habitude ce n'est pas aussi violent. Mais je devais avoir beaucoup trop de culpabilité en moi pour que ça se passe sereinement... Ou peut être que les Dieux veulent que nous méritions notre vérité ? »

Elle haussa les épaules, s'asseyant confortablement près de Calyso.

« Et toi, qu'as "“ tu vu ? »

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A l'évocation de l'arbre-maison je me redressai un peu sur mon séant.

« Moi aussi j'ai vu la clairière avec cet arbre étrange »

Je fronçais les sourcils en me concentrant pour essayer de me rappeler des détails

« Il y avait aussi quelqu'un à l'entrée du logis mais je ne sais pas qui c'était. Elle était trop loin et puis je suis tombée dans un ravin sans fond en essayant de m'approcher. Désolée, je ne peux rien te dire de plus sur cette mystérieuse personne. Sinon je n'ai croisé personne d'autre. J'étais seule durant tout le rêve. »

Je m'appuyai contre le lit, remontant les genoux jusque sous mon menton, y posant la tête, et entourant mes jambes de mes bras.

« Donc tu penses qu'il faut que nous trouvions cette personne et que c'est elle la clé de tout ? »

Anamaya c'était installée à mes cotés, à même le sol ; et je pus voir qu'elle aussi était quelque peu troublée.

« Tu veux qu'on en parle ? Tu sais que je ne révèlerai rien à personne, je suis tenue au secret comme tout clerc »

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La prêtresse se sentait à la fois effrayée et rassurée. Et bien, visiblement, elles avaient été sur la même longueur d'onde, avaient vu quelque chose de commun. Etait-ce le signe qu'il y avait là quelque chose à découvrir ? Elle avait envie de croire que c'était le cas.

« La clé de tout, je l'ignore. Mais en tout cas il y a peut être là une étape importante... Je ne saurai même pas dire si cette personne et ce lieu existe en tant que tel, ou si ce n'est que ce que notre esprit est capable de nous montrer... Dis, tu as vu une forêt également ? »

La prêtresse était au sol, elle réfléchissait, encore quelque peu sonnée par les événements vécus.

« Je suis désolée Calyso, je ne pensais pas que ça serait aussi brutal. »

Elle lui sourit.

« Disons qu'il m'est arrivé beaucoup de choses en même temps et que... Enfin. Je ne sais pas trop où j'en suis. J'ai eu des soucis à m'intégrer à nouveau au Souffle, pour bien des raisons, et notamment parce que je ne fuyais pas Guix à contrario des miens. Je leur ais peut être tenu tête pour mon malheur... »

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Cette vision commune était apparemment un indice vers la prochaine étape au dire de l'aéride, et je n'en pensais pas moins. Sinon comment aurions nous pus voir la même chose alors que nos rêves avaient été si différents ? Tout mon être me soufflait qu'il fallait que nous suivions cette piste. Je me concentrai pour revoir mon rêve et essayer de trouver d'autres indices.

« Oui, il y avait une forêt. Grande et touffue. Je ne sais pas si ça peut aider, mais juste avant que j'aperçoive la clairière, j'étais dans le camp des Constellations. Par contre je ne me rappelle pas qu'il y ait un tel endroit dans la forêt qui abrite les Etoiles et pourtant je l'ai arpenté de long en large durant plusieurs années. »

Je posa finalement la main sur l'épaule de la prêtresse pour la réconforter

« Ne t'inquiète pas, tu n'y es pour rien. Si j'avais été plus sereine, ça se serait passé autrement. Maintenant que c'est fait, on ne va pas revenir là dessus, et puis j'ai juste été un peu surprise et secouée. Rien d'autre. Ce n'était qu'un mauvais rêve. »

Je l'écoutai me parler de ses inquiétudes et de ce qu'elle avait vécu depuis son retour, même si elle n'entra pas dans les détails

« Depuis ton départ, le Souffle a beaucoup changé. De nouvelles personnes y sont entrées. Ils ne suivent plus la voie du pacifisme maintenant. C'est normal que tu ais eu du mal à t'y retrouver. Ne t'en veux pas de les avoir quitté, c'est que leur voie ne correspondait plus à tes attentes mais ce n'est pas pour autant que tu ne pourras plus converser avec eux et les aider. »

Modifié (le) par calyso
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« Beaucoup changé oui, sûrement... Mais d'autres aussi, autour. Et cela c'était plus difficile à percevoir parfois. Mais qu'importe, tu as raison, je serai toujours là pour eux si ils souhaitent mon aide... »

Elle tapota la main de sa consoeur sur son épaule, comme pour la rassurer.

« La forêt des Constellations dis-tu ? Pourquoi pas. Cette forêt m'a toujours paru curieuse sans que je puisse définir pourquoi. Je ne sais si elle nous emmène pas là où on veut aller des fois. Moi je n'ai pas vu cette-forêt ci par contre. Où elle ne s'est pas dévoilée à moi de cette façon.

Ce qui est étrange c'est si il s'agit de la forêt Constellation, pourquoi ne pas avoir découvert le chemin plus tôt ? A moins que ce chemin ait pu être... Inaccessible ? Comme obstrué par des pierres... »

La prêtresse fronça les sourcils.

« Non... C'est l'esprit qui guide... Un obstacle à l'esprit... »

Elle fouilla dans son esprit, cherchant l'inspiration. Ses yeux vagabondèrent vers la fenêtre close, et plus loin. Elle songeait aux dragons. A leur vol. Et à ceux qui hantaient désormais le ciel de la forêt des elfes, plus terrifiants encore. Forêt ?

« Attends... Depuis quand les elfes ont permis l'accès à leur forêt ? »

Chamsin était apparu sous sa véritable apparence, différent de celle de notre monde. Et Eyleen ? Eyleen était une elfe.

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Quand je vis qu'Anamaya allait mieux et se reprenait, je lui souris et me leva pour aller lui chercher un verre d'eau à mon tour que je lui tendis sans me départir de mon sourire. Je voulais qu'elle comprenne que si elle avait besoin de se confier ou d'aide, je serais là pour elle comme elle a été la pour moi les premiers jours de mon arrivée à Melrath Zorac. Cela remontait à plusieurs années maintenant.

Je réfléchis quelques minutes à la question de ma consœur. Il me semblait que cela ne faisait pas bien longtemps que les elfes s'étaient montrés et avaient permis aux aventuriers de fouler leur terre pour les remercier d'avoir défendu leur territoire face aux orcs.

« Je crois que cela ne fait que quelques mois que la forêt d'Irliscia à été découverte. Au moins huit mois. Quand aux elfes j'ai entendu dire qu'ils ne permettaient pas à n'importe qui d'entrer dans leur village. Il faut s'en montrer digne. Attends ! Tu penses qu'il s'agit de la forêt elfique ? »

Je réfléchis à cette possibilité me rendant compte, au fil du temps, que cette hypothèse tenait plus la route que celle sur le bois des Etoiles.

« C'est vrai que ça correspond mieux. Dans mon rêve la forêt était lumineuse. Et puis qui d'autres que les elfes font des maisons dans les arbres ? Mais j'ai déjà eu l'occasion d'aller me promener chez eux et je n'ai jamais vu l'arbre maison aperçu dans le rêve. »

Je regarda le soleil pointer le bout de son nez, à travers la fenêtre et m'en approcha pour tirer les rideaux, connaissant le mal dont souffrait mon invitée.

« Tu veux que nous allions faire un tour là bas ce soir pour vérifier ? Ça nous laissera le temps de nous reposer et de nous préparer. Et puis comme ça on pourra discuter de choses et d'autres, depuis le temps qu'on ne sait vu »

Je me tournai vers elle et m'appuya contre le mur, un sourire complice sur les lèvres.

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