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Terre des Éléments

Noire Soeur


Selene
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La Drow avait esquivé son attaque avec habileté, mais elle avait du se retrancher au bout du pont, ce qui laissait un peu de répit à Han le Vaste. Il examina rapidement sa blessure et se prépara à protéger efficacement son autre genou qui lui permettait de tenir debout.

Soudain, il se sentit bizarre, comme troublé et en un instant l'elfe noire vint foncer sur lui, visant toujours les interstices entre son armure.

Han avait de bons réflexes, mais il se sentait lent alors qu'il subissait le sort de son ennemie. Il n'arrivait pas à la toucher, ratant son coup à chaque fois. Il essaya de la charger mais la fourbe magicienne en profita pour esquiva et frapper bas, et c'est de justesse que le guerrier plia le genou in extremis.

Hycate n'abandonnait pas et fondit sur sa proie avec une vitesse accélérée, enchaînant les attaques au katar. Si Han parvint à esquiver les premières, il s'essoufflait, bien moins agile que son adversaire.

La Drow finit par faire mouche et la lame s'enfonça sur le flanc droit du guerrier, lui arrachant un cri et une nouvelle gerbe de sang qui alla choir au sol. En son for intérieur, il commençait à avoir un peu peur. Il perdait de plus en plus de sang et s'affaiblissant, tout en devant compenser et son genou et son coté.

De son coté, Moira la Pieuse s'attaquait à son dernier voletou, les autres avaient finis par fuir, elle avait suivi à l'aide de coups d'oeil le combat de Han et s'inquiétait pour lui. A peine débarrassée du volatile, elle lança sur lui son plus gros sort de soin qui lui redonna un peu de force.

La connivence entre eux deux était telle que Han put réagir au quart de tour et projeta un coup de son bouclier en plein sur son adversaire.

La Drow se prit le bouclier de plein fouet et chuta à terre sous la force de l'impact. Han en profita et chargea sur elle avec une onde de choc pour la désorienter .

Par contre, Moira avait avec ce soin épuisée la presque totalité de son mana, sa bataille avec les voletous l'ayant déjà bien entamée...

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Le coup de bouclier avait fusé à une vitesse imprévue. Prise de court, Hycate n’avait pu esquiver cette attaque. Bien qu’elle ne fût pas destinée à provoquer de réels dégâts, la frappe fut si puissante que Hycate eut peur de perdre quelques os dans le choc ! Sévèrement secouée, elle fut projetée au sol. Elle eut néanmoins assez de lucidité pour relever immédiatement la tête pour voir ce que faisait son adversaire, et bien lui en prit : Han armait son coup pour porter une onde de choc.

 

Pas question d’encaisser ce coup-là !

 

Elle aurait été sûre d’être blessée, donc ralentie, et désorientée par l’onde de choc – c’était un effet notoire de cette technique. Elle roula vivement de côté, ce qui lui permit de sortir de l’axe de l’attaque in extremis. Comme Han n’était pas en position pour enchaîner un second coup, elle en profita pour se relever et, jetant un coup d’œil du côté de la prêtresse, vit qu’elle avalait le contenu d’une fiole.

 

Une potion de soin ?

 

Pourtant Moira ne semblait pas blessée. Alors de quoi pouvait-il bien s’agir ?

 

Une potion de mana !

 

Ca semblait assez évident, depuis le temps que la magicienne arrosait les voletous sournois de sortilèges. Une observation qui lui ouvrait certaines possibilités.

 

Elle est à court de mana...

 

La prêtresse n’était donc pas en mesure de l’attaquer immédiatement. La potion allait prendre quelques instants avant de produire son effet.

 

Il faut que j’en abatte un des deux tout de suite !

 

Si elle laissait Moira venir seconder Han, les chances de victoire de la drow diminueraient gravement. Avec juste un sort de soin, elle avait déjà redonné l’offensive à son équipier.

 

Mais lequel ? Lequel des deux tuer en premier ?

 

Han, revigoré par le sortilège de soin, ne semblait plus près de tomber. Et Moira se tenait en retrait, couverte par son acolyte, inaccessible pour l’heure... Hycate grimaça et s’avança de nouveau sur le pont, chargeant droit sur Han.

 

Pas le temps de tergiverser !

 

Ses sorts étaient encore actifs, elle avait tout intérêt à en profiter. Le guerrier, décidé à garder l’avantage, chargea de toute la vitesse dont il était capable et tenta une nouvelle technique, le coupe-souffle. Hycate, voyant le coup s’abattre sur elle, tenta un coup pour le moins risqué : au lieu de se protéger ou de reculer, elle partit en glissade avant sous l’arme de son adversaire. Grâce à la Course Surnaturelle, elle avait acquis une telle vélocité qu’elle put lui glisser entre les jambes et se relever immédiatement. Han, déséquilibré par son coup porté dans le vide, n’était pas en mesure de se défendre. Hycate reprit aussitôt sa course et chargea...

 

... droit sur Moira.

 

Celle-ci, surprise, entama l’incantation d’un sortilège défensif. Les mots furent interrompus par un gargouillis, et Moira baissa les yeux sur le katar que la drow venait de lui enfoncer dans le ventre. Elle semblait ne pas parvenir à croire que cela était vraiment arrivé. Son regard chercha celui de la drow, qui lui offrit un sourire froid.

 

« Je pensais te tuer en dernier, mais tu es décidément une cible plus facile que ton partenaire. Tu comptes trop sur lui pour te défendre. Tant pis pour toi, tant mieux pour moi. »

 

Et d’un coup de botte, la drow fit basculer la prêtresse par-dessus la rambarde du pont, droit dans le gouffre obscur, qui l’avala sans retour.

 

La sorcière se tourna vers le guerrier, qui se tenait immobile, comme paralysé par ce qu’il venait de voir. Hycate agita la main à son intention, en un geste évident de défi : amène-toi.

 

« A ton tour de périr, gros lourdaud. »

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  • 2 weeks later...

Revigoré, Han le Vaste avait lancé ses attaques les plus puissantes sur son adversaire. Aors qu'il fonçait en un assaut téméraire contre la drow, il vit celle-ci s'avancer à toute vitesse vers lui. Il souriait presque, certain de la percuter de plein fouet en un choc de titans, avant qu'elle ne se fracasse au sol. Il la voyait déjà à terre, à sa merci.

Peut-être rêvait-il trop car soudainement, à quelques pas de lui,le guerrier la vit glisser sur le sol et se projeter en arrière jusqu'à glisser entre ses jambes sous lui. Ahuri, il se retourna lentement pour la voir se relever et poursuivre sa charge jusque chez Moira qui n'avait rien vu venir.

Han regarda avec horreur sa compagne se faire embrocher sur le katar de l'elfe noire. Il n'eut que le temps de pousser un grand cri qu'il vit la prêtresse tomber à la renverse dans le grand gouffre sans fond.

Fulminant et sa colère redoublant, il jeta un regard assassin vers la sorcière qui le provoqua immédiatement. Il se mit en devoir de venger Moira et le ferait coûte que coûte.

Tu va crever sorcière!

Il chargea immédiatement, porté par sa colère et la force vengeresse en une attaque écrasante puissante. Il fonça droit sur la drow et s'attendait à ce qu'elle esquive, si bien qu'au dernier moment il retint son geste et bifurqua en même temps qu'elle esquiva pour lui infliger une fente perçante qui toucha le flanc droit de la drow et l'envoya bouler au sol.

Il va vit grimacer et repris son souffle, mobilisant à nouveau sa force pour une nouvelle attaque. Il voulais désormais tout donner pour une ultime attaque à la main de puissance, combiné à la furie hostile, avant que la sorcière ne se reprenne ou même ne l'affaiblisse avec un sort.

Son état était tel qu'il allait charger comme un taureau furieux pulvérisant tout sur son passage!

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Hycate grimaçait de douleur, la main posée sur son flanc droit. La feinte du guerrier avait trouvé sa cible. La drow avait pu quelque peu amortir le coup, mais la blessure n’en était pas moins réelle – et handicapante. Il n’était plus question pour elle de harceler Han grâce à sa mobilité, d’autant plus que les effets de la Course Surnaturelle s’estompaient.

 

Un changement de stratégie s’impose...

 

La sorcière vit le guerrier recourir à la technique de la furie hostile avant de charger droit sur elle. Ses intentions étaient on ne pouvait plus claires.

 

Il veut me châtier pour la mort de sa protégée.

 

Il allait tenter de conclure le combat en un seul assaut. Certes, sa colère le rendait d’autant plus dangereux, mais l’aveuglait aussi. La drow lui avait déjà prouvé qu’elle ne manquait pas de ressources. Elle lança une impulsion de résistance sur elle-même, pour se garantir d’un éventuel coup trop violent, et choisit de frapper la première : rassemblant ses forces, elle envoya un énorme Choc Ténébreux sur Han. Le guerrier rugit de douleur et de frustration mais, contre toute attente, il ne céda pas un pouce de terrain. Pire : il parvint à avancer de deux pas et à porter son coup le plus terrible, usant de la technique de la Main de Puissance. Hycate avait tenté d’esquiver le coup, mais n’y était parvenu que partiellement, et sa jambe gauche était maintenant hors d’usage. Le plus gros de l’attaque de Han s’était perdu sur les planches du pont, qui avaient littéralement explosé.

 

Si je n’avais pas pris soin de recourir à mon impulsion de résistance... !

 

La sorcière se rendait compte qu’elle avait frôlé la mort. Cela dit, si elle était encore bien en vie, sa situation ne prêtait guère à l’optimisme. Certes, Han avait souffert de son assaut à elle et, loin de pouvoir enchaîner, il reprenait son souffle. Mais il était toujours debout, contrairement à Hycate. Et l’état de délabrement du pont l’inquiétait également. Au moindre faux-pas, elle risquait de passer par le trou béant et de disparaître dans la ténébreuse faille. D’ailleurs, le pont ne tenait plus guère que par un grand mystère et deux piquets tout droits.

 

« C’est la fin, sorcière ! Je vais venger ma pauvre Moira ! » beugla Han.

 

Et il s’avança, pesamment mais prudemment, car il risquait encore plus que Hycate de passer au travers du pont. Ausitôt, la drow formula un sort basique obscur et le lança doit devant elle. Le guerrier leva son bouclier, prêt à encaisser le choc – qui ne vint pas. Le projectile magique était passé sur sa droite sans le toucher. Han fut secoué d’un vaste ricanement.

 

« Tu ne vois plus clair, sorcière ? Tu n’arrives plus à viser correctement ? Pas grave : là où je vais t’envoyer, ça n’aura plus aucune import-

 

Il fut interrompu par un claquement sec et un mouvement inattendu du pont qui faillit le projeter dans le vide : une des deux cordes qui soutenaient la structure de l'ouvrage venait de se rompre ! Le guerrier comprit alors qu’il n’avait pas été visé par la drow : elle avait eu une autre cible en tête !

 

« Maudite garce ! Si tu crois que tu vas m’empêcher de venger Moira...

- Puisque tu tiens tant à elle, rejoins-la donc en enfer ! »

 

Et Hycate abattit son katar sur la seconde corde.

 

Privé de son ultime soutien, le pont se disloqua, se dérobant définitivement sous leurs pieds. Han, tout vociférant, disparut sans retour dans les ténèbres de l’abîme. Et le silence revint régner dans les tunnels de l’Académie.

 

Hormis peut-être les vagues grognements de la drow, pendue à l’extrémité de la corde qu’elle venait de couper - celle encore reliée au piquet.

 

Hycate avait pu s’y accrocher d’une main, avant d’être emportée comme son adversaire. Il lui fallut plus d’une minute pour escalader le mère de dénivelé qui la séparait du bord de la faille. Lorsqu’enfin elle fut hors de danger, elle sortit une potion de soin de sa besace et l’avala avidement. Les forces lui revenant, elle se sentit en mesure de quitter les lieux de l’affrontement. Mieux valait ne pas traîner par ici : des alliés de Han et Moira pouvaient toujours survenir...

 

Et clopin-clopant, la drow se dirigea vers la sortie des tunnels.

 

* * * * *

 

La soirée était bien avancée lorsque qu’une certaine drow poussa la porte de la taverne du Crâne Fendu. Elle avait pris le temps d’aller se soigner de façon plus approfondie et de changer de tenue. Jetant un regard à la salle, il ne lui fallut pas longtemps pour repérer Selene, assise au bar. Elle se coula jusqu’à elle à travers la foule bigarrée et vint se poser sur un siège à sa droite.

 

« Pari gagné », annonça-t-elle d’emblée dans un sourire onctueux.

 

Elle laissa quelques instants à Selene pour assimiler la nouvelle, se commanda un verre d’hypocras et enchaîna tranquillement :

« Et en moins de trois jours, comme convenu. Sans le moindre soutien. »

 

Un nouveau sourire, tout sucre tout miel.

 

« Crois-tu que tu aurais pu faire aussi bien et aussi vite ? » ronronna la drow.

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  • 3 weeks later...

Han le Vaste jubilait intérieurement. La drow était blessée, et il se voyait déjà victorieux, marchant sur son cadavre et lui faisant subir les pires outrages pour venger sa chère Moira.

Quand l'elfe noire lança son sort basique, il se prépara à éviter le projectile, ne connaissant pas la puissance du sort à l'avance. Mais rien ne vint. Un énorme rictus émergea alors de ses lèvres, s'en était fini d'elle, il était prêt à l'anéantir.

Quand il compris qu'elle s'était attaquée au pont en entendant la corde lâcher, il eut à peine le temps de lancer une dernière imprécation contre la sorcière avant de sombrer.

Son cri résonna à travers les parois du gouffre et Han disparut à jamais dans les ténèbres rejoindre sa compagne.

...............................................................................................................................................................................;

J'avais passé ces trois derniers jours de manière très sereine. Le défi que j'avais lancer à Hycate était incroyable, et je doutais qu'elle puisse réussir dans le temps impartis. J'étais donc assise ce soir-là, à siroter tranquillement une bière de Terra à la Taverne du Crâne Fendu -un nom prémonitoire pour un tel défi-, à attendre la fin du délai imparti. Rien ne pouvait me saper l'étrange euphorie que je ressentais..

Quand soudain la voix familière et la fourbe silhouette de la drow se firent entendre et voir à coté de moi avec cette petite phrase victorieuse. Je faillis m'étouffer avec ma dernière gorgée. Comment étais-ce possible? Elle était indéniablement forte. Très rusée même, machiavélique, pour en arriver à un tel résultat. Je laissais entendre un sifflement admiratif, malgré tout. Hycate m'avais bluffé et je devais bien le reconnaître.

Bravo, je dois admettre que tu as du talent!

Avant qu'elle n'ajoute sa petite question insidieuse qui piqua à vif mon orgueil.

Evidemment. C'était certes un beau défi mais rien d'impossible là-dedans!

Je réagissais vite pour ne pas perdre la face, mais je n'étais pas si assurée de ce que je disais au fond de moi.

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La réponse de Selene avait été vive, son amour-propre avait pris le dessus. Le sourire d’Hycate s’élargit encore.

 

« Ah oui ? J’imagine que tu serais prête à me le prouver ? »

 

Laissant planer un doute sur ce qu’elle mijotait, la drow reprit une gorgée d’hypocras, qu’elle savoura – mais pas autant que les mots qu’elle s’apprêtait à prononcer.

 

« Bon, bien sûr, vu ce qu’il reste de Han et de Moira, il te sera difficile de les affronter... mais il y a bien d’autres adversaires, d’une force comparable. »

 

A l’expression qui se peignait sur le visage de Selene, Hycate sut que la Terrane sentait les dents du piège se refermer sur elle. Elle avait relevé le défi de l’humaine et – pas de chance pour Selene – Hycate en était venue à bout. Si Selene ne voulait pas se déprécier elle-même aux yeux de sa comparse, elle était maintenant obligée d’accepter la pareille en retour.

 

Tu es piégée. Tu le sais mais ça ne t’aidera pas.

 

La seule autre alternative serait de capituler, de renoncer sans combattre. Moins périlleux, certes, mais ô combien humiliant. Car cela reviendrait à reconnaître la supériorité d’Hycate. La drow observa avec délice le combat intérieur, le cruel dilemme qui agitait l’âme de Selene.

 

A toi de décider, ma belle.

 

Nouvelle gorgée. Nouveau sourire.

 

« Alors ? Qu’en dis-tu ? »

Modifié (le) par Suyvel
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Son sourire qui s'élargit, sa petite question insidieuse et son "Ah oui?" me prouvent bien qu'elle n'est pas dupe. Grrr je voudrais bien lui faire ravaler ses paroles et qu'elle s'étouffe avec.

Il y avait plus que l'énoncé de sa supériorité dans ce que disait Hycate. Ses mots laissaient entrevoir autre chose. Elle parlait de preuve, d'action...

Soudain je compris où elle voulait en venir. Il ne pouvait en aller autrement, la suite était inéluctable. J'avais voulu piéger la drow et je me retrouvais prise dans mon propre guêpier.

Mes yeux fixaient ma comparse sur un ton dur mais je devais réagir face à cette situation.

Je n'avais pas le choix, je devais relever le défi, au risque de passer pour une pleutre et me déclarer inférieure à l'elfe noire. Et ça, je ne l'accepterais jamais.

C'est d'accord! Je vais te prouver que je peux faire tout aussi bien, voire mieux!

Quoi de plus normal, j'aurais sans doute agis pareil si j'avais été à la place de Hycate. Mais restait à voir la difficulté du défi qu'elle allait m'imposer. Je me devais d'être sûre de moi, aussi lançais-je une nouvelle bravade.

Alors dis-moi, qui va-tu condamner à rejoindre la grande Recycleuse, qui va-tu désigner comme victime pour que je soit l'instrument de leur perte?

J'émis un rire carnassier à la fin de ma phrase, je donnais le change.

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Lorsque Selene donna son accord, Hycate souriait toujours. Elle allait prendre plaisir à trouver un défi à la hauteur de la Terrane. Peut-être même que l’humaine reviendrait sur sa décision devant la difficulté de la chose... ? Mais le sourire de la drow s’étiola lorsque Selene suggéra qu’elle pourrait faire aussi bien, voire mieux.

 

Mieux que moi... ? Quelle petite prétentieuse !

 

Et la Terrane surenchérit par une bravade, avant de conclure par un rire qui finit d’agacer la drow.

 

C’est carrément de l’arrogance !

 

Hycate envisagea un instant d’assigner à Selene des adversaires bien plus forts qu’elle, histoire de la voir se liquéfier sur place. Mais elle y renonça aussitôt : l’humaine aurait beau jeu de dire que le défi imposé n’était pas équitable au vu des ennemis que Hycate avait dû affronter. Elle ne se sentirait pas obligée de le relever, elle pourrait refuser sans même avoir à en rougir. Non, il fallait rester dans les limites de la raison et de l’équité, mais...

 

Pas question qu’elle s’en tire à si bon compte.

 

Hycate prit donc le temps de songer à ce qu’elle allait proposer à Selene. Deux noms finirent par s’imposer à son esprit. La drow susurra à l’humaine:

 

« Tu te souviens que nous avions un jour parlé d’affronter Zark l’Antique et Bianca la Noire... ? »

 

Ce duo de fidèles de Quen n’avait pas la notoriété de celui constitué par Han le Vaste et Moira la Pieuse, mais c’était probablement lié au fait que tous ceux qui s’étaient opposés à eux n’était pas revenus pour en parler. De fait, ce duo jouissait d’une certaine réputation. D’une réputation sinistre : autant Han et Moira étaient des combattants, loyaux et honorables, autant ces deux-là passaient pour des tueurs implacables, qui avaient causé pas mal de pertes dans le rang des serviteurs de Niue. Hycate et Selene avaient songé par le passé à les affronter, mais elles avaient temporisé, et fini par mettre le projet de côté. Même à elles deux, elles avaient jugé l’affaire un peu trop risquée...

 

L’heure est venue d’en reparler.

 

Le défi était de toute évidence relevé, voire périlleux. Il n’y avait nulle compassion à attendre d’adversaires tels que Zark et Bianca. Pour autant, leur force était équivalente à celle de Han et Moira, même si elle se situait dans un autre registre...

Hycate gratifia Selene d’un sourire en coin et guetta sa réaction.

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  • 2 weeks later...

Je vois bien le visage et le sourire de la drow se décomposer alors que je lance mes dernières bravades. Je sens qu'elle commence à être agacée et je peux presque deviner les rouages qui se mettent en route dans son esprit alors qu'elle cherche des adversaires à ma hauteur.

L'attente fut un peu longue, j'étais pressée de découvrir qui elle allait désigner. mais rien ne m'aurait préparer à entendre les noms qu'elle me sortit alors. L'espace d'un instant, Hycate avait obtenu gain de cause car je blêmis à grande vitesse lorsqu'elle me susurra ces mots avec un petit sourire sadique.

Soit! Elle avait affronter Han le Vaste et je savais qu'aucun de ces deux adversaire n'égalaient complètement en force le guerrier. En duo cependant, je savais Zark et Bianca redoutables.

 Bien sûr, je ne suis pas sénile! Je vais les massacrer à moi toute seule, il n'ont qu'à faire leur prières! Rendez-vous ici dans 3 jours!

Et sur ce je partis de l'auberge en direction de la bibliothèque de MZ. Je passerais la soirée à dénicher quelques informations sur ce duo avant de me reposer pour commencer la traque le lendemain.

 

                                                   *********************************************************************************

 

Durant pas loin de deux jours, j'avais pisté et observé le duo afin de l'en faire une idée la plus précise possible avant de les affronter. j'avais déployé quelques trésors d'ingéniosité pour les approcher sans éveiller l'attention, et mon fidèle comparse félin, Lyncée, m'avais aidé dans cette entreprise. En public, cela n'était pas bien difficile, mais j'avais découvert que le terrain de prédilection du duo semblait être la forêt ou la montagne.

Mon appartenance à la terre m'avait donné quelques compétences nécessaires pour ne pas éveiller l'attention, notamment celle de Bianca la Noire, une des rôdeuses les plus compétentes de ce monde et tout aussi mystérieuse, selon ses propres pairs. Celle-ci avait pour habitude de rester à distance de son compagnon, ce qui avait rendu ma traque quelque peu difficile, et j'avais pu compter sur le lynx pour découvrir sa position lorsqu'elle sortait de mon champ de vision. Son habileté à l'arc était elle aussi redoutable, de ce que j'avais pu voir de mes propres yeux.

Zark l'Antique, lui, était un nécromant puissant, mais âgé. Il gardait cependant une forme impeccable, dû à des sorts de son cru qui lui permettait de récupérer régulièrement l'énergie vitale de ses adversaires. Il se battait au corps à corps et comptait sur Bianca pour surveiller ses arrières.

 

C'est dans les environs de la forêt d'Irliscia que je me décidais à passer à l'attaque. Le duo s'était approché du littoral, visant de leurs sorts et flèches le dragon griffu. J'avais dans l'idée d'essayer d'amener Zark l'Antique à découvert, pour forcer Bianca à se montrer hors de la protection des arbres, ou pour éloigner le nécromant de sa comparse si elle restait à couvert.

Je m'étais donc cachée à l'abri d'un arbre creux, attendant que Zark se montre à courir après le reptile volant. J'attendis que la bête lança une attaque de flammes contre le vieux nécromant et passait aussitôt à l'attaque en lançant un châtiment de l'Unique sur le sorcier qui n'avait pas encore eu le temps de se soigner. Mes yeux guettaient également Bianca, mais pour l'instant elle restait invisible.

Provocante, j'essayais d'attirer l'attention de mon adversaire pour le rapprocher du littoral.

Hé le vieux, tu ne crois pas que tu devrais laisser la place aux plus jeunes maintenant. Tu as fait ton temps! Je vais te montrer que tu n'es plus dans le coup!

 

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  • 2 weeks later...

Concentré sur le dragon griffu, Zark l'Antique ne vit pas venir l'attaque de Selene. Déjà éprouvé par les flammes de la créature, le nécromant accusa le coup: les flammes du Châtiment de l'Unique lui laissèrent de sérieuses brûlures en souvenir, et ce fut d'un pas chancelant que l'homme s'écarta du dragon - qui, fort heureusement pour lui, ne semblait pas vouloir particulièrement poursuivre les hostilités - pour tenter de faire face à cette menace inattendue.

Tenter seulement, car il ne vit personne alentour.

Mais une voix railleuse ne tarda pas à s'élever, moquant son âge avancé et égratignant son amour-propre. Zark se contint néanmoins assez aisément: s'il était parvenu à un âge respectable, c'était grâce à une certaine lucidité et une bonne maîtrise de lui-même. Ce genre de provocations ne l'émouvait plus guère. Pour autant, il n'avait nullement l'intention de laisser passer l'affront, surtout après cette attaque traîtresse. Il y avait tout de même un hic: son mystérieux agresseur demeurait invisible. La voix qui avait retenti à travers la plaine d'Irliscia ne lui avait donné qu'une idée de la direction dans laquelle chercher.

Il s'y aventura donc, d'un pas claudiquant.

Dans le même temps, il marmonna la formule d'un sortilège nécrotique qui ne tarda pas à produire des effets visibles: là où il passait, tout dépérissait. L'herbe se desséchait, les feuilles jaunissaient, les fleurs se recroquevillaient. Dans le même temps, les brûlures du nécromancien disparaissaient progressivement, et son pas redevenait assuré. Lorsque sa vitalité fut complètement rétablie, il renforça ses défenses avec Résistance Mineure, conscient qu'il était exposé.

Mais son assaillant se dérobait toujours à son regard.

"Vous qui prétendez me surpasser, ayez donc au moins le courage de vous montrer!"

Et pour ponctuer sa déclaration, Zark lança Sceau de Souffrance sur un arbre proche. L'écorce se craquela puis le bois explosa sous la violence de l'attaque. Le hêtre craqua et s'abattit avec fracas, entraînant un jeune cèdre dans sa chute. Zark guettait tout mouvement révélateur qui résulterait de ce chaos, mais son attente fut déçue.

"Vous préférez vous terrer? Soit, mais ça ne vous mettra pas hors d'atteinte de mes pouvoirs!"

Une brève incantation lui permit de déclencher Cercle Maléfique. Les pulsations délétères du sortilège se répandirent à plusieurs mètres autour de lui, dénaturant tout ce qu'elles rencontraient. Zark le maintint et se remit alors à avancer, son sortilège toujours actif autour de lui. Il souriait d'un air mauvais, certain que son ennemi ne resterait pas longtemps caché dès lors qu'il se trouverait pris dans la zone d'effet de son sort...

* * * * *

Bianca était à l'abri de la dense végétation d'Irliscia, décochant à l'occasion une flèche sur le dragon griffu, lorsque Zark fut agressé par un adversaire inattendu. Elle en fut modérément surprise. Les rôdeurs ont tous un instinct assez développé, et cela faisait quelque temps que celui de Bianca la titillait régulièrement. Il lui avait semblé être épiée depuis deux jours, mais elle n'avait relevé aucune trace de pas humains, seulement celles d'animaux - en définitive, rien qui ne pût étayer son impression. Pour autant, elle ne doutait pas de son intuition. Si espion il y avait, il n'était pas nécessairement humain. Les rôdeurs s'y entendaient en dressage d'animaux, et Bianca disposait elle-même d'un familier. Si elle avait voulu pister un autre rôdeur, elle aurait tout naturellement eu recours à ses services.
Sa première pensée fut de se porter à la rescousse de Zark, mais elle se ravisa.

D'abord, elle connaissait bien son partenaire: le vieil homme était étonnamment résistant. Il ne se laisserait pas abattre aisément.

Dur comme le cuir d'une vieille botte.

Souriant à cette pensée, Bianca en revint à ce mystérieux espion qu'elle avait pressenti.

Et s'il attendait ce moment pour me surprendre sur mes arrières?

C'était une éventualité - pas très probable, mais préoccupante. Bianca préféra perdre un peu de temps à la circonvenir: elle tendit prestement quelques pièges à base de lacets, de collets et de bombinettes de feu. Enfin, elle appela à elle son familier.

"Grand-duc!"

Et un hibou vint s'abattre sur son poignet protégé d'un épais gantelet.

"Surveille mes arrières. Préviens-moi si tu vois quelque chose s'approcher de moi."

Le rapace sembla réfléchir, puis prit son envol. Ce n'était pas une créature magique, mais les liens particuliers qu'il avait noués avec sa maîtresse lui permettaient de comprendre des instructions assez complexes. Bianca le regarda prendre de la hauteur, puis décida d'en faire de même. Grimpant dans un arbre avec agilité, elle vint s'allonger sur une branche à  six mètres du sol. Là, elle jouissait d'une vue dégagée sur la plaine d'Irliscia. Zark était en vue, et il semblait vouloir débusquer son agresseur.

Parfait.

Avec un peu de chance, Zark parviendrait à ses fins et elle pourrait intervenir à distance. Ou bien peut-être le mystérieux espion ferait-il un faux pas? Bianca dégagea son arc et voulut saisir une flèche, puis se ravisa. Sa main alla finalement prendre une des flèches spéciales qu'elle gardait en réserve.

Sans un  bruit, elle l'encocha et attendit une opportunité...

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  • 4 weeks later...

Cachée au regard du nécromancien, je me hasardais de temps à autre à jeter un coup d’œil  de coté du tronc qui m'abritait, ceci afin de suivre la progression de mon adversaire. Rusé, l'homme s'employait à faire dépérir toute verdure qui pourrait me cacher. Pire encore, il lança à la volée un cercle maléfique qui menaçait de révéler ma présence.

Mon coeur se serrait à la vue de ces vies végétales sacrifiées à l'autel de notre combat, et je laissais la haine prendre place en moi afin de renforcer ma puissance. J'emmagasinais patiemment une quantité d'énergie avant de la transformer en magie végétale telle que je l'affectionnais. Les dons de Fimine me permettaient de jouer un peu avec sa création, et lorsque mon adversaire brisa un énième tronc d'arbre devant lui, il en sortit des lianes vivantes qui vinrent interrompre sa progression.

Le sorcier était puissant, et ma magie ne pouvait complètement l'immobiliser, mais je pouvais le ralentir, lui infliger des écorchures et des blessures ainsi que l'entraver quelques instants. C'est le moment que je choisis pour me montrer au grand jour  et l'assaillir d'un faisceau de pureté savamment dirigé sur lui.  Je pris soin de me mettre du coté du littoral, autant pour l'y attirer que pour ne pas me retrouver entre lui et sa comparse.

 

Tu as raison, il faut bien que je te laisse contempler le visage de ta défaite avant de mourir...

 

Je profitais du répit de le tenir un peu en respect pour activer mon sort de perception spatiale. Et immédiatement, je sentis la présence légère de la rôdeuse ennemie, nichée plus loin au sommet d'un arbre. J'étais plutôt éloignée d'elle, mais pas totalement hors de portée de tir pour une archère expérimentée. 

Je devais m'éloigner plus, pour la mettre hors de portée ou bien la forcer à quitter son abri. Reportant mon attention sur Zark, je le narguais à l'aide de quelques sorts basiques lancés à la suite.

 

Alors, qu'attend-tu? tes vieux os seraient déjà fatigués?

 

Je prenais soin de ne pas m'épuiser et de garder une bonne quantité d'énergie en réserve, notamment pour le cas où je devrais composer avec Bianca la Noire si elle décidait de passer à l'attaque. 

 

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Zark commençait à s’impatienter. Non seulement son adversaire ne se montrait toujours pas, mais il continuait à entraver sa progression, à le ralentir avec des sortilèges manipulant la végétation environnante. Bien sûr, son sort de vampirisation détruisait tout ce qui venait se mettre en travers de sa route, et sa régénération s’en trouvait accrue, mais il n’en était pas moins ralenti, et cela devenait agaçant. Il avait bien envisagé de recourir à un sortilège de vitesse pour approcher rapidement son ennemi s’il le détectait, mais dans les conditions actuelles, cela ne servirait à rien : les obstacles végétaux qui poussaient sans cesse l’empêcheraient de courir.

 

Puis vint la révélation : son adversaire se découvrit, sans autre préambule qu’un puissant sort offensif.

Zark l’encaissa tant bien que mal et se plia en deux sous la douleur. Mais ses défenses avaient limité les dégâts et son sort de vampirisation, toujours actif, œuvrait déjà à refermer ses blessures. Les sources de vie ne manquaient pas alentour ! Relevant la tête, le nécromant aperçut une magicienne. Il en fut quelque peu étonné. Quoi ! C’était cette jeunette qui prétendait le vaincre ? Certes, elle ne manquait pas de puissance pour y parvenir, mais l’expérience était définitivement du côté de Zark. Il n’avait pas survécu à des décennies d’affrontements par hasard.

 

La magicienne lui tint encore des propos arrogants qu’il choisit d’ignorer, et il vit qu’elle lançait un sort qu’il ne reconnut pas. Peu importait : il saisit l’opportunité pour lancer un Tornadion qui vint frapper la jeune femme, la déséquilibrant et l’étourdissant. Il entendait ainsi entraver sa mobilité, tout comme elle le faisait avec ses lianes et autres végétaux.

 

La voyant tituber, il sut que le moment était propice pour une véritable attaque – le genre dont on ne se relevait pas. Le nécromant eut un sourire mauvais. Il se prépara en lançant une pulsation d’esprit, qui viendrait amplifier le pouvoir destructeur de son prochain coup. Puis il entonna la litanie d’un Choc Ténébreux. Le formidable sortilège prit naissance de sa sombre aura et fonça sur sa cible, comme un intangible béhémoth prêt à tout broyer sur son passage.

 

* * * * *

Depuis le haut de son arbre, Bianca avait vu une silhouette sortir à découvert, et elle tentait de l’ajuster depuis un petit moment, mais cela s’avérait délicat. Non seulement elle était positionnée loin d’elle, mais elle s’éloignait en zigzagant, ce qui compliquait encore sa tâche. Puis Zark frappa leur adversaire d’un Tornadion, ce qui limita ses déplacements. Elle sentit que sa patience allait être récompensée.

 

Lorsque le nécromant lança son attaque, Bianca ne put s’empêcher d’être impressionnée.

 

Quen Tout-Puissant ! Tu n’y vas pas de main morte, Zark !

 

Elle ne savait pas si sa cible allait pouvoir survivre à une telle attaque mais ce dont elle était sûre, c’était que leur adversaire allait fixer toute son attention sur le sortilège surpuissant qui lui fonçait dessus. C’était l’instant propice qu’elle guettait.

 

Une occasion en or, merci Zark !

 

Et elle relâcha la corde de son arc.

 

Le trait véloce siffla droit vers sa cible. S’il n’était pas aussi impressionnant que le sort de Zark, il était bien plus discret – et d’une redoutable précision.

 

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  • 2 weeks later...

Le scélérat de nécromant avait profité des quelques secondes où j'avais lancé mon sort de perception spatiale pour me déboussoler avec son Tornadion. Je ne l'ai vraiment pas vu venir. Je dois vite me ressaisir, et ne pas sous-estimer mon adversaire. Il est vieux mais il a de la bouteille en combat. 

Je sens alors la magie vibrer dans l'air. C'est une force que j'ai appris à ressentir, pour prévoir les attaques magiques de mes adversaires. Je sens qu'il prépare quelque chose, une grande attaque. Sans doute veut-il en finir assez vite avec moi.  J'étais désorientée mais pas complètement immobile ni incapable de faire quoi que ce soit, j'avais une marge de manœuvre pour éviter de me prendre le sortilège de plein fouet.

Oui le hic, c'était que j'étais du coup toujours plus ou moins à portée de Bianca et de ses flèches... Je décidais de parer au plus urgent et au plus vital, me protéger de l'attaque immense qui allait déferler d'un instant à l'autre. J'invoquais en hâte une paix de l'Unique, qui matérialisa une sorte de bouclier autour de moi, j'étais immunisée contre les effets magiques jusqu'à ce qu'une attaque directe vienne se heurter au bouclier. Puis j'enchaînais rapidement avec la Connaissance de soi, qui me permettais d'agir plus rapidement.

Je n'eus guère le temps de parer au reste que l'attaque surgit devant moi. Le sort me heurta avec force et je me retrouvais à genoux au sol, j'avais encaissée les dégâts, mais je n'avais aucun effet de désorientation. Je me soignais avec un soin de l'Unique pour retrouver ma vitalité au plus vite, et entrepris de rouler sur le côté pour me relever et entraîner mes adversaires plus près de la côte. 

C'est à ce moment-là que le sifflement caractéristique d'une flèche parvint à mes oreilles. Moins d'une seconde plus tard, je me pris la flèche dans l'épaule. Hurlant ma douleur, serrant les dents, je me relevais le souffle coupé par l'élancement dans tout mon corps. J'avais sans doute échappé de peu à la mort, si je n'avais pas bougé je me serais sûrement pris le projectile en pleine poitrine. Je devais partir au plus vite.

Par Niue, ce qu'ils sont forts ces deux-là...

J'avalais en urgence des feuilles de feuillus bleus, récupérant des forces physiques autant que magiques, qui me permettraient de préparer de nouvelles attaques. Je m'éloignais de quelques pas vers la plage, puis invoquais des boules de feu. Je pris cependant soin de les faire retomber légèrement derrière le nécromant, justement pour le forcer à avancer et à s'éloigner de l'aide et de la protection de sa compagne. En parallèle, je me préparais en lançant une perspicacité offensive pour m'aider à préparer mes prochains coups. 

Voyant Zark avancer pour éviter les boules de feu, croyant que j'avais mal visé, je rassemblais mes forces en préparant un faisceau de pureté pour relancer rapidement l'offensive, espérant que je n'avais pas trop laisser de temps au vieux nécromant pour contre-attaquer. 

 

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Voyant que son adversaire avait encaissé son attaque en dépit de son énorme puissance, Zark marqua un léger temps d'arrêt. Selene ne put le voir, trop occupée qu'elle était à se défendre, mais au fond du regard du nécromant se lisait quelque chose de neuf: un début de respect pour celle qui lui faisait face. Et aussi un autre sentiment: l'envie d'en découdre.

 

La magicienne avait profité de cette brève pause pour se redresser et reculer tout en larguant boule de feu sur boule de feu. Zark se rendit vite compte que la précision de ces projectiles enflammés laissait à désirer. Aussi mit-il vite de côté les considérations purement défensives pour se consacrer à son prochain mouvement. Comme Selene ne cessait de reculer, il décida de mettre fin à cette fuite constante au plus tôt. D'abord, cela l'agaçait, mais surtout cela le gênait, car les sortilèges des mages ont une portée bien supérieure à celle des sorts nécrotiques. S'il voulait continuer l'offensive, il fallait à nouveau réduire la distance entre eux deux. Ce n'était pas franchement un problème pour lui, d'autant plus que la Terrane avait momentanément cessé d'entraver sa route avec sa magie végétale.

 

L'incantation de Course Surnaturelle retentit sur le champ de bataille.

 

L'instant d'après, Zark, mû par des forces invisibles, se propulsa sans dommage au travers de la pluie de boules de feu et vint dépasser Selene à toute allure, avant de s'arrêter et de se retourner pour lui bloquer le passage.

 

« Tu préfèrerais être ailleurs, peut-être? » la railla-t-il.

 

Et comme sa pulsation mentale était encore au faîte de sa puissance, il en profita pour lancer un Sceau de Souffrance vers la magicienne, certain qu'elle ne pourrait pas contenir bien longtemps ses attaques dévastatrices. Il souriait en coin car ce coup n'était qu'un prélude: ce sort n'était là que pour affaiblir les défenses de la magicienne. Dès qu'elle l'aurait encaissé, il comptait relancer aussitôt un Choc Ténébreux. Et là, elle ne s'en tirerait pas à si bon compte...

 

* * * * *

 

De son perchoir, Bianca avait vu la magicienne survivre à l'impétueux assaut magique de son comparse. Elle en fut impressionnée: beaucoup de leurs adversaires avaient connu une fin prématurée dès lors que Zark commençait à sortir l'artillerie.

 

Tout le monde a tendance à le sous-estimer parce qu'il est âgé, songea la rôdeuse. C'est une grave erreur. Sa puissance n'a fait qu'augmenter au fil des années. Les guerriers et les rôdeurs déclinent avec l'âge, mais les nécromants de valeur, non.

 

Toutefois, leur adversaire n'avait pu esquiver sa flèche. Lorsqu'elle vit qu'elle avait atteint sa cible, le poing de Bianca se serra convulsivement.

 

Touché!

 

Ce qui n'empêcha pas la magicienne de continuer à reculer, au grand mécontentement de Bianca: sa cible était en train de se mettre hors de portée. Sans hésiter, la rôdeuse se laissa glisser en bas de l'arbre et se reçut souplement sur ses pieds. Usant de ses talents de furtivité, elle se glissa dans la végétation environnante et courut sans un bruit dans la direction de l'affrontement. Les arbres s'espaçaient assez rapidement alors que les combattants se rapprochaient du littoral, mais Bianca usait du moindre dénivellement, de la moindre opportunité que lui fournissait le terrain pour approcher à couvert, invisible aux yeux de son adversaire.

 

Et dans sa course, elle souriait. Car elle était convaincue d'une chose: la victoire leur était déjà acquise. Depuis l'instant même où la magicienne avait été blessée par sa flèche.

 

Elle est déjà morte, mais elle ne le sait pas encore.

 

Le trait tiré par Bianca avait été enduit par ses soins d'un poison violent à action rapide. Sa victime ne tarderait pas à en sentir les premiers effets. Et alors, elle ne survivrait pas plus que deux ou trois minutes. Un coup en traître, certes, mais redoutablement efficace, comme l'expérience le lui avait prouvé. Et Bianca n'était pas du genre à se sentir limitée par de ridicules principes moraux.

 

Qui veut la fin veut les moyens.

 

C'étaient – entre autres choses – ses méthodes déloyales qui lui avaient valu son surnom de "la Noire". Et pour vaincre, la rôdeuse était prête à tout envisager.

 

Vraiment n'importe quel moyen.

 

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  • 3 weeks later...

Et un coup raté! Je retins au dernier moment mon faisceau en me rendant compte que le vieux Zark n'était plus là. C'est sa voix railleuse qui me fis me retourner pour découvrir qu'il m'avait devancé et m'empêchait de m'éloigner plus. Mais qu'importe, je pensais être suffisamment loin de la forêt pour que Bianca doive se mettre à vue si elle voulais m'attaquer.

Le scélérat me lança aussitôt un sceau de souffrance, et alors de terribles douleurs me tordirent les entrailles et particulièrement là où la flèche de Bianca m'avait atteinte, mais cela n'empêchait pas mon esprit de fonctionner. J'avais appris à faire avec la douleur et j'étais encore capable de bouger, je guidais  une de mes mains vers une poche de ma cape et au prix d'un gros efforts de volonté, je parvins à lui jeter de la poudre aveuglante  en plein sur le visage. Il se mit à vociférer et à se cogner contre ce qui l'entourait alors que je luttais contre les derniers effets du sceau en grimaçant. Je n'avais pas l'impression que cela fut aussi douloureux d'habitude... Était-ce du uniquement à l'immense puissance du nécromant?

Me sentant un peu mieux, je profitais du fait que ma perspicacité offensive soit toujours en action, je lançais cette fois toute ma réserve d'énergie en une boule de givre glaciale qui alla s'écraser contre Zark. Et c'est alors que je sentis l'horrible et insidieuse attaque. Mon corps vidé d'une bonne partie de son énergie se trouvait vulnérable au poison qui s'infiltrait dans mon corps. Je jetais un rapide coup d'oeil à ma blessure: la noirceur de la plaie confirmais mes doutes. 

Rhhha c'était trop bête! j'allais mourir comme ça à cause d'une traîtrise innommable? C'était trop gros, trop injuste. Je ne pouvais pas finir comme ça, ni perdre mon pari contre la drow. Désespérée, avec l'énergie propre à ceux qui voient leur vie se finir dans les prochains instants, je fouillais frénétiquement ma besace, éliminant mentalement chaque objet inutile, lorsque mes doigts étreignirent une fiole que j'avais presque oubliée. Un liquide sirupeux et rouge comme la lave en fusion tournoyait à l'intérieur. Une Source de Vie...  je n'en avais avait encore jamais utilisée une seule, mais c'était là ma dernière chance. 

J'avalais d'un trait le liquide fascinant et immédiatement, je me sentit revigorée, comme si j'avais retrouvée mon énergie et que le poison avait stoppé sa progression. Écarquillant les yeux, je me rendis compte que Zark retrouvait la vue et que l'effet du givre s'estompait. je devais agir avant qu'il ne puisse réagir. Toute ma fureur s'était concentrée contre lui. Si j'étais horrifiée par la traîtrise de sa comparse, c'était lui qui allait en payer le prix.

J'espère que tu as fini tes devoirs ici bas, car c'est moi qui vais t'envoyer ailleurs, vieux croûton! 

Et sur ce, je lui lançais un châtiment de l'Unique monumental, amplifié par la colère qui m'animait. La plaine d'Irscillia se mit à trembler sous l'effet des projectiles venus du ciel, et même Bianca qui arrivait non loin de nous dû se mettre au sol pour subir les tremblements qui animaient la Terre. Et c'est avec satisfaction que lorsque enfin les cieux se calmèrent et que la poussière du sable s'estompa un peu que je vis le corps inerte du nécromant au sol. Il avait fini par succomber malgré toute son intelligence et sa puissance. 

C'est alors que je me redressais, scrutant l'horizon, convaincue de la présence non loin de Bianca la Noire, cette terrible et déloyale adversaire...

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Concentré sur la prochaine attaque qu’il comptait lancer, Zark ne vit venir la poudre aveuglante que trop tard pour l’éviter. Instantanément, ses yeux lui parurent prendre feu ! Il avait déjà tâté de ce genre d’artifice de mage et il n’avait jamais trouvé de parade satisfaisante. Bon, il existait bien une recette d’hermésiste, la poudre aux yeux, qui fonctionnait plutôt bien. Il en avait déjà acheté par le passé, et plus d’une fois, mais là il n’en avait plus.

 

Une autre douleur vint très vite se joindre à celle causée par la poudre aveuglante : profitant de son handicap passager, son adversaire l’avait frappé ! Et à en juger par la morsure glacée et intense qu’il éprouvait, il devait s’agir d’une boule de givre. Bien ajustée et puissante, elle lui avait causé de sérieux dégâts. Il ne s’en inquiétait pas trop : il relança son sort de vampirisation afin de prolonger ses effets, cela suffirait à compenser les dégâts reçus.

 

Puis le nécromant songea qu’il avait peut-être commis une erreur : aveugle et blessé, il était à la merci d’une attaque puissante, qui pourrait bien ne pas tarder ! Aussitôt, il entama la litanie d’une pulsation de résistance. Alors qu’il progressait, il sentait que la vue lui revenait progressivement. Dès qu’il aurait renforcé ses défenses, il pourrait reprendre l’offensive.

 

« J'espère que tu as fini tes devoirs ici bas, car c'est moi qui vais t'envoyer ailleurs, vieux croûton! »

 

La voix de la magicienne, vibrante de fureur, l’inquiéta.

 

Plus vite, plus vite !

 

Il eut beau se hâter, le Châtiment de l’Unique s’abattit sur sa tête avant qu’il ait pu achever son incantation défensive. Zark réalisa alors qu’il avait été ralenti par le froid intense de la boule de givre. Sans cela, sa régénération aurait été complète et ses défenses prêtes à temps !

 

Cette gamine m’a possédé !

 

Blessé et pris au dépourvu, il ne put résister à la pluie de feu. Sa dernière pensée fut pour sa jeune comparse, Bianca, qu’il allait laisser seule dans ce combat – et sur cette terre.

 

* * * * *

 

Lorsque la pluie de feu avait commencé à s’abattre, Bianca s’était jetée à terre, le long d’un talus, là où elle serait le plus à l’abri.

 

La peste soit des mages et de leurs sorts de zone !

 

Puis le sort prit fin, et la rôdeuse releva la tête, jetant un coup d’œil prudent alentour. Œil qui s’écarquilla en découvrant la carcasse inanimée du nécromant.

 

Zark ! Ce n’est pas vrai ! Tu ne peux pas mourir ! Pas toi... !

 

Le vieux nécromant en connaissait un rayon sur la vie et la mort. Et pourtant, cela ne semblait pas avoir suffi pour ce combat. Bianca eut envie de se précipiter vers lui, de voir si elle ne pourrait pas le ranimer... mais à cet instant, elle aperçut la silhouette de leur adversaire, bien vivante, elle.

 

Et la colère balaya tout. Une colère froide, qui criait vengeance.

 

Bianca reprit sa course furtive en zigzags, profitant du moindre couvert que lui offrait le terrain dégagé. Son approche en était d’autant plus longue, mais elle restait prudemment hors du champ de vision de la magicienne. La rôdeuse n’avait pas envie de prendre un sort avant même d’arriver. Ce qui la tracassait, c’était que son ennemie soit encore en vie : sa flèche empoisonnée aurait dû avoir fait son œuvre, à ce moment-là. Mais elle savait aussi qu’il existait des parades contre le poison.

 

Si les flèches ont une efficacité limitée sur elle, mieux vaut tenter autre chose.

 

Comme sa cible était désormais proche, elle fouilla dans sa ceinture et en extirpa une bombinette de feu, qu’elle lança sur le flanc de la magicienne, avant de disparaître derrière une petite hauteur fort bienvenue. Elle ne savait pas si son adversaire était touchée, mais elle escomptait surtout qu’elle serait distraite. De ce point de vue, son plan fonctionna à la perfection car, lorsqu’elle jaillit de derrière le dernier talus qui la séparait de son ennemie, celle-ci lui tournait le dos pour faire face aux flammes, manifestement convaincue que la rôdeuse se tenait derrière le rideau de feu.

 

Bianca dévora les derniers mètres de toute la vitesse dont elle était capable, sans plus chercher à être furtive. Son poing droit était serré autour du manche de son coutelas de chasse. Dès qu’elle fut à portée, la lame fusa vers les côtes de la magicienne à la vitesse du cobra qui frappe.

 

Un coup qui visait le cœur.

 

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  • 2 weeks later...

La fumée provoquée par la pluie de flammes s'estompe doucement et je recommence à distinguer les silhouettes autour de moi. Je distingue le corps sans vie de Zark. Serein, il a l'air d'avoir accepté son sort au moment de sa mort, il a été un honorable adversaire, je dois le souligner. Je fais un tour sur moi-même, scrutant les alentours afin de distinguer un indice de présence de sa comparse, Bianca la Noire.

Rien, ou du moins je ne distingue rien car mon instinct le souffle qu'elle n'est guère loin et qu'elle se rapproche. J'en profite pour avaler une nouvelle potion de vie et ramener mes forces à un niveau presque complet. Attentive, je reste sur le qui-vive jusqu'au moment où une petite explosion de fit entendre non loin de moi, sur mon flanc gauche. Je régis au quart de tour et lançais instinctivement un châtiment sacré dans cette direction.

Cherchant ma cible à travers le feu mourant, je me rendis compte que je m'étais laissée leurrée au moment où je reconnaissais un son de course rapide juste derrière moi. J'eux à peine le temps de faire un bond de coté que la rôdeuse était là. J'avais dévié  la course de son poignet en m'écartant et je me retrouvais à lutter au corps à corps pour éviter son poignard. Ma main sur son poignet la repoussait de toutes mes forces. J'utilisais ainsi le désarmement afin de me préserver d'un combat physique sur lequel j'aurais à coup sûr le dessous. 

L'arme au sol, j'enchaînais immédiatement avec un faisceau de pureté. J'incantais la formule à vive voix, pressée d'en finir avec ce combat. La lumière surnaturelle, vive et aveuglante, s'abattit bientôt tel un éclair droit sur la rôdeuse. 

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Le combat ne se passait pas comme espéré pour Bianca.

 

Son attaque au couteau avait été esquivée par son ennemie, et maintenant elle l'obligeait à lâcher son arme par magie! La rôdeuse pouvait s'en passer - elle n'était pas à court de lames - mais lorsqu'elle voulut en empoigner une autre, elle eut la désagréable surprise de constater qu'elle en était incapable. Elle se souvint que Zark l'avait autrefois avertie à propos d'un sortilège de magicien qui interdisait l'emploi de toute arme, quelle qu'elle soit. Ses effets étaient certes momentanés, mais ils étaient très handicapants en situation de combat.

 

Et voilà que son ennemie l’attaquait ! Usant de la technique des bonds agiles, la rôdeuse parvint à éviter le faisceau de pureté. Bianca ne perdait pas de vue la magicienne, et elle voyait bien que celle-ci préparait déjà une autre attaque.

 

Elle veut exploiter ma position de faiblesse.

 

Logiquement, Bianca aurait dû rompre le combat pour se mettre à l'abri et attendre que le sortilège cesse d'agir sur elle. Mais la mort de Zark avait suscité en elle un désir de vengeance tel que rien ne semblait assez critique pour la reporter, ne serait-ce que d'une minute. Mais comment y parvenir alors qu'elle ne pouvait plus tenir une arme?

 

Il faut rééquilibrer la donne.

 

Elle eut une idée. Elle se saisit prestement d'une fiole pendue à sa ceinture, remplie d'une solution sulfureuse.

 

Ce n'est pas une arme. Elle n'est pas conçue pour infliger des dégâts.

 

Et effectivement, elle put la manipuler à sa guise, et la lança avec dextérité sur la Terrane. La fiole se brisa en atteignant sa cible, inondant les vêtements de la magicienne. Aussitôt, son aura devient fumeuse et décrut. L'incantation qu'avait entamée son ennemie se conclut par l'échec du sort, ponctué d'un cri de colère et de frustration. Bianca sourit férocement. C'était exactement ce à quoi elle s'était attendue: ce type de projectile dispersait les auras magiques. Son ennemie venait de perdre tout son mana d'un coup.

 

« Sans mana, plus de magie! »

 

Du coup, les deux femmes se trouvaient désarmées - même si, en théorie, Selene aurait eu la possibilité de brandir une arme physique.

 

Profitant du désarroi de son ennemie, Bianca fonça sur elle tête baissée. Elle savait qu'elle aurait la supériorité physique pour elle. Dès qu'elle fut au contact, elle frappa. Des poings, du pied. Du coude. Une grêle de coups furieux s'abattit sur la magicienne, qui reculait pas à pas et tentait de rester debout en se protégeant comme elle le pouvait.

 

Cela ne pouvait pas durer bien longtemps.

 

Un coup mal encaissé la plia en deux et alors Bianca se jeta sur elle pour la saisir au cou, à pleines mains. Les deux femmes roulèrent au sol. Comme de bien entendu, la rôdeuse prit le dessus dans cette empoignade sauvage. A califourchon sur la magicienne, ses mains toujours serrées sur sa gorge, elle se délectait de la mort lente qu'elle allait lui infliger... lorsqu'elle s'avisa que les flammes nées de sa première bombinette étaient toujours vivaces, et que les deux combattantes se trouvaient juste à côté du foyer. Un sourire mauvais tordit sa bouche.

 

« Tu mérites une mort plus douloureuse que la strangulation. Bien plus douloureuse! »

 

Se redressant, elle empoigna la magicienne par ses vêtements et se mit en devoir de la traîner vers les flammes.

 

« En souvenir de Zark! »

 

Vouer une sorcière au bûcher, voilà qui lui semblait dans l'ordre des choses.

 

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  • 2 weeks later...

J'étais prête à asséner le coup final, le sort fatal pour la rôdeuse, qui se trouvait démunie avec mon sort de désarmement. Je prends mon temps, pour savourer ma victoire, mais c'est cela qui malheureusement va me perdre. Profitant d'un instant de répit, mon adversaire en profite perfidement pour me jeter une fiole dessus.

Je ne comprend pas directement ce qu'il s'est passé, je n'ai aucune blessure ni rien de visible. Mais je me rend bien vite compte que je n'ai plus aucune réserve de mana. Cette garce m'a envoyé une potion qui a anéanti toutes mes réserves magiques. je ne peux plus incanter le plus petit sort basique! Je rage et fulmine alors qu'elle se précipite sur moi pour un combat à main nues, au corps à corps. 

Bien sûr, je n'avais aucune arme physique sur moi, et la rapidité de la rôdeuse m'aurait empêcher de toute manière de brandir quoi que ce soit. Je ne pus que subir et me protéger du mieux possible pour encaisser ou tenter d'esquiver ses coups de poings et de pieds. Jusqu'à ce qu'un nouveau coup me fasse basculer de mon équilibre précaire et que Bianca en profite. Se jetant sur moi pour m'étrangler, j'en était réduite à voir ma mort arriver très rapidement, maudissant ma fierté qui m'avait perdue, quand la rôdeuse décida que la strangulation en suffirait pas pour moi. Ce fut ce qui me sauva, car en me traînant vers les flammes, la rôdeuse me laissa les mains libres quelques secondes. Suffocant d'avoir manqué d'air juste avant, il me fallut toute ma maîtrise de moi-même pour faire fi de la douleur et farfouiller en vitesse dans ma besace toujours accrochée à ma taille.

Je voyais les flammes se rapprocher de plus en plus. Profitant de l'effet de surprise, et du passage à proximité d'un rocher, j’exerçais une résistance soudaine et empoignais une de ses mains pour lui briser une petite fiole dessus, avant de plaquer sa main sur le rocher. La colle gluante de mon cru agissait très vite et mon adversaire se trouva collée au rocher, me laissant le loisir de me libérer. Rechargeant mes forces de mana, je regardais la rôdeuse prise au piège .

Tu va pouvoir le rejoindre plus vite que prévu! Transmet lui mes salutations!

Et je lui jetais un faisceau de pureté qui la foudroya sur place.

Regardant autour de moi, la plaine d'Irscilia était devenu un terrain dévasté par nos attaques. Je pris le parti de rejoindre l'auberge du port au plus vite pour soigner mes blessures et reprendre des forces avant de rejoindre Hycate ce soir.

 

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Poussant la porte de l'auberge du Crâne Fendu, fraîche et dispose après m'être soigné et reposée. Mon épaule encore un peu douloureuse de la flèche empoisonnée, je m'avançais entre les tables, cherchant la sombre Drow du regard. Je la vis attablée et vint la rejoindre en arborant une mine victorieuse et légèrement moqueuse. 

Bianca et Zark ont rejoint les limbes en un rien de temps! Comme je n'ai pas pu chronométré, je vais te laisser le bénéfice du doute en affirmant que j'ai fait aussi bien que toi, plutôt que mieux!

Savourant la surprise que je peux lire chez ma comparse, je temporise un peu pour la suite.

Bon, puisque nous avons toutes deux prouver notre valeur, que dis-tu de reprendre nos méfaits en duo. A nous deux, nul ne peux dorénavant nous résister! 

 

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A la taverne du Crâne Fendu, Hycate sirotait un hypocras bien corsé comme elle les appréciait, lorsque une voix familière vit la tirer de ses pensées. Selene venait de faire son entrée, et elle annonça sa victoire de façon on ne peut plus directe, d’un ton triomphant.

 

La drow en resta coite un moment. Elle avait imaginé plusieurs scénarios : la Terrane revenant vivante mais sans avoir pu battre le duo de combattants, ou prétextant qu’elle n’avait pas pu les trouver dans le temps imparti, voire renonçant purement et simplement à leur petite compétition... mais une victoire, non, elle ne s’y était pas attendue. Au bout de quelques instants, elle lâcha un simple « bravo » d’une voix qui trahissait son incompréhension.

 

Comment a-t-elle réussi ce coup-là ?Comment est-ce possible ?

 

Son esprit se détourna de la question lorsque Selene affirma qu’elle avait fait aussi bien qu’elle, voire mieux. Hycate en conçut de l’agacement car elle tenait sa victoire sur Han le Vaste pour un haut fait d’armes. Mais précisément, elle avait mis Selene au défi de tuer Zark et Bianca en alléguant que c’était un combat de niveau équivalent. Dès lors, il était difficile de minimiser la victoire de Selene : pour la drow, cela aurait été comme se contredire elle-même !

 

Comme elle n’avait toujours pas pris la parole, Selene enchaîna avec une proposition conciliante :

« Bon, puisque nous avons toutes deux prouvé notre valeur, que dis-tu de reprendre nos méfaits en duo. A nous deux, nul ne peut dorénavant nous résister! »

 

C’était tentant et prometteur. Hycate retrouva enfin l’usage de sa langue.

« Oui... oui bien sûr. C’est la voie de la sagesse... »

 

La drow eut un rictus crispé.

« ... et rien ne m’exaspère autant que la sagesse ! »

 

Elle fixa sa comparse.

« Nous voilà à égalité, pourquoi en rester là ? Ce serait bête ! Puisque tu emportes cette manche, je dirais que tu me dois la belle ! Voilà comment je vois les choses : on se trouve une nouvelle cible et cette fois, nous essayons toutes deux, chacune de son côté, de la tuer. La première qui y parvient remporte la manche et gagne la partie ! Qu’en dis-tu ? »

 

Emportée par la fièvre de l’instant, Hycate poursuivit presque immédiatement :

« La cible, ça pourrait être le capitaine des arbalétriers de la Garde de Melrath Zorac. C’est un ancien rôdeur, et un bon combattant. »

 

Le défi était complexe car le capitaine se trouvait cantonné à la caserne, au pied des Cimes, et était entouré d’une troupe d’arbalétriers. Une attaque frontale n’avait aucune chance d’aboutir : tout danger serait repéré à des centaines de mètres et instantanément percé de multiples carreaux ! Il faudrait trouver un stratagème pour entrer, et pour tuer le capitaine en dépit des nombreux soldats présents. C’était pour cela que Hycate avait songé à cette cible : la précipitation ne mènerait nulle part, si ce n’était au désastre. La puissance seule ne suffirait pas.

 

Il faudra se montrer très rusé. Et discret.

 

Deux terrains sur lesquels la drow ne manquait pas d’atouts. Hycate sourit à Selene.

« Mais pour l’heure, fêtons ta victoire dignement ! Tu viens de nous débarrasser de deux adeptes de Quen. »

 

Elle fit signe au serveur de leur apporter à boire.

 

Et les deux femmes passèrent la soirée à porter des toasts et à vider quelques verres à la gloire de Niue.

 

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  • 3 weeks later...

En rentrant dans la taverne pour annoncer ma victoire à Hycate, je jubilais! Elle ne disais rien, bouche bée, sans doute n'en croyait-elle pas ses yeux, persuadée que je me serait défilée ou que j'aurais échouée à son défi. J'étais fière d'avoir pu lui prouver le contraire, mais je n'aspirais qu'à retrouver ma comparse pour faire de nouveaux coups en duo. Aussi ma proposition alla-t-elle dans ce sens.

Mais à mon grand étonnement, elle la déclina, prétextant l'ennui de la sagesse de mes paroles. Elle voulait absolument une gagnante. Je soupirais. je commençais déjà à entrevoir que rien ne serais plus pareil après un tel défi, même si je me refusais encore de l'admettre. Je hochais machinalement la tête lorsqu'elle évoqua ce capitaine des arbalétriers, bien caché dans sa tour à la caserne de Melrath.

Soit, faisons donc ce dernier défi!

Nous avons ainsi festoyer le reste de la nuit, mais je n'avais pas le coeur très à la fête, songeant déjà à la suite des événements. 

 

***********************************************************************************

 

Il ne fut guère très évident de me renseigner dans les jours suivants sur les faits et gestes du capitaine des arbalétriers. Hycate et moi étions devenues en quelques temps des ennemies publiques déclarées et nous ne pouvions nous faire voir sous peine d'être capturées voire tuées aussi sec. 

C'est donc en partie à l'abri, dans les ombres et les recoins de la grotte de Miocèene que je surveillait les allées et venues de la caserne, comptant les tours de garde et leur fréquence, notant les positions des arbalétriers qui surveillaient le toit, de jour comme de nuit. Mais c'est également depuis le haut de la falaise de l'accès aux Cimes enneigées que je guettais la vie de la caserne, et par là que j'entrevoyais la seule possibilité d'accéder au toit du bâtiment, sans me faire repérer.

J'étais également allée chez Brinks, me fournir de quelques éléments indispensables à ma réussite: de la corde et un grappin, un poignard, et deux ou trois autres choses utiles.  Et enfin, après trois jours de renseignements et de préparation, après avoir listée toutes les éventualités, essayant de ne rien laisser au hasard, j'entrepris de lancer les hostilités.

 

Je me rendis de nuit sur la falaise. je ne disposais pas du don de nyctalopie, mais mon fidèle Lyncée me permettait de m'avertir de la présence de gardes au coin septentrional arrière du bâtiment, qui correspondait au lieu où le toit était le plus proche de la falaise. Une fois sûre que personne n'étais à proximité, je lançais le grappin en essayant de faire le moins de bruit possible, devant m'y reprendre à plusieurs fois pour que le fil se tendit bien, seul moyen de passer dans le vide qui s'étendait entre la falaise et la muraille. 

J'attendis un nouveau passage d'un des gardiens avant de remercier mon compagnon et d'entamer la traversée périlleuse sur la corde. L'agilité n'étais pas vraiment mon fort, mais je parvins, sinon avec élégance, du moins saine et sauve de l'autre coté. Mes bras étaient déjà douloureux de la traversée physique que j'avais faite, mais je du vite me fondre dans les ombres du mur avant qu'un nouveau tour de garde ne se fasse entendre.

Par chance, les gardes sillonnaient surtout le coté sud du bâtiment, car le coté nord était bordé par la haute falaise et je me fondis dans la noirceur de la muraille, longeant celle-ci du côté nord sans me faire voir. J'arrivais bientôt en vue de l'escalier qui s'enfonçait vers la tour des gardes. De la lumière et quelques voix se faisaient entendre, les difficultés allaient bientôt s'annoncer... 

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  • 2 weeks later...

La grotte de Miocèene.

 

Proche de la sortie, non loin de la caserne, une silhouette épiait discrètement les moindres mouvements des gardes qui vaquaient à leurs occupations, lorsqu'une intuition la fit se retourner.

 

Quelqu'un s'en venait par ici.

 

Hycate n'était guère inquiète: les cavernes constituaient son milieu naturel. Pour la sombre drow, passer inaperçue dans un endroit comme celui-ci relevait du jeu d'enfant. En outre, elle était équipée pour: elle s'était habillée de vêtements noirs, sans aucune fioriture, et elle avait rabattu une ample capuche noire sur sa chevelure argentée. Aussi fut-ce sans peine qu'elle se fondit dans l'ombre d'un recoin.

 

Et regarda passer l'intrus sans être vue.

 

Un intrus qui était en fait une intruse. Et une magicienne. Une magicienne qu'elle connaissait bien, même. Il lui avait semblé reconnaître son pas qui approchait: c'était Selene qui, manifestement, avait eu la même idée qu'elle.

 

Hycate ne s'était jamais dérobée à son regard jusqu'alors, et le fait de se cacher d'elle suscita chez la drow une impression d'étrangeté. Mais aujourd'hui, elles se trouvaient en position de rivalité, le temps du défi, et Hycate ne tenait pas à ce que Selene sache ce qu'elle-même faisait ou pas. Aussi se garda-t-elle bien de se montrer.

 

Elle assista ensuite à la progression de la Terranne sur le flanc de la montagne et à son entrée en tapinois par la voie des airs.

 

Elle a envie de se rompre les os ou quoi?

 

Néanmoins Selene atterrit sur le toit sans encombre. Hycate n'en fut pas plus tentée de suivre son exemple. Elle trouverait un moyen moins suicidaire à son goût. L’ennui, c’était qu’elle allait devoir le trouver très vite.

Je doute que ma chère Selene se lance dans une expédition pareille juste pour repérer les lieux... Elle va tenter sa chance cette nuit même !

 

* * * * *

 

Dans la caserne.

 

Une patrouille de six arbalétriers, marchant en bon ordre, montait les escaliers. Le sergent qui la menait arriva devant la lourde porte ferrée au sommet de l’escalier, celle qui donnait sur le toit du bâtiment. Tirant une clé en fer de sa ceinture, il déverrouilla l’huis, le fit pivoter sur ses larges gonds et laissa le passage à ses hommes. Après quoi il referma la porte et la verrouilla à nouveau, avant de replacer la clé à sa ceinture. C’était la routine des règles de sécurité de la caserne : ne jamais laisser une porte d’entrée ouverte la nuit, fut-elle placée sur le toit.

 

La patrouille, rassemblée en rang sur le toit, attendait le sergent. Lorsque ce dernier revint vers elle, il aboya un ordre bref et la troupe se remit en marche, toujours en formation.

 

Le sergent, immobile, laissait passer les arbalétriers devant lui, se livrant à leur passage à une revue de détail. L’uniforme de ses hommes, l’entretien de leurs armes, le rythme de leurs pas, rien ne semblait échapper à son œil acéré...

 

L’arbalète sanglée dans son dos luisait de l’éclat particulier des armes de qualité, bien entretenues et souvent utilisées. Le sergent, pour l'heure, tenait une lanterne à la main: c'était lui qui éclairait le chemin de sa troupe. L'endroit n'était pas bien lumineux afin de ne pas aveugler les sentinelles postées ici, même si quelques braseros, maintenus allumés pour réchauffer les os des soldats de faction par cette nuit frisquette, projetaient de ci de là des lueurs dansantes...

 

La patrouille se dirigeait vers les hommes en faction sur le toit pour la nuit, probablement pour vérifier qu’ils étaient tous à leur poste, bien éveillés et qu’ils n’avaient rien à signaler. Il y avait là une dizaine d’arbalétriers, cinq fantassins et un chevalier qui assurait le commandement de cette garde.

Modifié (le) par Suyvel
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  • 2 weeks later...

Ce défi s'annonçait en fin de compte ardu, je dus bien vite me rendre à l'évidence: ce ne serait guère facile. Les voix que j'avais entendu en provenance des escaliers s'intensifièrent et  se rapprochèrent de moi. Je me collais à plat ventre contre le mur du coté de la falaise, rabattant ma cape noire sur moi pour me fondre dans les ombres. Je distinguais une troupe de soldats arbalétriers. 

Avec prudence et tout en lenteur, je lançais un sort de perception spatiale qui me permit de visualiser l'ensemble des troupes postées sur ce toit. La vision de la vingtaine d'homme en faction me donna soudain une sueur froide et je dus prendre deux trois respirations pour me calmer et me  mettre à réfléchir un peu plus posément. J'ai entendu le cliquetis de la serrure qui se refermait et le tintement caractéristique des clés que l'on replace à la ceinture.

Mon premier réflexe est de repérer ce sergent qui porte les clés et d'observer leur comportement. Visiblement, cette patrouille vient s'assurer auprès des troupes en faction que tout se passe bien. Je vois ainsi le sergent passer  de poste en poste et superviser ses troupes. Je repère vite une opportunité d'approcher cet homme lorsqu'il se dirige vers l’extrémité est du toit. A cet endroit, un petit rebord qui borde les escaliers menant à la caserne me permettrait de ne pas me faire remarquer.

Je refais donc le chemin en sens inverse, longeant toujours le mur bordant la falaise en silence, revenant un peu sur mes pas avant de traverser en un clin d’œil l'espace le séparant du rebord des escaliers. Le sergent s'est arrêté, discutant avec le chevalier qui assure le commandement de cette garde. C'est ma chance, car il discute un peu plus longuement et bruyamment qu'avec une des simples sentinelles en faction. 

Il ne me reste qu'à agir, et je lance alors un nouveau sort sur moi-même, la connaissance de soi. Cela me permet d'avoir une précision et une rapidité hors norme l'espace de quelques secondes. Mais cela sera suffisant pour attraper tout en douceur et sans bruit le trousseau de clé qui permet d'ouvrir la porte donnant sur la tour des gardes. Je m'éloigne promptement dès que j'ai les clés en mains, les deux hommes n'y ont vu que du feu.

J'espère que la troupe n'a pas prévue de rerentrer aussi sec à l'intérieur, mais il semble que le sergent soit d'humeur à faire un ou deux petit exercices. Voilà une première partie de faite, mais il reste le plus dur, ouvrir cette porte et pénétrer à l'intérieur dans me faire remarquer. Et je me dois d'agir vite avant que l'on ne remarque ma présence ou bien la perte des clés. 

Je me rapproche donc à nouveau de la fameuse porte et descend avec mille précaution les quelques marches jusqu'à la lourde porte verrouillée. Collant mon oreille contre le bois, je guette le son des voix de l'autre coté. Mais je n'ai pas le temps de douter, quitte à improviser de l'autre coté. Ici, je suis très visible si d'aventure le sergent ou un de ses homme viendrais à y jeter un oeil. 

J'insère la grosse clé dans la serrure et tourne très lentement, en essayant de faire grincer le moins possible le mécanisme. A peine le verrou se retire que je j’entrebâille à peine la porte et lance un nouveau sort de perception spatiale. Quelques gradés semblent se trouver autour de la table des officiers pour un jeu de carte et la plupart du reste des troupes sommeille dans la grande salle de la caserne. Par chance, la porte ne donne pas directement dans la salle mais sur une sorte de couloir qui débouche d'une part sur la tour des gardes, et d'autre part dans un petit garde manger. C'est ici que je me pose quelques instants afin de réfléchir à la suite de mon plan., après avoir refermer la porte en bois donnant sur l'extérieur.

Modifié (le) par Selene
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L’entrée principale de la caserne.

 

Un groupe de gardes, menés par un autre sergent, rentrait de patrouille à l’extérieur des murs de la caserne. Après qu’ils se soient identifiés, les soldats de faction à la porte la leur ouvrirent avant de la refermer, dès que le dernier garde fut rentré. Ils la barrèrent et baissèrent la herse : ils n’attendaient manifestement plus personne et aucun d’entre eux ne semblait être appelé à sortir avant le petit jour.

 

La patrouille s’aligna en bon ordre dans la salle principale pendant que le sergent passait en revue les hommes encore debout à cette heure tardive. Manifestement, on n’aimait pas trop les tire-au-flanc par ici… et encore moins les sentinelles léthargiques. Le chef patrouilleur émit quelques vertes remarques à deux ou trois soldats qui ne semblaient pas débordés, puis revient vers ses hommes. Dans un bel ensemble, la patrouille reprit sa marche, cette fois à l’intérieur de la caserne. Elle fit le tour de la grande pièce et se dirigea ensuite vers la porte de la tour.

 

Dans sa cachette, Selene retint son souffle.

 

Toutefois, cette patrouille-ci ne semblait finalement pas se diriger vers l’escalier. Les patrouilleurs se contentèrent de passer devant et de prendre le couloir qui menait à la seconde salle, celle des officiers.

Voyant cela, l’intruse se permit un « ouf » de sincère soulagement, assez peu discret, mais peu importait : elle était de nouveau seule.

 

Du moins était-ce ce qu’elle croyait. Une voix féminine, surgie de derrière la magicienne, et proche d’elle, se fit soudainement entendre.

 

« Hmmgn… qu’est-ce qui se passe ? »

 

La Terrane sentit son cœur s’arrêter de battre un instant.

 

Au bord de la pure panique, elle fit volte-face en un éclair, son regard fouillant l’obscurité ambiante à la recherche de celle qui avait repéré sa cachette. Un reste de lucidité lui souffla qu’elle connaissait cette voix. Ce n’était pas là celle d’un garde, non… c’était celle de Lau !

 

Selene retint un cri de surprise et de frustration in extremis. La marchande de la caserne ! Elle l’avait oubliée. Lau avait pour habitude de dormir sur place, vu qu’elle réalisait toute son activité commerciale ici. Et comme elle ne faisait pas partie du personnel militaire, elle n’avait visiblement pas droit à une chambre. Elle devait se contenter de dormir dans sa réserve, au milieu de ses marchandises.

 

Bon, la marchande était certes une malheureuse rencontre, mais elle ne constituait pas une menace en elle-même. A peine réveillée et dressée à demi sur sa couche, elle l’était encore moins. Toutefois, elle pouvait donner l’alerte. Et comment l’en empêcher sans attirer l’attention des gardes alentour ? Déjà, les yeux embrumés de Lau s’arrondissaient de surprise, sa bouche s’entrouvrait, les mots glissaient dans un souffle, heureusement un simple murmure pour l’instant :

 

« Mais… ? Vous n’êtes pas… »

 

Modifié (le) par Suyvel
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  • 3 weeks later...

Je laisse enfin mes muscles se détendre et l'air s'échappe doucement de ma bouche lorsque j'expire de sincère soulagement, lorsque je constate que la patrouille s'éloigne à nouveau de moi. On peut dire que j'ai eu chaud au derrière, je me sens comme la petite souris dans l'antre du lion. Et pourtant, la souris s'apprête bien à tuer le lion. 

J'inspire profondément pour me reprendre et remettre mes idées au clair. Je suis arrivée à bon port dans la caserne, mais reste le plus compliqué: approcher le capitaine... j'en suis toute à mes réflexions que je n'entends pas l'infime mouvement de la marchande qui se réveille. Mon coeur se glace au moment où j'entends le grognement et l'exclamation derrière moi. Je me retiens de crier sur l'instant, me retournant pour observer la source du dérangement. Oh Niue! Je l'avais bien oubliée celle-là. Bien sûr que Lau devait dormir sur place! 

La marchande n'était certes pas une menace mais elle était sur l'instant en train de me reconnaître et pouvait donner l'alerte à tout moment. Je fondis vers elle, non pas avec une arme pour lui ôter la vie, mais je m'emparais prestement d'un reste de sac en toile de jute qui traînait là dans la réserve. D'un mouvement souple, je baillonnais la malheureuse marchande troublée dans son sommeil. 

Chuuut, je ne te veux pas de mal, mais tu vas devoir faire un effort, je gronde d'une voix menaçante. 

Par sécurité, j'attache encore la marchande de façon à ce qu'elle ne puisse plus trop bouger. 

Ne bouge-pas, ne crie pas, et je viendrais te détacher dans pas longtemps.

J'attends quelques minutes encore, autant pour voir si la marchande suit mes instructions que pour guetter si les hommes d'armes ont entendus quelque chose. Au bout de 10 minutes, tout semble calme, Lau semble avoir compris et ne bronche pas.  Il est temps pour moi d'agir, mais encore me fait-il une configuration propice à mon plan.  Ma chance arrive cependant. Il se fait tard, ou tôt selon le point de vue, et deux des officiers se lèvent  et quittent la table de jeux et la salle pour aller dormir. 

Je dois agir sur les deux derniers, dont le fameux capitaine qui se trouve être ma cible. Et pour ça j'ai ma petite idée. Un léger sort de soin sur une partie très bien ciblée de leur anatomie leur fera ressentir un léger picotement. Ni une ni deux, ces deux-là se dirigent sans tarder vers les toilettes communes.

Un léger rictus se dessine sur mes lèvres, la salle se retrouve désormais vide et il me faut faire vite. Je tire de ma besace un petit fiole en verre, Une potion de faiblesse totale associée à un poison de mon cru, préparé avec mes récoltes de fleurs de digitale dont j'ai trouvé quelques exemplaires dans les montagnes non loin. Dans un silence absolu et avec une parfaite maîtrise de mes gestes, je sors de ma cachette et m'avance pour verser le produit dans le verre du capitaine. Je retiens mon souffle avant de repartir en sens inverse une fois mon office fini. Espérons qu'il revienne finir son verre.

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