Aller au contenu
Terre des Éléments

L'Obsession des écailles.


Anamaya
 Share

Recommended Posts

Le sable crissait sous les pas des combattants.

Tous réunis pour une même cause, un même but. D'une même voix, d'un même mouvement, lutter pour défendre et aider.

Tous.

Cela aurait été un spectacle magnifique...

il ne fut pas de ce qui lui eut été donné de voir. D'ailleurs, comme à chaque fois que tout Melrath se pressait dans un quartier, on ne pouvait pas voir grand chose. C'était partout cohue, bousculade, attaques, et messages criés de façon hachée.

C'était de se battre qui était demandé, pour aider un convoi de nain à passer. Les nains, quelle étrange race... La prêtresse n'en avait jamais vu auparavant.

Comme à chaque fois que le combat était de rigueur, elle se sentait désoeuvrée, ne pouvant aider en faisant saigner, ne pouvant soigner à cause des nombreuses bousculades qui rendaient presque impossible le contact de quelques instants avec l'un des siens si il était blessé.

Et puis, il y eut un cri qui vrilla l'air et fit battre son coeur d'une course folle.

Et un autre se répercuta.

Et bientôt, elle en vit un.

Et, brusquement, une douleur lancinante se fit sentir sur son épaule droite.

Un dragon.

Grand, écrasant. Plus rien au monde, pour elle ne paru exister.

Il fallait qu'elle parle au dragon.

Elle s'éloigna du territoire des luttes, se calfeutrant dans un coin plus tranquille, scrutant le ciel. Elle le vit passer au dessus d'elle, dragon de glace. Elle le vit cracher des jets coupantes comme le verre. Qui ne l'atteignirent pas.

Et elle le vit repartir.

Un gémissement, frustration.

Il fallait qu'elle l'atteigne.

Elle lui lançait un sort, espérant que le chatouillement que ça lui procurerait attirerait son attention vers elle. Mais il n'en fut rien.

Et elle continua, encore.

Et toujours son épaule la brûlait.

Puis il ne revint plus. Elle sentit sa fin plus qu'elle ne la vit. La jeune femme se sentait désemparée, tremblait. Elle repartie, et se retrouva encerclée par les flammes.

Et son coeur s'emballa à nouveau. L'autre!

Elle chercha à nouveau à attirer son attention.

En vain.

Et les cris d'allégresses vinrent troubler sa concentration.

On lui apprit qu'un nain était tombé par la main d'un melrathien, que plusieurs habitants avaient agressé le convoi au même titre que les barbares, et tout cela, malgré les soins de certains magiciens.

Ce fut cela qui la ramena à la réalité....

Des soins? Mais...Elle soignait elle aussi...

Un gouffre sans fond l'engloutie.

Pourquoi n'avait elle pas réalisée que les nains étaient des êtres qui pouvaient être touchés par sa magie réparatrice!

Quelle idiote, sa place aurait été là, toute trouvée!

Comment avait elle pu se laisser détourner de la sorte de son devoir...

Son trouble était évident, mais on ne lui fit aucune remarque. L'échec partiel de leur mission affectait la plupart d'entre eux.

Et toujours son épaule la brûlait.

Fielon, qui avait lui aussi était captivé par les dragons, remonta à ses côtés près des mines. C'est alors qu'ils entendirent un nouveau cri.

Les dragons... étaient encore là? Mais combien étaient ils?

Déjà, le rodeur décocha une fleche. La prêtresse était à nouveau fascinée par l'imposante créature, le besoin irrépressible de la toucher, de communiquer.

drag_210.jpg

Il passait, encore et encore. Fielon, arraché à se présence par la vilenie de deux êtres qui portaient jusqu'alors le masque de l'innocence, s'attaquait à la bête en contrebas.Puis, alors qu'elle ne s'y attendait pas il y eut un autre cri qui lui froissa le coeur.

Elle su que Fielon avait brisé l'animal.

Ne pouvant rester seule aux portes des cimes, elle repartie en direction de Melrath, décidée à rentrer se coucher.

Et un nouveau dragon attira son attention, la saisissant à nouveau.

Et toujours son épaule la brûlait.

Ses compagnons vinrent la soutenir, prévenir toute attaque d'où qu'elle vienne.

Mais... Alors qu'elle sentait que ce qu'elle cherchait à obtenir depuis des heures allait se concrétiser, la puissance de ses compagnons, sublimée par une fleche de leur rodeuse de choc, lui souffla cet instant comme la flamme d'une bougie.

Figée, vidée, elle demeura avec la sensation que tout son être se liquéfiait sous la brûlure. Elle entendit à peine la rodeuse se répandre en excuse. La prêtresse sentit ses yeux la piquer, sa tête lui peser.

Alors, le regard ailleurs, sans un mot pour ceux qui ne comprenaient pas son attitude, elle s'en alla.

On chercha à la retenir, mais ils ne parvinrent pas à percer la carapace de son esprit.

Et, seule, elle se réfugia au seul endroit possible pour atténuer la douleur.

Sous des trombes d'eau pour atténuer les flammes, pour cacher les larmes, pour nettoyer de la culpabilité d'avoir abandonner le convoi, de ne pas avoir su parler aux dragons, d'avoir abandonner les autres.... De ne pas avoir été à la hauteur, sans savoir de quoi.

ana_au10.jpg
Modifié (le) par Anamaya
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

 Share

×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.