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Terre des Éléments

Tyrel

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  1. Les tunnels de l’Académie étaient généralement calmes. Tyrel y croisait fort peu de monde, si on excluait bien sûr la faune très bigarrée – et généralement dangereuse – qui y vivait. Ou pas, d’ailleurs, puisque c’était la raison de sa présence : les morts-vivants. La rôdeuse avait suivi avec attention cette histoire de cadavres qui se réanimaient et qui refusaient obstinément de mourir... de façon assez logique, puisqu’ils étaient déjà morts. Comment tuer ce qui est déjà trépassé ? Tyrel aurait répondu : « traditionnellement, on les coupe en petits morceaux jusqu’à ce qu’ils ne bougent plus. Ou on les brûle, si possible. » C’était le plus efficace. Mais face à des groupes entiers, cela devenait compliqué, voire impossible. Il fallait trouver d’autres solutions. Ce fut là que l’investigateur académique entra en jeu. Les Mages de l’Académie avaient fini par se préoccuper de ce qui se passait hors de leurs murs, et leur émissaire pensait découvrir ce qui se tramait en regardant de près les dépouilles de certains morts-vivants. Tyrel l’avait rencontré, et il n’avait pas eu grand-mal à la persuader de l’importance et de l’urgence de sa mission. Une mission qui s’accordait fort bien avec celles usuelles de tout rôdeur : patrouiller pour détecter toute menace pour la population ou la région, puis l’écarter ou l’éliminer. De tout rôdeur humain, du moins. En tant que drow, Tyrel appartenait à une variante moins populaire : les maraudeurs. Des éclaireurs et francs-tireurs solitaires qui battaient la campagne dans un but bien précis. Son peuple ne se souciait pas de défendre les forêts ou autres inepties du même tonneau. En revanche, il aimait nuire à ses ennemis. Les maraudeurs étaient tous dédiés à cette fin : pister, repérer, espionner, harceler l’ennemi, tuer un élément isolé, identifier ses bases, détruire ses récoltes, voler ses armes, ses vivres ou les brûler... tout ce qui pouvait saper les forces ou le moral de l’ennemi. Les maraudeurs précédaient généralement des actions militaires plus directes, réalisées par l’armée régulière. Auprès des humains, Tyrel avait découvert que les rôdeurs, s’ils fonctionnaient sur le même principe, avaient des buts souvent très différents. Ceux de l’Alliance, notamment, lui avaient donné l’impression d’utopistes, de rêveurs et de doux dingues. Puis elle avait réalisé qu’ils n’étaient pas des cas isolés. Mieux, ils déjouaient tous ses pronostics, puisqu’ils parvenaient à rester en vie malgré tout. Et surtout, ils jouissaient d’une grande estime de la part de la population. Et ça, pour une drow, c’était tout nouveau. Depuis que Tyrel arborait les insignes de l’Alliance, elle n’était plus obligée de rester loin de toute habitation humaine : elle pouvait désormais se promener au grand jour dans les rues mêmes de la ville, nul ne s’enfuyait plus à sa vue. Les habitants ne maintenaient même plus une distance prudente avec elle. En fait, certains n’hésitaient pas à l’aborder pour lui faire part de tel ou tel problème. Il n’y avait pas si longtemps, en guise de réponse, elle se serait contentée de ricaner. Mais son état d’esprit avait évolué. Et elle trouvait plutôt gratifiant de voir que l’on comptait sur elle, qu’elle était même demandée. Protéger les autres était plus valorisant que leur nuire. Du coup, lorsque l’investigateur académique lui avait proposé une tâche allant dans ce sens, elle n’avait pas hésité. D’ailleurs, elle arrivait précisément en vue de sa cible du jour : les abominations tricéphales. Elle prépara quelques flèches, ce qui lui permit de terrasser sa première victime avant même que le groupe ne remarque sa présence. Après, la danse de mort commença. Expérimentée, la rôdeuse décocha ses traits sans s’exposer, sans même recevoir de blessure qui valait d’être mentionnée. Elle avait beau être seule et ses adversaires multiples, c’était elle qui dominait l’affrontement. Elle connaissait l’ennemi et ses tactiques. Ses coups portaient, touchaient là où ça faisait mal, alors que ceux des abominations se perdaient dans le vide. Au bout de quelques minutes, elles remarqua que les tricéphales semblaient s’être divisés en deux groupes. Leur attention avait été attirée ailleurs, par quelque chose... ou quelqu’un. Tyrel finit par l’apercevoir : c’était une guerrière. Une humaine qui se battait également contre ces horreurs. Comme la drow avait fait le vide autour d’elle, elle se recula pour mieux observer la scène. C’était une jeune femme qu’elle n’avait pas rencontrée jusqu’alors, mais qui portait les insignes d’une faction amie, les Gladius Vagor. Il lui sembla avoir entendu parler d’elle. Un nom lui revint en mémoire : Shay-Ra. La guerrière tentait de rester à prudente distance de ces créatures peu commodes, mais elle avait récolté une bonne blessure. Tyrel rangea son arc, sortit son matériel de premiers soins et s’approcha tout en annonçant sa présence. Shay-Ra parut légèrement surprise, mais comprit ses intentions au premier coup d’œil, et sembla finalement contente de recevoir un soutien médical. A peine remise sur pied, elle brandit ses lames et repartit à l’assaut de plus belle. Tyrel prit un moment pour l’observer. La guerrière, souple et vive, faisait en sorte de demeurer un peu en retrait pour faciliter ses esquives, puis frappait comme la foudre avant de se retirer à nouveau. Une tactique tout à fait viable et appropriée, si ce n’était le rapport de force. Les abominations étaient puissantes, comparées à la frêle jeune femme, et pas dénuées de vitesse ni de ruse. Leurs attaques et contre-attaques portaient régulièrement, et laissaient de cruelles blessures. Tant et si bien qu’une nouvelle pause fut vite nécessaire. La troisième ne tarda guère, et Tyrel délaissa finalement ses cibles pour prodiguer des soins à Shay-Ra. La rôdeuse connaissait les rudiments en la matière, mais n’avait rien d’une experte : les pauses prirent donc du temps. En liant conversation, la drow comprit que l’humaine avait également été envoyée par l’investigateur académique pour lui fournir des restes de morts-vivants. Manifestement, le mage voyait les choses en grand... Shay-Ra retourna à la bataille sans en démordre, malgré les coups qui la meurtrissaient à chaque fois un peu plus. Elle manquait encore d’expérience pour un tel combat. Elle n’arrivait pas à anticiper correctement leurs attaques et leurs déplacements, et se faisait régulièrement surprendre. Mais jamais elle ne renonça. Ce ne fut qu’une fois les dépouilles acquises, conformément à la demande du mage, qu’elle consentit à mettre fin aux hostilités, et après quelques soins de plus, elle reprit la route avec son chargement macabre. Tyrel la regarda s’éloigner, avec un certain respect au fond des yeux. Elle venait de prendre une leçon de courage. Car le courage ne consistait pas à se battre seul contre des adversaires multiples, pas si l’on dominait lesdits adversaires de la tête et des épaules, non : il consistait à ne pas reculer devant plus fort que soi, à continuer à se battre malgré tout. Ne pas capituler. Ne pas désespérer. Et souffrir en silence.
  2. Tyrel

    Concours d'écriture

    Chapitre Deuxième Kaboji commençait à comprendre la situation sans pour autant l’expliquer. Le Raffiné nain avait bien des effets mais le changement de corps n’avait jamais été homologué. « Bon, se dit Kaboji, c’est pas tout ça. Faut aviser et rentrer. Si la logique est respectée elle doit se trouver dans mon corps. Et elle doit pas avoir une envie folle d’y rester ». En retournant dans la chambre, Kaboji en fit rapidement l’inventaire. Un lit, une armoire, une table et une chaise. Une vraie chambre d’ermite. Kaboji entrebâilla la porte d’entrée. Comme il s’y attendait, les deux soldats étaient toujours de faction. - Merci messieurs ! - Tout va bien, ma générale ? s’enquit Dullahan. - Une mauvaise nuit. Rien de grave. Vous, fit Kaboji en pointant Arenator, prévenez les officiers que nous serons en réunion dans trente minutes en Salle du Conseil. - Bien, ma générale ! s’exécuta Arenator - Vous, ordonna Kaboji à Dullahan, attendez-moi ici et que l’on ne me dérange pas. - Bien, ma générale ! Arenator partit à la recherche des officiers disponibles tandis que Dullahan se posta dos à la porte que Kaboji referma rapidement. Une fois seul, il retourna à la salle de bain pour une toilette sommaire. Une fois déshabillé, il contempla la silhouette d’Iniorel dans la glace. « Toujours aussi belle ! » Il passa une main sur ses seins, son ventre, ses hanches puis approcha son visage de la glace pour en contempler les détails. « Pas une ride. Quelques cicatrices de plus, mais toujours sexy ». De se sentir femme, cette elfe noire surtout, généra une impression étrange dans son esprit. Il aurait pu rester là toute la journée à se complaire dans ce narcissisme. « Bon ! Faut qu’j’m’active ! » Après une douche rapide – sans eau chaude, on y reste rarement longtemps – Kaboji se dirigea vers l’armoire. En nouvelle femme, il prit le temps d’en détailler le contenu : tenue de combat… tenue de combat… tenue d’apparat nécromant… sous-vêtements standards… « Ah ! Voilà ! » Dans un tiroir, il trouva de la lingerie plus à son goût et choisit une robe verte qu’il dénicha en bout de tringle. En s’habillant devant la glace, Kaboji sentit un désir fort monter en lui : « Putain ! C’est glauque ! ». Pourtant, la robe était d’un vert plutôt clair et très décolletée. Il retourna dans la salle de bain pour se coiffer, puis s’essaya au maquillage. S’il avait cherché à ressembler à une vieille prostituée, c’était gagné ! Devant ce résultat affligeant, il se passa le visage à l’eau et au savon pour tout enlever. « Comment font-elles ? … Bon ! L’avantage, c’est que j’n’ai pas à m’raser ! » Il l’avait souvent vu faire ; il connaissait ses goûts et les produits. Il s’appliqua en commençant avec un peu de poudre sur la peau – « Comment ça s’appelle ce truc… J’me souviens plus… » – et fit ressortir ses yeux avec un peu de « truc » noir. Il prit les rares bijoux présents, probablement déposés là la veille par Iniorel. Il enfila tout jusqu’au serre-tête. « Pas trop mal pour une première ! » jugea-t-il dans le miroir. Dans le bas de l’armoire, il chercha des chaussures. Parmi les bottes de marche, brodequins et autres godillots, il dégota une paire d’escarpins. La petite idée qu’il avait en tête prenait forme complètement. Assis sur le rebord du lit, il chaussa ses talons, se leva... et se rassit immédiatement ! « Hou là ! C’est pire qu’une biture, ces trucs ! » Il se leva avec plus de précautions en veillant à bien positionner son centre de gravité. En vieux rôdeur, il commença à faire une grande enjambée et se vautra lamentablement. - Tout va bien ? demanda Dullahan à travers la porte. - Oui ! Oui ! J’ai fait tomber un truc. C’est rien. Une fois debout, il avança à petits pas, légèrement courbé en avant et les bras écartés pour se stabiliser. « Ca commence à venir. Mais là, c’est comme si j’avais un manche coincé dans l’fion… » Après un peu d’entraînement, il redressa la posture, le pas devint plus assuré et il commença même à rouler un peu des fesses. « Impec ! … Allez ! C’est parti, Générale Iniorel ! » Il enfila le manteau accroché à une patère et ouvrit la porte. Dullahan s’écarta et exécuta un magnifique garde-à-vous à s’en faire péter les talons. « Ma … Ma générale ! » bredouilla-t-il en découvrant Iniorel telle qu’il ne l’avait jamais vu par le manteau entrouvert et avec quelques centimètres de plus. - Un souci, soldat ? - Heu ! non, non ! … Enfin, si ! Je pense que vous êtes en retard. - C’est qui, le chef ? - He bien, c’est vous ! - Alors, je ne vois pas où est le problème. En avant ! Direction la Salle du Conseil et au trot ! Dullahan s’exécuta, fort perplexe. Iniorel était d’habitude prévenante, douce, à l’écoute... Plutôt une mère qu’un rude militaire. Mais aujourd’hui, c’était différent. Tic ! Tic ! Tic ! Tic ! Kaboji, perché sur ses talons, essayait de suivre Dullahan. « Heu ! … Soldat ! Un peu moins vite… J’ai un peu de mal ce matin… » Dullahan obtempéra. Chemin faisant, il se remémora une note de service concernant les tenues adéquates et se garda bien de faire une quelconque remarque quant à son non-respect. Il avait compris au moins une chose aujourd’hui : le chef, c’est le chef ! Arrivés devant la lourde porte de la salle du conseil, le garde de faction devant l’ouvrit toute grande et annonça haut et fort : « La générale ! ». Dullahan s’effaça, et Kaboji fit son entrée devant un parterre d’officiers, hommes et femmes confondus, qui se levèrent aussitôt. Un autre garde referma la porte derrière lui. Tout en trottant jusqu’au grand fauteuil libre en bout de table, il enleva son manteau qu’il plia sur son avant-bras. Arrivé devant son fauteuil, il fit volte-face pour juger de l’effet qu’il produisait. Les femmes étaient plutôt étonnées ou fronçaient les sourcils ; les hommes avaient le regard perdu dans son décolleté, à une exception : « Et voilà comment on repère les homos ! » estima Kaboji. - Messieurs, j’aimerais un peu plus de hauteur de vue ! dit doucement Kaboji, tout en se courbant légèrement pour poser les poings sur la table. Les regards se perdaient dans le décolleté. Un officier, plus entreprenant que les autres, essaya de se justifier : « Pardonne-moi, Iniorel, mais peu d’entre nous, pour ne pas dire personne, ne t’ont jamais vu aussi … comment dirai-je ? … féminine ! - Ma générale, lieutenant ! - Pardon ? - La discipline se relâche chez les officiers. Veuillez me désigner par mon grade et me vouvoyer dans les réunions officielles ! - Heu bien, heu, ma générale. - C’est mieux. Et, pour votre information, j’ai rendez-vous avec une vielle connaissance. Ce n’est pas de la féminité mais de la diplomatie », mentit Kaboji. Kaboji se délectait de l’effet qu’il produisait et se réjouissait de la petite vacherie qu’il commettait envers Iniorel, la vraie. « Officiers du Souffle, asseyez-vous ! » ordonna Kaboji, tout en gardant la même position. Il scruta chacun des visages, puis s’assit et se cala au fond de son fauteuil, sans le rapprocher de la table. Il croisa les jambes, inspecta les murs nus de la salle ainsi que le plafond, blanc, sans ornement. Kaboji rompit le silence : « Il faudra refaire la décoration, ici. C’est sans vie ». Les officiers se regardèrent étonnés, comme l’avaient été Dullahan et Arenator un peu plus tôt. En prenant les attitudes et, le mieux possible, le phrasé d’Iniorel, il déclara : « J’ai beaucoup réfléchi cette nuit à notre situation et à nos alliances. » Flap ! Flap ! Flap ! Kaboji laissa un ange passer et poursuivit : « Si des néfastes comme ˝Au-delà˝ attaquent notre forteresse, nos tours et les nôtres, c’est que nous sommes trop gentils ! Et nous ne fréquentons que des gentils ! Nous allons donc attaquer l’Alliance, les Initiés, et tous les autres du même genre, comme cela les néfastes cesseront de nous agresser ! » Kaboji ne leur laissa guère le temps de manifester. « Un volontaire pour la logistique !» Instinctivement, un officier leva la main. « Parfait ! Vous devez virer tout ce qui gêne dans le coffre et y placer les ressources pour les armes de siège ! commanda Kaboji. Qui est volontaire pour les plans de guerre ? » Un militaire, ça reste un militaire. Trois mains se levèrent dont une femme. Kaboji la désigna et décida : « Vous prenez le commandement des opérations ! Et voici vos deux officiers d’état-major », ajouta-t-il en indiquant les deux autres volontaires. Sur ce, Kaboji se leva, ramassa son manteau, prit une démarche chaloupée, un peu forcée, et se dirigea vers l’officier qu’il avait pris pour un homo. - Quant à vous, je vous charge de refaire la décoration ici. Je veux des couleurs, des bibelots, des livres, des rideaux, … Quelque chose de sympa, chaud, accueillant, vous voyez ? - Heu ! … Pas vraiment, ma générale ! Mon domaine, c’est plutôt les mines et la forge ! - Vous trouverez, vous trouverez, je vous fais confiance… Poursuivant vers la porte, Kaboji, sans se retourner, lança : « La séance est levée. J’attends vos rapports d’ici 72 heures lorsque je serai de retour. Au travail ! » Le garde ouvrit la porte et lui laissa le passage. Une fois sur le seuil, Kaboji entendit un brouhaha naître derrière lui et des commentaires outrés qui sourdaient. Content qu’il était, Kaboji. Mais maintenant, il fallait comprendre ce qui s’était passé cette nuit et si possible inverser le processus. Une elfe noire, nécromant de surcroît, devait bien avoir quelques lumières sur le sujet. Il avisa Dullahan qui, sans ordre, avait préféré rester à proximité. - Content de vous retrouver. Veuillez m’accompagner jusqu’à la porte principale. Je dois partir. Dulahan ne releva pas la faute d’accord. - Bien, ma générale ! s’exclama Dullahan, heureux de cette marque de confiance. Tout s’est bien passé ? risqua-t-il. - Comme dans un rêve ! répondit Kaboji. Puis, après une sorte d’hésitation, il ajouta : Certaines choses vont changer et je vais avoir besoin d’une ordonnance. Quelqu’un qui s’occupe de moi. Cela vous conviendrait-il ? - … ! Ce sera un honneur, ma générale ! Le rouge qui couvrait le visage de Dullahan, n’avait pas encore disparu lorsqu’ils arrivèrent à la grande porte de la forteresse. Le lieutenant Zabuza se figea dans un salut respectueux, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir l’œil scrutateur. « Ma générale, mes respects ! - Bonjour Lieutenant. Rien à signaler ? - Si fait ! Ce matin, le vieux rôdeur des cimes s’est présenté devant la porte en affirmant que c’était vous et qu’il voulait entrer. - Ah ? fit Kaboji, très intéressé. Et qu’avez-vous fait ? - Moi et mes hommes l’avons chassé en l’inondant de déchets et de tout ce que nous avions sous la main ! » s’esclaffa Zabuza, rejoint par ses hommes qui souriaient à l’évocation de l’incident. Kaboji, dans un premier temps, s’était réjoui de l’infortune d’Iniorel, puis s’était souvenu qu’il s’agissait de son corps. - Soldat ! Je… - Pardon, ma générale, mais c’est lieutenant ! Lieutenant Zabuza ! - Comme je disais, soldat Zabuza, vous serez de corvée de latrines durant un mois ! - Hein ? Mais pour quelle raison ? - Parce que c’était bien moi ! Zabuza, éberlué, se dit qu’il avait pourtant bien reconnu le vieux rôdeur. C’était Kaboji ! Aucun doute ! Et il entendit la générale donner l’ordre à Dullahan, qu’elle désignait comme son ordonnance, de le faire mettre aux arrêts. Il voulut se justifier mais sut qu’il n’y avait rien à faire. En regardant Iniorel quitter la forteresse, il se consola un peu en se disant que, si elle avait très mauvais caractère, elle avait un très beau c... Cette image le maintint tout de même de bonne humeur dans sa triste situation. * * * * * Iniorel s’en retournait vers la maison de Kaboji d’un pas traînant. Elle était surtout perdue dans ses pensées, ne sachant trop que faire pour remédier à sa situation présente. Tous ses grimoires lui étaient désormais inaccessibles, vu que l’entrée du village du Souffle lui était interdite. Chemin faisant, elle passa non loin des cascades dont les eaux tombaient en une pluie d’argent dans le soleil matinal. Ce magnifique spectacle fit remonter en elle des souvenirs vieux de quelques décennies. Des bains et des moments tendres, assez osés, en compagnie de celui dont elle partageait la vie à cette époque. Elle secoua la tête comme pour en chasser ces pensées. Ce n’est pas le moment de repenser à tout cela. Le passé est le passé, qu’il reste à sa place. Alors qu’elle avançait à travers les plateaux herbeux, elle se rendit compte qu’elle avait progressé dans sa maîtrise de ce corps étranger. Elle retrouvait quelques unes des aptitudes naturelles du rôdeur : son pas était ample et rapide, bien plus assuré. Elle ne trébuchait plus – enfin, presque plus. Un corps solide, taillé pour les longues marches. On dirait presque qu’il connaît le chemin. Un chemin qui menait donc à la maison de Kaboji. Une imposante demeure, à vrai dire. Iniorel fronça les sourcils. Elle n’était pas si vaste dans mon souvenir. Kaboji a dû lancer de grands travaux. Mais pour quoi faire ? Aux dernières nouvelles, il vit seul ici, à part quelques domestiques bien sûr. Elle se remémora la maison telle qu’elle la connaissait trente ans plus tôt et une nouvelle vague de souvenirs heureux ne tarda pas à déferler. Pendant un temps, Kaboji l’avait accueillie sous son toit et ç’avait été une période de bonheur dans sa vie. Ils étaient Aqueux tous les deux, lui d’origine, elle d’adoption, et ils s’étaient trouvés d’autres points communs. Et surtout, ils s’étaient aimés. Sincèrement, profondément aimés. Même si l’elfe noire avait depuis tourné la page, elle ne pouvait que ressentir une pointe de nostalgie en y repensant. Kaboji ! Kaboji ! Je n’arrive pas à penser à autre chose que lui. Bon, dans ma situation, c’est peut-être normal, mais ça ne va pas m’aider... En plus, ce qui m’arrive est sûrement de sa faute, je le parierais ! Peut-être même qu’il en est à l’origine... ? Il a pu s’adresser à quelque pratiquant de la magie pour me jouer ce vilain tour ? Dans sa colère sourde, elle omettait de penser au fait que Kaboji lui aurait dans ce cas laissé son corps à sa merci, ce qui aurait été pour le moins inconscient de sa part – voire vaguement suicidaire. Elle avait perdu de son objectivité. En arrivant au manoir, elle ouvrit grand les portes sans autre forme de cérémonie et aboya quelques ordres, notamment au sujet d’un bain chaud et d’habits propres. Les serviteurs se précipitèrent pour satisfaire leur maître irascible au mieux. Et lorsqu’Iniorel fut plongée jusqu’au cou dans l’eau bienfaisante, elle commença à laisser libre cours à ses pensées et son imagination. Voyons... Kaboji va chercher à récupérer son corps tôt ou tard, c’est certain. Il va probablement venir ici pour cela. Le mieux est de l’attendre. La question est : que faire dans l’intervalle ? Sans mes grimoires, je ne peux rien faire... Ah ! Mais tout le monde me prend pour Kaboji. Ca ouvre quelques perspectives... Creusons un peu la question. Avisant le vieux domestique qui venait lui apporter un nouveau bidon d’eau chaude, elle engagea la conversation : « Merci bien. Dites-moi, mon brave, cela fait combien de temps que vous travaillez pour moi ? - Vingt-trois années, maître. - Tant que cela ? Bigre ! Du coup, j’imagine que vous êtes fort heureux de travailler pour moi ? » Le regard halluciné que lui lança le vieil homme fut plus éloquent que tout ce qu’il aurait pu répondre. Mais il tenta de bredouiller quelque chose. « Je.. heu... Servir monsieur est bien sûr un honneur. - Ta ta ta, pas de langue de bois avec moi. Vous n’êtes pas heureux ici ? - S... si, bien sûr, monsieur. Vous me permettez de gagner ma vie et de nourrir ma famille. Les temps sont durs et je ne voudrais pas les voir mourir de faim. - Mourir de faim ? Je vous paie correctement, au moins ? - Je... ne me permettrais pas d’en juger, monsieur. Je dirais juste que mes fins de mois sont parfois difficiles. » Iniorel en était ébahie. Kaboji devait payer une misère un serviteur de longue date. Une idée lui vint. « Vous savez quoi ? Apportez-moi un parchemin, une plume et de l’encre. Je vais remédier à cela. Pour commencer, je vais doubler vos gages, vous le méritez bien. Non, allez, ce serait mesquin... je vais les tripler. » Et cinq minutes plus tard, elle remettait à cet effet un écrit au vieux domestique qui n’en croyait pas ses yeux. Lorsque celle qu’il prenait pour son maître eut quitté son bain, enfilé sa tenue propre et quitté la pièce, il se livra à un rituel insolite – et peut-être bien magique : il se mit à faire des claquettes tout autour de la baignoire. Iniorel, pendant ce temps, avait trouvé la salle d’armes de Kaboji. Un serviteur s’affairait à l’entretien de son chu ko nu. La nécromante se demanda si elle serait en mesure de s’en servir, vu qu’elle habitait le corps d’un rôdeur rompu à son maniement. Elle s’empara donc de l’arme et s’employa à faire un carton sur les mannequins de paille disposé à l’autre bout de la pièce. Les médiocres résultats qu’elle obtint lui arrachèrent une grimace. Elle se tourna vers le serviteur, très surpris de la contreperformance de son maître. « La visée est faussée, il faudra la régler. - Je l’ai fait ce matin même, maître. Et je me suis permis de la tester, elle est correcte. - Ah bon... ? Hum... Je ne suis pas habitué à cette arme, c’est un nouveau modèle. - Maître ? C’est votre chu ko nu habituel. Celui que vous utilisez depuis deux ans. - Aheuuu... certes, mais je crois qu’il ne convient pas à mon style, en fait. Ca vaut quelque chose, une arme de ce genre ? - Auprès des commerçants de la région, environ cent-vingt mille pièces d’or, maître. - Ourgh ! Ah oui ? Hé bien, vendez-le donc et avec la somme, achetez-moi... mmmh... un arc long, tiens. Un bel arc de qualité, j’entends. - Mais maître, je croyais que l’arc, c’était – et je vous cite – « une invention débile de ces crétins d’elfes sylvains » ? - Pour ce qui est de ces crétins de sylvains, je maintiens. Mais pour le reste, j’ai changé d’avis. Allez hop, au travail. Vous êtes encore là ? » Continuant à se promener dans l’immense bâtisse, Iniorel tomba sur un entrepôt empli de bois et de pierre. Kaboji semblait avoir amassé de larges réserves ! Elle sortit dans la cour intérieure qui était toute de pierre nue. Ce qui li fit froncer les sourcils et suscita une autre idée. Une heure plus tard, plusieurs des serviteurs de Kaboji, reconvertis manu militari en jardiniers, construisaient une tonnelle, la recouvraient de glycine et plantaient des fleurs un peu partout, à la grande satisfaction du maître des lieux. Puis d’autres furent recrutés pour revoir intégralement la décoration de la chambre à coucher : un lit à baldaquin fut promptement apporté et la longue sélection des draps, tentures et parures diverses commença. Tant qu’à attendre, autant patienter agréablement.
  3. En tant que rôdeuse, je soutiens et approuve cette demande.
  4. Tyrel

    A votre bon coeur!

    Je n'ai pas fait cette quête non plus. Selon le jour et l'heure, si je suis disponible, je vous accompagnerai volontiers. (je suis Terrane)
  5. Tyrel

    prix de butin

    Contrairement à ce que j'imaginais, les chairs de momies sont des drops rares, et il n'y a pas eu de faute de frappe sur leur prix, Guix vient de me le confirmer (merci à lui). Donc tout va bien.
  6. Tyrel

    prix de butin

    Je viens de voir qu'une chair de momie se revendait 1065 PO. Etant que donné que le monstre est BL et que ce butin n'est pas rarissime, j'imagine qu'il y a eu une faute de frappe sur le prix?
  7. Tyrel

    Chasse drow

    Fausse piste La piste est froide. C'était en substance ce que se disait Tyrel alors qu'elle venait de parcourir la contrée de Terra d'un bout à l'autre, pour la énième fois. C'était l'inconvénient de suivre une piste aussi ancienne: il n'y avait pas de piste à suivre, à proprement parler. Toute trace de pas avait depuis longtemps été effacée par le vent et la pluie. La traque que Tyrel avait entreprise relevait bien davantage du travail d'investigation. Pour cela, elle avait commencé par quadriller Terra à la recherche de sa proie. Ne l'ayant aperçue nulle part, elle avait ensuite approché les autochtones, les commerçants et artisans dans un premier temps puis, de fil en aiguille, tous ceux qui croisaient sa route. A tous, elle leur donnait la description de ce qu'elle cherchait et, de tous, elle obtenait invariablement la même réponse: sa proie n'avait jamais été vue dans la région de Terra. En soupirant, Tyrel s'assit sur une souche bienvenue. C'est pire que cela: j'ai fait fausse route. Elle répugnait à se l'avouer, mais cela commençait à devenir un peu trop évident. Quoi! Sa proie serait-elle devenue plus invisible qu'un esprit? Non, certainement pas. Si personne ne l'avait vue, c'était certainement qu'elle n'avait jamais mis les pieds sur Terra. Ce qui renvoyait Tyrel au choix qu'elle avait dû faire il y avait quelque temps. Sa traque l'avait menée à une certaine grotte qui recelait quatre cristaux de couleurs différentes. Quatre portes menant aux régions élémentales du pays. Sa proie était venue jusque là, tout le laissait croire à Tyrel. Ce qu'elle ignorait, c'était le choix qu'elle avait fait devant les cristaux. La maraudeuse avait intuitivement choisi Terra en raison des affinités que son peuple - qui vivait dans un monde souterrain - entretenait avec l'élément Terre, mais qu'en était-il de sa proie? N'était-elle pas partie pour une autre région? Si c'est le cas, alors c'est fini. Je ne la trouverai plus. Elle avait été mise en garde: tout choix était définitif. Pas question de revenir en arrière après avoir embrassé la cause d'un Elément. Les autres régions élémentales lui demeureraient éternellement fermées. Et mieux valait ne pas contrarier les volontés divines. Nouveau soupir. Que faire? Repartir sur mes pas... ou aller de l'avant, coûte que coûte? Repartir bredouille et les mains vides de surcroît, voilà une perspective qui n'enchantait guère Tyrel. Si elle rentrait ainsi chez elle, l'accueil qu'elle recevrait manquerait certainement d'enthousiasme... En revanche, si au moins elle rapportait une belle prise, elle pouvait espérer faire oublier un peu l'échec de sa traque. Le hic, c'était que Terra n'avait qu'un modeste tableau de chasse à offrir. Bon, Tyrel avait bien abattu une célébrité locale, un lycanthrope connu ici sous le nom de Croloup, mais elle doutait de faire forte impression chez elle avec un trophée si modeste - aux yeux de drows, s'entendait. Toutefois, elle avait entendu parler d'une contrée voisine, du nom de Melrath Zorac. Un endroit dangereux, en guerre perpétuelle... mais où elle pourrait trouver des proies autrement plus prisées. Une destination qui la tentait de plus en plus. Il y avait une autre raison qui la poussait à tenter ce voyage. D'un regard morne, elle fixait la fronde qu'elle tenait entre ses mains. Durant son séjour sur Terra, elle avait croisé des aventuriers revenus de cette région de Melrath Zorac. Et certains d'entre eux portaient des arcs, d'une facture parfois très honorable. La drow avait été alors prise d'une violente envie de les en déposséder, mais elle ne s'y était pas risquée: ces individus-là étaient d'une tout autre trempe que les indigènes Terrans. Seule et armée d'une misérable fronde, elle avait tout intérêt à ne pas se frotter à eux. Néanmoins, tous les espoirs semblaient permis: là-bas, manifestement, on pouvait trouver des armes dignes de ce nom! La maraudeuse se leva. Je n'ai que trop traîné ici. Il est temps de se remettre en route. Et elle partit rencontrer le Maître de son Elément, afin d'obtenir le précieux sésame qui lui donnerait accès à ce fameux pays - son dernier espoir.
  8. Chroniques d'une maraudeuse drow Prologue 1- Une ombre au cœur du monde 2- L’affront de la fronde Traque première 1- Fausse piste
  9. J'ai surpris un cactus qui essayait de rentrer dans une tour !
  10. Sous les basilics, on peut discerner les rocchus bleus sournoisement planqués, guettant le récolteur inattentif. ^^' On ne peut pas les tuer sans dégager les ressources...
  11. Surveviller --> un V en trop Et déguerpis (avec un S), merci. Keril : Corrigé
  12. Même problème sur MZ avec ce lézard, probablement mort de faim, qui se jette sur l'ancien Terran. ^^
  13. La drow se glissa dans les rues aussi discrètement que possible, masquant au maximum son visage et tentant de n'approcher personne. Elle finit par repérer ce qui semblait être un commerce d'armes et, d'un pas un peu hésitant, entra. Avisant un commerçant, elle lui demanda sans ambages de lui montrer les armes de trait qu'il avait à vendre. Si l'homme parut quelque peu surpris de l'allure de la nouvelle arrivante, il ne s'en exécuta pas moins, et étala quelques modèles sur le comptoir. Des modèles de... fronde. La drow grogna sans aménité : « Ne me faites pas perdre mon temps avec ces jouets. Ce sont vos arcs que je veux voir. » Le marchand la considéra avec une certaine surprise puis répondit avec politesse : « Je n'ai pas d'autres armes de jet que celles-ci. - Alors je me suis trompée de boutique. Adieu donc. - Si c'est un arc que vous cherchez, vous pouvez bien faire toutes les boutiques, vous n'en trouverez pas ici. - Pas d'arc... ? C'est une plaisanterie ? - Non, non, certainement pas. Les arcs sont plutôt considérés comme armes de guerre dans nos contrées. Or nous vivons en paix sous la bienveillante tutelle de Dame Fimine, la Mère de la Terre. - Et pour la chasse, vous faites comment ? fit la drow d'un ton triomphant, certaine d'avoir pris son interlocuteur en défaut. - Nos chasseurs utilisent les modèles de frondes que je suis précisément en train de vous montrer, bien sûr. Vous savez, le gibier de notre pays n'est pas très dangereux. Une fois que l'on est un peu familier des techniques de chasse, ce type d'armes suffit amplement à nos besoins... » La drow le foudroya du regard, imaginant sa tête scalpée pour lui apprendre à se moquer d'elle. Puis quelques souvenirs lui revinrent en mémoire... des scènes de chasse dans les forêts de Terra. Elle avait pu observer des rôdeurs humains et n'avait jamais remarqué un fait troublant : aucun d'eux ne portait d'arc. Des frondes, rien que des frondes. Se pourrait-il que ce soit la vérité... ? Décidément, ces humains étaient bien étranges aux yeux de la drow. Son regard vint se poser à nouveau sur les frondes et exprima la consternation. Allait-elle vraiment devoir adopter une de ces armes ? Quelle déchéance ! Elle se résigna à prendre en main les différentes modèles et à jauger leur équilibre. L'un d'entre eux lui paraissant satisfaisant, elle finit par se décider : elle ne pouvait pas rester dépourvue d'arme de jet. « Je prends celle-ci. Combien ? » Et le marchand lui annonça le prix de l'objet, ce qui fit s'écarquiller les yeux de la rôdeuse. Elle palpa machinalement le renflement de sa bourse, mais savait pertinemment qu'elle ne renfermait pas une telle somme. Habituée à vivre par ses propres moyens en pleine nature sauvage, la drow ne transportait que peu d'or sur elle. Devinant son embarras, le commerçant lui suggéra d'aller vendre quelques babioles chez certains marchands de la ville pour se renflouer. Ce fut donc une drow songeuse qui se mit à arpenter les rues du bourg. Elle y observa les humains qui s'y livraient à leurs activités, et comprit qu'il ne lui serait pas très difficile de trouver des monnaies d'échange. Tiges et graines de feuillu, fourrures de loup, queue de lézard éventail... tout se monnayait ici. La rôdeuse se sépara donc de quelques uns de ses trophées contre de l'or, ce qui lui permit d'acquérir une fronde. Il y avait également des bûcherons qui venaient vendre des chargement de bois divers. Cela ouvrit de nouvelles perspectives à la drow. Les arbres étaient le domaine de ses cousins de la surface, qui les considéraient comme des alliés et jamais ne les blessaient pour en récolter le bois. Les humains n'avaient manifestement pas ce genre de scrupules. Participer à cette déforestation n'était pas pour lui déplaire. Aussi, le jour même, un marchand d'outils vit-il une étrange cliente venir lui acheter une hache de bûcheron. Et le sourire qu'elle arborait en en éprouvant le tranchant le mit vaguement mal à l'aise.
  14. Le loup se précipitait sur elle en grognant férocement. Avec célérité mais sans hâte excessive, la sombre rôdeuse encocha une nouvelle flèche et prit un instant pour bien ajuster son tir. Le loup était déjà blessé, mais pas suffisamment pour être neutralisé. En fait, la blessure le rendait enragé, et donc bien plus dangereux. Et il n'avait pas perdu de sa vitesse naturelle. La drow avait déjà dû faire face à ce genre de situation, et ne s'en alarmait pas plus que cela, même si elle savait que le loup n'en représentait pas moins une sérieuse menace. Elle allait pour relâcher la corde de son arc quand... CRAC ! ... le bois de son arme se fendit d'un coup. Par tous les démons !!! Son arc en devenait désormais inutilisable. Ce qui détourna son attention une fraction de seconde. Elle faillit en oublier le loup, qui déjà lui sautait dessus. Seuls ses réflexes la sauvèrent. Elle se tassa sur elle-même pour éviter l'assaut, lâcha son arme brisée et empoigna la bête par son pelage, afin de la renverser tant qu'elle était privée de ses appuis au sol. Le loup chuta sur le flanc. Immédiatement, la drow fut sur la bête, sa main gauche venant serrer le col de l'animal, moins pour l'étrangler que pour garder à distance les dangereuses mâchoires. Le loup se débattait de toutes ses forces, mais la vigueur du sang drow conférait à son adversaire une résistance inattendue chez un être doté d'une mince silhouette. La rôdeuse finit par attraper son coutelas, qu'elle plongea violemment dans le flanc de la bête. Encore. Et encore. Jusque ce que la mort vienne voiler le regard étincelant de rage et de douleur du loup. La rôdeuse se releva lentement et essuya sa lame sur la fourrure de sa victime. Rangeant son coutelas, elle revint examiner son arc qu'elle avait laissé choir. Brisé net. Fichu. Inutilisable. Et irréparable, vu qu'elle ne risquait pas de trouver par ici quelque fabricant d'arcs expert en artisanat drow. Sans même parler des sorts dont son arme était porteuse, et qu'il aurait fallu restaurer de même. Non, décidément, elle ne pouvait plus rien espérer de ce côté-là. Maudite malchance ! La rôdeuse allait donc devoir composer avec les armes qu'elle pourrait espérer trouver dans la région. Ce qui impliquait soit d'en acheter une... soit d'en prendre une à son propriétaire. La drow examina un instant la seconde option. Elle n'avait plus d'arc, ce qui rendrait toute agression d'un humain très risquée pour elle. Quant à en dérober une... la rôdeuse savait se faire discrète, mais de là à dépouiller un humain sans qu'il ne s'en rende compte... La première possibilité semblait la seule valide. La drow grimaça. Cela impliquait pour elle de se montrer en ville et d'aller trouver un commerçant. Elle aurait préféré que les humains continuent à tout ignorer de sa présence. Mais remplacer son arme constituait un besoin impérieux. Alors, contrainte et forcée, elle prit la direction du bourg.
  15. Sur Kiar Mar, un PNJ peut parfois être masqué par un pygmée. Et si on tue le pygmée, le butin est inaccessible sous le PNJ.
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