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Terre des Éléments

Lumière, dragons et sommeil... éternel?


Anamaya
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Lentement la nuit plonge sur le monde, parant son ensemble de reflet d'argents. Alors que l'obscurité s'avance, une ombre de lumière, a, elle, l'habitude de s 'épanouir. Sauf que en ce matin du soir, elle dort encore. Beaucoup de choses ressemblent pourtant à l'habitude. Les plis contrariés de son visage alors que le même cauchemars la hante. Les marques sombres qui trahissent la fatigue accumulée par ses sommeils qui ne la reposent plus. L'inquiétude dont fait preuve Arthur, à son chevet, alors que la prêtresse s'éveille dans un cri étouffé, haletante.

Mais toute habitude à sa fin, et celle "“ ci prend coeur dans le secret de la nuit, se reflétant sur les larmes qui s'écoulent de ses yeux, à son insu.

Sursaut. Le coeur qui bat la chamade. Vais "“ je devenir folle? Peut être le suis-je déjà. Voir des yeux qui vous dévorent dans chaque angle mort, sentir son corps se dissoudre sous le feu d'une épaule... N'est ce pas des signes suffisants?

Cela fait pourtant bien longtemps que je sais ce que je dois faire. Trouver les dragons. L'endroit où ils sommeillent, où la vie leur est insufflée. Mais ce lieu existe t "“ il vraiment?

Depuis le départ de Fielon, la fin de son cycle, tout à changé. Peut être parce qu'il a été le premier à me faire comprendre mon obsession, par la frustration que m'avait causé son acte...

Lui qui avait terrassé les dragons.

J'observe ma chambre, une sensation douloureuse de vide. Je souris à un Arthur qui se glisse sur mes genoux. Cela fait trop longtemps que je le néglige...

Que je les néglige, les miens... Eux qui méritent tout mon amour et ma dévotion, et n'ont que mon absence....

Mes mains effleurent mon visage, découvrant l'humidité qui s'y est déposée. Surprise.

Oui je suis surement en train de devenir folle...

Et pourtant la solution je l'ai. Elle est si simple... Mais elle implique l'abandon. La trahison. Plutôt mourir que de les laisser.

«Â Te crois tu si nécessaire? Ils sauront s'en sortir sans toi.... »

Vilaine petite voix qui n'est pas limitée par les barrières de la conscience... Après tout c'est son rôle... Je sais que je ne suis pas irremplaçable, que d'autres pourraient porter la voix de notre faction... Mais...

«Â  Après tout tu le dis toi même, tu ne sers à rien ces jours ci. »

Et je n'ai pas même discuté avec certains nouveaux visages... Et mes habitudes de vie n'y sont pour rien.

Soupir.

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Elle se replie, étreint dans ses bras le rat qui couine. Tout son corps frémit, sous la brûlure, sous le froid de la nuit. Elle en vient à attendre la délivrance, une quelconque délivrance.

Anamaya soupire, s'étire. Non, son cycle ne se finira pas ainsi. Pas dans la fuite définitive, dans l'adieu de son univers. Elle était corps et âme avec les siens, elle avait dans le coeur trop d'êtres, d'étoiles pour changer de terres...

Elle se lève, trébuche. La fatigue affaiblit ses jambes qui se dérobent sous elle. Trahie par elle "“ même. Ou peut être avertie.

Elle ne sortira pas ce soir...

Ses yeux se ferment. La nuit reprend, et le jour lui succède. Ses rêves aussi, la dévorent, l'attirent. Ne la lâchent plus, comme un amant passionné qui ne saurait être assouvis qu'en l'étouffant.

Nouvelle lune, et délivrance. Cette fois, c'est dans un cri qu'elle s'arrache à l'étreinte brûlante de sa vérité. Et aucune herbe ne lui a apporté la paix, pourtant, elle avait essayé.... Enfin sauf... Une douleur vive, une pensée pour Eyleen et Nadhir, et ce jour si particulier où elle avait pu embrasser le soleil.

Elle tituba jusqu'à son coffre, en sorti le coffret que la femme d'améthyste lui avait donné. Et quelque chose, quelque part dans son esprit s'éveilla. Saisie, elle en laissa tomber le réceptacle.

C'était pourtant, si... évident. La fin de ses tourments.

Respirer. Il faut que je respire. Je ramasse le coffret. Respirer, encore, même si le monde tourne comme si j'allais chavirer.

Ecrire, il lui fallait écrire.

Une, non deux; trois lettres.

Pour l'homme de fer, discret ami, compagnon torturé par un passé qu'il avait oublié, et pour lequel j'avais trouvé un moyen de l'atteindre... Je repensais aux raisons justifiant que je ne lui avais rien dit. Après tout il ne m'avait rien demandé... Même si nous étions conscient tous deux de cet écho étrange qui nous poussait l'un vers l'autre. Comme si j'étais dépositaire de son histoire. Ou capable de la lui rendre...

Maintenant il ferait son propre choix....

Pour la soeur d'ombre, l'âme soeur, chère Ignis, elle qui m'a toujours devinée mieux que moi "“ même, alors que j'aurai préféré qu'elle se trompe...

Elle qui me comprendrait. Qui saurait sûrement me faire une place dans ses rêves pour m'y garder éternelle, au cas où... Qui saurait leur expliquer la nécessité de mon geste, aussi....

Pour ma famille, ma faction. Tous ses coeurs battants, âmes si chères et si grandes. On ne connait jamais assez les gens, et pourtant je sentais mon coeur torturé d'amour au point qu'il allait se déchirer dans ma poitrine. J'étais persuadée que c'était moi qui allait les briser. Les faire souffrir. Ils croiront surement que je les abandonne.

Je voulais absolument qu'il sache, qu'ils comprennent que c'était pour mieux être avec eux, que je serai toujours et à jamais là pour eux. Mais pas comme je suis aujourd'hui... Coquille éveillée, vide, tournée vers ces choses qui avaient envahis notre ciel. Qui étaient gravées sur mon épiderme comme au fer.

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Les mots, courant sur le papier, elle repense à ceux qui ont traversé le ciel de son existence. Bonheur et souffrance, amis et agresseurs, et cette tour, immense, prison d'illusion dans laquelle LeBaron voulait la tenir enfermer pour l'éloigner du démon...

Sourire.

Et Robb....

Elle se leva, tirant de sous son oreiller l'objet brillant enfermant la musique qui l'avait tant émue. N'avait il pas dit qu'il avait tué son ancien possesseur? Elle ne s'en souvenait plus... Si loin...

Les notes retentirent dans le silence de sa cellule, et elle pleura sans un bruit.

Il était temps que tout cela se termine. Avant que la lumière en elle ne soit complètement étouffée par l'ombre de sa folie.

Sur la lettre de Chamsin, elle dépose la fiole qui lui permettra peut être d'en savoir plus sur lui. Elle l'espère en tout cas. Arthur est déjà parti déposer celle pour tous les siens auprès du Tavernier, qui la transmettra.

Et pour Ignis....

Un sourire... Elle prend la feuille qui compose sa missive, la froisse, lui souffle dessus, doucement. Elle sait que la magie opère. Cela fait longtemps qu'elle maitrise ce sort. L'un de ses premiers. De la jolie magie....

La feuille devenue papillon s'envole de sa main, déployant ses petites ailes qui battent à vive allure, s'offrant à la nuit.

Soupire.

Est ce que je fais le bon choix? Je ne peux m'empêcher de penser que oui. D'un frôlement de mon orbe, je réchauffe de l'eau pour le thé, dernière tasse de ma théière chérie. Cela avait été un jeu au début...

La dernière fois, le mélange lui avait fait quitter son corps... Cette fois? Un peu pareil, un peu plus. Elle devait s'envoler, aller bien plus loin.

Entamer ce voyage que seuls les anges peuvent faire. Ou les dragons....

Elle laisse son âme décider pour elle, choisir les bons ingrédients. Avec un peu de chance, elle arriverait à aller là où elle doit être.

Et à revenir avant que son coeur ne meure, si Eolia le veut. Rentrer parmi les siens, à nouveau libre.

Modifié (le) par Anamaya
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Prise d'une soudaine pulsion, elle ôta son blason, et sa tunique, enfilant une simple robe blanche, sans distinction. Elle n'avait pas besoin d'étendard pour être membre du Souffle, comme elle n'avait pas besoin de blason pour se sentir à jamais une Constellation. Une dernière fois, elle inspira profondément, une plume blanche entre les mains. Pour la dernière fois avant le grand voyage, des ailes duveteuses apparurent depuis ses omoplates, bien plus réelles que lorsqu'elle avait été prise pour un ange par Merr'Aos, il y a si longtemps. Une lubie, un réflexe qui aiderait peut être son âme à s'envoler. Peut être.

Le thé lui paru amère. Se pouvait il que quelque chose d'aussi nécessairement libérateur soit aussi écœurant?

Elle le but jusque la dernière goutte. Son regard agrippa l'ombrelle orange posée contre le chevet, et elle s'en saisit. Ce serait plaisant d'avoir de la compagnie dans son voyage....

Soudain, tout tourbillonna. Elle voulu poser la tasse, mais rata le meuble, et un bruit de vaisselle cassée résonna comme en écho.

Ce fut à cet instant qu'Arthur revint. Elle senti sa souffrance alors qu'elle s'éloignait de lui.

« Veille sur eux en attendant mon retour, Arthur. Et merci pour la balade... »

Puis un trou sans fond l'aspira, et elle cru se couper en deux en tombant sur le sol.

En rouvrant les yeux, la première chose que je vis, ce fut moi. J'étais hideuse, des cernes immenses sous les yeux. J'effleurai la coquille vide, celle que j'étais, sentant une faible résistance. C'était bon signe, ça voulait dire qu'il y avait encore de la vie là dedans. Je flottais vers l'extérieur, dans un état de béatitude qui ne me ressemblait pas. Le fait d'abandonner les miens me semblait trop matériel pour avoir de l'intérêt. Trop éloigné de mon but, que je sentais tirailler mon essence.

Je tressaillis. Enfin j'imagine. J'avais toujours mon ombrelle en main, et mes ailes dans le dos, et même, étrangement, la gemme élementaire rendue à la forêt Constellation il y a de nombreuses lunes. Cela me procura un bonheur pur. Immense et sans limite. C'était grisant. Alors, contre toute attente, je m'envolais, comme dans un rêve.

Peut être que je rêvais. Peut être que je pourrais visiter les rêves de mes proches, aussi? Peut être étais je déjà morte. Ou que mon obsession trouverait ses réponses à la fin de ma route. Qu'importait, les doutes, maintenant.

J'avais rendez vous avec le soleil.

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  • 2 months later...

Ceux-ci n'était encore qu'une rumeur, un bruit sourd, peut y avait porté attention sur les Terres Élémentaires, ou tout du moins n'en avait fait remarques...

Anamaya, était introuvable, personnes ne l'avait aperçu depuis déjà de nombreuses semaines, elle c'était comme dissoute dans les méandres de l'existence...

Mais ses plus proches amis veillaient sur elle, sur son péril ensommeillé, tout comme Ignis (lettre à Ignis) Chamsin avait également reçu une lettre, marque du lien qui unissait le guerrier à la prêtresse :

Cher Chamsin,

Te souviens-tu des instants qui ont conclu notre rencontre? Beaucoup de rien en fait. Et un fil de tissus, qui a peut être scellé tant de choses. Je n'avais pas prévu de te rejoindre un jour. Et je n'avais pas prévu non plus de partir. La vérité c'est que je préfère me montrer égoiste que folle. Ou peut être ais-je déjà sombré et c'est pour cela que je crois à ces chimères.

Penses "“ tu qu'un corps peut vivre sans son âme? Je l'espère. Mon coeur est à jamais avec toi Chamsin. Mais mon esprit à un voyage à entreprendre, et pourras tu me pardonner un jour de le suivre, car moi je ne le pourrais pas.

Avant de t'abandonner dans ce groupe qu'avec Tigrr nous avons construit, j'ai quelque chose à te dire... Une vérité que j'ai apprise dans la lune et les étoiles, et le fond de cette pierre qui a toujours réagis à ma présence, aux premières heures.

Pierre de mémoire, ton coeur ou peut être ton âme, ça je ne saurai le dire... Mais la Déesse m'a placé sur ton chemin, je crois pour qu'un jour je te révèle qui tu étais, et pourquoi tu es ici. Je t'ai préparé une potion, un filtre qui ouvrira la porte murée du silence, qui te révèlera ce que tu à besoin de savoir, dans une forme de rève. En quelque sortes, je t'y accompagnerai, je crois... C'est compliqué, et je ne t'en dirai pas plus.

C'est à toi de choisir les étapes de ton voyage.

Le mien va commencer et j'enrage de devoir le suivre; de vous abandonner. De t'abandonner; alors que, étrangement je me suis toujours sentie liée à toi, même si tu ne montrerais rien et que je n'en disais pas plus.

Tout se passera bien.

A bientôt, ami de fer au cœur d'or.

Merci d'avoir croisé ma route.

Tant de choses partagées et cependant tant de non avouées...

Ton âme est pure, plus pure que toute autre Anamaya, nul doute que si l'une d'elle doit perdurer ce sera la tienne, bien au delà de ton enveloppe charnelle, quant à elle nous veillerons dessous, qui sait si un jour tu nous reviendra pour réinvestir ce corps...

Comme toujours avant de penser à toi, tu pense aux autres, tu me laisse la possibilité rien qu'une fois de te rejoindre et d'entrouvrir la porte de mes souvenirs oubliés. Dans un sens, le destin nous rapproche à nouveau, mon âme emprisonnée dans la tôle de cette amure, va pouvoir un instant rejoindre la tienne libérée de ton corps, toute deux dans un but de vérité...

Je garderais précieusement la fiole, et le moment venu je m'engagerais sur le chemin de mon passé à tes cotés. Pour le moment mon pendentif, cristal de mémoire, restera le lien indéfectible entre nos deux âmes :

PendentifdeChamsin.png

Cela augurerait certainement un changement dans le déroulement de la vie du guerrier et de ses compagnons de faction...

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