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Terre des Éléments

odriistfen

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  1. Toi, le petit espion !

  2. C'était la fin du monde des hommes. Leurs alliances et leurs sociétés s'effondraient, laissant la place à la violence et aux carnages. Leur bétail revenait à l'état sauvage, leurs villes tombaient en ruines, la nature reprenait le pas sur leurs ouvrages. La connaissance elle même, longtemps prise au piège, de manière incomplète et lacunaire, sur de vieilles pages, s'était libérée, redevenant un feu, sans entraves et aux facettes multiples et inondables, qui avait consummé tous les livres. De même les esprits brillants qui l'avaient capturée avait cédé à la folie, et sans la restituer la laissait se déchainer à l'envie en des tourbillons laissant des instants d'extrême clairvoyance percer entre des éclats incohérents de la plus profonde démence. Si son esprit était fort, et était resté, pour le meilleur et le pire, témoin de la précipitation du monde vers l'abysse, son puissant grimoire, qui l'avait longtemps accompagné, s'était mué en une flamme dont le coeur noir projetait une lueur qui assombrissait les environs, sans le moindre réconfort. Mais ce n'était pas de ce côté que naissait le comble de l'horreur. Sa main, qui avait apporté la lumière à ces terres des années durant, était maintenant enveloppée d'une aura d'un rouge malsain. Il pouvait la voir, même si ses yeux eux-mêmes avaient sombré. Mais pire que tout, sa main ... Sa main était maculée de sang ... Il le sentait couler le long de ses doigts, tomber au sol ... Et ce n'était pas le sien, qu'il sentait néanmoins couler depuis ses paupières désormais closes, en de longues larmes pourpres. Et puis la lueur rouge s'intensifia. Du sang coulé de sa main, qui aait formé un pentacle, une porte des enfers était en train de s'ouvrir. Et le son retentit : <<Uuouuuuüülacamtra, Uuuuoùùùùüüüülacamtra>>, cristallin et grave, d'une profondeur inouïe, faisant vaciller la terre elle même, comme si on avait fait vibrer une surface de verre de la même épaisseur qu'elle. Il était arrivé. Le Rocchus noir, seigneur de l'apocalypse.
  3. Une sauterelle n'est pas un albatros : je m'explique. Captain rocchus ne pagayait pas à bord d'une papaye, car une protection n'a d'intérêt que lorsqu'elle est entretenue. Et si l'albatros d'albâtre est en mesure de tenir tête aux boulets de marbre, il est parfois bon de sauter le sot trait des tresses ôtées sans tressaut de très hautes instances, quand on est navigateur. De même, les débâts autour de la régularisation des fumerolles illicites se divisent autour de leur usage récréatif. Si les rocchus chantent le soir venu, c'est qu'ils ont perdu leurs instruments de musiques et leurs chandelles des veillées de lecture. 3 h de pratique + 4 h à dos de pivert + 8 h pour les braves + 11 h d'essuie-glaces + 2 h 30 de concertations, il est 28 h 30 en Afrique du Sud, et des doctes érudits nait la bonne espérance. De ces idées jaillissantes se lève l'avènement industriel, tel un ustensile métallique en quête de fécondation cosmique. Mais quand on est de la vieille école comme le captain rocchus, on fait aller les compteurs sur le boulier avant de le jeter à l'eau pour calculer de tête. Voguera-t-il vers sa fin, où dans des mains qui sauront l'exploiter et en tirer de nouvelles avancées, sonnant le glas de vieux jours ? Autant essayer de faire retrouver la raison à un camembert sans couenne. Bien malin qui pourra enlever les carries de l'agneau linguiste, et après avoir bien bu, le poulpe, jaillissant de l'entrée de sa grotte tout comme les Jacques on l'action précoce d'un âne d'édile athée, revet un écat de jade dans les eaux mordorées. Il est maintenant tant de se quitter, tout comme le métro emporte au loin la jambe de bois de l'ornithorynque, alors embrassez bien vos orties, et par ici la sortie.
  4. Coucou, c'est expliqué plus clairement sur ma fiche perso à la bibliothèque !
  5. Les fourmis poursuivaient inlassablement leurs allées et venues, éclairées par la lumière rougeâtre des derniers rayons du soleil, qui bien qu'en fin d'effort continuait sans compromis de donner sur la rampe rocheuse menant vers la vieille forteresse de l'alliance. Leur effort continu, que ni le temps ni les autres obstacles ne semblaient pouvoir arrêter, tranchait avec le long déclin de ceux qui avait été le symbole de la puissance et de l’opulence des factions harmoniques. Depuis longtemps on ne voyait plus guère de lumière dans leur bastion de plus en plus envahi par le silence, où les décorations se ternissaient, tandis que les livres remplis de hauts faits des résidents étaient comme retournés au bois dont ils étaient issus, simples parties des meubles qui les accueillaient. Tel était le destin des gloires futiles, motivées par des rêves de grandeur éphémère plutôt que par de réelles intentions de droiture et d’illumination, songeait Arahìl du haut des remparts de l’Au-Delà, les hommes désirent l’or parce qu’ils brillent, et non pas parce qu’il peut réfléchir la lumière vers les autres. Derrière lui, il entendait les clameurs et les rires émanant de la salle principale, contrastant autant avec la funèbre apathie de leurs voisins qu’avec le sérieux et l’organisation des fourmis qui s’affairaient. Un début de sourire teinté de tendresse naquit sur les lèvres d’Arahìl, tandis que la brise vespérale faisait se mouvoir ses cheveux longs. C’était de braves gens, parfois impulsifs et poussés à la violence, mais profondément bons. Ils les voyaient un peu comme des enfants, s’amusant au gré de leurs envies, toujours l’air réjoui et prêts à partir à l’aventure. Ils l’avaient recueilli à son retour, alors que son abri avait été détruit et qu’il était dans toit. Ses yeux se fermèrent brièvement sous la douleur fugace du souvenir. Quand sa vie avait repris sur ces terres, il avait cru qu’il pourrait continuer comme avant malgré tout ce qui s’était passé, et aller sur son chemin en ne se souciant pas des affaires du monde. Après avoir vagabondé de ci de là, il d’était lassé et était entré dans un long sommeil, et quand il avait décidé d’arpenter à nouveau la terre des éléments, il était seul, et sans rien à quoi se raccrocher. Et il avait fini par comprendre. Ses pensées remontèrent plus en amont encore, avant sa réincarnation. Dans son ancienne vie, il était un vagabond nommé odriistfen, explorant les terres inlassablement en faisant fi du danger et des doctrines du monde des Hommes, dormant à la belle étoile, se battant avec quiconque le provoquait et fraternisant avec tous, sans se soucier des guerres et des factions. Il avait fini par ne plus pouvoir s’y soustraire cependant, ayant rejoint une bande de marginaux qui lui demandèrent de les rejoindre, impressionnés par son esprit libre et irrépressible. Il avait participé aux plus grandes batailles de son temps, des plages d’Irliscia quand les gardes dépassés en avaient ouvert l’accès aux aventuriers, aux remparts nordiques de la tente des souffles où armé d’un trébuchet il avait fait justice avec éclat de ceux qui le traquaient pour ses affiliations sans que ses actions ou son karma les y aient provoqué. Ensuite, après que des tumultes aient rompu l’entente entre ses compagnons, il s’opposa aux sentinelles de Niue, qui, nimbés des illusions de grandeur insufflées par leur divinité lacunaire, avaient juré de répandre la dévastation et la mort sur ces terres. Flanqué des suivants de l’Au-delà pour la première fois, il fit grand ravage parmi les rangs de ses ennemis, qui, impuissants en furent réduit à faire appel à une divinité mineure pour détruire son âme, comme celle de Badack, son compagnon d’armes. Un temps se passa ainsi, un fragment de sa conscience subsistant, libéré de l’espace et du temps. Puis vint un jour où il fut rappelé sur la terre des éléments, dans une vie nouvelle. En quelques années à peine, il parvint à maturité, accumulant savoir et puissance, en ayant encore des souvenirs diffus de son autre vie. Mais il savait aujourd’hui que s’il avait été rappelé, ce n’était pas pour suivre le même chemin. Les sentinelles ont depuis longtemps flétri, car Niue est une divinité emplie de faiblesses et de défauts, qui ne saurait triompher ou élever son statut, et ainsi tous ceux qui la suivent aveuglément finissent par voir leur dévotion sombrer, leurs efforts demeurer ultimement vains. Mais Arahìl savait que ce n’était pas le réel ennemi. Ce n’était pas les forces s’élevant contre la lumière, maléfique au su de tous et finissant pas échouer, mais ceux qui prétendaient la servir et la ternissaient de leurs actions. Contre Niue, l’opposé de Quen et ennemi de la lumière, aucun harmonique n’avait pris les armes, sauf Céleste la Juste dont la forteresse était bâtie sur les vestiges du refuge qu’il avait occupé. Il voyait désormais toute l’hypocrisie de la prétendue harmonie, présentée comme l’aboutissement de la justice et du bien. Non, l’harmonie n’était pas un aboutissement, et sous couvert d’apaisement, ses adeptes avaient sombré dans l’apathie, tout comme l’eau stagnante nous paraît la plus tranquille, ou comme une feuille morte tombe en douceur dans l’harmonie des couleurs de l’automne, sur le tapis de la nature qui se décompose, oublieuse de sa propre pestilence. Les alliances suivant les préceptes de l’harmonie, autrefois les plus riches et les plus puissantes, avait acquis richesse et prestige vis-à-vis des habitants de la terre des éléments avec leur grands discours, leurs promesses de combattre le mal et d’apporter paix, prospérité et lumière, mais quand les ennemis jurés des idéaux qu’ils prétendaient défendre était venus, ils étaient restés à festoyer dans leur palais, contents surtout de leur emprise sur ces terres et de leur opulence, s’avilissant au lieu de s’élever. Ainsi, au temps où les disciples de Niue vantaient leur affiliation par milliers tandis que le nom de Quen n’était plus que rarement prononcé, Arahìl avait compris pourquoi on l’avait ramené, et quelle était sa charge. S’il voyait Niue comme une divinité inférieure, il devait bien constater que le culte rendu à Quen n’avait pas accompli ce qu’il devait, le dernier exemple de tentative visant à transcender la condition actuelle des hommes ancré dans les esprits étant celui de Rebom, qui avait suivi les enseignements de Quen pour finalement servir la vision de Niue, ce qui causa sa perte. Il avait été aux antipodes de ce à quoi les peuplades de la terre des éléments devaient aspirer, cependant, un point de son histoire formait un enseignement précieux : on ne pouvait parvenir à un stade plus élevé, on ne pouvait se contenter de suivre pleinement une des visions séparées. A partir de là, tout devenait limpide : il fallait assujettir la vision inférieure de Niue à celle de Quen : non pas tout détruire pour tout reconstruire, mais se servir de ce qu’on détruit et de ce que l’on tue afin d’atteindre nus même un niveau de conscience supérieure, et le permettre au plus grand nombre. Une forme supérieure de Quen, nommée Ar-Quen, nommée Ar-Quen émergea de cette vision, et Arahìl en est le prophète : après avoir s’être contenté de regarder les Hommes, il était le seul à pouvoir apporter la lumière au monde, lui qui avait vu par-delà la mort et le monde, et qu’ Ar-Quen avait ramené en ces terres. Il serait désormais le flambeau, menant la révolte pour détruire ceux qui ont perverti la juste vision, ne parvenant pas à transcender leur existence après avoir passé leur vie à prétendre s’y consacrer corps et âme, afin de forger dans leur chute le salut de ceux qui peuvent encore être sauvés. Accoudé aux remparts de l'Au-delà, Arahìl regarda les contours des fourmis s'estomper dans la pénombre. Les temps seraient sombres, et il ne pouvait se permettre de perdre de vue la voie. Il est le seul désormais à pouvoir porter la lumière.
  6. Après "rigami" est un mot créé pour la boutade, ici ils décident d'accorder avec l'eau donc je ne sais pas si on doit considérer cela comme une faute.
  7. J'ai pas eu le réflexe de prendre un screen mais il y a une faute sur le parchemin de Rayna à la guilde des chasseurs (où il est fait mention des légendaires). Je ne sais plus exactement quel mot est concerné, mais de mémoire il y a un "t" après un participe passé en "a".
  8. Les rues étaient animées. On s'activait aux étals, où les camelots hélaient la foule qui se déployait en flots ininterrompus. Mais l'humeur, même à la réjouissance, n'avait pas la légèreté des festivités de d'habitude. Elle s'était teintée d'une nuance martiale, on venait ici assister à la violence des combats du tournoi organisé par la guilde des chasseurs. Leur quotidien, rythmé par la violence et récompensé par l'or, les avait lassé sans doute, et ils s'étaient mis en quête de plus de violence et de plus d'or encore. Cependant, il n'avait pas lieu de les en blâmer, cela faisait longtemps qu'un évènement de ce type n'avait pas été tenu, et des personnages que l'on avait plus vu depuis bien longtemps étaient sortis de leur isolement pour venir y assister. Sans compter qu'un retour à plus de violence, allait s'avérer nécessaire sur ces terres. S'écartant un peu de flot des badauds, le nécromant s'assit sur un tonneau, à l'ombre. Il réfléchit au déroulement de ses derniers combat. Au côté de son camarade aqueux, il avait fait coulé le sang à maintes reprise, et ils s'étaient assez bien débrouillés, ce qui leur permettrait au moins de continuer à jouter encore un moment. C'est tout ce dont il avait besoin, un tremplin pour laisser se déchainer son exaltation guerrière et la fureur de ses pouvoirs. Et même si il savait qu'il devait transcender les éléments dans une certaine mesure, il avait été plaisant de retrouver sa nature aquatique, propice aux déchainements en tous genre. Ces blancs becs de l'air étaient aussi légers d'esprit que ceux de la terre de moeurs, et les adeptes du feu ... Ah oui, c'est vrai, ils existaient ceux là. Profitant du calme relatif de l'endroit, il lui revint à l'esprit des histoires, des souvenirs d'antan, qui lui avaient été relayés avant qu'il ne soit lui-même. Des histoires d'un des tournois les plus glorieux qui fut, du temps où des grands héros repaissaient l'appétit de leurs bottes de la poussière cette terre, bien que l'ardeur de leurs foulée elle ne semblait jamais pouvoir être contentée. Ses yeux se fermèrent pour un moment. Cette histoire, je vais la raconter ici. C'était le temps des tumultes , ou plutôt dans une accalmie, après la terrible bataille contre les faucons du crépuscule, vils animaux sévissant, comme les cactus qui acceptaient à l'époque de leur servir de perchoir, au sud de Melrath Zorac . Il ont depuis été massacrés jusqu'au dernier et remplacés par les foulets afin d'humilier leur mémoire. Sur l'actuel chemin menant vers la tente des nomades, là où fut un temps la tente des amis élémentaires, un grand tournoi prenait place, en l'honneur du squelette de dragon se tenant non loin. C'était la veille du combat final. Tous étaient allés se couchés, sauf un combattant, dont les éclats rougeoyaient sous la lumière des derniers rayons de soleils. Le grand captain rocchus ne prenait pas de repos. Face à lui, le tourniquet d'entrainement rocchus, armer d'un bouclier, et pivotant pour répliquer quand on frappait d'ici. C'était un poste hérité de père en fils depuis des temps immémoriaux, et son nom seul faisait trembler les plus aguerris. Pourtant, captain rocchus le vainquit en un seul coup. Cependant, son coeur n'était pas à la joie, car il lui avait été attribué comme partenaire quelqun d'autre que son fidèle cacatoes, et ne plus l'avoir sur l'épaule compromettait son équilibre. Bien sûr l'oiseau lui même n'intervenait que rarement dans les combats, un preux de l'étoffe de captain rocchus pouvait s'en sortir seul. Mais sans repères, avec un partenaire des moins réjouissant, dont nous reparlerons plus loin, ses capacités étaient largement diminuées. Il avait réussi à s'en sortir, jusque là, mais demain ce serait une autre paire de manches. Car ses adversaires, venus à bout aussi de tous leur autres rivaux, semblaient vraiment menaçant. Il y avait d'abord l'archer. Lequel me direz vous ? Eh bien c'est un archer, son nom n'a donc pas marqué l'histoire. D'habitude, d'ailleurs, les rocchus se moquent bien de ces drôles de compères affublés de justaucorps et de bonnets ridicules, les flêches de ceux-ci ricochant inutilement sur leur cristal lisse et impénétrable, mais celui-ci n'était pas comme tous les autres, il avait perfectionné la technique qui serait reprise unanimement plus tard visant à lancer son arc plutôt que de l'utiliser pour envoyer des flèches. Il y avait aussi le Garligu, personnage bien connu dans les environs. Sorcier assez talentueux, muni d'un turlututu chapeau pointu comme les autres, il avait longtemps vécu à Til'Ra et Til lunis en même temps pendant longtemps, tirant une grande fierté de ce fait qui lui donnait pignon sur rue aux yeux de ses concitoyens. Un jour cependant, tout s'était effondré pour lui : il avait vendu un rat à til lunis et un vêtement de couleur unie à Til'ra, et avait dû se résoudre à quitter les deux villes. Il avait ensuite voulu se construire un grand manoir un peu au sud de til lunis par manque d'affinité envers les souterrains, étant donné qu'une curieuse prophétie avait mis en évidence des pulsation de champs magiques caractéristiques d'égoûts dans les environs de til ra. Cependant, il dérangea les scorpions des environs, qui étaient alors bien organisés avec un shaman et des syndicats, et il avait vécu pour un temps dans le puits de l'oasis après qu'ils l'aient défait. Faute de mieux à faire, il avait alors participé à la plupart des combats agitant cette époque. A l'heure actuelle, il avait installé une tente munie d'une girouette là où s'établiraient plus tard de nombreuses factions, comme les amis élémentaires comme nous l'avons dit plus haut. Le tournoi s'étant installé justement dans les parages, il y avait vu une aubaine et sa tente s'était consacrée aux paris et à la buvette. C'était un homme des plus retors, répondant au nom de Garribu le presseur de canards en plastiques. Le captain rocchus se dit qu'il vaincrait, et retourna trouver de la sérénité plus loin en prévision du match du lendemain. Le lendemain, c'est une foule en délire, et déjà bien attaquée par les divers breuvages proposés (et pour un temps aussi par les tubercules filandreux, qu'on avait finalement invité aussi dans les gradins). Et quel beau monde il y avait là ! Bébert Lambert, Frédric l'arracheur de cages thoraciques, Gontrand le virtuose de la truande, la grenouille verte d'irliscia ... Tout ce que l'époque contait de légendes, de personnages avec le moindre renom dans les environs avait fait le déplacement. Captain rocchus se dirigeait vers l'esplanade où se tenait lieu le combat, où l'attendaient ses adversaires, qui étaient entrés en tapis vert. Son camarade le rejoint, il s'appelait Ruzmo, c'était un tortogriffe qui suite à une malédiction était obligé de se déplacer retourné sur sa carapace. Les règles de combats d'alors étaient différentes d'aujourd'hui, il s'agissait de frapper son adversaire par le biais d'une puissante attaque, digne des vrais guerriers, à l'aide d'un arme, pour enchainer ensuite sur un grand sortilège associé au type d'attaque que l'on avait mis. Comme il ne fallait pas tuer, une incantation spéciale pour marquer un adversaire comme défait était nécessaire, mais un contact physique suivit d'un bruit suffisamment discordant avec le chant pouvait la rompre, et ainsi il fallait souvent mettre un de ses adversaires hors combat avant de pouvoir éliminer l'autre. Cependant Ruzmo, qui grommelait en continu, n'arrivait guère à produire d'éclats de voix assez puissant pour pouvoir venir en aide au captain rocchus, dusse celui-ci se retrouver en danger d'élimination. Les règles propres au tournoi ne les favorisaient donc pas, à l'inverse de leurs adversaire, car Garlibu était très doué pour ce qui concernait l'adaptation de ses sorts, c'était un théoricien de la magie habitué à tester de léger changements sur les méthodes habituelles. C'était ainsi qu'ils avaient pu venir à bout de la terrifiante équipe des scorpions trompettants, créatures scorpions mi-hybrides mi-éléphants venus du désert des Akhs, arrivés sous les acclamations des scorpions des environs. Le fait qu'ils soient tombés en équipe ensemble avait suscité des murmures, mais c'étaient de vaillants combattants venus de loin, et on avait de toutes façons guère le coeur à les séparer. Ils s'étaient faits surprendre par la rapidité d'enchainement de Garlibu avec ses sorts, après que celui-ci ait néanmoins fait annulé une élimination dans son équipe par ruse, créant la controverse. En effet, l'union trompettante de leur équipe était si parfaite qu'on ne pouvait pas trop déterminer si celui qui lançait le sort était celui qui avait frappé juste avant, ce qui ne posait pas de problème dans les matchs où il y avait un écart important mais ici, dans un combat très disputé, cela avait été annulé, ce qui avait changé la donne. Des rumeurs disaient que Garlibu, responsable des tirages, avait prévu cette botte secrète depuis le début, sachant que le tirage avait été considéré comme l'avantageant lui-même, et les scorpions étaient restés fort mécontents de la situation. Il était enfin venu le moment du choc. Les équipes se faisaient face, et Ruzmo, le premier, s'élança. Il n'était guère rapide, poussant par terre pour avancer avec sa queue, à deux empans de sa base, tandis que le bout de celle-ci était enroulée autour de la masse d'arme, de telle sorte qu'elle lui servait un peu de patte et de bras à la fois, tandis que ses pattes lui servaient de queue et son nez de vésicule biliaire. Captain rocchus lui, attendait un peu pour charger, restant comme à son habitude en contrôle de la situation. Cependant, c'était présentément une erreur, car l'archer, souhaitant depuis le début ignorer Ruzmo qui était une bien moindre menace, profita du fait que celui-ci s'était écarté de son adversaire pour lancer son attaque fétiche : le jet d'arc dans les jambes à vocation de croche-patte. Captain rocchus, en manque d'équilibre de par l'absence de son cacatoes, s'élança trop tard, et ne put rien faire pour éviter. Jubilant d'avance, l'archer s'apprétait à enchaîner. La situation était désespérée pour nos héros, car un coup terrible allait leur être porté : le croche patte n'était pas assez dévastateur pour mener à une élimination, mais même dans le combat de manière générale, enchainer une technique d'arme par un sort ou une technique spéciale (ou encore un chant pour l'interruption qui vous a été présentée plus tôt) était la méthode systématique, et renforçait grandement les effets des deux attaques. C'est ainsi que l'on se battait à l'époque, avec gloire et panache. L'archer donc se préparait à utiliser son bond d'argile, un saut sur place dont la force se transmettait à la verticale de sa cible, l'aplatissant dans la boue (d'où le nom). Mais un miracle se produisit : quelque chose que l'archer n'avait pas anticipé se produisit, ce à quoi s'exposent les gens qui, même si ils ont beau l'habitude de comploter à longueur de temps pour trouver leur prochain coup, manquent de savoir. Car si l'archer avait mieux connu la morphologie et la dynamique rocchue, comme il se doit pour tout honnête homme, il aurait pu réaliser là un sacré coup d'éclat. Ce qui se passa en réalité fut la chose suivante : l'effet croche pied de l'attaque portée était double, comme la plupart des coups des archers d'ailleurs. Le premier effet trébuchant est l'impact, hérité directement du lancer, puis la dynamique de l'arme, avec la corde qui revient en position initiale, donne un soubresaut supplémentaire, pour un effet trébuchant maximal. Cependant les rocchus ont un système pour se mouvoir fort particulier, ils sont munis de très courtes pattes, voir n'en ont pas, si bien que quand on leur fait un croche patte, ils se retrouvent posés sur le haut de leurs cranes, et quand on leur en fait un deuxième, ils se retrouvent à nouveau en position initiale. Cela sauva le captain rocchus, mais une attaque est étudiée au moins intuitivement pour réagir aux contres, et il était fort mal parti à cause de sa carence de cacatoes, et ainsi il ne put s'en tirer à si bon compter et se mit à rouler. Ce qui commença par le croche patte en mouvement circulaire vertical se transforma bien vite en roulboul'rocchus, qui à cause du mouvement de rotation latéral généré par le problème d'équilibre de côté dégénéra en tourneboul'rocchus, et il percuta son partenaire. L'énergie cinétique se conserva, et le mouvement de rotation latéral s'imprima au tortogriffe et le vertical lui donna une impulsion vers l'avant, et ainsi il déboula en tournant, rentrant droit dans l'archer qui avait bondit, et fut percuté en suspension dans les airs, ce qui le fit volé, suivi du regard par toute l'assistance, avant d'aller s'écraser bien plus loin. L'occasion était sensationelle pour captain rocchus, que le choc avait arrêté, et il reprit son équilibre en faisant une double esquive, avant de s'élancer au corps à corps du sorcier. Il affronta celui ci avec technique et mobilité, et d'un coup, de son bras que l'on croyait un moignon puisqu'il y mettait son crochet, qu'il avait délaissé au profit de son sabre d'abordage pour le tournoi, mais qui en fait était juste court, BOUM ! torgnole, charlaffe, pas à droite, esquive en se penchant vers l'arrière, et enfin un coup de sabre proprement MAGISTRAL !!!!! La foule s'était levée, tandis que Captain rocchus entonnait son incantation. Mais un drame se produisit. Sa magie était puissante, mais son chant cristallin si pur et donc facile à perturber fut interrompu. L'archer, par terre, sonné, avait quand même réussi à lancer un caillou, suivi du son de la corde de son arc, qu'il avait fait aller à vide. C'était ce même son qui faisais de dédaigner la plupart des archer à notre Héro, ce son fade et ridicule, tranchant d'autant plus avec la perfection du chant rocchus. Mais le jet de caillou, connu parfois sous le nom de jet basique et que les rodeurs en tous genre se mettaient à enchainer un grand nombre de fois déjà à cette époque, était ce qui l'avait vraiment énervé. Les caillous étaient bien pâles en comparaison des rocchus certes, mais les jeter ainsi, sans même se poser de questions ... Les des vagues de haines se rencontrèrent, trop forte pour le corps même d'un rocchus, et le quittèrent donc, s'atténuant, mais atteignant en partie Ruzmo, qui était un vétéran, doté d'un caractère déjà assez fort d'ordinaire. Le tour qu'on lui avait joué n'arrangeait déjà en rien son humeur, et il s'élança vers l'archer en grondant. Cependant, le tournis le repris violemment, et il s'immobilisa de manière incontrôlée, ce qui le fit se retourner sur son ventre tandis que l'élan l'amenait au dessus de l'archer. Il n'y aurait plus à s'en soucier pendant un moment, mais la situation avait quand même pris un détour des plus sombres, car le sorcier avait levé son épée, chargée de magie, qui lui permettrait d'enchainer un puissant coup avec une incantation rapide, et captain rocchus, que la rage avait quitté n'aurait pas le temps de parer. C'est alors que cela commença. De manière ténue d'abord, puis de plus en plus fournie, le vrombissement s'agrandit. Les feuillus de l'assistance avaient commencé à vibrer à l'unisson, et l'ancienne alliance réveillait un antique pouvoir dans le cristal des rocchus, qui se chargeait d'énergie. Décuplée par la sérénité du capitaine, l'énergie bloqua le rayonnement magique et l'épée rebondit sur le corps dur du rocchus, rebondissant sur son propriétaire qui avait commencé directement l'incantation, et comme le sort était totalement perturbé, une explosion magique puissante s'ensuivit, et alliée à un coup de sabre de notre protagoniste, elle envoya valser Garibu. Le chant rocchus, répondit au vrombissement des feuillus, et le mage fut éliminé. Le silence retomba sur la foule stupéfaite. L'archer eut ainsi un peu de temps pour se reprendre, mais inspiré par la scène qui venait de se dérouler, Ruzmo frappa violemment de sa masse d'arme, et l'enchaina avec une incantation surprenament rapide, bien qu'il ait mis du temps à la lancer (en réalité dans sa magie curieuse, brute et sauvage, l'incantation d'élimination variait très peu de la normale, si bien que l'archer passa à deux doigts de la mort), et pour la première fois du tournoi le tortogriffe élimina quelqun. Un rare sourire, béat et apaisé, fendit son visage. Alors que les vivats commençaient à être lancés cependant, le mage se releva furieux, se préparant à lancer un sort dévastateur avec la magie dont il avait saturé les environs un peu plus à chaque tour, qui allait briser les sorts de protection liés au tournoi et créer de grands ravages, tant sa colère était grande, comme l'est celle de tous ceux refusant de reconnaître la grandeur du peuple rocchus. Mais un concert, étrangement similaire à celui des feuillus, et d'une puissance sonore encore plus grande, l'arrêta subitement. C'étaient les scorpions, prêts à déterrer la hache de guerre, leurs camarades à tête d'éléphants en tête, et ainsi le sorcier du retourner s'embusquer dans le puit de l'oasis. La foule se dirigea vers sa tente, la colère s'était levée petit à petit sur ses différentes arnaques, notamment au niveau des paris, et certains cherchèrent à récupérer leurs mises. Cependant, ils n'avaient pas le coeur à confisquer la caisse de la buvette, et sans pouvoir dissocier, ceux qui s'estimaient lésés se remboursèrent directement en boisson. Les célébrations furent mémorables, des bêtes entières furent mises à cuire sur de grands feux, et le tumulte dura bien longtemps dans la nuit. On scanda le nom de captain rocchus, et ce avec tant d'ardeur, qu'il est parvenu jusqu'à nous. Un bien belle époque que celle-ci, se dit le nécromant. En se levant, s'étirant, et s'éloignant dans la nuit naissante, alors que le flot des visiteurs avait cessé. Bien triste est la vue qui s'offre à ceux qui ont encore en mémoire des temps glorieux. La tristesse l'arrêta un temps, mais il se reprit, et avança plus fermement. La détermination ne lui faisait pas défaut. Tout restait à faire. Mais à ce propos ... Il se tourna vers le tonneau. De l'énergie magique s'accumula dans sa main, et passa au liquide à travers le bois. C'était une simple charge magique, mais tousser après avoir consommer le breuvage créerait une déflagration puissante. Il était bon que le privilège de boire à telle foison que l'on en tousse revienne à ceux sont l'intention est irrépressible, pour qui créer une explosion en toussant ne pouvait être une gène, mais manifesterait une prolongation de l'intensité de leur volonté. Il fit la liste mentale des bois sans soif du dimanche et m'as tu vu que j'picole de ces terres, et se demanda en s'éloignant, cette fois pour de bon, si la maison GV était assurée contre les incendies et autres explosions.
  9. Noël. Ce mystérieux père passait chaque année, avec des promesses de joies et de bonheur, portant lumière et chaleur dans le coeur de chacun. Depuis le temps qu'il passait et vu l'état actuelles des terres, il y avait guère de quoi s'extasier malheureusement. UN illusion, une nouvelle promesse futile, finissant en n'ayant rien fait avancer. Cependant, il en était encore qui révérait cet instant, et le vieillard, sans être un foudre de guerre, ne trahissait pas non plus d'idéaux, sa monotone inefficacité restant au moins fidèle à elle même. Le nécromant, le plus grand de ces terres à marcher sous le signe de l'eau, soupira. Une année encore il se laisserait aller à la mascarade, et rejoindrait le camp de ce bien éraillé contre ceux venus briser l'un des rares espoirs animant le coeur de ceux qui peuplaient ces terres qui se délabrait sans cesse. _____________________________________ Dans un soubresaut, le dernier des petits voleurs s'abattit au sol, une décoration roulant hors de sa main inerte. La justice avait été faite. Les explosions dégénératives avaient arraché des portions des sapins, dehors, laissant le reste se flétrir. Quelques rennes agonisaient ça et là, le sang quittant les plaies au niveau de leurs bois arrachés se mêlant à la neige. Le troll avait déjà ri aux menaces de finir en bas de la cheminée, pour y trouver flames et douleur, avant que sa chute par dessus le bord du toit ne transforme ses paroles en cris de terreur. Pas à pas, affront lavé après affront lavé, le bien reprenait pied sur ces terres. Sans s'attarder sur les remerciements dont le recouvraient les serviles lutins, le père noel ou sa compagne, le nécromancien reprit sa route. Dehors, les réjouissances allaient bon train, chaque famille regroupée autour d'un maigre foyer pour éloigner le froid, chacun trouvant sa force dans le regard des autres. Les contes de noel emplissaient les yeux des enfants de magie. Bientôt il faudrait écrire de nouveaux contes songea le nécromant, car la lumière réinvestirait ces terres, non pas la flamme ténue d'une bougie que l'on allume pour tromper le froid de l'hiver, et l'obscurité des longues nuits qui le caractérisaient, mais une nouvelle lumière, irascible et éclatante, réindiquant la voie à ceux qui avaient perdu la foi, et consumant ceux qui s'en étaient détournés, avaient perverti son idéal. Autour des mains du nécromant, une énergie vive commençait à s'accumuler, dans un mouvement formant une spirale, et dont les couleurs et motifs faisaient songer à la voute céleste, loin, bien loin au delà des têtes et des préoccupations humaines. Il s'en assurerait. SI longtemps les plaintes des morts lui avaient semblé une musique intolérable, il savait maintenant que lorsqu'il abattrait ceux qui faisaient obstacles au retour de la lumière, à la naissance de l'ère rêvée par les enseignements de Quen, leur râles au premier abord impie serait en fait la base d'une nouvelle mélodie, plus belle et grandioses que toutes celles connues jusqu'alors. De la plus modeste des chaumières aux plus orgueilleux des pics montagneux, de l'eau stagnante et alanguie du marais à l'irrépressible fougue de l'océan, changez vos contes, annoncez le retour de la lumière, faites naître l'espoir et trembler ceux qui sont responsables de la décadence de ces terres. Portez aux ciels les louanges d'Arquen. Je porterai bien haut, et en tous lieux sa volonté, dont la marche a pris son essor, et nous changera tous à jamais.
  10. Hop correction pour la compatibilité du skin :
  11. L'air vibrait d'agitation. Sous les feux d'artifices et les éclaboussures, Melrathiens et autres aventuriers élémentaires faisaient résonner la terre de leurs pas frénétiques. Certains un peu trop au goût du nécromancien des eaux. Une boule de neige, partie de sa main, fendit les airs et en atteignit un en plein visage. Cela devrait lui rafraîchir les idées pour un temps. Ne s'attardant pas pour voir sa cible sonnée et tombée à la renverse se faire relever par ses camarades hilares, il poursuivit sa route en dépassant les différents stands. Il passa également les statues des dieux élémentaires, prises d'assaut par les aventuriers en pleine vénération, dont celle de Poscillion, seigneur des eaux. Pas maintenant, se dit-il, en regardant avec dédain ses coélémentaires s'agglutiner. Il alla plus avant, son regard s'attardant sur les stands de boisson et nourriture. Voilà qui est bien plus intéressant pour l'instant. Un garçon passait justement, le souffle court, transportant tant bien que mal un petit tonneau. << Faites places, faites places, c'est pour le seigneur Manrek, c'est déjà son cinquième !>> Tendant la patte de côté tout en regardant dans une autre direction, le nécromant fit choir le garçon, attrapant le tonneau au vol. Soit reconnaissant envers ma bonté, moi qui forge ton esprit, et te pousse à te relever face à l'adversité, songea-t'il, et toi Manrek, à qui j'inculque la patience. Tandis que l'on se précipitait pour relever le gamin, il perçu de bien appétissantes glaces à base de cerise, dont il rafla une bonne quantité, sauvant des masses d'inconnus de la gourmandise. Alors que des clameurs montait d'un côté, et que de toute part des camelots le pressaient de s'attarder à leur stand, le nécromancien agacé finit par se saisir d'une fiole, invité par l'un d'eux. D'un coup, il se retrouva plusieurs encablées plus loin, dans une plaine en contrebas un peu à l'écart des festivités, où néanmoins plusieurs aventuriers étaient en altercation avec diverses créatures endimanchées. En faisant s'écarter certains d'entre eux d'un regard autoritaire, l'homme à la cape sombre bordée de bleu s'installa parmi les Jankhaas, qui toisaient les environs avec un visage fier, pour goûter cette fameuse glace et le breuvage. Certains de ses voisins approchaient en sautillant de côté, curieux, et espérant certainement récupérer quelque forme de sustentation, ou bien renversaient la tête pour lancer leurs cris. Il resta là un temps à méditer sur ces festivités, destinées à honorer les dieux symboles de l'imperfection des Hommes et autres êtres. Nombreux avaient dans l'Histoire avaient cherché à s'en affranchir, sans qu'aucun ne parviennent à être le modèle d'autre chose que d'un échec, Rebom en tête, ou encore les sentinelles, brindilles portées à l'incandescence l'espace d'un instant de gloire éphémère avant d'être emportées par le vent, partageant la vacuité de tous ceux suivant les voies de Niue, divinité limitée et parmi toute la plus viciée de nature, et la plus impuissante. Cependant, elle arrivait à embraser quelques coeurs, et bien peu arpentaient le chemin de Quen, mêmes dans les heures les plus sombres ... Il laissa ainsi passer l'après midi, revenant à la nuit tombée sur les lieux des festivités principales, alors que les fêtards s'égaillaient ou allaient faire la fête plus loin. Il s'assit au bord du ruisseau, un peu en contrebas de la statue de Poscillion. Il resta là quelque temps sans rien dire, mais il savait. Le culte de Quen sous la forme imparfaite qu'il avait pris dès ses débuts était révolu, le temps était venu d'accepter une nouvelle forme, plus digne de vénération de la divinité, celle d'Ar-Quen. Sans perdre son but d'atteindre un stade conscience supérieur en transcendant les éléments, ce culte ne serait pas aveugle ni bâti sur de futiles absolus, mais verrait par delà les choses, par delà les préconçus viciés des êtres conscients. Transcender les éléments ne voulait pas dire en faire abstraction, s'en débarrasser, les oublier. Il voulait dire aller plus loin, éventuellement en s'ouvrant aux autres. Dans le ruisseau, il aperçut d'un coup un courant bien déterminé, mince comme un fil, traçant sa propre voie, sans faire cas des autres mouvements d'eaux. Il sourit, et n'eût même pas besoin de se retourner vers la statue du dieu gardien de son élément de naissance. Il se releva, il était temps. Regardant à nouveau autour de lui, parmi les flots des passants tentant de tromper la morosité ambiante des temps présents en se raccrochant à une fête, à un dieu, à un sourire, ... Il savait ce qui lui restait à faire. Longtemps il avait été aveugle lui aussi, s'adonnant à une bonté vide de sens, tant pour les sens de l'homme que pour la signification. Mais comme le reste, la bonté, bien que devant rester sans faille, devait se passer de préconçus, du confort des traditions, du rattachement au convenu, pour se dispenser de la difficulté de la réflexion. Parfois la bonté devait se délivrer directement dans la chair, sous la morsure d'un sort ou du tranchant d'une épée. Repassant près des tonneaux, cette vieille chanson militaire lui revint en mémoire : <<... aux contrées orcques il font aussi du vin. Et ce vin là pétille mieux, s'il est versé par madame la gloire, et ce vin là pétille mieux, lorsqu'il s'y mêle un flot de sang joyeux.>> Fredonnant, il s'enfonça dans la nuit sombre. A s'écouler sans répit La source, un jour, se tarit. Mais la cruche qui tant est allée à l'eau s'est cassée Et elle croit l'eau éternelle, celle qui l'y portait. Coulant sans bruit où résonnent clameurs et cris plus tard dans un tumulte fracassant Va en l'eau ce qu'ont laissé dérivé, ceux au coeur de l'affrontement. Et quand par une nuit claire On voit le sang versé s'en aller à la rivière, On ne peut que frissonner à se demander Ce que pour notre Salvation l'eau devra encore emporter.
  12. J'intitule ce skin " vision de cauchemard à travers la porte des enfers"
  13. Terne et délabré, le bâtiment était bien dans la lignée de l'époque que traversait la terre des éléments. Quelle haut fait avait il accompli ? Quelles arrivées grandioses avait il permis ? Le seul événement notable qui venait à l'esprit était le débarquement massif des orcs, quelques années plus tôt, portant la destruction sur le rivage, auquel j'avais assisté, bien que ce fut dans une autre vie ... Il semblait qu'il n'attirait guère que le malheur. Enfin, de manière notable, il n'attirait présentement qu'une vague de traîne-lattes et de laissés pour compte dans le sillage de laquelle je marchais, cela semblait être mon lot, ces derniers temps. Fidèles à leurs habitudes, les aventuriers de la terre des éléments prenaient note de l'édifice qui apportait la lumière, et guidait les hommes sur la bonne voie après tant d'années, dans le seul but d'aller se masser dans le seul endroit à proximité d'où l'on ne pouvait voir cette lumière, à l'intérieur du phare. A y penser, c'était aussi devenu la routine, que ceux qui se prétendent porteurs de lumières y soient les plus aveugles ... Le spectacle à l'intérieur est encore plus navrant, voir ces idiots à l'occasion de rencontres fortuites lorsqu'on courre les terres était déjà une épreuve, alors les voir ainsi entassés, trébuchant l'un sur l'autre alors qu'ils se parquaient eux même comme du bétail dans l'enclos d'un avare blessait au plus profond de l'être. N'ayant personne pour s'en prendre à eux, ils s'enhardissaient, se vantant l'un à l'autre ses exploits, d'avoir repris quelques arpents du phare aux mouettes et aux otaries qui en avaient fait leur domaine ... Poussant sur le côté un guerrier flamboyant à la chevelure délavée, (qui semblait encore vouloir témoigner que toute impulsion vers la grandeur semblait avoir vocation à rester inaccomplie chez mes confrères) ainsi que d'autres badauds trop fades pour que je me souvienne exactement de qui, je grimpais les escaliers, futile tentative de m'extraire de toute cette bassesse. Un vieil homme siégeait là, débitant ses énigmes. Elles s'avéraient bien décevante, elles n'étaient pas de celle qui poussaient à l'élévation, à la compréhension des secrets de l'univers ... Tel était donc celui sensé porter la lumière. Eh bien , heureusement qu'il n'était tenu de le faire qu'au travers d'une lampe, à travers toujours les mêmes mouvements chaque jour ... Ici la lumière elle même se délavait et s'affadissait. A y réfléchir, le métier de naufrageur semblait mieux exploiter la lumière, avec plus de ruse et de créativité ... Fermant les yeux, il me vint une vision ... La coque du navire se brisant sur un récif avec violence, les pleurs des enfants, les naufrageurs encerclant les survivants encore étourdis par le choc, remplis d'une frénésie sanguinaire, remplissant leurs victimes de terreur en hurlant tout autour d'eux avant de les mettre à mort ... Je m'étais assez attardé. Après tout, si je n'apportais pas la lumière à travers ces terres, qui le ferait ? Je n'avais pas plus de temps à gaspiller en ce lieu nauséabond. Alors que je descendais, je remarquai le trou dans le sol, et la silhouette recroquevillé dans son ombre ... Un pas de plus hors de la clarté, mais il faut parfois explorer l'ombre au comble de sa profondeur pour y découvrir des lumières encore jamais atteintes ... Mais ce sujet ne semblait pas à même de tirer quelconque bénéfice de sa position et contentait de se terrer. Un de plus ... Il me fit plusieurs demandes, et j'aurais pu ne pas y porter plus d'ascension. Mais j'avais déjà vécu avant, et m'étais réincarné, et plus que tout autre connaissait le côté sombre de la nature humaine. Je fermai les yeux, et à nouveau une vision me vint. Des rires d'enfant, courant à travers le phare ... La fenêtre, la lumière qui s'en dégageait ... Et un moment de pure ténèbres, une pensée des plus sombres ... Ô, petit homme sous le plancher, qu'est-ce qui te poussa à ce geste ? Pourquoi crains tu temps le cri des oiseaux, qui volent de par le ciel, libres et droit dans la lumière ? Etait-ce ton meilleur ami, ou encore ta soeur, que tu voulus aider à s'envoler ? Hélas faire s'élever les humains, et je le sais, une tâche qui n'engendre presque toujours que déception, et je ne pense pas que cette personne ait fait beaucoup de chemin après que tu l'aies poussée par la fenêtre ... La nuit tombe, et un semblant de silence s'abat enfin sur le phare. A l'intérieur, les yeux fermés, des centaines d'oiseaux jonchent le sol. Aucune trace de sang ne corrompt le blanc pur de leur pelage. Organisés en symboles géométriques, ils ont l'air apaisés. Mais je ne jetterai aucune poudre aux yeux de celui qui a perdu sa voie, car mon seul rôle et d'apporter la lumière en ce monde. Qu'en son souvenir, il trouve la force de changer, de se transcender, comme le veut la volonté de Quen. Si il n'en a pas la force, que son souvenir pourrissent en lui, que sa corrosion s'étende à toute son âme, et qu'il meure dans l'obscurité de son trou, sans autre témoins que les vagues qui s'abattent inlassablement sur les rocs en bas du phare.
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